lundi 27 avril 2009

welcome to PANAMA

Nous sommes arrivés à Colon dans la nuit de jeudi à vendredi. Après une traversée de la mer des Caraïbes portés par l'Alizé et nourris par la mer (8 jours pour faire Le Marin en Martinique - Colon/4 thons et 1 bonite). L'arrivée sur Colon est assez impressionnante et surréaliste : nous, petite coquille de noix au milieu des Super Tankers ... tu ne sais plus où donner de la tête ... Ils sont partout, et tu n'es pas vraiment sûr qu'ils t'ont vu alors ... tout le monde sur le pont les yeux grands ouverts, pour entamer le slalom et arriver dans une zone de mouillage glauque pour plaisanciers.



Le lendemain matin, on se réveille avec vue sur les docks, des montagnes de containers et la ronde des énormes bateaux ...


Vers 10h00 on quitte ce merveilleux endroit pour la Marina de Shelter Bay.

Welcome to PANAMA

Ca, ça sera pour demain, pour l'heure nous sommes à Shelter Bay, près de Colon, à l'entrée du canal en attendant notre autorisation de passage.



Shelter Bay Marina, un endroit plutôt agréable, piscine, laundry, douches et jacuzzi, tout cela dans un espace clos (grillages, barbelés grandes grilles) et gardé (gardien en faction qui contrôle les allés et venues).



Cela donne une idée de l'ambiance à l'extérieur de la marina.... une oasis de "luxe" et de sécurité dans un environnement hors la loi. On n'en sort qu'en taxi, à plusieurs, uniquement quand cela est nécessaire... en bref Colon, ça craint !


A part ça on y rencontre des gens intéressants, qui voyagent en bateau, et qui ont tous une tranche de vie à raconter. Nous parlons pas mal anglais ou espagnol (pour ceux qui savent), avec des sud africains, des australiens, des américains, quelques français aussi, des belges... c'est plutôt marrant.
Des convoyeurs, des familles qui font le tour du monde, des jeunes, des vieux.... Certains ont des dates de retour d'autres pas... Des rencontres brèves et colorées, des soirées animées et alcoolisées (le rhum arrangé a beaucoup de succès, je n'arrête pas d'en faire, un business à développer peut-être ?), et chacun reprend sa route en se disant qu'on se retrouvera peut-être à la prochaine escale.



Ici le mot que l'on entend le plus souvent quand on demande quelque-chose (surtout à notre agent) c'est "tomorow"... la torpeur des tropiques c'est pas une légende, l'air est chaud, moite (35C° et pas loin de 100% d'humidité) et tout le monde marche au ralenti mais n'oublie cependant pas de faire fonctionner son réseau et son business. Moi, dans tout ça j'écoute et j'observe, et je profite à fond de la piscine pour nager et me rafraichir, parce-que j'ai beau être entourée d'eau depuis 1 mois et demi, les occasions de se baigner sont rares.
demain nous passons la première écluse en fin de journée, donc demain matin avitaillement (produits frais et tuti quanti) en taxi. Ensuite Panama et le Pacifique ... 3-4 semaines de navigation avant d'atterrir aux Marquises.
Plein de bisous à tout le monde. La suite au prochain épisode ...
Laurence

dimanche 26 avril 2009

Panama porte de l'enfer

Mission désert des Tartares : à Panama on attend, puis on attend et ensuite on attend encore. Enfin il semble que quatre jour soit un délai incompressible. Heureusement les conditions sont bonnes au purgatoire ou il y a une piscine, et ou il fait moins chaud qu'en enfer. Certains préfèrent pourtant l'enfer parce que Satan l'habite. La marina Shelter est une ancienne base militaire américaine réaménagée en zone de plaisance. La fréquentation est très cosmopolite : Américains, Sud-africains, Allemands, et Australiens pour nos voisins directs. Au tapage nocturne nous sommes de loin les plus forts. Inconvénient majeur : c'est très isolé, à plus d'une demi-heure de Colon, et sur place on ne trouve rien, pas même un timbre.

Le spectacle est varié car on voit un défilé continu de porte containers et gros navires sortir entre les digues du port de Colon. L'eau est à 28° mais sa couleur peu propice à la baignade. Depuis le départ je suis vigilant, je tartine de la crème 50, j'ai quelques zones encore rouge mais le mélanome malin n'aura pas la peau d'Alain.

Message spécial pour quelqu'un qui se reconnaîtra : un bateau voisin décoré d'un bel escargot s'appelle "Procastinate".

ALG

Escale à Panama

Nous sommes maintenant en attente de notre passage dans le canal. En principe demain en fin d'après midi. Un peu de temps dans une petite marina tranquille, WIFI, douches, laundry, piscine, la totale ... du coup un peu de détente, le temps pour mon "cher" équipage de donner ses impressions. Chacun son tour et de toutes façons je censure.
A bientôt
CM

jeudi 23 avril 2009

Tristes tropiques, mais non, mais non

Mercredi 22 Avril

Et bien, nous avons beau être en face de la Colombie, décidément l'inspiration ne vient pas. Je crois qu'il faudra encore vous contenter d'une histoire de poissons, une nouvelle quand même. Toujours 25 noeuds bien établis, toujours une mer assez forte, souvent Solent seul, de temps en temps les 2 génois en ciseaux. Mais des conditions qui finalement ne me laissent pas tant de temps pour lire. Après Riel, j'ai commencé un des deux Cossery que je n'ai pas encore lu et ça fait 3 jours que j'en suis à la page 1. Nous sommes maintenant dans une petite dépression, chaleur moite, visibilité médiocre. Remarquez je pourrai vous la faire dans le style Marquez ou Mutis, les corps transpirants alanguis dans des couchages moites et douteux. Bon pour le croassement des crapauds, les geckos grimpant aux murs, les cafards rampant sur les canalisations, la langueur de la soirée rythmée par le crissement des pâles du ventilateur, il faut que je trouve au chose. Les corps transpirants alanguis sur les couchages moites et douteux, c'est un peu ça, d'autant plus que le dessal fait encore des siennes. Remplaçons le crissement des pâles du ventilateur par le grincement de la cloison principale (tous ceux qui ont navigué sur ce bateau s'en souviennent). Je peux faire quelque chose aussi avec la silhouette lugubre des cargos qui dans la brume croise notre route (on commence à en voir de plus en plus, sur notre route ou au contraire dans l'autre sens) et disons que le cri des sterns, cri ou sifflement, en tout cas pas chant, va remplacer le croassement des crapauds ... Je peux jouer un peu sur la torpeur des tropiques, c'est vrai ça roupille pas mal ... Mais j'arrête ici mes élucubrations, les jeunes femmes sont toujours à bord, aucune d'entre elles n'est montée au ciel en étendant le linge, ouf elles ne sont même pas tombées à l'eau et pour conclure cette histoire de poissons. Hier soir, peu de temps avant le coucher du soleil, l'heure a laquelle on remballe, Paf, Paf, Paf et repaf, les quatre lignes fument et ce coup çi aucun doute, c'est pas des bonites, une ligne casse, sur les 3 autres, 3 thons jaunes, le plus gros d'une dizaine de kilos, finalement les Jets de la mer des Caraïbes ce doit être eux. Du coup Albinoni transformé en poissonnerie des mers du Sud.

Alain commence par une bêtise, lassé de voir tant de bons alcool "gâchés" à tuer les poissons, il nous le fait à l'alcool à brûler, c'est dégueulasse, ça pue et après on va avoir l'impression de manger du thon au pétrole, puis quoi encore j'ai pas d'action chez "Total". J'essaye la cigarette, "Fumer Tue", oui je sais je l'ai déjà faite, mais finalement retour au bon vieux cognac, en fait plutôt mauvais jeune cognac.

