jeudi 27 décembre 2012

Curie, fin des émissions

Jeudi 27 Décembre

Et oui, tout à une fin, même les plus beaux voyages. Nous sommes partis un peu plus vite que prévu de Tikehau. Jean François n'a pas pu venir, plus de place dans les avions en cette période de fête, du coup, pas de Mantas, pas de sables roses et pas de pêche dans les Oahs, une prochaine fois, peut être (pas évident quand même, ça fait une trotte ...). Donc après notre Noël en mer et un petit cadeau du père Noël (enfin un thazard, comme ça Guillaume et Romain savent ce que c'est et y ont gouté), nous sommes restés dans le mouillage de Teonai. Remarquez ça pourrait être pire ... Je pense que je vais faire un guide des plus mauvais mouillages, je le mettrai en premier et je le déconseillerai très fortement, histoire d'être bien certain que personne n'y aille ... Il y avait quand même 2 bateaux quand nous sommes arrivés, un scandale ... Et puis en guise de Mantas nous avons eu quelques visiteurs, quand je dis quelques ... Une bande de requins, requins tout jaunes, j'ai cru que c'était des citrons (logique non ?), mais il parait que c'était des pointes noires, du coup moment d'hésitation avant de se baigner ... Bon au final un moment très dur ... Guillaume est d'ailleurs complètement fiu, depuis que je lui expliqué ce que c'était, il a décidé de s'y mettre ... Départ au petit matin, j'espère arriver demain matin à Moorea, nous y passerons une dernière journée, une nuit et ensuite Papeete, le quai des douanes, la fin du voyage. Les portables vont reprendre le pouvoir et c'est donc le dernier message de Curie. Une dernière fois tout le monde embrasse tout le monde et à très bientôt.

lundi 24 décembre 2012

Noël

Lundi 24 Décembre

C'est bien parce que c'est vous, et parce que c'est Noël, sans ça, pas sûr que je me serai donné la peine d'écrire quelque chose. Le capitaine est morose ... Pour ne pas dire d'humeur massacrante ... Et pourquoi donc ? Une si belle journée. Une si belle journée, tu parles, la version Technicolor, je veux bien, mais là nous sommes passés à la version noir et blanc, sans le blanc, la neige dans le coin ... Par contre pour le noir nous sommes servis, une nuit noir sous les grains et le jour, pareil ... Noir, d'énormes nuages d'encre, qui rasent l'horizon laissant juste la place au rideau de pluie. Moi qui voulait du beau temps, ça commence mal. En plus, à part sous les grains (30 nœuds), plus de vent, bon on va pêcher me direz vous. De la bonite, ça oui, Guillaume craque : "remet là à l'eau". Pour l'espadon et bien ce sera "revenez en deuxième semaine". Et pourtant j'y ai cru, juste derrière le bateau, un bel aileron, "regardez" - j'en suis sûr, ça va prendre, j'avais déjà mis les gants, préparé l'enrouleur de génois, wwwiiiiiiiizzzzzz, c'est parti, Guillaume au moulinet qui met la main sans gant, "non", ouf il n'y a pas touché. J'essaye d'arrêter la bête, Patrick et Jean Charles roulent les génois, le fil part à toute vitesse, le moulinet fume, ça sent le brûlé, trop tard, tout le fil est parti, plac, cassé ... Guillaume "oh P ... j'ai jamais vu ça ... avec mes truites", il a même fait la photo du moulinet encore fumant. Dommage, ça aurait fait un beau cadeau de Noël pour Romain particulièrement ... Et pour ajouter à ma mauvaise humeur, je vous explique : Tikehau. C'est un atoll, à l'entrée, juste après la passe peut être le plus beau mouillage de Polynésie, indescriptible, 2 motus, entre les 2 un beau Oah, une petite barrière en fer à cheval qui retient le sable, une petite maison sur pilotis, des pièges à poissons, c'est splendide, on peut passer des heures dans l'eau aussi bien que sur les motus et leurs plages. Mais ce n'est pas tout, le GO a prévu de passer un moment à ce mouillage, mais ensuite nous allons retrouver Jean François qui va nous emmener sur un autre motu. Plage de sable rose, un autre Oah, pêche au programme pour le repas, puis une visite un peu plus loin, un petit îlot, encore une barrière de corail et un trou et dans ce trou, des Mantas. "Mais t'es sûr qu'il y en a ?" "Christophe, elles habitent là ... " Joli programme non, de quoi il se plaint le capitaine ... Et bien juste d'une otite, une otite carabinée depuis hier soir ... Donc, la baignade c'est ratée, Tikehau sans baignade ... Me faites pas ch ... Sinon c'est Papeete direct et le premier avion pour la France ... Allez, j'exagère un peu. Laurent m'a donné tous ce qu'il faut, ça risque de ne pas faire bon ménage avec le champagne de ce soir, je vais être raisonnable, mais après tout ce temps, je vais me forcer, j'espère qu'ils apprécieront le cadeau (en fait je n'en doute pas) et puis nous avons encore deux journées pour que le temps s'améliore, pour prendre un beau poisson et pour soigner mon otite. La journée aussi pour préparer le réveillon, vous c'est maintenant, du coup toute l'équipe et moi même vous souhaitons un joyeux Noël, et évidemment tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, le 24/12 : 13°08.31S 144°57.31W à 219 milles de Tikehau.

samedi 22 décembre 2012

Marquises

Du 19 au 22 Décembre

Et voilà, ça ... C'est fait ... Un bref séjour aux Marquises et nous voici à nouveau sur l'eau, destination Tikehau, un atoll des Tuamotus à l'ouest de Rangiroa. Jean François nous y attend. Mais revenons à nos moutons, les Marquises. Remarquez ce n'est peut être pas très utile que je vous en parle. Les Marquises furent en effet l'occasion d'une séance WIFI un peu épique. Le pompon revenant à Patrick qui a du payer 4 fois sans pouvoir envoyer le moindre mail, et pourtant je vous l'assure il en avait préparés. Mais Guillaume a pu me faire survoler le blog de Capitaine H, parfait je n'ai plus rien à dire ... D'autant plus que les portables eux aussi ont fonctionné, du moins pour certains d'entre eux. Mais vous pourriez préférer la version du capitaine, car il ne faut pas l'oublier, à bord (et nous sommes bien sur un bateau non ?), règle n°1 le capitaine a toujours raison, et règle n°2 quand le capitaine a tord, appliquez la règle n°1 ... Ça c'est dit ... Et Guillaume l'a bien compris. Et puis quoi, nous y sommes, c'est pas vous qui, écrasés de chaleur n'arrivez plus à dormir, c'est pas vous qui, ayant oublié la crème solaire, souffrez d'horribles brûlures, que sais je encore ? Sans parler de grossières erreurs, Guillaume n'a peut être pas bien retransmis notre périple, nous n'allons pas à Nuku Hiva et Capitaine H semble obnubilé par les langoustes : raté. Il y a sûrement quelques langoustes en Polynésie et aux Marquises, mais ce n'est absolument pas "typique", donc éventuellement ajouter à la liste de Noël, dîner en tête à tête devant un plat de langoustes, mais pas en Polynésie, à Cuba par exemple ... Remarquez il y a deux trois trucs que vous ne pourrez pas goûter ailleurs, et là Capitaine H est coincé. Le plus évident, c'est le pamplemousse. Depuis le départ, je leur en parle, du pamplemousse des Marquises, tout le monde, sauf Laurence qui connait, m'écoutait poliment. Arrivé à Atuona, le premier pamplemousse, évidemment je me précipite, épluchage et distribution, et ... Ils vous raconterons. Aux Tuamotus il y a un truc, et ça je n'y ai jamais goûté, le Varo, renseignez vous, il paraît que c'est super, mais très difficile à trouver. Et puis évidemment le poisson à la tahitienne, le Mahi Mahi, et là encore, comment manger du Mahi Mahi frais ? Ça va me permettre de reprendre le cours de l'histoire. Le Mahi Mahi, c'est la daurade Coryphéne que Patrick appelle de tout ses vœux, une seule daurade dans tout le pacifique. De mon côté, j'aime bien le poisson à la Tahitienne avec du thon, et pas un thon depuis le départ. Il fallait que ça change, il fallait attendre les Marquises. Comme prévu (et oui, le capitaine a toujours raison) au petit jour, devant nous les Marquises. En face Hiva Oa, c'est là que nous allons, loin sous le vent, nous apercevons Fatu Hiva, nous n'irons pas, plus près Motane (Mohotane), une île déserte, inabordable et tabu (ça s'écrit comme ça aux Marquises), plus loin à notre droite, une grosse roche, Fatu Huku et petit à petit, sous vent de Hiva Oa, apparaissent les côtes escarpées de Tahuata. Encore 3 heures de navigation avant d'atteindre Atuona, la "capitale" du groupe Sud des Marquises. L'occasion de pêcher un peu ... Boum, boum, et encore boum, le capitaine a toujours raison, je ne laisse à personne le soin de les remonter, paf, paf et repaf, c'est dans le bateau, 2 belles daurades, 2 mâles et enfin un thon, un thon jaune du pacifique, encore trop souvent vendu sous l'appellation thon rouge (des thons rouges, j'en ai jamais pêché), ça aussi c'est fait. Une bonne dizaine de repas de daurade (10 repas à 6, quand je vous dis que ce sont de belles daurades), et un voir deux repas de thon (il n'est pas très gros). En fait pour les daurades, repas à 5, un regret, Laurence définitivement ne supporte pas la daurade, encore une fois elle a essayé et encore une fois séquence tableau arrière. Une fin de journée gâchée ... Elle n'a même pas goûté au premier pamplemousse. Les formalités sont faites et le lendemain c'est la "grande ballade", la traversée de l'île jusqu'au marae de Puamau et au retour la vallée et la baie de Hanaipa que je ne connaissais pas encore. Attendez le retour, les photos parlerons d'elles même, inutile de chercher ses mots, je ne les trouverai pas, une certitude, ça ne change pas, c'est toujours aussi beau. Le lendemain matin, hier, les courses, le plein de fruits et de légumes, le caviar des marquises, un complément de riz et de pâtes, les charançons s'étant invités dans nos réserves et nous revoilà en mer. Un saut de puce vers le nord de Tahuata, la baie de Hanamoena, les seules plages de sable blanc des Marquises. En prime, une première raie Manta, pas très grosse il est vrai, mais quand même, en tant que GO, je respecte le programme ... Baignade, plongée, bain de soleil, nous sommes seuls au mouillage et je crois que tout le monde resterait bien, mais ... On ne peut pas tout faire, nous levons l'ancre en fin d'après midi, un ciel un peu voilé nous empêche de voir Fatu Hiva, une autre fois peut être, maintenant en route vers Tikehau, un autre monde, mais à mon avis ça devrait leur plaire. Une seule crainte, le temps. Nous avons été plus que gâté aux Marquises, un temps superbe, exceptionnel à cette saison. Les prévisions à venir ne sont guère optimistes, il paraît qu'il tombe des cordes à Tahiti. Mais nous n'y sommes pas encore. J'espère arriver dans l'après midi du 25 à Tikehau, d'ici là, le beau temps aura peut être l'idée de nous suivre, du genre : qu'est ce que tu veux pour Noël ? Du beau temps ... Et ce sera donc Noël en mer, foie gras (encore merci à Guillaume et toute sa famille), du gigot (de nouvelle Zélande acheté aux Marquises), certainement un peu de poisson, du thon pour Laurence (il faut vite que j'en pêche un autre ...) de la daurade pour les autres, vin blanc, merci Christian, rouge, merci Ambroise et Laurence, champagne, merci Christophe (quand même) quant à la Bûche ... Ce sera sans doute une recette de fruits. Un Noël un peu particulier, ce n'est pas mon premier Noël en mer, forcément un coup de blues, et une pensée pour vous tous, je laisse à chacun le soin de faire le tri, on va essayer de téléphoner, mais si jamais ça ne marche pas, rassurez vous, nous pensons à vous et plus que d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, le 22/12 : 10°36.26 S 140°10.72 W à 538 NM de Tikehau