Alain et moi sommes d'accord : demain nous péchons du ... SANGLIER. Thon à toutes les sauce, et oui Sabine, on a même fait une mousse de thon à la mayonnaise (Alain me fait concurrence question mayo et il a adopté la recette) ... Et pour conclure, ce matin, après une séance dessal qui fait des siennes, je remet de l'ordre dans les lignes, j'en met une à l'eau pour bien la ranger, le leurre n'a pas fait 20 mètres que Zzzzzzz, ça me fume dans les mains, je n'avais pas mis de gants, j'ai vu l'animal arriver perpendiculaire au bateau, peut être un espadon, mais je pense que c'est plutôt la maman des petits d'hier qui est venu se venger, elle a tout arraché et j'en suis quitte d'une bonne trace de brûlure dans la main.
Voilà pour aujourd'hui, sans doute encore un post demain. Nous sommes maintenant à mi chemin des îles Marquises et nous devrions arriver à Colòn dans la nuit de Jeudi à Vendredi, d'ici là, comme d'habitude et bien évidemment, nous pensons à vous et tout le monde embrasse tout le monde.

CM

Pos : 11º09.43'N - 75º52.62'W

GMT - 5

Transcaraïbes Fin

Jeudi 23 Avril

Et voilà, une nouvelle étape qui s'achève. Nous ne sommes plus qu'à vingt milles de la pointe Manzanillo, 45 milles de Colòn et de l'entrée du canal. Pour les bureaux, aujourd'hui c'est raté, mais nous aurons au moins toute la journée du Vendredi, j'ai peur que cela soit insuffisant pour passer ce Week End, mais en s'organisant au niveau appro, on ne perdra peut être pas trop de temps. Toujours la torpeur des tropiques, en fait on se croirait en Bretagne ou sur les grand bancs de terre neuve en été, une brume voile la lumière et les cargos fantomatiques n'apparaissent qu'à 4, 5 milles. Une petite différence, 30° de plus ... et, et notre premier requin, un bel aileron, gris à une centaine de mètre du bateau. Voilà, je pense que vous allez bientôt avoir des contacts et des nouvelles en direct, encore une fois les portables vont sans doute fumer, nous sommes à GMT - 5, donc sauf erreur 7 heures de décalage avec vous.

A bientôt

CM

Pos : 10º12.48'N - 078º28.47'W

mardi 21 avril 2009

Albinoni Express ou Mission Impossible 3

Mardi 21 Avril

Objectif : éviter de poireauter tout le week end à Colon sans pouvoir débarquer. Votre mission si vous l'acceptez : arriver Jeudi ??? ça je n'y crois pas, vendredi matin, on devrait y arriver. Est ce que l'on pourra faire les formalités en une journée, peu probable, mais on pourra au moins débarquer. Donc encore une belle journée, 155 miles au loch, 174 sur la route et de 12h à 12h, record battu, mais sans prendre de risque, presque tout le temps sous solent seul, parfois même Solent roulé d'1/3. Faut dire que les 20 noeuds grib sont encore une fois grâce à Monsieur Plus, un petit 30 noeuds établi et que les vagues sont assez grosses. Vous pouvez regarder sur les pilots charts, cette zone y est indiquée, c'est d'ailleurs assez étrange, le courant assez fort (0,8 noeuds) est dans le sens du vent et il n'y a pas de remontée de fond "exceptionnelle" et pourtant. Sans doute un phénomène de résonance, mais c'est vrai, c'est la seconde fois que je passe ici, les deux fois : belle mer ...

Sinon, sinon, quoi d'autre. Nous sommes maintenant au large de la Colombie, mais la visibilité n'est pas très bonne, nous n'avons rien vu et pourtant, il y a un pic à 17 700 pieds à 70 milles au sud, tiens si quelqu'un a le nom, je n'ai pas cette indication, un peu à l'est de Barranquilla. Et puisque nous sommes dans le royaume de Garcia Marques, j'ai interdit aux dames de faire la lessive ...
Ces dames, tout l'équipage et moi même vous saluent bien, nous pensons à vous et à demain si vous le voulez bien.

CM

Pos : 12º04.91'N - 73º17.26'W

Bonite ou Thon, la suite

Lundi 20 Avril

Les choses vont toujours bien, toujours de l'alizé, 25/30 noeuds, nous sommes passés sous Solent seul et avons fait notre plus grosse journée depuis La Rochelle, 170 milles sans gros efforts. Il faut dire que le courant, le courant équatorial, nous aide bien, quasiment 20 milles de plus grâce à lui. (155 miles au loch, 170 sur la route, 171 de midi à midi). Nous avons croisé un autre bateau de guerre, peut être Vénézueliens, puis deux pétroliers entrant dans le lagon de Maracaibo. Enfin rien de bien intéressant, du coup pour donner un peu de matière à ce message, je complète mes informations concernant nos amis bonites et thons. Amis, amis, je ne suis pas sur qu'ils apprécient tant que ça de nous voir. Nous avons croisé une bande hier, paf, 3 lignes d'un coup, sur la première, il réussi à se détacher, 2 jolis thons sur les autres. Bonite ou thon ? En fait à mon humble avis, une bonite et un petit thon jaune, le fameux yellow fin thuna du Pacifique. Celui de la veille devant être un thon rouge. J'essaye de vous mettre les photos à Panama et j'attend vos avis, si il y a des pécheurs confirmés (ou des plongeurs, Jean Charles toujours partant ?), ils trancheront.

En attendant, après le Carpaccio, les darnes, la marinade, tout ça est parfait associés à nos derniers légumes frais de Martinique. Gratin de christophine au menu ce midi. Comme vous pouvez le constater la vie est dure ... j'espère avoir un peu d'inspiration demain, nous allons longer les côtes de Colombie, Barranquilla, Carthagène (Carthagène des Indes) décors en autres de récits de Garcia Marquez. En fait j'ai encore du mal à lire, je viens juste de finir un Riel, il m'a fallu au moins une semaine pour le lire, bon il a l'avantage de rafraîchir un peu, je cuit ...
Tout le monde embrasse tout le monde.

CM

Pos : 12º59.54'N - 070º27.89'W

Mare Nostrum

Dimanche 19 Avril

Pour le coup c'est vraiment histoire de mettre une histoire ... Mare Nostrum, Mare Americanum. Nous avons croisé un bateau hier après midi, nous n'en voyons toujours pas très souvent. Il s'est approché lentement prenant un cap parallèle au notre, à peine plus vite, mais il s'est approché suffisamment pour être sur de bien nous identifier et nous nous avons bien identifier un garde côte, au moins de la taille d'une corvette et pas franchement Vénézuélien ... non, vous savez comme dans les films, ceux avec Bruce Willis ou Kevin Kosner, un bateau blanc avec une grosse bande diagonale rouge, c'est marqué dessus : US Cost Guard. Soyons clair je n'ai rien contre eux, surtout depuis qu'ils m'ont rendu un fier service et je peste souvent contre l'absence d'un tel corps en France ou peut être en Europe, tiens pourquoi pas. Je me demandais juste ce que foutait là (grosso modo, à 150 milles plein nord de Caracas) un navire garde côte américain. Je vérifie ma carte au cas ou il y ait une côte américaine à 12 milles au Nord.

Sinon, tout va bien, un peu plus de vent cette nuit. Plus de poissons volants, donc plus de pêche, mais nous dégustons les fruits et légumes de la Martinique. Je commence juste à m'inquiéter un peu, si nous n'accélérons pas un peu nous risquons d'arriver Vendredi AM à Colòn et du coup d'y être bloqué deux jours de plus, on verra.

Tout le monde embrasse tout le monde

CM

PS : Laurence me rappelle un anniversaire, son beau frère, mon équipier préféré ... Bon anniversaire Laurent.

Pos : 13º19.33'N - 67º32.69'W

dimanche 19 avril 2009

Une histoire de thon

Samedi 18 Avril

Cela aurait pu être "Routine ter", toujours de l'alizé, Mister Grib c'est un poil trompé, l'alizé est plus faible que prévu, à sa décharge la prévision date un peu maintenant. Du coup, je vais sans doute faire une connexion dans l'après-midi, l'occasion de vous embêter avec ma prose, je cherche des idées.