mardi 18 décembre 2012

24 heures

Mardi 18 Décembre

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Je manque à tous mes devoirs, mais j'ai des excuses, rien à raconter ... Et en plus il fait beau ... donc à part la litanie habituelle des poissons ratés dont un joli petit Marlin. Quand je dis petit, avec un Marlin (un marlin à rostre court) c'est quand même un bon mètre cinquante, nous n'avons pas pu le mesurer mais il s'en est fallu de peu, on le touchait, mais au moment de le remonter, l'hameçon mal accroché a glissé. Sinon, encore de la bonite, ou peut être du thon rouge : nous avons eu des nouvelles de "Chappe", un 47 qui est partit à peu près en même temps que nous de méditerranée, et depuis le début, ils nous annoncent ne pêcher que du thon rouge, soit ils ont plus de chance que nous, soit ils devraient changer de bouquin, je soupçonne leurs thons rouges de ressembler furieusement à nos bonites ... Mais c'est vrai que se dire que l'on ne pêche que du thon rouge, c'est bon pour le moral. Nous avons donc adopté cette méthode Coué et nous aussi nous nous sommes mis au thon rouge. Donc un bilan "poisson" catastrophique et par ailleurs question spectacle, le désert, rien, pas ou peu d'oiseaux, plus de requins quant aux baleines, orques, Globi et dauphins même pas en rêve ... Le désert, le désert au vent arrière depuis au moins 4 jours, l'alizè est remonté à l'Est Nord Est, on se croirait dans l'Atlantique. Enfin, bon an mal an nous y voilà, demain on va pouvoir vérifier que devant nous ce n'est pas la Martinique mais bien les Marquises. 150 milles exactement (et moins de 1 000 milles de Tahiti, 950), sans doute une panne à tirer, mais normalement un peu moins de 24h, avec le décalage horaire vous n'aurez peut être pas des nouvelles tout de suite, cela devrait être la fin de soirée en France, nous ce sera le petit jour, mais bon allumez les portables ... Et en attendant tout le monde embrasse tout le monde, à demain (au téléphone).

Curie, le 18/12 : 09°25.64 S 135°31.71 W

mardi 11 décembre 2012

Musclée

Dimanche, Lundi, Mardi, 9,10,11 Décembre.

C'est le moins que l'on puisse dire de cette traversée. Depuis le départ, à peine 24 heures de petit temps. Du vent, du vent, toujours du vent. En veux tu en voilà. Des conditions qui devraient normalement nous permettre d'exploser les chronomètres, avec un 55´ en plus. Malheureusement notre beau 55 est trop chargé, du matériel pour la base de Tahiti, au moins une tonne, si ce n'est plus, de surpoids et dans ces conditions ça se sent. Le bateau ne part pas en survitesse, il trace péniblement un profond sillon dans l'immensité du pacifique, il peine, les bouts montrent des signes d'usure de plus en plus marqués, malgré cravates, retenues, barbers et autres précaution je ne suis pas très à l'aise, inquiet en permanence. La mer grossit, nous sommes loin de la grande houle du Pacifique, plutôt une houle et un clapot désordonné de l'Atlantique des mauvais jours, le pilote travaille, pour l'instant il ne fait que de la limaille, mais il marche bien. Heureusement car barrer dans ces conditions, 5' de temps en temps au passage des grains, mais avec ce veau, ce n'est pas très drôle. Du coup, pédale douce, 2 ris pendant la journée et ces deux dernières nuit, Solent seul, je dors beaucoup plus tranquillement et puis tant pis pas de record. Mon dernier grib confirme le vent, un alizé encore musclé pour au moins les 4 prochains jours et bien que nous ralentissions, les journées défilent, 193 milles ces dernières 24 heures. Le 19 aux Marquises ? Très probablement. Sinon, toujours la grisaille et ces températures anormalement basses, toujours des bonites, rien que des bonites, c'est quoi ce Pacifique ??? Je vous laisse, j'espère que quelqu'un prendra le relais, sinon vous risquez de ne plus avoir de nouvelles avant notre arrivée. D'ici là, tout le monde embrasse tout le monde.
Jean-Charles souhaite un bon anniversaire à son fils Damien

Curie, le 11/12 : 04°58.49 S 115°56.46 W à 1 396 NM des Marquises

samedi 8 décembre 2012

Je passe ...

Vendredi, Samedi 7 & 8 Décembre

Aujourd'hui, le Capitaine s'est mis en grève de blog... Ce doit être les trop bons petits plats de Guillaume qui ont eu raison de lui. Alors la majorité de l'équipage sombre dans les bras de Morphée... Digestion oblige !
La pêche bat son plein bonite, bonite et re bonite, on se paie même le luxe d'en remettre 2 sur 3 à l'eau (quand elles ne sont pas trop abîmées). Hier nous avons eu droit à un spectacle pour le moins surprenant et hilarant... La ligne part (fiiiizzzz...), l'équipage se met en place pour freiner le bateau et remonter à bord notre fière prise. La bête ne se laisse pas faire et bataille ferme avec Romain. Tout le monde espère une belle dorade, un thon, ou un thazard. mais non ...encore une bonite... elle est belle. Au bout de quelques minutes de bagarre la bonite est à bord bien décidée à se battre jusqu'au bout. Jean Charles en équipier avisé maintient le poisson au sol en le prenant par le queue, il le met la tête la première dans un seau pour l'arrimer avec un bout. C'est alors que la bonite récalcitrante se débat énergiquement et entre en vibration avec Jean Charles le transformant en ouvrier de la chaussée au commande d'un marteau piqueur. Il traverse ainsi tout le cockpit, accroché à sa bonite en réclamant de l'aide à ses coéquipiers hilares devant un tel spectacle. Finalement Jean Charles aura le dernier mot.... L'honneur est sauf. Ici on en rit encore, dommage qu'on ait pas eu le réflexe de filmer la scène, c'était digne de Buster Keaton. À part ça le bateau avance bien, l'allure grand largue est plus confortable que ces derniers jours au près et les grains sont peu nombreux. Ce n'est pas encore le grand beau, mais ça s'améliore... Les quarts de nuit sont quand même frais, polaires et veste de quart de rigueur...
J'en profite pour embrasser Stéphane (7/12), et Odile (9/12), pour leurs anniversaires respectifs. Bien sûr plein de bisous iodés à ma tribu.
Laurence
Et je reprend la main, juste pour un petit point, assez simple, nous sommes en plein milieu, à l'heure où Laurence écrit sa prose nous ne sommes plus qu'à 1 882 milles des Marquises soit la moitié des 3 764 milles de la route de Panama aux Marquises. Je reprend un grib, c'est pour ça que je me suis connecté, le vent nous jouant quelques tours ce matin, allez disons le 20 aux Marquises, le 19 ? On verra et d'ici là tout le monde embrasse tout le monde et tout l'équipage se joint à moi pour vous souhaiter un bon Week End

Curie, le 8/12 : 02°32.77 S 107°02.21 W

jeudi 6 décembre 2012

"Ça ... C'est fait"

Mercredi & Jeudi 5 & 6 Décembre

Je reprend l'expression de Guillaume. "Ça ... C'est fait". Avec son accent inimitable, elle a marquée le périple depuis notre départ. A chaque étape importante ou événement notable. Depuis 2 mois, et oui demain cela fera 2 mois que nous avons quitté Canet. D'abord Gibraltar, nous quittons (enfin) la Méditerranée, et pour la première fois "Ça, c'est fait", les Canaries et puis surtout la Martinique, l'Atlantique, "ça c'est fait", la mer des Caraïbes, le Canal de Panama, mais aussi le premier poisson, la première daurade, la première lessive, que sais je ? ... "Ça c'est fait", hier matin à 4h31 heure locale, 11h31 en France, c'est fait, la ligne par 00°00.00 évidemment, N ou S à vous de voir et 97°42.59 W. Romain, de quart avec Guillaume, a un peu joué, il a mis le cap plein Ouest, maintenant le bateau sur la ligne pendant quelques minutes, pour faire un trait sur la carte ... Et nous voici donc au Sud, ça aussi c'est fait. Alors le sud, fin des frimas ? Tiens une devinette, nous sommes à l'Équateur, à votre avis température de l'eau ? Mon record 37°5, mais là, je vous l'ai dit, les polaires sont de sortie. L'eau n'est qu'à 19°. Bizarre sous ces latitudes. L'effet Niño ? Je n'en sais rien, mais Jean Charles n'est pas dépaysé, avec ce ciel gris et cette température, la baie de Morlaix le 15 août. Tout le monde attend le soleil avec impatience. Le passage de la ligne, l'occasion d'un gentil bizutage, d'un bon repas, d'une bouteille de champagne. Surtout ne pas oublier le verre à Neptune. Et ça doit marcher, car après une demi journée de grisaille, d'un seul coup le ciel s'éclaircit, le grand beau temps, encore un peu frais, mais c'est pas plus mal. Le vent lui aussi devient de plus en plus coopératif, il adonne progressivement, il est maintenant bien établi au 125, 17/18 nœuds. Une belle mer régulière qui enfin ne nous rentre plus dedans et qui commence à nous pousser vers les Marquises. Tout doucement, le rythme accélère, 183 milles sur la route le 4, 190 le 5, 181 le 6, plus de 200 aujourd'hui ? Pourquoi pas ? Je reprend un grib pour vérifier ça, ETA pour les Marquises. Le 22, c'est certain. Le 20 ce serait vraiment bien, avant ... Il faudrait peut être que je largue les chaînes. Et la pêche dans tout ça ? Et bien c'est ce que je vous disais, des calamars chaque nuit sur le bateau. Nous allons bientôt en avoir assez pour une belle fricassée (à 6 c'est pas mal quand même). Des bonites, encore des bonites, toujours des bonites. Nous avons arrêter de pêcher, c'est un vrai massacre. Dès qu'on met une ligne à l'eau, paf une bonite, deux lignes, deux bonites. C'est bon, on va avoir de la bonite jusqu'au bout. Nous aimerions pêcher autre chose, pas moyen et à cette vitesse les pauvres bonites n'arrivent pas toujours en bon état. Du coup, j'attend le vent un peu plus portant et des conditions plus favorables à la daurade. Encore 2 ou 3 jours de patience et nous devrions toucher l'Alizé du Sud Est, la mer et les poissons qui vont avec, plus de calamars sur le pont, des poissons volants. Et pour conclure sur les poissons : Romain et moi, conversation devant notre café du petit matin. Il me dit "Alors, aux Marquises, on se baigne pas" "Pas trop non, il n'y a pas de barrière, et du coup les grands requins, les pélagiques viennent tout près du bord". Je n'avais pas fini ma phrase que sur le côté du bateau, un bel aileron, notre premier grand requin. Je vous laisse, je n'ai vraiment plus rien à raconter et personne ne veut prendre le relais, du coup pas de nouvelles avant un moment, c'est tout droit, mais bien sur tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, le 6/12 : 00°52.54 S 100°45.33 W à 2 338 NM des Marquises.