Ah, si, un premier sujet, un petit quizz : j'ai retrouvé ma copine. Je n'étais pas sur de la reconnaître. Mais si, du premier coup d'oeil, 25 ans après. Elle est encore discrète. Sylvie, pour que je ne risque pas de la confondre, m'avait offert de beaux livres qui font d'ailleurs beaucoup d'usages et Patrick, j'en suis sur saura vous la décrire dans tous ces détails, c'est la grande copine des aviateurs, plus qu'une copine, une légende. Encore basse sur notre horizon, plein Sud, la Croix du Sud évidemment.

Et maintenant une question : Je vous l'avais dit hier, je remonte quelques lignes après le massacre des derniers jours de la transat et je m'y remet. Nous avons sorti une belle bonite. Disons, 3/4 kg, une chair bien rouge, Carpaccio de thon pour le dîner, et il en reste ... mais la question, que nous nous sommes posés pendant le dîner, est évidente : Bonite ou petit Thon ? Je sais que la bonite existe, mais comment je vois la différence. Celle ci par exemple avait la chair bien rouge et ressemblait furieusement à un thon rouge.

Je vous laisse, on se rappelle et on se fait une bouffe, Thon ou Bonite ?

A bientôt

CM

Pos : 13º49.21'N - 64º59.71'W

On the road again

Jeudi 16 Avril

Que vient faire Lavilliers dans c't histoire, rien, c'est encore de la musique, Albinoni est à nouveau un petit navire "en mer", tata tata, tata ...

Du coup je reprend ma plume, ma plume, tiens au fait le pigeon ! Le pigeon, vous n'avez pas eu le fin mot de l'histoire. Nous avons reçu un courrier de sa maman qui s'inquiétait un peu. Je n'ai pas tout compris, je croyais qu'elle était portugaise et elle écrit de Paris, dans un français absolument sans accent. C'est son père qui doit être portugais. Donc notre ami pigeon, après quelques tentatives d'envol le soir de notre arrivée a choisi de passer sa dernière nuit à bord, sans doute pour récupérer du jet lag. Et au petit matin, nous étions à quai depuis la veille au soir (on a d'ailleurs raté le resto à 5', ouf on avait la daurade, et on n' a pas raté le bistrot), notre ami pigeon, rassuré, reposé, repu et fort peu reconnaissant, vous croyez qu'il aurait attendu notre réveil pour dire au revoir, et bien non, il a disparu. Ouf je tiens mon article : "Un pigeon transatlantique retrouvé en Martinique ..."

L'escale technique est donc achevée, nous avons laissé la place au ponton à nos compères de l'Harmony 52 "St Saens" arrivés dans la matinée (notre option après Vigo a payé). Tout est réparé, il n'y a que l'anémomètre "Sud" qui définitivement ne renonce pas à ses mouvements de grève perlée. La période de rodage d'Albinoni s'achève donc, Albinoni va t'il maintenant nous la jouer dans le registre "Pirate des Caraïbes".

Le rocher du Diamant, "HMS Diamond Rock", nous quittons la Martinique au coucher du soleil.

On verra ça plus tard, juste un dernier mot sur la météo, pas de problème, nous sommes dans l'alizé, au moins 3 jours au portant avec des vents raisonnables. A bientôt donc.

CM

Routine - Bis

Vendredi 17 Avril

Une première nuit en mer, les automatismes se remettent en place, voiles en ciseaux, puis Solent seul, j'ai eu un petit coup de mou ... et c'est repartit GV + Génois léger en papillon, on ne peut pas en mettre plus, mais il faut quand même faire attention, les 150g g du léger, sont justement un peu légers ...
Et comme je suis sur un registre un peu technique, Charlotte m'a demandé des conseils pour son Papa : Logiciels de navigation : sur Mac, MacEnc, 150 $ sur internet. Sur PC, évidemment Maxsea, la rolls, mais pour de la croisière : ScanNav : 150 € : il lit les grib, a toutes les fonctions et même plus et surtout est compatible avec les cartes ENC, les seules "vraies" cartes électroniques, acceptées en remplacement des cartes papiers (comme dit l'autre, les essayer c'est les adopter). Sur internet - Google : ScanNav, par mail et vous pouvez contacter Marc Lombard de ma part. Il est en plus revendeur pour la France de cartes ENC, compétent et fort sympathique.

Bon, je me remet à la pêche, il faut que je prépare de nouvelles lignes et il y a des bouches à nourrir.

Tout le monde embrasse tout le monde.

Pos : 14º13.30'N - 062º24.75'W

jeudi 16 avril 2009

Escale Martinique

Donc je profite de l'escale pour mettre à jour le blog, des photos, des vidéos, un post "oublié", désolé Tristan, cela ressemble un peu à un acte manqué. Je ne sais pas si j'aurai le temps de tout faire, en principe départ dans quelques heures après la révision du moteur, le cours du blog reprendra donc, mais probablement pas avant quelques jours. J'ai pris une météo, à priori rien de bien compliqué d'ici à Panama, l'alizé, avec un renforcement possible à la pointe nord de l'Amérique du Sud : Punta Gallina, 4/5 jours après notre départ.

Le Marin au petit matin : au premier plan "Drumbeat", il est effectivement très grand et j'ai failli faire ce voyage, malheureusement quelques problèmes de peinture l'ont mis un peu en retard, et j'en profite pour faire un petit bonjour à mon ami L.L.


A bientôt donc.

CM

Papa, c’est encore loin l’Amérique ?

Horreur, à la relecture du blog, je m'aperçois qu'il manque un message, un message clé ... en date du Vendredi 3 Avril & rédigé par Tristan. Sans ce message, impossible de bien cerner l'ambiance à bord. Je vous le retransmet donc dans son intégralité :

Vendredi 3 Avril

Comme prévu, toujours RAS TVB, descente vers le sud (au 230/240), 7/8 noeuds de vent au petit largue, de temps en temps une refusante, des bouffées d’air qui monte un peu, 15 noeuds, ou au contraire de petit trous d’air pour animer un peu l’ambiance, ça devrait durer à peu près dans les mêmes conditions encore plusieurs jours, une dorsale descend assez sud devant nous et l’alizé est bas, 14° N. Aujourd’hui la parole est donc à Tristan.



Tristan : Le voyage de mezigue et moi selon bibi.

Deux semaines et trois jours que nous sommes partis. Je met à présent mon sac de couchage en boule au fond de ma couchette avec tout un tas de vêtements plus ou moins salé qu’il faudra bien que je range quand même (la lessive à bord se fait à l’eau de mer, je vous rappelle que l’eau douce est rationnée). Je dors pas tout à fait à oilpé pour ceux et celles qui seraient intéressé, les nuits n’étant pas tout à fait chaudes, mais on s’en approche. Ca grimpe.
Hier donc nous avons traversé le tropique du Cancer au petit matin. On cramait déjà une heure après le lever du soleil - 6h heure du bord. Du coup, après le petit déj (il ne reste plus qu’une boite de céréales et deux sachets de pain harrys) - 6h15 -, après la vaisselle matinale - 6h45 -, j’ai pris une douche sur le pont - 7h15 -, une Tahiti-douche-eau-de-mer-et-shampooing. Ca faisait quand même trois jours. (eau à 23°)
Au niveau de la bouffe (évidement je suis ça de près), on a fini le frais et on se retrouve avec les boites de confis de canard, de cassoulet et de tartiflettes. Evidement ça ne plait pas trop à l’équipage sous ces latitudes mais moi je me ferais bien le cassoulet ce soir. Bizarrement, on n’est pas loin de m’appeler “le Ventre” à bord. C’est plus fort que moi, je me ressert de tout, je fini les plats avec l’aimable participation de Christophe, je bouffe entre les repas et je pense beaucoup aux prochains repas.
Beaucoup d’entre vous se demandent à juste titre si finalement au quotidien, c’est pas chiant ce voyage (vraiment ?). Et bien non. La compagnie est bonne voire très bonne. Entre les parties de tarot, le club de lecture (avec analyse et commentaires), la sieste, le club de cuisine, la pêche, la “flémardisation” et les repas, le goûter, l’apéro, qui aurait le temps de se soucier du temps qui passe. Oui la vie est toujours aussi dure à bord d’Albinoni.

besos à tous.

Titou

ça c’est vrai que question ventre, étonnant mon cher Watson ... et finalement ce qui m’épate c’est que les 10 jours, disons un peu durs, ne sont même pas un souvenir.
Ah j’oubliais, Tristan (Endemol), toujours avide d’innovation dans la production a encore eu droit à un coup d’escalator (bientôt moi ce sera Christophe “Otis”). Cette fois ci le long de l’étai, encore une vis de l’enrouleur qui foutait le camp.




Entre deux siestes, tout le monde embrasse tout le monde.

CM

Pos : 21º44.14'N - 036º42.99'W

mardi 14 avril 2009

Transat, Game over

Lundi 13 Avril
Same player can shoot again, mais ce sera la mer des Caraïbes. Encore
une belle journée, comme prévu l'alizé faiblit un peu, mais en milieu
d'après midi, nous apercevons la Martinique, et nous aurons droit à un
coucher de soleil sur l'île encore éloignée d'une dizaine de miles. La
traversée s'achèvent tranquillement, nous franchissons "la ligne" le
14 à 00h10 Gmt, 23 jours 10 heures et des brouettes. Au ponton à 1h30,
un ti punch, les resto sont fermés ... mais
Mais les bonnes nouvelles elles aussi n'arrivent jamais seule, dans la
matinée nous avons pris une superbe daurade, je n'en avais rarement
remontée de si grosse.


Du coup le steack salade devient moins
crucial ... et pour la douche, deux trois petit coups de tournevis et
le dessale redémarre, tout le monde y passe, et moi le premier, la
séance de poissonnerie avec notre monstre ayant été disons "salissante".
Nous faisons une tentative de décollage du pigeon avant la tombée de
la nuit, ce crétin repars vers l'est et ne voit pas la Martinique, il
revient à bord. C'est une boussole volante ce truc, d'ailleurs il a
tellement mangé, dormi et crevé de chaud qu'il vole a peu prêt aussi
bien qu'une boussole ... Il nous faudra essayer à nouveau quand les
premières terres seront dans notre Est.
Evidemment les portables ont fumés, donc les uns et les autres ont
déjà des nouvelles. Je vais éssayer de prendre le temps de vous mettre
quelques photos et vidéo de la traversée et en principe RV Jeudi pour
la suite des aventures d'Albinoni.

A bientôt donc.

CM

PS : J'ai eu le temps de jeter un coup d'oeil aux "commentaires",
merci. - Juste un détail, nous ne les recevons pas à bord, mais
plusieurs d'entre vous ont notre adresse en "mer", à utiliser avec
parcimonie, mais un petit mail fait toujours plaisir.

dimanche 12 avril 2009

Joyeuses Pâques

Dimanche 12 Avril

C'est confirmé le pigeon n'est pas une pigeonne et pour les oeufs il nous faudra attendre demain et notre arrivée en Martinique. Et oui la transat s'achève, les milles défilent, 160 hier et avant hier, 170 aujourd'hui, 210 encore à parcourir. Arrivée prévue en fin de journée (heure locale) le 13, peut être un peu tard pour que les téléphones sonnent, il y a 6 heures de décalage, mais nous devrions pouvoir attaquer la douche et le steack/salade tant convoité. Alain va même avoir des bougies sur son gâteau et nous pourrons profiter d'une bonne nuit.

Une journée express, toujours les voiles en ciseaux, quasiment sur la route en permanence et l'apparition des premiers signes de la terre. Plusieurs fous, pas de Bassan, de, de quoi au fait, je n'en sais rien, mais ils sont plus gros et n'ont pas la tête jaune. Autre signe, un truc bizarre : à plus de 350 milles, l'eau est devenue toute verte, presque boueuse et cela sentait la terre. Etonnant alors que nous sommes encore si loin et au vent. Je n'avais jamais eu ce phénomène, sans doute une remontée de courant, Amazonie ? Orenoque ? L'eau est d'ailleurs devenue encore plus chaude et du coup on a remis les lignes à l'eau, dans l'espoir de pécher un Piranha ... au fait Albinoni Vs Poissons : victoire écrasante des poissons, encore 3 leurres de perdus et avec notre vitesse ces derniers temps, c'est sur que le moindre truc qui accroche, ça casse. Ce matin nous en avons encore raté un qui devait être balaize, je l'ai eu deux trois minutes avant qu'il n'emporte tout, tout et nos espoirs de déjeuners.

Donc pour les oeufs, nous attendront un peu et en attendant je vous souhaitent de joyeuses Pâques.

CM

Pos : 14º34.57'N - 057º19.61'W

You’re a jet ou la bande de voyous

Samedi 11 Avril

Où Albinoni se la joue Bernstein, une petite histoire "coté Ouest" : Les bonnes nouvelles finalement n'arrivent jamais seules ... Enfin des poissons volants, enfin un bon dîner, une orgie de poissons, apéritif : poisson mariné puis darnes et riz aux oignons. Depuis le temps que nous en rêvions. Cela tournait à l'obsession, j'avais installé une quatrième ligne, transformé Albinoni en chalutier. Je me disais : "Impossible que nous ne tombions pas à nouveau sur une bande de voyous", surtout après en avoir raté un. Les voyous en questions, ce sont les Wahoos, (en américain, aux Antilles tazard, en anglais spanish macquerel). Justement comme les maquereaux, ils sévissent en bande, pour ceux qui pêche en Bretagne, la mitraillette crépite à chaque coup que l'on tombe sur un banc. La c'est pareil, à chaque coup que vous tombez sur ces maraudeurs, vous avez une bonne chance d'en attraper plusieurs, sauf que, question gabarit, c'est pas pareil, les wahoos en question sont des terreurs, je crois que les plus gros avoisinent 2 mètres. Un massacre, 3 lignes sont parties en même temps, 2 ont explosé et ouf sur la troisième, sans doute grâce au moulinet, un beau morceau que l'on a enfin réussi à remonter. Les poissons mènent encore au score, 4 - 6, il me reste encore quelques leurres, mais c'est pas très rentable notre affaire, bon, on échappe au scorbut ... et ça fait une petite histoire ... Et pour en finir avec cette histoire de poissons, les Jets et les ... Sharks, je n'en ai jamais péché dans l'atlantique, le pacifique, c'est une autre histoire.








Et des histoires, il y en avait une autre, dans la série "arbre de Noël", ça continue. Ce coup ci, c'est l'antenne VHF qui bat la breloque. On a profité d'un moment ou la mer était un peu plus calme, Faustine avait envie de monter dans le mât, ça tombe bien, elle n'est vraiment pas lourde, mais elle n'a rien pu faire. Tristan y ait allé, lui non plus n'est pas trop lourd, étonnant d'ailleurs avec tout ce qu'il mange, justement, il a bien failli y laisser son repas. Il a tout essayé, pas réussi, mais après une bonne vingtaine de minutes la haut, burp, "vite descendez moi "... Le "Malin" ne faisait plus trop le malin.
Nous espérons arriver en Martinique lundi soir, si le vent se maintient, plus tard dans la nuit sinon. L'escale technique n'est pas de trop, on a pas mal de vis à resserrer ...
Bonne journée, et les enfants, attention avec le chocolat. Je vous embrasse.

CM

Pos : 15º02.50'N - 054º28.08'W à 375 nm de la Martinique.

Dernière ligne droite

Vendredi 10 Avril

J'ai hésité, RAS TVB, mais non après tant d'effort, il faut maintenir le suspens ... Cela devient de plus en plus dur quand même.

En gros :

La météo : Alizé, un drôle d'alizé quand même, faisons les difficiles, il a joué les demoiselles quelques jours, puis net renforcement cette nuit, nous sommes repassé avec les 2 génois en ciseaux. Mais toujours pas de poissons volants et une mer un peu bizarre qui secoue le bateau, pas de houle, un gros clapot désordonné, le traditionnel grain de 5h du mat ... et, non j'arrête, c'est grand soleil et l'eau avoisine maintenant les 27°.