mardi 4 décembre 2012

Devinette

Les 3 & 4 Décembre
Alors, ma petite devinette, un truc en plein milieu du pacifique ? Quelqu'un a trouvé ? Ça a marché, bien marché, effet de surprise et tout, et tout. Malheureusement cela n'a pas été parfait à mon goût, encore une fois à cause de satané vent qui a encore refusé. D'abord nous allions un peu trop vite, en pleine nuit cela n'aurait pas marché, il a fallu que je trouve un prétexte "plausible" pour un peu ralentir, ensuite, un refus, et zut nous passons trop sud, à peine ... Alors à votre avis ? La veille au soir, il faisait froid, il fait d'ailleurs toujours froid (Jean Charles sous l'Équateur envisage de demander à Micheline un parachutage de polaires ... ). "Il va falloir surveiller les Icebergs" et bien il ne croyait pas si bien dire, au petit matin, aux premières lueurs du jour, "Ben ça alors, c'est quoi ça ?" - "un Iceberg" - "Non arrêtes, tu rigoles, pas ici" - "Puis dis donc, il est balaise" - "Non mais sans blague, c'est quoi ? Puis en plus, on a faillit rentrer dedans". C'est sur, si ça n'avait pas refusé on serait rentré dedans, presque (je veillais quand même un peu) - "Mais il n'y a rien sur la carte" - Mais si, mais il faut agrandir ... Alors petite leçon de navigation et du bon usage de l'Ipad ... L'Équateur, Les Galápagos, ils vont pourvoir dire qu'ils y sont allés, tout au nord, un petit Îlot, l'îlot Darwin par 1°40 N et 92° 00 W, et moi ce qui m'a énervé c'est que je voulais passer au ras. C'est tellement perdu que sur la carte il y a marqué : "I.Darwin is reported to lie about 2 miles North of its charted position", nous aurions pu vérifier et envoyer nos relevés aux autorités compétentes, les derniers datant de 1963 et 1967. Zut, je n'aurai pas mon nom sur une carte ... Trop Nord, 7/8 milles, mais quand je vous dis que c'est le bout du monde ... Une journée qui commence bien quand même, le vent lentement adonne, nous faisons un peu de sud encore, une touche, ce coup çi je ne laisse à personne le soin de remonter le poisson, comme ça, comme dit l'autre (Guillaume) "c'est fait", une belle daurade, 6 bons repas. Matelotage dans l'après midi. Romain s'entraîne, une série de manilles textiles et de cravates pour nos ris. Ris que nous finissons par larguer dans la nuit, une nuit superbe, des étoiles plein la vue ... Et encore un petit piège, ça a marché ... Dénéb ? Capella ? Véga ? Tout le monde se rue sur l'Ipad ... La polaire ... Euh ... Allons messieurs par moins de 1° N, la polaire ? Au petit matin, nouvelle leçon, leçon de pêche, on s'entraine, on répète, au moins 10 bonites. Nous en avons quand même gardé 2, au cas où, une normale et une jaune, pour goûter, je n'en avais jamais vu des comme ça. La pêche va devenir plus difficile, le vent maintenant adonne, plus de raison de faire autre chose que la route, la mer formée et désagréable des premiers jours dans le pot au noir a cédé la place au Pacifique, une mer régulière, à peine la mer du vent et une longue houle qui témoigne de la respiration de l'océan. Nous pouvons enfin réouvrir les capots et aérer le bateau, pas les hublots, nous allons trop vite. Presque 9 noeuds de moyenne depuis le point de midi, 80 milles en 9 heures et 10 minutes. Enfin dans le genre piège je n'ai plus grand chose, sans doute réveiller tout le monde la nuit prochaine : "c'est quoi ça ?" - "Quoi ?" - "Ben ça" - "Quoi ? Moi je ne vois rien" - "Mais si, regarde, devant" - "Mais y'a rien" - "Mais si regarde bien, une ligne, comme un pointillé, là tout droit, juste devant nous" - Après tout ils n'en savent rien, (sauf Laurence qui est déjà passé, presque au même endroit), mais moi je vous le dit la nuit dans le Pacifique, cela brille, cela brille tellement que la ligne on la voit, un long pointillé qui s'étire ... Et de l'autre côté ? Un trou ? Mais non, ne soyez pas naïfs ... L'autre côté du monde ... Le sud, et peut être le beau temps. Allez je vous laisse, tout le monde embrasse tout le monde et à bientôt

Curie. Le 4/12 : 00°54.64 N 94°53.52 W à 2 706 NM des Marquises.

dimanche 2 décembre 2012

Niche

Du 30 Novembre au 2 Décembre

Un petit mot, c'est bien parce que c'est Dimanche. J'ai peur que vous ne vous lassiez de mes histoires de près et d'adonnante. C'est pourtant mon souci, faire assez de près donc de sud pour un jour toucher l'alizé du Sud Est. Rassurez vous je crois que je vais bientôt changer de sujet, depuis cette nuit, le vent a un peu adonné, il est maintenant au 160/170, nous ne sommes plus au près serré, c'est à peine mieux nous sommes à 5° en dessous, environ 50° du vent apparent, mais sur un cata de cette taille ça change tout. Gros coup d'accélérateur, le speedo est maintenant coinçé au dessus de 8 nœuds. Nous passons maintenant au nord des Galapagos, Mais je sers encore un peu le vent, pour mettre du sud dans la route, oui, mais aussi pour faire une petite surprise à mes équipiers, un truc, pas grand, un petit truc minuscule dans l'immensité du Pacifique, un truc à voir, ça va leur faire une surprise, je m'attend demain matin à des questions. Et puis ensuite la ligne, d'ici 48 heures sans doute. La bonne nouvelle, le winch, il est réparé, en fait non, mais avec Jean Charles on a bien rigolé. J'ai fait appel à ses talents d'ingénieur électricien, c'est vrai quoi, un moteur de winch électrique comparé à une loco., de la gnognote ... "Bon, Christophe, je t'explique, je te fais un dessin" - "Non, Jean Charles, ne m'explique pas, répare ... " on bidouille, "Allez j'essaie ça, ça devrait marcher", Paf, une étincelle et ... Ça ne marche pas, "Zut j'y perd mon latin". Tant pis on remonte tout et ... Ça remarche, on ne sait donc pas pourquoi, juste sans doute un relai défectueux qu'il faut laisser refroidir, mais l'essentiel est là, on peut s'en servir.
Et cette histoire de niche : c'est encore une histoire de poisson. Plus de thons, avant il y en avait plein, ensuite sont venus les gros chalutiers, avant il y en avait plein, maintenant, plus rien, plus de thons, plus de chalutiers, le grand désert. Non pas tout à fait, les calamars prolifèrent, la nuit avec une simple frontale on les voit grouiller autour du bateau, et les calamars, les bonites aiment ça, plus de concurrence, mais pas seulement les bonites, les Marlins et les Espadons doivent bien apprécier. J'en ai jamais vu autant. Une nageoire à côté du bateau, un requin, non, il remonte un peu, une longue nageoire, la queue un magnifique Marlin, un autre nous passe en dessous, longe nos ligne et méprisant continue son chemin. Un espadon, lui y goutte. Je prend la ligne, "Non, je te laisse pas partir", j'ai surtout pris les 50 mètres de ligne en pleine poire ... Et encore ce midi, on se met à table "Oh la vache ..." Encore un superbe Marlin qui jaillit derrière nous, chope le leurre et wwwwwwiiiiiiiiii, le moulinet fume, ça sent le brûlé, il va tout casser ... Ouf, non, il n'emmène que le leurre, mais question spectacle, nous sommes servis. Quant à notre pêcheur, ce matin, un superbe daurade, j'arrête le bateau, on va l'avoir, 20' de combat, ça y est elle est là, un beau mâle, une belle pirouette aussi et tchao, filet mignon ce midi. Je crois que Romain va se mettre à la poterie ... Quant à moi, comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde, à bientôt peut être, probablement de l'autre côté du monde ...

Curie, Pos le 2 Dec. : 3°15.19 N 89°37.81 W à 3 047 NM des Marquises

vendredi 30 novembre 2012

Humide, bis

Du 21 au 30 Novembre

Le moins que l'on puisse dire c'est que j'ai oublié de donner des nouvelles. Un peu occupé, un peu énervé peut être, très humide certainement, tellement humide que la connexion satellite n'est pas terrible non plus, l'Iridium c'est comme ma télé, quand il pleut il neige. Allez, je vais essayer de reprendre ça dans l'ordre.
By Night
C'est une première, je suis arrivé à Côlon de jour et je n'aurai peut être pas du. Maintenant que j'ai vu ce que cela donnait de jour, je crois que je ne vais plus jamais oser le refaire de nuit. De jour sous des grains évidemment, ceux là ne vont plus nous lâcher, mais on voyait suffisamment pour éviter le trafic, ça de nuit, on peut le faire, bien que cela soit nettement plus hasardeux. Ce qui paraît plus difficile, c'est d'éviter les nombreuses souches et épaves qui dérivent sur les 20 derniers milles, trafic et épaves ça fait beaucoup. Mais donc de jour, arrivée sans problème à Shelter Bay, une place et notre agent nous attendait, du coup formalités ultra rapide et passage annoncé dès Samedi.
Côlon
Pas le temps de faire du tourisme, il nous faut faire rapidement les courses, revoir un ou deux points sur le bateau et surtout trouver du cash pour le passage du Canal. Pas le temps et pas l'envie non plus ( de faire du tourisme). Une pluie incessante décourage toute velléité de faire quoi que ce soit. Il pleut tellement que même les singes hurleurs se taisent. Un aller et retour à Côlon, heureusement que notre taxi était un gros 4x4, nous n'aurions pas pu rentrer, les voitures "normales" ne passaient plus et les routes commençaient à s'effondrer, une lessive (un peu plus on n'y arrivait pas, plus de courant dans la marina) et même pas le plein d'eau, plus d'eau non plus, plus d'eau dans les tuyaux, pour le reste ça n'arrête pas. Une pause resto, des vacances pour Guillaume, un souvenir inoubliable, de la dinde, mais il fallait apporter son manger ... Je crois que vous trouverez des détails de cet épisode dans le blog d'Helene, en tous cas une formule que Guillaume va retenir pour son resto.
Le Canal
Question manoeuvres, pas de souci tout se passe à merveilles, les pilotes sont contents et moi aussi. Question tourisme, encore raté, la nuit sur le lac Gatun, un orage inoubliable, la foudre qui tombe de partout, Jean Charles qui compte les secondes, oh la, celui ci est pas loin et brouuuuum ça recommence, et évidement ils enchaînent à bord avec des histoires d'orages, de gens foudroyés, de cabines téléphoniques pulvérisées. Finalement nous y échappons, mais enfermés, confinés dans notre "petit" bateau, c'est pas vraiment très agréable. Le lendemain, il va s'arrêter de pleuvoir à l'approche du pacifique. Un petit bonjour à tous au passage de l'écluse de Miraflores, la moitié des caméras en panne, pas étonnant, elles ne sont pas forcément très étanches ... Arrivée à Panama, pas moyen de refaire le plein. Il nous faut attendre le lendemain au mouillage l'ouverture des pompes, soit disant pas de place dans la marina, "mais là il y a de la place" "Non, c'est privé, c'est le règlement ... " . Le lendemain les places sont toujours vides ... Au mouillage, plongeon, nous avons pris un gros bout dans l'hélice, Jean Charles et Romain vont passer une bonne heure, casser un couteau, pour finalement nous en débarrasser. Le plein au petit matin, une dernière arnaque, un fonctionnaire de l'agriculture qui vient nous faire remplir un papier de quarantaine "mais c'est déjà fait, nous quittons Panama" "ah non, c'est à moi de le faire, donnez moi ce formulaire jaune" Il fait un autre papier, qu'il "oublie" de nous laisser et par contre il n'oublie pas de nous délester de 40 dollars supplémentaires ... Le canal attire plein de petits métiers ...
Le Pacifique
C'est parti, plutôt bien parti, un bon vent nous sort de la baie de Panama en moins d'une journée, 7 bonites, nous en gardons 4. Patrick semble les apprécier modérément. Lui c'est la daurade, Daurade que malheureusement Laurence n'apprécie plus du tout, rien à faire ça ne passe plus. Alors on va essayer l'espadon. Le lendemain, paf ça prend, un magnifique Marlin, nous sommes au moteur, nous pouvons arrêter le bateau, il saute, ressaute, il est toujours là, je commence à le remonter et à y croire, encore un saut, zut lâché, l'hameçon tordu c'est ouvert, dommage, d'autant plus que depuis ... Marée basse
La galère
Après ces 2 premières journées tranquilles, ça se gâte. À nouveau un grain ... "Titanesque" ... Éclairs, pluie torrentielle et le vent qui monte, rien à faire la foudre je ne m'habitue pas. une bonne heure dans ces conditions et le vent s'établit, la mer grossit. Nous voilà au près, il y avait longtemps ... Dans une mer formée, 1 ris, 2 et même 3 pendant quelques heures. Et comme dit Guillaume "t'as vu ce film : le bonheur est dans le prés ? C'est une connerie ça" ... Effectivement les ennuis commencent, plus de winch électrique, ça complique pas mal les manœuvres et je n'ai pas encore trouver comment réparer. Le groupe aussi tombe en panne, bon ça c'est réparé, les portes commencent à bringuebaler, séquence menuiserie, ça tient. Pour combien de temps, le bateau commence à souffrir au près et ça dure, nous n'en voyons pas le bout. L'équipage aussi, "dis donc Christophe, sur les prospectus, c'était pas ça ... " ouh la la, vivement le beau temps, ça sent la mutinerie, et puis il faudrait que l'on puisse faire sécher un peu tout ça parce que ça sent aussi ... Les champignons.
Voilà vous savez tout, le vent quand même a bien adonné, nous faisons maintenant une route directe toujours au près. Nous devrions passer au nord des Galápagos d'ici trois jours environ, sans doute 2/3 jours de plus avant de toucher, je l'espère, l'alizé du Sud Est. Enfin une chose est sûre, plus jamais de bateau surchargé en mauvaise saison, c'est trop la galère ... Allez je vous laisse, ça commence à sentir bon ... Et ce n'est pas Guillaume, Guillaume est en vacances aujourd'hui, c'est Romain (secondé par Laurence, ce soir ce sera le contraire) qui le remplace ... Et moi c'est quand que je prends une journée ? Aux Marquises (pourvu qu'il ne pleuve pas) et d'ici là, tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, Pos le 30 à 12h TU : 4°41.23 N 85°11.60 W à 3 326 NM des Marquises

mardi 20 novembre 2012

By night or not by night

Lundi 19, Mardi 20 Novembre

Mon ami Will est de retour, (d'autant plus que je suis en train de lire un polar un peu déjanté, Jasper Fforde, où il est omniprésent). Donc ... Telle est la question. Déjà 4 fois à Côlon et toujours arrivé de nuit, ce que je n'apprécie guère, beaucoup de bateaux dans le coin, et puis j'aimerais bien voir le paysage au moins une fois. C'est vrai à chaque fois, on se demande si ce n'est pas la dernière. Du coup, je met la pression, l'équipage n'en peut plus de manœuvrer, au moins 2 manœuvres par jour et en plus à chaque fois à l'heure du repas quand ce n'est pas au milieu de la nuit. L'horloge biologique de Jean Charles en vrac, pourvu qu'il ne tombe pas de fatigue. Les premiers bruissements de mutinerie ... Rien de grave, mais allez savoir ... Et ouf, il y en a un dont le moral est remonté en flèche. Romain, ça y est il a sortit son premier poisson, une belle bécune (l'équivalent pour le barracuda, de la loubine pour le bar), facilement 1,20 m et de belles dents. Et Patrick lui aussi va mieux, lui qui pleurait après une daurade, ce midi je lui en ai sortie une pas mal, alors que nous avions justement décongelé la dernière portion de notre dernière daurade de l'Atlantique. Du coup ce midi, daurade et ce soir daurade, la bécune c'était hier ... Et a part ça, rien, du vent arrière, grand largue, voile en ciseaux, en papillon, avec ou sans grand voile, 1 ris cette nuit. Devant nous des calmes annoncés, je vais reprendre un grib, allons nous arriver demain soir avant la nuit ? Encore 170 milles, il ne faut pas ralentir, vite j'y retourne mettre du charbon. À très bientôt, les portables vont eux aussi fumer dans une grosse journée. D'ici là et comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, Pos le 20 : 11°10.50 N 76°36.38 W

dimanche 18 novembre 2012

Colombie

Dimanche 18 Novembre

Terre de promesses, le nouveau monde, Garcia Marquez, l'exotisme et tout ses excès. Mais non, ce n'est pas ce que vous croyez, nous tout ce que l'on veut c'est, devinez ? Je suis certain Anne Marie et Laurent, au fait bien arrivé ? Bon voyage ? Des nouvelles à Côlon ? Donc je suis certain qu'ils ont deviné. Romain n'est plus au bord de la déprime, il est au fond du gouffre. Plus jamais de pêcheur à bord. Guillaume menace, repas du Dimanche, "si vous ne pêchez pas, saucisses", et il a mis ses menaces à exécution, "si tu veux, je te donnerai la recette des saucisses ..." Et, un Dimanche, il fallait bien que je donne quelques nouvelles ... Mais à part le silence désespérant des lignes, on ne va pas trop se plaindre, alizé toujours un peu faible et à nouveau humide, mais avec une mer plate, exceptionnel dans ce coin et un courant favorable, Curie progresse très honnêtement et la côte, loin sous notre vent, progresse, après la pointe Gallinas, devant nous Santa Marta, Baranquilla, Carthagène, le mont Bolivar, le Golfe de Uraba qui s'enfonce très au sud vers la baie de Colombie puis Panama, l'archipel de San Blas, nous coupons et déjà la côte s'éloigne. D'autant que d'après Grib, il faut rester au large. Nous retrouverons la côte à quelques milles de Côlon, un groupe de petites îles, Tambor, Farallon, puis Portobello et Côlon. Peut être le 21, très probablement le 22 avec du moteur pour finir. D'ici là, je vous souhaite un bon Dimanche et tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, le 18 : 12°50.21 N 71°17.00 W à 552 NM de Côlon

samedi 17 novembre 2012

Humide

Samedi 17 Novembre

La météo du jour quand nous quittons la Martinique : Alizé faible et humide, humide un euphémisme, un premier grain dès la levée du jour refroidit nos derniers préparatifs, zut les toilettes sont bouchées, allez on finit par s'arracher. Les compositions de verts et de bleus chères à Claudy ne sont plus qu'un amas de grisaille. Nous aurons quand même la chance d'apercevoir le sommet de la montagne Pelèe, au moins on ne peut pas confondre, ça n'est pas la Bretagne. Une nuit "humide", et petit à petit le soleil est de retour, l'alizè est toujours faible, mais ne nous plaignons pas, beau temps mer belle. Nous voici au large de Curaçao, bientôt Maracaibo et demain la Colombie, Punta Gallinas, la pointe nord de l'Amérique du sud. Le train train s'est rapidement installé à bord, il fait chaud, la langueur des tropiques, siestes, lecture, resieste ... des quarts à deux, et la pêche, il faut que ça morde ... Et toujours le désert, je ne crois plus au thazard, mais ouf, revoilà les thons, un premier hier, et Guillaume qui étrenne la recette du poisson à la Tahitienne. En gros et vous l'aurez compris, tout va bien à bord, arrivée prévu autour du 22, il faut justement que je reprenne un fichier météo, disons que si on pouvait passer d'alizé faible à alizé tout court, ça me plairait bien. Un petit coucou quand même à Capucine, "Happy Birthay to yoooouuuuu" et évidemment tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, Pos le 17/11 à 12h TU : 13°15.79 N 68°24.44 W à 720 milles de Côlon.