Occupations à bord : Bronzing pour certains, pour d'autres c'est plutôt écran total, casquette etc ... Guess who ? Laurence et Tristan ont lancé l'atelier de dessin et Alain se met à la pêche, pas sur que j'ai envie qu'il continue, il a remonté une orphie, si vous ne voyez pas ce que c'est, on en trouve en Bretagne, et c'est une pelote d'arête, pour faire bonne mesure il a aussi fait une pelote de la ligne, ça m'a pris 2 bonnes heures à démêler. Faustine et Alain on mis autant de temps à enlever les arêtes de la bête. Faut dire qu'on est près à manger n'importe quoi, sinon, c'est plutôt, riz, pâtes, couscous, à la tomate dans tous les cas de figure. Allez nous ne sommes plus qu'à 500 miles du steack, de la salade et de la douche. J'arrive à redémarrer le dessal, nous avons un peu d'eau, mais à chaque fois, démontage, réamorçage, vous connaissez ma passion pour la mécanique et il n'y a plus de pastis pour faire passer l'eau de mer. D'ailleurs je vois bien que mes équipiers s'inquiètent un peu du moral du capitaine, plus de pastis, "t'as encore des cigarettes ?"

La météo annonce une période un peu calme le 12, on devrait y être le 14, donc, aurais je assez de cigarettes ? La réponse est malheureusement évidente pour ceux qui me connaissent, vous croyez que j'aurai zappé les Canaries si je n'étais pas sur d'avoir assez de cigarettes ...

Allez à bientôt.

CM

Pos : 15º26.80'N - 051º44.69'W

jeudi 9 avril 2009

Apostrophe

Jeudi 9 Avril

Hier, l'ambiance insupportable de la Star Ac, aujourd'hui, un autre registre, le salon de lecture. Grosso modo, au moins 6h de lecture par jour. Quasiment 1 livre par jour. Alain peut être pas, ses livres sont des pavés de 3 000 pages, écrits très fins ... Les jeunes découvrent "Le Monde selon Garp", je crois que c'est Tristan qui l'avait dans ses bagages. Je leur est prêté Cossery, Riel, pas encore Westlake, je ne lis que quelques pages par jour. Laurence, facilement 1 livre par jour, nous a taillé un costard pour l'avant dernier Goncourt, encore un que je ne vais pas lire, et a enchaîné pour se remettre de cet effort, avec le dernier Lévy, ouille ...

Toujours dans le registre culture, un grand merci à Sylvie, les deux petits livres sur l'astronomie font bon usage. L'équipage en profite et passe des heures à essayer d'identifier Pégase, le Cygne et les Pléiades. Moi toujours aussi nul, je suis fâché avec Orion, Orion que j'aime bien et que je trouve tout de suite, mais impossible d'identifier le baudrier, l'épée et tout le tralala, du coup c'est laquelle Betelgeuse ? Et puis, en plus la lune s'en mêle, elle brille tellement maintenant que l'on ne voit plus les étoiles, elles sont réservées à ceux qui ont le courage de prendre le quart en fin de nuit. Quand je vous disait que c'était dur ...

Alors, question, qui va triompher, Apostrophe, la leçon d'astronomie ou la Star Ac ? C'est vrai que l'analyse détaillée des tendances lourdes de la TV (tiens la TV, un truc qui nous manque ça), donc l'analyse de ces lourdes tendances (les tendances, c'est pas plutôt la bourse ... au fait le CAC 40 ?), bon elles disent quoi les tendances, ben elles ne sont pas très optimistes ... la suite de ce suspens, peut être demain.
Bonne journée à tous

CM

Tristan (Le diabolique) : Mon plan fonctionne. Mouah! Ah! ah! L'équipage semble encore résister et montrer encore des signes de béatitude face aux étoiles, aux couchers et levers de soleil. Il croit encore, qu'il pourra se prélasser continuellement sur les filets en écoutant le bruit des vagues à l'ombre protectrice des voiles. Et tout ça malgré mes vicieux sabotages. Non, ma victoire est cependant proche et réside dans la paranoïa du skipper et en sa contagion. Bientôt, ces lézards rampants et insouciants seront déprimés par le spectacle de la nature et se jetteront d'eux même à la mer tel des lemmings du haut de leur falaise. Mouah! Ah! ah! Endémol est mort, Vive le Malin!

Pos : 15º54.47'N - 049º01.65'W

Boulevard du Rhum

Mardi 7 Avril

L'Alizé, il est là, comme dans les bouquins, les petits nuages, pas encore beaucoup de poissons volants, l'eau qui frôle maintenant les 26°. Pas tout à fait Nord Est, nous sommes encore en train de descendre au Sud, probablement jusqu'à la nuit du 8 au 9 ou une rotation vers le Nord devrait nous permettre d'empanner et de faire route directe. Du coup la vraie routine s'installe et la partie de pêche commence, le score : 2 - 2. Un tazard a tout arraché avant-hier soir, alors que je remontai la dernière ligne. Une belle daurade, hier midi, est montée jusqu'au bateau, à peine a t'elle effleuré le tableau arrière, plus de tension sur la ligne, un vigoureux coup de queue, tchao ... Les vicieux, ils nous donnent des espoirs à chaque coup que l'on passe à table ... La partie n'est pas finie, et j'espère bien mettre en pratique mon livre de cuisine (le poisson pour les nuls ...). Et comme promis, je donne la parole à Faustine :

Comme l'a dit Christophe, on ne mangera pas de daurade ce soir, elle a préféré prendre la fuite. Cela a évidemment mis Christophe en rogne, mais heureusement on n'est pas encore à court d'apéro (ou presque), ouf ! On a finalement mangé une simple salade de riz, mais dans la bonne humeur. On est entré dans l'alizé, c'est une bonne nouvelle, même si le calme qui règne à l'horizon me satisfait amplement. Les journées défilent au rythme du bateau, donc paisiblement.
21 jours, 2 700 miles, la notion du temps disparaît. On se laisse porter par la nature, on ne se lasse pas des jolis couchers et levers de soleil, qui marquent les débuts et fin de journée. Ce sont nos repères temporels, ainsi que les heures de repas bien sûr. En effet ces derniers ont une importance primordiale à bord, car ils impliquent forcément un apéro ... (on vient d'apprendre que les réservoirs d'eau douce sont vides ! Décidément tout part en ruine, après le déssal, les vis qu'on retrouve un peu partout, et maintenant un problème dans l'électronique qui nous annonce que les réservoirs sont plein à 60%, reste à croiser les doigts pour qu'on arrive à bon port ...)
Ici, chaque événement nous enthousiasme, comme l'apparition d'un phaéton (petit oiseau au joli plumage blanc et doté d'une longue queue toute fine), ou d'une hirondelle de mer. Les dauphins nous offrent aussi de beaux spectacles à répétition dont on ne lasse pas. Mise à part l'observation de la nature, et étant donnée la surcharge de travail due à la force du vent ces temps-ci, on s'adonne à notre activité principale, la lecture, qui nous permet de plonger dans d'autres univers.
Je pense très fort à vous chaque jour, la familia, xav..je vous embrasse tous très fort.

Faustine.

Est ce que je dois rajouter un commentaire, pourquoi pas, le phaeton ou paille en queue, c'est Le Clézio qui a fait un joli chapitre la dessus, moi, c'est ce que j'ai lu de plus joli chez Le Clézio, mais je n'ai pas tout lu et je me suis contenté de leur dire "tiens, un Paille un queue", "un quoi !" et il a fallu que je leur explique ... En parlant de lecture, "Dégâts des eaux", c'est de circonstance et je me marre, comme bande de ratés, ils sont parfaits, un petit clin d'oeil à quelqu'un qui se reconnaîtra ... l'apéro, bon, c'est vrai, mais je venais quand même d'avaler de l'eau de mer, ben oui pour "déboucher" un tuyau, c'est quand même la meilleur méthode ... donc entre le circuit du dessal bouché, la pompe des eaux usées bouchées, les vis qui tombent de notre arbre de Noël, les daurades qui sautent à l'eau juste avant le repas, mais vous croyez qu'un seul des petits jeunes aurait essayé de l'attraper, faut voir leurs têtes quand ils voient l'animal sortir, soit ils ont vraiment peur, soit ils ont peur de se salir, ah l'aventure ... La jauge d'eau douce à 60%, ça c'est tout nouveau, en fait on a plus d'eau ... chouette un peu d'imprévu ... mais finalement le GO a passé un peu de temps dans les fonds, y a un filtre qui déconne, un petit bricolage et un coup de dessal ... et comme ça ces dames pourront se rincer les cheveux. Donc un petit, petit, pas forcément, apéro, ça calme, et pour le costard, je continue, tous les petits jeunes sont couchés, eh oui, la nuit va être longue pour eux, 4 heures ... Tout fout le camp, "De mon temps ... " bientôt il faudra la clim pour faire une transat. Mais surtout pas d'inquiétude, la Martinique c'est tout droit, à l'heure ou j'écris ces lignes, 23h, peinard, comme je l'ai dit, ça roupille et j'ai du temps devant moi, nous sommes à 1 053 milles de la Martinique et Mr Grib me l'assure, c'est le tapis roulant ... et comme j'ai encore des nuits un peu longues, je triche et j'embrasse très fort toute ma famille. Je pense à vous.