samedi 10 novembre 2012

Atterrissage

Samedi 10 Novembre

Et bien nous y sommes, presque, une soixantaine de milles. Plus beaucoup de vent, un alizé qui n'a d'Alizé que la direction. Remarquez c'est mieux que de l'ouest. En fait je vais le rebaptiser ce bateau, ce n'est plus Curie, mais Sephora, une transat Échantillon, échantillon d'Alizè, échantillon de grain, échantillon de vent et échantillon de poisson ... Des daurades minuscules, des bonites qui se prennent pour des thons. J'avais commencé par écrire en gros Banque Populaire sur une coque, histoire d'accélérer, j'allais marquer Oracle sur l'autre mais Guillaume m'a suggéré Intermarchè (Ben oui, l'armement histoire de pêcher un peu) ... Bon, mais à force de patience nous allons le faire, donc un peu plus tard que prévu, cette nuit sans doute heure locale, sans doute fin de matinée en France. Une dernière transmission dans l'Atlantique. La prochaine fois ce sera la mer des Caraïbes, départ prévu Mercredi 14. Changement d'équipage, et justement avant de conclure, à l'attention des nouveaux, en fait nous vous en avons gardé (un peux), du foie gras et de la daurade (et oui, 2 belles daurades ce matin), je dis ça comme ça, vous faites comme vous voulez hein, pour nos commandes ...
À très bientôt, tout le monde embrasse tout le monde.

mardi 6 novembre 2012

Elections

Dimanche, Lundi, Mardi, 4,5 & 6 Octobre

Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas à nouveau vous ennuyer avec un truc en "ion", bien que je sois tenté, si peu de chose à raconter. Mais en ce jour d'élections, je compte sur vous pour avoir le résultat. C'est vrai, nous manquons un peu de nouvelles ici, je m'en passe bien, je mets de la musique. Laurent m'a quand même demandé si nous n'avions pas des nouvelles en boucles, "des nouvelles en boucles ?" "Oui, comme France Info", "euh ..." Cherchez l'erreur ... Je ne vous refais pas le coup des nouvelles de l'Atlantique, il faut que je trouve du neuf et question neuf, pas grand chose, ah si quand même une première, un rayon vert. C'est pas nouveau ça, mais si, et Romain pourra en témoigner, un rayon vert au lever du soleil ... Sinon, Alizés, pépères, "pas si vite devant ... Poussez pas derrière", et avec notre bateau lourd (lourd, lourd ... , tu vois ce que je veux dire Benoît) on se traîne un peu. J'espérais un peu arriver le 10, ce sera peut être le 11. En attendant, sieste, lecture, re-sieste, lecture, pêche, pêche ? Tiens tu parles la pêche, zéro pointée, pire que ça, 2 touches depuis une semaine, un espadon, je l'ai vu sauter, Romain, le pêcheur du bord se précipite, oui mais faut pas confondre vitesse et précipitation, il se précipite sans gants, du coup tout ce qu'il me fait, c'est serrer le frein du moulinet, il serre et paf ça casse, logique ... Et l'espadon bondit, plusieurs fois, ah ça on l'a bien vu, histoire de se débarrasser du leurre et du fil qu'il a emporté. Depuis Romain désespéré, veut se racheter ... Un thazard a bien failli lui laisser sa chance, mais non, un saut périlleux, si, si je vous assure, on a vu la queue passer au dessus de la tête, il rate une ligne, prend la seconde, sans doute au dessus du leurre, dans le nylon, ça a de bonnes dents le thazard, encore un leurre de perdu, et depuis plus rien. Heureusement Guillaume est là pour assurer le moral des troupes et j'en profite pour remercier ses parents. Le St.Emilion et le foie gras, en ce premier Dimanche de Novembre, c'est bon pour le moral comme disent nos amis antillais, surtout le moral des pauvres pêcheurs que nous sommes ... Et je rassure les gens qui vont nous rejoindre aux Antilles, il en reste ... Pas du tout ... En tous cas, un régal ... Peut être pas de nouvelles avant notre arrivée, plus vraiment de raison de prendre la météo, c'est tout droit avec un peu d'Alizé, à bientôt quand même et tout le monde embrasse tout le monde.

Curie Pos le 4 : 16 30 08 - 44 41 21, le 5 : 16 38 41 - 46 51 03, le 6 : 16°13.97 N 49°24.46 W à 673 NM de la Martinique.

samedi 3 novembre 2012

Croisons les doigts

Mercredi 31 Octobre, Jeudi, Vendredi, Samedi 1, 2 & 3 Octobre

Un long silence, pas vraiment rien à raconter mais une petite fatigue, un petit ras le bol ... Ras le bol du près, du près à cet endroit et rien à faire, nous n'y coupons pas. En début de séance, je monte plutôt un peu nord, le vent un peu plus Nord justement devrait rendre le bord Sud plus favorable, ensuite effectivement du sud, rester dans des conditions maniables, attraper le courant et espérer être bien placé pour le retour de l'Alizé. En fin de séance, du près, du près de chez Près, comme en régate, entre 3 bouées, on fait la route, dès que ça tourne on vire. La route : 280, le vente monte au 290, on vire, tribord amure, il repasse au 270, on revire Bâbord amure, le tout avec plus ou moins de vent, Génois léger, Solent, 1 ris, 2 Ris. Et, pour faire monter la tension, le pilote tombe en panne, dommage en mode vent, il barrait super, avec le décalage de la girouette, il n'y avait qu'à le régler 38° sur un bord, 44 sur l'autre, impec., mais trop facile, donc panne de pilote, une nuit à la barre sachant que ce 38 sur un bord, 44 sur l'autre ça a l'air facile, mais ... Et, merci Murphy, ce fut notre pire nuit, gros grains, pluie etc ... Le lendemain, j'avais envie de tout sauf de raconter des con ... dans le blog. J'avais surtout envie que ce p ... de pilote veulent bien remarcher. Je vous passe les détails, d'autant plus qu'en fait je ne sais ce que j'ai fait, mais ça remarche, ouf ... Et c'est à croire que Murphy est resté planté sous ces grains (ou presque). Petit à petit le vent monte au nord, rendant le bord sud de plus en plus favorable. Il faiblit, tombe. Ça c'était prévu, donc moteur, hier soir. En principe jusqu'à au moins ce soir ... Et bien non. Fin de nuit, une risée, quelques souffles et woouuff, en quelques minutes, 8, 10, 12 nœuds, vent de travers, c'est parti, Génois léger, mer plate, dans ces conditions on a l'impression que Curie a bouffé du Radium, ... 8 nœuds, 9 nœuds, presque 10. Bon évidemment ça ne dure pas, petit à petit cela adonne, l'Alizé est un vent d'Est n'est ce pas M. Guéry, (pendant un moment j'avais des doutes, notre vent d'ouest ressemblait vraiment à de l'alizé), et après tout ce vent arrive 24 heures plus tôt que prévu, on ne va pas se plaindre, alors croisons les doigts. Murphy est tombé à l'eau, peut être pas tout à fait, je me garde une histoire pour plus tard, une histoire de pêche ... Nouvel hommage à Guillaume, il nous a fait un filet mignon à la poêle, une première pour moi, parfait, bien juteux, c'est bon pour le morale. Je laisse, vous souhaite un bon Week end et tout le monde embrasse tout le monde.

Curie Pos le 31 : 19°12.10 N 36°27.36 W, le 1 : 17°43.99 N 37°49.20 W, le 2 : 17°34.54 N 39°23.18 W, le 3 : 17°07.03 N 41°27.38 W à 1 133 NM de la Martinique.

mardi 30 octobre 2012

Transition

Mardi 30 Octobre
Un "tion" de plus. Facile celui ci, il faut que je me fasse une liste si je veux tenir comme ça jusqu'au bout. Vous aurez peut être droit à élection, inflation, insolation, désolation, relation, équation, je vous laisse continuer, le tout c'est de trouver comment les caser. Transition, je vous l'ai dit facile, jusqu'à ce midi, midi pile TU, l'heure de la méridienne (pour ceux qui ont suivi), nous étions dans ce que j'appellerai le régime africain, pas ou peu de nuages, ces quelques nuages, plats, sans développement vertical, pas méchants. Un vrai régime africain, c'est du vent de Nord, nous avions juste le contraire, du Sud avec même une petite composante Ouest, mais passons, et d'un seul coup, à midi, une immense barre nuageuse, un grand front, noir, sombre. Je sens qu'à bord la tension (allons y pour les "ions") monte ... En fait même vu de loin, je voyais bien que question (question, je suis sur que ce "tion" va resservir) vent, c'était pas la tornade. Par contre je m'attendais à une belle bascule et ça n'a pas raté, le vent du 210 passe au 280, ça y est le voilà ce vent d'ouest. Et depuis ce front, un vrai temps à grains, de grands nuages, plus ou moins noirs, plus ou moins venteux, la température et l'humidité montent d'un cran, d'autant plus qu'au près et avec la pluie, plus moyen d'ouvrir les capots (mais où ai je la tête, y'a la clim sur ce bateau, je vais peut être essayer ... Clim, climatisation, un tion que j'ai failli rater). Tiens midi, la méridienne, question (et de 2) où en sommes nous ? Et ben, ce n'est pas très brillant, nous passons à moins de 5 milles de ma position (tion, tion) du 27 Novembre, l'année dernière avec Rafale, 2 jours de moins pour y arriver ... Et nous ne sommes pas à la moitié du trajet ... Et pour la suite, ce refus nous mène droit à New York, voir même Québec, pas vraiment la route. Donc question (et re "tion"), c'est kan kon a des vents d'est. Réponse peut être dans le fichier grib que je vais prendre de ce pas, sûrement pas avant le 2, chouette, encore 4 jours de près, dépression (ça compte dans les "tion"t ?) ... Et la rubrique du jour, avant de vous donner le menu, une petite histoire. Cette nuit, un premier signe de notre arrivée dans les tropiques, un bombardement, une inflation (et oui, il fallait que je le case) de poissions volants (non, poissions, ça ne marche pas). Et hier, encore 2 bonites qui se prennent pour des thions (pardon Thons ...), plus beaucoup de place dans le congélateur, j'échangerai bien les bonites contre ... Une entrecôte, n'est ce pas Benjamin ... du coup ce midi : Marinade de poissons volants en amuse gueule et je laisse la parole à Guillaume :
Tranche de bonite poêlée, sauce tomate, oignions et coquillettes à la mozzarelle, hum c'est "bion".
Le bion est signé Guillaume, d'autant qu'il ajoute avec son inimitable accent : "faut pas nous prendre pour des couillons" (le ion est dans l'accent). Quant au poisson volant, c'est surtout pour que tout le monde puisse dire "j'ai mangé du poisson volant", franchement ça ne vaut pas la Coryphéne, nous en avons sortie une palanquée, des toutes petites que nous remettons à l'eau. Trois d'entre elles ont quand même fini en marinade, trop amochées pour survivre, dommage pour elles, tant mieux pour nous ... Allez je vous laisse, à table. Après cette petite collation, évidemment digestion, et ion et petit patapion ... Tout le monde embrasse tout le monde

Curie, 18°52.25 N 34°34.02 W à 1 535 NM de la Martinique

PS : un petit bonjour à Alain, j'espère que tu vas bien, il m'a fallu un peu d'imagination (tion) pour cette série de tions, un peu de temps, un quart d'heure, tu as au moins 10 jours pour me mettre ça en Alexandrins ...

lundi 29 octobre 2012

Dilemme

Lundi 29 Octobre
Encore lui, et oui. Ce coup ci pour un post un peu sérieux, un petit point météo, Il faut dire qu'avec cette météo, pour le moins bizarre, je cherche. Bizarre ? Nous sommes avec du Sud et devant nous, des vents d'Ouest, on va tirer des bords au près en plein atlantique par 32 W, 19 S, regardez les Pilots Charts à cette saison, la probabilité de vent d'ouest ? Si il y a marqué 0, c'est que ça doit être 0,4 % et ce 0,,4 % il est pour nous. Le dilemme, attaquer dès maintenant sur la route directe ou continuer une route plus sud qui allonge mais ... 1 - Curie trop lourd n'aime pas la brise au près dans le clapot et encore moins la mer formée, 2 - après les vents d'ouest qu'est ce qu'il y a ? Mes gribs ne me le dise pas, une période de calme suivi d'un rétablissement d'un régime d'Est ? Si je continue vers le sud, je touche des vents plus maniables, de toutes façons le vent d'ouest nous renverra vers le Nord, et avec un peu de chance plus Sud, le rétablissement du régime d'Ouest se fera plus vite, à voir ... C'est donc ce que je fais, je reprend un grib, en espérant avoir une réponse. Et du coup quitte à se connecter, autant donner des nouvelles non ? A bord tout va bien, ça swingue un peu dans les cabines avant pour Anne Marie et Laurent. Capots fermés, il fait bon chaud dans le bateau, mais il y a de l'air dehors ... La pêche ? 0 pointé, on mouille nos lignes pour les maintenir en forme, mais où sont passés les poissons ? C'est vrai que ce coin n'est guère poissonneux, une semaine de patience, et il nous reste de la bonite. Ah tiens, la bonite parlons en. Depuis le départ, Guillaume s'est installé en cuisine, ceux qui me connaisse savent que je lui laisse la place avec grand plaisir. mais quel talent, évidemment je lui ai suggéré dès son retour d'écrire un livre, du genre mes recettes dans l'atlantique, quand je vois ce qui c'est écrit dans le genre, sans en arriver là, ajouter à chaque post uen nouvelle rubrique : la recette du jour, "Non Christophe, je suis en vacances". rien à faire, mais pour vous donner une petite idée, son plat du jour, je lui laisse la parole :
Pavé de bonite rôti au lard fumé , galette de riz et fondue d'oignons au thym
Et c'est comme ça tous les jours. Avec Laurence qui nous rejoint dans le Pacifique, il ne manque plus que Claudy, alors Claudy ça te dis ? Va falloir que le pêcheur, Romain, fasse quelque chose, et lâ je ne vous dit pas, la croisière gastro, ça me fait penser à Dumonnet et Joséphine.
Sans doute à bientôt, à moins que je n'ai la clé de l'énigme avec la réception de mon prochain fichier, on va bien voir. En attendant et comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, 19°10.68 N 31°38.75 W à 1 701 NM de la Martinique

dimanche 28 octobre 2012

Sanction, Inspiration

Dimanche 28 Octobre

Je vous avais dit que le 28 connexion, (connexion et coup de téléphone, ça a marché, encore une fois j'embrasse très fort la personne concernée ...) et puisque que je suis dans "ions" de connexion, pétition, autant continuer. Il y avait eu, il y quelques temps déjà, une série en "ons", thon, espadon ... En ions après pétition, inspiration, il faut des idées ... Tiens parlons des sanctions ... À bord, ça tombe ... Il faut que ça rentre, et le capitaine est impitoyable, Anne Marie et le cousin du lièvre, paf 3 jours de vaisselle, Romain qui me laisse la bouilloire sur le feu, et puis quoi encore, une semaine. Guillaume, lui préfère la musculation (ah tiens ça me fait un autre ion), il essaye de tenir les ficelles (je sais ça ne se dit pas, mais si je dis bout, écoute, drisse, sans parler de retenue, j'ai encore un peu l'impression de parler Chinois), et bien Guillaume va encore nous faire le dîner, tant qu'il n'aura pas compris qu'il faut faire un tour, un tour sur le winch, un tour sur le taquet, "un tour sur quoi ? Parle Français Christophe s'il te plaît". Bon mais à part le tour de vaisselle, vous avez des idées de sanctions ? La clé du champ de tir, il ne vont pas tomber dans le panneau, le fouet, n'exagérons rien quand même, je cherche des trucs drôles, d'autant plus qu'on risque de passer un moment sur l'Atlantique vu la météo de m ... . Je vous laisse, il faut que je récupère mon fichier grib. Sans doute quelques jours sans nouvelle, ne vous inquiétez, je ne reviens que si j'ai quelque chose d'intéressant et en attendant, bon Week end à tous et tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, 19°59.90 N 28°59.95 W à 1855 milles de la Martinique

samedi 27 octobre 2012

Pétition

Samedi 27 Octobre

Encore lui, c'est pas possible. Mais si, d'abord pour dire à Sabine que oui, ça marche, j'ai bien reçu son message, mais je ne peux y répondre sauf par mail, ce que je vais faire. Une première excuse pour ce post supplémentaire. Hélène, Guillaume me dit que tu n'as pas d'Iphone, dommage, remarque mes fils vont regarder, toi aussi j'espère, il existe peut être une version Android de Satway. Évidemment j'en profite pour prendre un fichier météo, la situation n'est guère réjouissante. Oh, il n'y a pas mort d'homme, mais à force de bonasse ça pourrait venir, mort d'ennui, suicides dans l'Atlantique. Remarquez avec Guillaume en cuisine, je ne vois pas qui aurait envie de se suicider. Mais puisque nous parlons de météo, j'en vient au titre du post : Pétition :. Une Pétition à Madame le (où la, qu'est ce qu'on doit dire ?) Ministre de la Culture, donc Madame Aurélie Filipetti (orthographe à vérifier)
Chère Aurélie (euh non, un peu de respect quand même)
Madame le (la) Ministre (encore une chose à vérifier, la formule de politesse adaptée)
Le précédent gouvernement dans un louable souci d'économie (on ne va pas parler d'efficacité dans ce cas, ni de remboursement des banques, inutile d'aviver de critiquables controverses ...) donc, dans un louable souci d'économie, a décidé, la mesure ayant pris effet le 1er Janvier de cette année, de supprimer la diffusion du bulletin météo marine de RFI, Radio France Internationale (mais ça elle doit savoir). Ce bulletin, depuis des années accompagnait les marins dans leur traversée de l'Atlantique. Marins professionnels, pêcheurs, plaisanciers, le rendez vous de 11h TU était incontournable. Marins de tout pays, la France était le seul pays diffusant un tel bulletin. Bulletin qui donnait à chacun la situation et l'évolution sur l'ensemble de l'Atlantique Nord, ainsi qu'une météo détaillée par zone. Et bulletin qui donnait à tous l'occasion de passer quelques instants à l'écoute de RFI, nombreux furent ceux qui ainsi découvrir cette radio (j'exagère ?)
Alors oui, aujourd'hui de nouveaux "média" et en particulier les communications satellitaires permettent d'obtenir en mer des informations météorologiques de qualité. Mais ces moyens restent onéreux, réservés aux plus gros navires, aux grands armements et aux yachts de luxe (devrais je citer celui de Vincent Bolloré ?). Ce bulletin pour beaucoup d'entre nous reste le seul moyen d'avoir une vue d'ensemble de la situation sur l'Atlantique.
Par ailleurs en terme de coût, ou d'économie, on doit pouvoir parler dans ce cas d'économie de bouts de chandelle. La diffusion du bulletin ? Ça où autre chose : coût ? Zéro ? L'élaboration ? Madame la ministre, vous avez sans doute ces chiffres, mais d'une façon ou d'une autre il doit bien encore y avoir quelqu'un à Météo France qui travaille encore à l'élaboration d'une météo sur l'Atlantique, ne serait ce que pour les navires de la Marine Nationale. Alors pourquoi avoir supprimé ce service, et oui nous parlons de service, de service public. Un lobbying quelconque, une société privée qui souhaiterait récupérer ce juteux marché ??? Un fonctionnaire zélé qui devait trouver une source d'économie sous peine de graves sanctions (et comme Archiméde, et tant d'autre, un matin dans sa baignoire, Eurêka). Nous vous serions donc très reconnaissant d'étudier l'impact de cette mesure, les économies réalisées d'un côté et le malaise crée de l'autre, abandon de tout service public, sabordage de RFI, etc etc (je vous laisse un peu réfléchir sur l'argumentaire. Tiens d'ailleurs Francis, tu as un lien sur ton blog avec la présentatrice de ce bulletin, tu dois la connaître ?)
Donc bla bla et nous vous serions encore plus reconnaissant de bien vouloir rétablir cette diffusion pourquoi pas d'ailleurs au sein d'une rubrique plus étoffée, RFI, des nouvelles de la mer et des marins, Thalassa s'égarant de plus en plus dans le touristicoethnologico etc ... Bon ça ça n'être peut être pas utile de le mettre ... Et pour pas cher, je vous l'anime cette rubrique, ça pourrait être plus rigolo que Thalassa aussi ...
Donc à tous mes lecteurs, amis, navigateurs, plaisanciers et autres il va falloir diffuser et signer. Faire suivre ça dans les forums de navigateurs, les différents blogs, la presse nautique, que sais je faites jouer vos relations, au minimum créer le buzz et obtenir le rétablissement de cette rubrique, il en va de la grandeur de la France, j'exagère ? De la sécurité des Françaises et des Françaises, j'exagère encore ?
Vous me tenez au courant quand je rentre ? Au minimum un projet de lettre sérieux ... Tout le monde embrasse tout le monde, A demain

Curie, Pos : 20°36.61 N 26°42.73 W à 1 986 nm de la Martinique

vendredi 26 octobre 2012

Cata, cata ? Vous avez dit Cata ?