CM

Pos : 16º09.14'N - 044º18.70'W

Albinoni stories, Star Ac le retour

Mercredi 8 Avril

J'espère que vous avez senti que le capt'ain était d'une humeur exécrable hier soir & ce matin c'était encore pire ... plus de céréales au ptit dej. et surtout encore le dessal qui ne démarre plus. Du coup à nouveau une longue séquence de bricolage et là, je touche du bois ça à l'air de marcher, je vous passe les détails techniques, surtout qu'en fait je ne sais pas vraiment pourquoi ça marche. Et puisque ça marche, un peu d'eau douce, rasé de près et une vraie tranche de sommeil, quasiment 5h d'un coup, la première fois, yeeees, du coup moral au beau fixe ... Cette nuit avait encore été, pas agitée, mais suffisamment rapide pour que je garde un oeil ouvert, une séance à la barre en fin de nuit avant d'affaler la GV et de passer avec les génois en ciseaux sur la route directe, c'est à peine plus lent, la perte de vitesse est a peu près compensée par le gain de route, mais c'est beaucoup plus confortable. Ensuite l'alizé à lui aussi trouvé malin de s'inscrire au championnat du monde de sieste, du coup c'est devenu très confortable ... Je crois que l'on va bientôt s'ennuyer.
L'anémomètre, oui, mon anémomètre "Sud", le spécialiste de la grève perlée, un coup ça marche, un coup ça marche pas, est passé sans préavis au mode grève générale à durée indéterminée, moi je trouve ça très chia ... mais à part moi ça ne gène personne. J'ai pas dit qu'ils ne savaient pas lire, mais je sens que cela ne les empêche pas de dormir.
Il faut trouver quelque chose de plus consistant pour animer cette fin de transat, une idée : il n'y a plus grand chose à manger ... chouette un peu de suspens. En fait il y a encore à manger, mais il faut le reconnaître, tant que l'on ne pêche pas, ce n'est pas très varié. L'escale annulée des Canaries a quelque peu bouleversé notre plan d'approvisionnement. Bon, moi après les lyophilisés sur le pouce de mes transats, je m'en fout un peu. Alain et un peu pareil, lui c'est plutôt le régime pâtes des Glénans, Tristan, tant qu'il y a encore à manger, mais c'est vrai qu'un peu de poisson lui ferait plaisir, mais d'incontestables signes de tension apparaissent. Je soupçonne Endemol (Tristan) d'y être pour quelque chose, perfide, il veut l'avoir, son épisode "Star Ac" ou non plutôt "Loft" : Quoi, c'est vrai, il fait beau, on va tout droit, le bateau ne bouge plus, l'eau douce est de retour, zut, les scénaristes, il me faut quelque chose ...
A moins que cela ne soit Alain, plongé dans les oeuvres complètes de Shakespeare, le second tome des tragicomédies, il vient de finir "La Tempête", a t'il une idée de pièce à venir, non quand même pas ...
Allez encore une semaine, un peu plus, un peu moins, de cette épouvantable tension et nous serons libérés ... du pigeon, à moins qu'il ne finisse dans la casserole, juste histoire de varier le menu.
Bonsoir à toutes et à tous

CM

Pos : 16º04.08'N - 046º36.18'W

Heure locale : GMT - 3

PS : Pour rendre ce suspens encore plus intolérable et compte tenu de la météo extrêmement aléatoire sous ces latitudes torrides, je ne suis pas bien sur d'avoir encore besoin des services de Mr Grib, du coup plus beaucoup de connexion, non ce n'est pas en panne, c'est un peu cher ...

lundi 6 avril 2009

Les aventuriers de l’arche ?

Lundi 6 Avril

Toujours le train train, toujours un cap plus sud pour tourner autour de cette dernière ondulation et après, demain ? Après demain ? Virage à droite dans l'alizé. Boulevard du rhum jusqu'en Martinique. Mais nous n'y sommes pas encore, toujours pas de poissons volants, toujours un ciel compliqué, plein de nuages de toutes sortes. Ce que j'attends, ce sont mes petits soldats, mes jolis cumulus, blanc, gris perle, de ceux qui défilent tout fier, la tête bien droite, en rang organisé, un 14 Juillet sur les champs ... alizés (je sais, je l'ai déjà fait). En parlant de nuages et de ciel, ce matin, assez tôt, Faustine était seule de quart avec moi, un gros grain, une belle enclume, suffisamment grosse pour que je choisisse d'en faire le tour au moteur et de passer derrière, mais derrière, juste derrière, au ras, un nuage de pluie et un magnifique arc en ciel, une double arche, complète, juste là, si près que je n'ai pas résisté à faire le cap dessus, à m'en approcher d'en l'espoir de la traverser, dans l'espoir d'embarquer "Over the Rainbow", les pieds de l'arche à notre portée, la mer elle aussi avait pris les couleurs de l'arc en ciel, la mer presque transparente, une gerbe de couleur qu'on aurait aimé toucher.

Difficile à décrire, Conrad peut être, et je ne suis pas sur que le génie de Turner y suffirait, en plus tôt le matin après les fatigues de la nuit, la pluie, encore la pluie, inutile que j'essaye de vous en parler, la vraie histoire, c'est que j'ai eu la chance de le voir. La vraie histoire, c'est que nous avons la chance d'être au milieu de l'atlantique, aux premières loges pour des spectacles qui nous sont réservés. Et puis pour en rajouter, c'est ce que je disais à Faustine : "Tu vas voir, c'est la porte, la porte du sud et de l'alizé, il n'y a plus qu'à passer". On y a cru, derrière cette porte, plusieurs heures de vent d'Est Sud Est, beau temps, mais, mais ce n'est pas encore ça, le ciel a repris ses mauvaises habitudes. C'est quand même pour bientôt et je laisse la parole à Charlotte :

Le train train et bin il est vraiment pas mal quand même, pour ma part j'ai enfin vu un poisson volant, retrouvé en bas du mât, oui bon d'accord mort et tout séché, mais j'en ai vu un ! (Pti clin d'oeil à Tom!). J'ai aussi goûté les fameuses daurades, avec le lait de coco ça sera sans moi, mais daurade avec du beurre et du citron, hum, un délice ! Pas encore dans l'alizé, pas encore 24 heures avec beaucoup de vent, pas encore des journées toutes bleues, ça ne serait tarder ! On a testé la douche avec Faustine, deux shampooings même, et la deuxième fois plus de rinçage à l'eau douce, parce que les cheveux longs lavés à l'eau de mer c'est galère, mais on en verra d'autre d'ici un an je crois... Bon ce n'est qu'un détail de la vie quotidienne si "difficile" sur ce bateau ! Les quarts de nuit, 00h 4h, j'ai le droit à une belle séance d'observation des constellations, j'ai oublié mon mini-ciel qui m'aurait bien servit ici, ah sans lampadaires on y voit mieux en mer ! et 4h 8h j'ai le droit à la pluie de 5h ou le magnifique lever de soleil ! Sinon on continue l'apprentissage, avec les ptits cours du soir (et autres) par Christophe et Alain, (et Tristan bien sur qui me re-re-explique par derrière), les vents, les termes indispensables à savoir, j'avoue que j'ai encore des lacunes, c'est normal ? mais on a déjà fait la moitié du trajet nous ! alors on va essayer d'apprendre plus vite et de pêcher plus aussi, on a bien essayé de mijoter quelques trucs mais les boîtes sont passées, alors le poisson je dis oui! Et déjà la Martinique, j'ai du mal à réaliser, chouette traversée, mais ce n'est pas fini !
Des besos à la familia, papa et pati, maman et pat, les soeurs et frère et tout et tout et Tom aussi ! Je laisse la place à Faustina.