Vendredi 26 Octobre

Cata, comme catastrophe, comme frappé de cataplexie, comme Attila face aux cataphractes romains nous perdons face au mur de l'Atlantique notre bataille des champs Catalauniques, un cataclysme ? Notre Catalan du bord va t'il trouver un cataplasme qui va catapulter notre beau catamaran Catana loin de cette zone de calme ? Ça y est Christophe, il délire. Il faut dire qu'il y a de quoi, une nuit passée à chercher le vent, vent arrière, bâbord amure, tribord amure, au largue, vers le sud, sur la route, voile en ciseaux, au moteur, le tout agrémenté d'une grosse houle de travers générée par ce reste de cyclone, qui plus au nord perturbe le beau système habituellement installé dans le coin. À peine une manœuvre achevée que le vent tourne à nouveau et tout ça pour quoi ? 114 milles sur la méridienne, 101 milles sur la route, notre ETA en prend un coup. Il fallait que je trouve quelque chose à raconter, j'ai de nouveaux messages et je vais reprendre un grib, je crois que la catastrophe se sera Dimanche. Calme plat prévu, mais pour Lundi, je n'en sais encore rien. Et avant de vous quitter, un petit truc, une appli IPhone, intermède "geek". Ça pourrait intéresser Hélène, l'appli s'appelle "Satway", ça permet à partir d'un IPhone ou IPad d'envoyer gratuitement des SMS à un Iridium. Francis Fustier en parle dans son blog et en donne le mode d'emploi, tapez Francis Fustier Blog sur Google et vous trouvez. Ça marche, nous l'avons testé, je reçois bien les SMS, par contre et ça aussi je l'ai testé, on ne peux pas répondre, l'Iridium renvoie un message d'erreur. Alors je dit Hélène, son cher Guillaume ayant son Iridium, elle va pouvoir lui envoyer des petits bisous, bisous gratuits en plus. Et le Guillaume au fait, de plus en plus en forme, il fait ses quarts, ce soir interro sur les manœuvres, il confond encore retenue et enrouleur, mais ça rentre ... Quant à sa cuisine n'en parlons pas, comme dit l'autre c'est un métier, c'est son métier ... Tout le monde embrasse tout le monde

Curie, pos : 21°25.73 - 24°46.09 à 2 099 milles de la Martinique, ETA 6 nœuds : le 10/11 à 01h50

jeudi 25 octobre 2012

12:00 UTC, la méridienne

Mercredi, Jeudi 24, 25 Octobre

Encore une fois il faut que je le connecte, le grib pour trouver du vent et puis j'ai reçu des messages. Messages que je n'ai pas encore lus. Si je me connecte, je me dois de raconter quelque chose dans le blog. Mais qu'est ce que je vais pouvoir dire ? Je crois qu'à l'occasion de cette ballade, quelques néophytes doivent me lire. Du coup j'en profite : Une petite leçon, leçon de navigation qui peut être au fur et à mesure que j'écris amènera quelques petites histoires ... On verra. A bord, ne vous inquiétez pas les leçons ça y va ... Mais les "peux mieux faire aussi", manque de concentration ?
Revenons à nos moutons, le titre, 12h00, la méridienne. En fait, déjà une erreur, la méridienne, c'est à 12 heure locale, le moment ou le soleil est le plus haut, il monte, il monte et ... redescend. Du coup, dans le temps, à l'époque des dinosaures, avant le GPS, c'était un bon moyen de faire le point. Au sextant, on visait le soleil, il monte, il monte et redescend, on note l'heure exacte (en théorie, le midi local), l'élévation et paf la latitude, correction des pendules etc, le capitaine qui ratait la méridienne ne méritait que le bonnet d'âne. Aujourd'hui, plus de dinosaures, plus de sextant, le GPS, le point de 12h, j'y tiens, de 12h à 12h, de méridienne à méridienne c'était aussi l'unité des records (nous en sommes loin), et ça reste un bon moyen de ne pas perdre ses petits. Nous allons quand même jusqu'à Tahiti, le point de 12h, je vais finir par le faire à minuit, comment compter les distances, le temps qui s'écoule ... Un peu de rigueur quand même ... Et encore nous ne passons pas ligne, alors - 1 jour ou plus 1 jour. Et si j'ajoute la déviation, Ouest plus ou est ce moins ? Où c'est qu'on est capitaine ? Ne vous inquiétez pas, une fois la sieste finie, interro écrite, sieste forcément après le repas que Guillaume a préparé, tout le monde dort, et vu le vent, j'ai le temps de raconter quelques bêtises ... Donc à midi : 22°28.36 N, 23°03.74 W. Ça ne vous dit rien, 23°26 Nord, c'est le tropique, tropique du cancer, ça y est nous sommes sous les tropiques, 23°03 W, un peu à l'ouest, dans l'Atlantique, ouf ... Mais il reste du chemin, la Martinique est par 60° Ouest, à raison d'un peu moins de 3 degrés par jour ... On y est pas tout de suite. Et puis avec l'Ipad, quelques petits calculs que j'ai rentrés, ça devient très facile, nous étions à exactement 2 200 milles de la Martinique, 8 000 milles tout ronds de Tahiti et à 6 nœuds de vitesse moyenne nous devrions arriver en Martinique le 9 Novembre à 18h40 TU, soit 14h40 locale, soit 0h40 le 10 en France. Fin de la leçon, régulièrement à la fin de mes posts je vous donne ces chiffres, maintenant vous savez tout. Quant à la vie à bord ... Cool ... J'aimerai un peu de vent, prochain post leçon de météo, mais bon an, mal an on avance, tiens toujours grâce à l'Ipad un petit classement : 1er Rafale (évidemment avec un spi et de bonnes conditions, 2nd : Kilimandjaro, pleine bonne saison, pas de chaînes et autres handicap, route directe, roule ma poule ... 3ieme Hudson, un autre 47, bonne saison et Yang Tsé, un 42 en Juillet, Yang tsé, il avait bouffé du cheval, 5ième Victoria, une bombe ce 47, tout le monde à la barre et au début de bonnes conditions et 6ième Curie, mais pas loin du troisième, je m'attendais à pire avec la météo au départ des Canaries et notre chargement. Parana est déjà loin et Vostock, plombé lui aussi (plombé au sens propre, une palette de batterie), a déjà pris une journée de retard. Allez je vous laisse, la prochaine fois, Dimanche ? Je me connecte, anniversaire ... Sans doute une leçon de météo, je vais voir si mes choix sont les bons ... Et puis vous aurez sûrement le droit à quelques recettes, Guillaume commence à se mettre sérieusement aux poissons ... Le congélateur est ... presque plein. Et selon la formule consacrée, que je ressors pour l'occasion : tout le monde embrasse tout le monde.
À dimanche

Curie. Le 24 : 23 22 62 - 20 14 35, le 25 : voir ci dessus

mercredi 24 octobre 2012

Concentration

Lundi, Mardi 22,23 Octobre

Et oui il m'en faut de la concentration pour me mettre à écrire quelque chose, pas très inspiré ... La concentration, il m'en faut surtout pour trouver du vent, et quand on en trouve, le garder et faire avancer le bateau. Cahin-caha (ça s'écrit comme ça ?), nous progressons quand même. Finalement presque mieux que la météo ne me le laissait craindre. Une chose est sûre, on ne va pas battre de record de traversée ... Mais on finira bien par arriver. J'ai deux messages qui m'attendent sur l'Iridium, un prétexte pour se connecter. Evidemment je vais prendre une météo, j'espère trouver la faille dans ce mur de calme annoncé devant nous, notre mur de l'Atlantique. Je n'ai pas beaucoup d'espoir, mais le bateau dans le petit temps va plutôt bien. Une première journée avec plus de vent que prévu, une seconde avec ... plus de vent du tout, moteur, le vent qui revient, un peu, 4/5, voir 6 nœuds ... On avance, parfois même plus vite que le vent, 4/5, voir 6 nœuds, rien de bien extraordinaire. Cela laisse le temps à l'équipage de découvrir l'océan. Ils sont tout quatre "bleus", personne n'a encore traversé. La chance des débutants ? Alors hier matin, une première daurade, pas très grosse, un bon repas quand même (et faite confiance à Guillaume quant à la petite sauce). Je dis ça, entre autre pour Patrick, qui "pleurait" pour une daurade ... T'avais qu'à rester ... Une seconde, trop petite, à l'eau. Une belle baleine, vraiment grosse celle là, un peu loin du bateau et des tortues, peut être pas autant qu'avec Rafale, mais plusieurs fois près du bateau, suffisamment près pour de belles photos. Une baignade, le grand bleu pour tous, pas de méduses, pas de requins, Allez Anne Marie tu peux y allez ... Le rayon vert à nouveau, ah ça y est Anne Marie "Je l'ai vu", et encore Anne Marie : "j'ai pas vu de satellite", mais si Anne Marie, "regarde, là" "Où ?" "Là" "Je ne vois rien", "regarde, à droite d'Orion" ... "Ah oui, ça y est je l'ai vu ... Anne Marie a vu le rayon vert, péché une daurade, vu des baleines, des dauphins, des satellites et des étoiles filantes. Encore les méduses, le grand Kraken et 2 450 milles et ça y est, elle aura tout vu ... Et n'oubliera peut être plus d'éteindre la pompe ... On verra. D'ici là je vous dit à bientôt. Le 28 au plus tard, le 28 je me connecte quoi qu'il arrive.

Curie à 8 249 milles de Tahiti

Pos. à 12h UTC : le 22 : 26°23.68 N, 16°23.95 W, le 23 : 25 01 07 - 18 02 75

samedi 20 octobre 2012

Censure

Aie, j'ai peut être fait une bêtise ... D'habitude je suis seul avec mon Iridium à vous envoyer des nouvelles via mon blog. Ce coup ci, je suis peut être imprudent, Guillaume est venu avec son Iridium, bon, il a fallu que je passe un peu de temps à lui configurer tout ça, son Iridium, son Ipad, la totale quoi. Mais du coup (aurai je de beaux restes), ça marche. Alors le Guillaume, il s'amuse ... Remarquez, tant qu'il cuisine ... Un blog : http://newsorleansalbi.typepad.com/

Allez y, plein de photos ... Mais, zut, je n'ai plus l'exclusivité de l'info ... Pourvu qu'il ne dise pas de bêtises, bon si il en dit, y'a le Romanée Conti pour se faire pardonner

Ah bientôt, Nous prenons la route pour aller chercher Romain

Canaries, c'est fini ...

Départ demain sans doute après déjeuner, un spectacle traditionnel prévu demain matin et vu la météo (pas de vent), nous ne sommes pas pressés. Une journée de tourisme pour mes équipiers. Patrick nous a quitté, est t'il bien arrivé? A priori, pas d'accident d'avion ces temps ci ... Romain arrive ce soir. Je me suis reposé et fini les quelques bricoles qui nous restaient à faire, sans oublier une bonne connexion Internet pour récupérer la météo, mes journaux et envoyer ce post, juste quelques photos avant le départ.

La première : le rayon vert


Non, vous trouvez que ce n'est pas vert, et pourtant, tout le monde a bien discerné une teinte verdâtre, allez je vous l'accorde, ce n'est pas évident, et puis tiens je vous l'agrandit, il y a autre chose à voir :
Au loin, légèrement à gauche du halo du soleil, LE volcan, la Teide, avec plus de 3 500 mètres la plus haute montagne d'Espagne, il est à plus de presque 70 milles, plus de 100 kilomètres.

Tiens et maintenant un petit film, ambiance, ambiance portant dans la brise :

 

Et enfin avant de conclure, un petit clin d'œil à nos amis de l'ARC. Les premiers concurrents sont déjà là, tiens des Hollandais, bonne navigation à eux, nous aurons plus d'un mois d'avance, ça m'étonnerai qu'ils nous rattrapent, mais avec du petit temps ...