Charlotte

Faustine ce sera pour demain, et moi aussi j'embrasse toute ma petite famille très fort.

CM

Pos : 17º34.14'N - 041º56.60'W

La force du destin

Dimanche 5 Avril

C'est pas Albinoni ça, c'est pas plutôt Verdi ? Non, c'est juste parce que nous croisons cette nuit la route de ma précédente transat et comme à l'automne, au même endroit, nous voilà replantés. Plus de vent, ce coin, je vais le marquer d'une pierre noire. Alors que nous nous voyions déjà dans l'alizé, pire que nous nous voyions déjà au resto en Martinique en train de commander un bon steack et une salade, le tout évidemment après une bonne douche, et bien raté, il faut en passer par l'épreuve calme plat ... Grib, aujourd'hui plus de Mister Grib, je n'ai pas envie d'être poli, Grib ne nous en avait pas vraiment parlé, juste méfiance, un passage un peu difficile. C'est bien ce que je disais, Monsieur Plus, quand il annonce pas beaucoup de vent, c'est vraiment pas beaucoup de vent, le calme, c'est encore plus calme. Je me calme moi aussi et quoi d'autre. Toujours des boites, la tartiflette y est passé, toujours pas d'eau douce, douche à l'eau de mer et finalement quelques histoires, deux histoires aujourd'hui, les autres si l'inspiration me vient, en générale, pendant la nuit, mais avant 5h, à 5h c'est toujours la galère (cette nuit, le cumulo nimbus, l'enclume, je vous en avais parlé, le méchant loup, évidemment c'est à 5h que nous y avons eu le droit).

La première, une histoire de pêche, une histoire un peu "gore". Malgré l'absence de poissons volant et poussé par la faim qui nous tenaille (surtout Tristan & moi), nous mettons quand même les lignes depuis maintenant quelques jours. Deux daurades (la seconde a eu le bon goût de mordre juste avant notre déjeuner, un leurre perdu et deux, trois touches, maigre bilan (Albinoni Vs Poissons 2-1).

Mais coté poissons, y'a quand même des cons, un petit malin c'est approché un peu près de nos appâts, il a du voir le truc, jouer au mariole, "ça, un poisson, Mon Oeil !". Je vous ai dit que c'était gore : on a péché un oeil ... beurk.

La deuxième, je devrai sans doute l'appeler "Ikéa", en hommage au gag de Gad Elmaleh (j'espère qu'il ne m'en voudra pas si j'ai écorché son nom, je n'ai pas pu vérifier l'orthographe sur Internet). Oui vous savez le gars qui monte son meuble "oestergardbloky" et après des heures de montage laborieux, il reste une vis, vis mystérieuse qui n'a pas trouvé sa place dans son meuble merveilleux, vis qu'il va mettre dans la coupelle fourre tout, celle qui est dans l'entrée avec les piles et clefs, oui, vous aussi vous en avez une ...
Ben nous des vis, il en manque plutôt, après les deux premières celles de l'enrouleur et le pit stop de Vigo, puis toujours l'enrouleur, deux vis manquantes à nouveau et manchon qui ne tient plus, ensuite une ballade dans le mât pour resserrer une nouvelle vis qui foutait le camp, toujours l'enrouleur. Avant hier soir, je trouve une petite vis sur le pont. Une vis en plus, compliquée, petite, sans tête, creuse, mais d'où peut elle bien venir celle là ? Cela ressemblait à un truc électronique, qu'elle ne soit pas tombée, déjà un miracle. Mais bon, sans réponse à ma question et vu la taille de la vis, je me dis que cela ne doit pas être vital, je la range, ben oui, dans la coupelle de l'entrée (à droite de la descente) et cela ne m'empêche pas de dormir. Hier après-midi, fin des devinettes, on a trouvé à quoi servait la vis. En fait c'est compliqué, mais sans cette petite vis de m ... et ben la latte de GV se barre, donc nous avions une latte qui avait perdu son chariot. Le tout, comme de bien entendu, a giclé dans un grain, nous étions en train de prendre un second ris, ça, un petit rappel, c'est la loi de l'emm ... maximum. Nous avons revissé tout ça, grâce à la vis miraculée, qui du coup a quitté la coupelle de l'entrée (finalement cela sert de temps en temps en temps la coupelle de l'entrée). Cela n'a pas tenu, le boitier est Hs, mais, a priori ce n'est pas bien grave, cela ne devrait pas nous empêcher d'aller jusqu'en Martinique. L'arrêt technique va être de bienvenue, la liste, oui, la fameuse liste s'allonge.

En parlant de Martinique, ETA le 13 ? Peut être, et en attendant je vous souhaite à tous un bon Dimanche

CM

Pos : 19º11.54'N - 040º15.50'W

Looking for Mr. "Trade Wind"

Samedi 4 Avril

Nous descendons toujours sur un cap plus sud que la route à la recherche de l'alizé, promesse de fin de traversée et surtout de garde manger. Des vents ESE, un ciel un peu plombé. C'est vrai que l'on a la gamme quasi complète de nuages. Une petite liste non exhaustive : cumulus, strato cumulus, alto cumulus, cirrus, cirro-stratus etc ... Celui qui m'amuse, c'est le congestus (cumulus congestus, je crois), avec un nom comme ça, on se dit qu'il doit être pressé d'aller aux toilettes, et c'est un peu ça, il nous réserve souvent un petit pipi, petit pipi d'enfant, une petite pluie pas méchante. Il en manque un à la liste, l'enclume, le méchant loup, le cumulo-nimbus et c'est tant mieux, il n'y en a pas, du coup la nav. est toujours assez tranquille (assez ... très, tranquille).

L'alizé est donc l'absent de marque, autres absents : les poissons volants, du coup la chasse n'est toujours pas ouverte, sans poissons volants pas de daurade, c'est un peu comme d'aller chasser le lion dans un coin ou il n'y aurait ni antilope, ni zèbre. Vous me direz, mais qu'est ce qu'il connaît à la chasse au lions ? Rien, je confirme, mais bon, je trouvais l'image assez juste.

Donc, c'est comme hier et sans doute encore comme demain, aujourd'hui je laisse la parole à Laurence :

Après la petite daurade à la tahitienne d'avant hier, le poisson se fait désirer, espérer, voire rêver ... parce-que le cassoulet, le confit ou la tartiflette sous les tropiques ... on a un peu de mal ! Mais on ne doute pas que ça va finir par mordre.
A part ça, après avoir été passablement secoués, rincés et essorés pendant les 10 premiers jours, Albinoni prend son rythme de croisière, une certaine torpeur tombe sur le bateau et son équipage. Christophe a même lancé un championnat du monde de sieste. Le temps et l'espace prennent une toute autre dimension ... On vit au rythme de la mer, du vent et du soleil, la montre est devenue totalement superflue (en plus on change d'heure tous les 3-4 jours, alors ça veut plus dire grand chose). Si tout va bien dans 10 jours on retouche terre ... je pense que ça va nous faire tout drôle. Cela fait des jours que nous vivons entre ciel et mer sans croiser âme qui vive. A tel point que quand, il y a quelques jours, j'ai vu les feux d'un cargo, alors qu'on prenait l'apéro, ils ont tous cru que j'avais trop bu ... mais non, ce n'était pas une hallucination ! Depuis, nos compagnons de route sont les étoiles, la lune, qui nous éclaire enfin depuis quelques jours, les levers et couchers de soleil, un oiseau par ci, un poisson par là, et notre ineffable pigeon ! On a toujours pas réussi à lui donner un nom, ou plutôt il en change plusieurs fois par jour, le plus récurrent étant "le chieur" eu égard à sa faculté de chier, sans fin, partout sur le bateau. Ce cher volatile se sent de plus en plus chez lui, pénètre régulièrement à l'intérieur du carré, a même visité la cabine de Charlotte et Faustine ... Bref tout va bien pour lui ... et nous, on est devenu des virtuoses du balai de pont !
Sinon, on a troqué nos 3 couches de polaire contre short et tee-shirt assortis de crème écran total, l'eau a complètement changé de couleur, elle est maintenant d'un bleu-vert (genre bleu pétrole) très intense, presque lumineux, et affiche désormais 24C° (quand on est parti de La Rochelle, elle était à 11,6C°) ... ça devient bon !