Départ demain donc, arrivée ? Avec pas de vent cela risque de durer, plus de 20 jours, on verra bien ... Ça nous mène aux alentours du 10 Novembre en Martinique, Le Marin, pour ceux qui ne connaissent pas au Sud de l'île, une grande baie. Probablement pas de nouvelles dans le blog avant un moment, pas de vent, ça veut dire moteur et ... Ennui ... Donc, à moins de pêche miraculeuse ou autre événements fortuits, le grand Kraken, un troupeau d'éléphants roses, à moins que ce ne soit un banc de sirène ... Ne vous attendez pas à avoir des nouvelles avant quelques jours. On va plonger vers le sud, essayer d'attraper et surtout de garder le souffle d'air qui pourrait nous accompagner et sans doute d'ici une petite semaine, on fera un point, on y verra un peu plus clair.

À bientôt donc, mais pas tout de suite ...

 

jeudi 18 octobre 2012

Moby Dick

Je vous avais promis une photo, bon vous allez voir rien de bien extraordinaire comme photo, je ne suis pas très doué, et puis c'était un peu loin :

Une baleine, une baleine qui saute, vous en avez vu souvent ? moi, pas. Des baleines à bosse dans le Pacifique et en Australie, mais jamais d'autres espèces et jamais rien dans l'Atlantique. Au petit matin, une première gerbe, une seconde ... Il est tôt, mais non Christophe, tu rêves, et ça recommence, des gerbes, des souffles, il y en a partout, devant, derrière, à droite, à gauche. Malheureusement elles sont un peu loin et je suis bien incapable des les identifier, au moins une dizaine, sans doute plus et pendant une demi heure nous naviguerons au milieu de ce banc. Tôt le matin, la lumière est un peu juste et seule Anne Marie en profitera avec moi.

À part ça ? Et bien si j'ai mis une photo, c'est que nous sommes à terre. Arrivés cette nuit à Las Palmas aux Canaries. Nous pouvons y rester, au moins quelques jours. Patrick nous quitte, un vol dès demain soir, sûrement d'autres nav. à venir et il a déjà réservé chez Guilaume ... Romain arrive Samedi Soir. Demain, Shopping, ballade, je dois dire que cet après midi, sieste, grosse sieste ... Départ en principe Dimanche.

À très bientôt.

 

mardi 16 octobre 2012

Déception

Mardi 16 Octobre
Un petit post, j'ai vu qu'un message m'attendais sur mon Iridium, il faut donc que je me connecte, l'occasion de faire un petit post. C'est vrai je manque à tous mes devoirs. Bon, j'ai un peu l'impression d'avoir déjà fait la route et mes fidèles lecteurs (si il y en a) vont se lasser. Question bateau, la routine, et, et l'Atlantique à la hauteur de nos espoirs. Après cette Méditerranée éprouvante, à peine sorti du détroit de Gibraltar les ventilateurs se mettent en route, Nord Nord Est, 20 nœuds, 25 nœuds, rafales à un peu plus de 30, traversée express, après demain matin au plus tard nous sommes aux Canaries. Mais, mais ... Déception, le titre du post, et oui, nous sommes lourds, trop lourds, 320 mètres de chaîne, des filets de rechange, du fatras. 7 noeuds quand j'en espère 8, 8 quand j'en attend 10, 10 pour 12, rien à faire le bateau est scotché, une grosse vague, une rafale, je me dis "démarre", non décidément rien à faire, une pointe, une seule, 18,3 nœuds, (quand même, ne confondons pas c'est un Catana, un 55, pas un Lipari 41 ...) mais dans l'ensemble 10 nœuds, 11 nœuds, une journée à 176 milles, une à 196, pas mal, mais avec un 55´, déception, avec Rafale, Hudson j'aurai enquillé, 230, 240 milles voir plus dans ces conditions. Bon tant pis on va faire avec. Et puis on fais avec dans le confort, le luxe même, tout fonctionne parfaitement à bord, un vrai bonheur. Ah, une autre déception, la pêche. Guillaume nous régale, au top le chef, mais j'aimerais bien qu'il nous régale de poissons. Une malheureuse petite bonite en Med. Allez dans l'Atlantique, c'est la saison des gros thons, un jour, 2, et toujours pas la moindre touche. Au menu ce soir, saucisse de Morteaux ... Empennage, Patrick et moi à la manœuvre à l'avant, l'écoute de génois léger enroulée sur le lourd, Guillaume se pointe, "je crois que ça a mordu". On se précipite, les 2 génois enroulés, on va les remonter, forcément, les 2 lignes ont prise. Patrick à Bâbord, ça lâche, zut, à tribord, ça tient, patiemment, 20 minutes, un thon, un bel Albacore, ça y est il est là, plus qu'à le remonter à bord, un coup de rein, tire ... Raté, plouf. Au revoir le thon, bonsoir la Morteaux ... Allez je vais vous laisser, comme vous pouvez le constater, rien de tragique. Encore une nuit avec nos 2 génois, j'ai prévu de hisser la GV pour partir sur une panne plus Ouest vers 5 heures du mat. Ensuite on se laissera glisser vers Las Palmas. Nous verrons si nous pourrons y rester. Dans le cas contraire, nous aviserons. Atterrissage, sans doute dans la nuit du 17/18. Les portables vont peut être fumer dans la soirée. Patrick, s'invente des obligations, il nous quittera, dommage on rigolait bien. Il va être difficile à remplacer. Je vous dit à très bientôt. À très bientôt avec une photo, ça je ne vous l'ai pas raconté, il faut que je me garde des histoires, une histoire de baleines. Un truc que je n'avais encore jamais vu ... Et oui, j'ai encore rien vu.
Bonne soirée à tous.

Curie à 8 687 milles de Tahiti

dimanche 14 octobre 2012

L'Atlantique

Dimanche 14 Octobre

L'Atlantique, Atlantique avec un grand A, ouf, ça a été dur de sortir de la Med. Dur, n'exagérons rien, quand même pas grand mauvais temps, mais ch ... Je vous laisse deviner. Vent dans le nez en permanence, ça cogne, ça mouille et ça consomme, presque plus de fuel. Sans doute la traversée la moins drôle que je n'ai jamais faite, et Patrick qui venait essayer un Catana ... J'ai envisagé un stop à Gibraltar, autant rêver un samedi, chez les god ... Une des marinas, pleine, l'autre met une chaîne à 9h le soir, quant à se mettre à la pompe et attendre le lendemain, ah non, l'immigration. Tant pis on continue, et maintenant, c'est l'Atlantique, le vent va tourner, plus besoin de moteur, roule ma poule, c'est parti, plus que 9 103 miles, y'a pus ka pêcher ... Bon, je ne vais pas m'appesantir sur l'état de mes équipiers, ils n'ont pas encore sauté à l'eau, c'est tout ce qu'il me reste ... J'ai vu que j'avais quelques mails, je me connecte donc, je vous souhaite un bon Dimanche et ... Dans 4 jours, 5 jours ? aux Canaries .,. Avec d'ailleurs une question Las Palmas, en principe, mais j'ai peur que ce soit fermé à cause de l'ARC, on verra.
Bon Dimanche, à bientôt.

jeudi 11 octobre 2012

Curie, un navire en mer

Lundi, mardi, mercredi, jeudi, 8, 9, 10 & 11 Octobre 2010

Et bien voilà, c'est fait, c'est reparti pour un tour, un demi tour, destination Tahiti.
Des excuses, je ne suis pas très bavard, il faut dire que la Méditerranée ne m'inspire guère en ce moment. C'est soit pas de vent, soit vent de le nez, génois, léger, Solent, 1 ris, 2 ris, toute la gamme y est passé ... Clapot court, le bateau tape, l'équipage s'amarine. Et en prime, on ne voit rien, du brouillard ...
Mais quand même un truc que j'aurai du faire plus tôt, un grand merci, un grand merci à Jean Philippe, Jean Louis, 2 000 bornes et 2 jours de boulot pour une ballade (au moteur) d'une heure. Merci à Christian, pour son aide et ses croissants, bon, lui devrait en profiter un peu plus de Curie, je l'espère bien. Merci à l'équipe du chantier, le bateau nous attendais gentiment sur le quai, en temps et en heure. Merci à toute la famille de Guillaume, en particulier pour l'excellente soirée offerte la veille du départ. Et puisque que nous en sommes à Guillaume, il va bien ... Rassurez vous ... Un super premier dîner à bord, une première séance d'étoiles et une bonne nuit. Il a été exempté de quart. Patrick et moi même, avons un peu pris le relais. Anne Marie, un premier quart, mais un seul, celui du matin. Laurent, en milieu de nuit, mais je crois qu'il avait eu un peu de mal à s'endormir, la vie s'organise, les uns et les autres s'imprègnent de l'ambiance du bord, prennent possession de leur domaine. Encore un peu d'apprentissage à prévoir, c'est certain, mais bon, pour le début, les conditions sont pour le moins clémentes. Une première connexion Iridium ce matin, il me faut une météo, devrais je m'arrêter à Gibraltar pour reprendre du fuel ? Encore 170 milles avec le vent dans le nez, ça va être long, à la Merd ... Euh non : la Med', la Med' quand tu nous tiens ...
À très bientôt

jeudi 4 octobre 2012

Curie : Petit exercice météo

Avant de partir, partir de chez moi, un petit point météo, avec ces fantastiques outils, c'est amusant. La situation est quand même complexe, elle évolue d'heure en heure et cela me parait bien difficile de prévoir dès maintenant le temps pour la semaine prochaine. Départ prévu Dimanche matin si tout va bien, Dimanche matin, moteur, moteur, moteur ... Des images,

D'abord l'Atlantique. Nadine n'est plus un cyclone, elle redevient une tempête tropicale, ça va faire 2 semaines qu'elle tourne au sud des Açores, la mer doit être dans un sale état. Les spaghettis, prévisions de trajectoires, on a le choix :

Nous devrions passer après, mais, une nouvelle dépression se forme, Fivteen, elle aussi devrait passer devant nous, mais pas loin, alors derrière ? De la mer, pas de vent ? Difficile de le dire d'autant plus que les spaghettis sont encore plus ... Bolognaises ?

Quand même, cela ne passe pas très loin de notre route vers les Canaries.

Mais justement comment y aller aux Canaries. D'abord il faut sortir de la Med. Première utilisation en live du routage de Weather 4D pro, tout de suite une image :

Dans la partie haute, l'histogramme, le vent ne dépasse pas 10 nœuds, et la route, et bien route pêche au moteur, j'avais rentré 6 nœuds au moteur, faut peut être que je le refasse à 5,5 nœuds, histoire d'essayer de faire un peu de voile. Remarquez, d'ici à Tahiti, on devrait peut être réussir à faire un peu de voile ... Et surtout d'ici à Dimanche, la météo peut évoluer. Je suis admiratif, mais j'essaye d'être encore réaliste. Disons qu'au delà de 48 heures, l'incertitude s'installe, et à 96 heures, disons que nous parlons d'une tendance, un peu comme les sondages. Au fait, le débat Obama Romney, vous avez suivi ? Je vous laisse, un coup d'œil sur les news, départ Dimanche, élections en Novembre, même combat, mais je m'entraîne ...

À très bientôt.