Laurence

Laurence a encore un peu de mal à se réchauffer, une raison supplémentaire pour faire cap au sud. Tristan et moi avons inauguré la douche à l'eau de mer à l'arrière du bateau, mais nous sommes encore les seuls, les autres, un gant timide sur le bout du nez, ... Quant au championnat du monde de sieste, moi qui pensait avoir une chance, je suis loin, loin du compte, écrasé par tout l'équipage, mention spéciale à Alain ...

Donc, comme d'habitude, entre deux siestes, tout le monde vous embrasse et pense à vous.

CM

Pos : 20º24.25'N - 038º34.44'W

samedi 4 avril 2009

CHEF! OUI CHEF!

Jeudi 2 Avril

Comme prévu RAS TVB, un peu lentement tout de même, du coup je laisse la parole à Alain qui, en verve à tenu à écrire ce post.

CHEF! OUI CHEF!

Sans jamais oublier, hublot des chiottes fermeras
après chaque caca, dix-huit fois pomperas,
du winch la poupée bien garniras
et la vaisselle à l'eau de mer feras

Seules les dents à l'eau douce tu brosseras
Les inutiles lignes souvent surveilleras
dans le noir tâtera, jamais n'allumeras
souvent pour le dîner canard proposeras

Qand skipper est gribé, sort le rhum arrangé
Prend garde de pastis, de ne point le noyer.
car à sa bonne humeur cela nuirait

Christophe Mahé en l'océan égaré
nombreux poissons tenta d'attraper
Aucun ne mordit, inutile d'appâter.

Alanus Alnus

Bon, vous trouvez ça drôle, moi pas, mais bon, un hypocrite semblant de démocratie sur un bateau ne fait pas de mal, mais on sait comment ça commence la révolution, quelques pseudo-intellectuels, poètes ou philosophes. Qu'il continue comme ça et je l'envoie en exil, avec le pigeon, dans l'annexe ...

En direct, Radio Albinoni, au milieu de l'atlantique, une première Coryphène. Le match a commencé en l'absence des arbitres, toujours pas de poissons volants : Albinoni Vs Poissons : 1 - 0. Il était temps, nous allions passer le 1er Avril sans poisson.


Je n'en avais jamais vu de si petite, mais parfaite en entrée à la Tahitienne, sauf qu'une fois sur la table : Charlotte "J'aime pas la noix de coco" et Faustine m'a semblé dubitative face au poisson cru, ces jeunes ... et il n'y a pas beaucoup de MacDo sur la route. Par contre magnanime, j'ai hésité, j'aurai bien condamné Alain a manger seul le dernier confit de canard, j'ai cédé, je lui garde quand même le dernier cassoulet ...

Tropique du cancer : ce matin, 8h30.

CM

Pos : 23º19.56'N - 034º36.06'W

mercredi 1 avril 2009

"Y’a de la joie"

Mardi 31 Mars

Trenet, je vous l'avais promis. Dans le lot, le soleil, les oiseaux etc ... on n'a eu qu'une chose, les oiseaux, une hirondelle est venue tenir compagnie quelques minutes à notre pigeon. A mon avis, sa conversation ne lui à pas suffit, elle nous a vite quitté. Faut dire que vous auriez vu la tête du pigeon, trempé, transi, à mon avis un peu malade. Pour de la pluie c'était de la pluie, nous avons passé la journée sous cette espèce d'ondulation, des grains, du vent, pas de vent, du clapot dans tous les sens et de la pluie, de la pluie, du genre qui, qui quoi ? Je ne sais pas, je n'en avais jamais vu autant, plus un poil ou une plume de sec.

Tout ça ne fait pas nos affaires, encore une petite journée et M. Grib n'est pas très optimiste pour la suite, l'alizé est toujours aux abonnés absents. Le moral de l'équipage se maintient, on est passé au régime "grog" (le rhum arrangé à ses vertus, n'est ce pas Ambroise), la cabine embuée avait des allures de refuge en bas des pistes (et dire que l'on est à la hauteur des Canaries, à 3° du Tropique).
Quelques aléas techniques pour corser le tout, un manchon de l'enrouleur de solent n'est pas vissé (perdues, pas mises ?) du coup je ne peux plus l'étarquer (le solent) sous peine de voir l'enrouleur se démantibuler. Si on garde du portant, ça devrait le faire ... de toutes façons on n'a pas les vis et ce coup ci pas de pit stop possible. L'escale Martinique va être de bienvenue, j'espère juste qu'elle ne sera pas plus longue que prévue.

Et puisque que l'on parle d'escale en Martinique, au Marin, Alain, "l'ancien du Marin" vous propose, si vous désirez écrire à vos cher(e)s & tendres l'adresse suivante :

Poste restante
Quartier "La Agnès"
97290 Le Marin (par précaution vérifiez le code)
Martinique

Voilà, aujourd'hui, on ne vous embrasse pas, trop trempés, mais on pense très fort à vous.

CM

Laurence : Tout de même un spécial gros bisou, un peu humide, du milieu de l'Atlantique, à mon Camille qui souffle ses 2 bougies aujourd'hui !
Baisers à la ronde.

Pos : 26º02.14'N - 031º03.09'W

Heure locale : GMT - 2

Panne de titre

Mercredi 1er Avril

Une journée comme je les aime. Rien à raconter. Je brode un peu, c'est le premier jour, ensuite nous risquons d'avoir 3, 4 jours comme ça. Attendez vous à une panne radio. A moins peut être que ne commence le match tant attendu :Albinoni vs Poissons, ce qui pour un 1er Avril serait la moindre des choses. Les poissons volants, encore eux, arbitres du match, n'ont pas encore sifflé le début de partie. Tant attendu, ben oui, par nous au moins : une daurade dans l'assiette réjouirai nos papilles ...
Comme prévu, oui on peut le dire, nous sommes passés du "bon"coté de la petite perturbation. Dans la nuit de lundi à mardi le vent s'est installé à nouveau au Nord, nous sommes reparti au 230 en quête d'alizé, vent de travers, 17/18 noeuds de vents, 7/8 noeuds, peinards. Une lente rotation vers le nord est nous oblige à faire des pannes, (des pannes, des pannes oui mais des panzani, oh celle la elle est mauvaise, mais avec le 1er Avril vous avez échappé à bien pire), donc pas une panne mais des pannes et pas bien vite, Mr Grib nous annonce que la rotation devrait continuer vers l'est et nous permettre de descendre plus sud bâbord amure, on attend, on attend ... Et si Mr. Grib ne se trompe pas, les 3/4 prochains jours on n'a qu'à faire marcher le bateau, plus d'option, plus de stratégie, on subit, on subit au soleil en principe. Faut dire que Mister Grib, je me méfie encore un peu, tout semble "plus" avec lui : plus vite : les phénomènes semblent arriver une demi journée avant les prévisions et le vent quand c'est du vent il est plus fort que prévu et quand c'est du calme, il est plus calme que prévu.

Pour conclure deux chiffres : 1 751, cela ne vous dit rien, la moitié de notre transat Baiona Martinique, barrière franchie cette nuit et 2 000, miles parcourus depuis le départ (ce matin).

Aujourd'hui, tout le monde est bien sec, donc tout le monde embrasse tout le monde et pense très fort à vous (sûrement plus fort qu'avant, car beaucoup moins perturbé par les éléments).

CM

Pos : 24º56.22'N - 032º52.30'W