Dernières nouvelles

Mardi 31 Décembre

Et oui, les dernières nouvelles, c'est définitif, après ça il n'y en aura plus. Fin des émissions ...

Allez, rassurez vous fin des émissions ... Pour 2013 ... Difficile de faire autrement en ce 31 Décembre. Et c'est bien parce que nous sommes le 31 décembre que je me fend de ce post. J'ai beau chercher, je n'ai vraiment rien à raconter. La météo est totalement conforme aux prévisions, je me connecte, je vais donc en profiter pour en reprendre une ( de météo), mais je ne m'attend pas à une grosse surprise. Peut être un tout petit peu de vent en plus, ce serait sympa. Parce que comme prévu après un détroit de Gibraltar pas très rapide, contre le vent et courant, nous avons eu quelques heures amusantes, 1 ris Solent, au reaching et le vent adonne nous permettant de continuer grand voile haute et génois léger, sans doute pas loin de 10 nœuds de moyenne pendant quelques heures. Ensuite conforme au prévision le vent continue d'adonner, nous voilà plein vent arrière, les 2 génois en papillon, la grand voile haute. En quelques heures Jean Paul a pu apprécier les différentes combinaisons de voiles, retenues, barber et tout le toutim, j'espère qu'il a fait des photos. Et puis petit à petit le vent tombe et cette nuit, 4 heures du matin (4 heures du matin, comme d'habitude, merci Murphy), moteur. 2013 s'achève au moteur, 2013, l'année du moteur, je crois que je n'en ai jamais fait autant. Et 2014 qui va commencer au moteur, au moins deux jours. Ces conditions de demoiselles ont un avantage, les demoiselles (et les autres) vont bien ... L'équipage a récupéré. Nous ne sommes plus secoué comme des pruniers, seule la longue houle nous berce doucement. L'océan qui respire et l'équipage qui fait la sieste ... Préparatifs du réveillon, un regret je n'ai pas trouvé de blanc liquoreux pour le foie gras, un coteau du Layon par exemple, à Gib. pas grand chose, un petit chablis fera l'affaire. En cette journée ou vraiment il ne se passe rien (j'ai même pu prendre une douche), évidemment nos pensées sont très terriennes, les miennes en tout cas, je ne vais pas parler pour tout le monde non plus. Alors en cette journée, beaucoup plus fort que d'habitude je pense à vous, et tout le monde embrasse tout le monde, beaucoup plus fort que d'habitude (mais est ce possible ? nous vous embrassons très fort tout le temps ... ). Ah juste un dernier mot, arrivée aussi Canaries ? Sans doute dans la journée du 3.

Pos à 12h GMT : 33°14.18 N 09°47.23 W à 422 NM de Las Palmas.

Gibraltar

Finalement nous allons attendre un peu. Les fichiers météos sont au rouge, plutôt au violet en ce qui concerne les vagues. Je surveille tout ça et j'espère bien repartir demain matin tôt. Partir aujourd'hui aurait peut être pu nous permettre d'arriver quelques heures avant le nouvel an aux Canaries mais dans quelles conditions ? Un ami me dit "la question est : quelles sont les limites de ce bateau dans le gros temps ? ", ma réponse : "je n'ai pas envie, ni de chercher et encore moins de les trouver, ces limites". Alors en partant demain, nous risquons de perdre au moins 2 jours. Le vent par la suite tombe, tourne, tout ce qu'il faut pour nous retarder, mais ce n'est pas grave, à priori le plus difficile est fait. Il ne nous reste plus qu'à ... Traverser l'Atlantique ..

Et je crois que l'équipage est bien content de se poser un peu. La mer d'Alboran a été encore une fois bien pénible. En quittant Almerimar, une grosse mer de face et le pilote qui tombe en panne. Anna a un peu de mal. Jean Paul courageux, renvoie son dîner aux poissons mais après assure ses quarts, vaillant à la barre dans la tempête (bon, pas plus de 35 nœuds quand même). Annick s'est abîmée une côte, un muscle ? Toujours est t'il qu'elle préfère ne pas trop barrer, Romain s'y met et moi, je ne sais plus ... En tout quelques heures. Dans la matinée le vent tombe, enfin, je peux réparer le pilote, en fait le capteur d'angle de barre s'était complètement inversé, bizarre ... Mais définitivement je ne suis pas fana de ce pilote. J'espère qu'il se montrera à la hauteur par la suite. Avec le vent qui tombe, le moral revient et les derniers 60 milles sont une promenade de santé. Sauf pour mon porte monnaie, encore et toujours du moteur. Quant à l'appétit, il revient lui aussi au galop, d'autant qu'à Almerimar il y a une bonne poissonnerie, pas chère ... Au menu Chipirones et turbot, à la baguette Romain :

J'envisageais de faire faire la révision des moteurs, fermé jusqu'à début janvier. Nous allons quand même profiter de l'après midi pour faire un peu de shopping. À Gibraltar, cigarettes, whisky ? Question "bouffe", c'est anglais. On va quand même chercher des petits extras pour le réveillon, c'est certain nous serons en mer. Le menu est déjà prêt, juste quelques extras. Arrivée aux Canaries le 2, le 3 ? Je vous donnerai peut être des nouvelles mais ... En attendant comme d'habitude tout le monde embrasse tout le monde et et ... Bonne année à tous.

 

Des nouvelles

Je triche un peu, j'ai posté ça sur Google plus, c'est vrai j'y suis plus assidu. Je ne fais pas de gros efforts d'écriture, ça va vite ... Et c'est vrai qu'en ce moment faire des efforts d'écriture. Donc si vous tenez à avoir plus de nouvelles il ne reste plus qu'une chose, vous inscrire sur mon groupe, mais il faut être inscrit à Google plus et vous n'en avez peut être pas envie. 

Revenons à nos moutons, le fameux post :

Une question

Nous sommes à Gib. Je vous raconterai peut être notre dernière nuit, pilote en panne ... Maintenant j'ai une question. Au départ j'ai cru à un bug dans l'appli d'Olivier. Mais ça vous le savez c'est impossible (pas tout à fait, une des possibilités me faisait passer par le Sahara ... ) mais donc le routage me remonte au cap St Vincent et s'arrête là ! Je recommence, je creuse la question, paramétrage des vagues, 3 mètres 50. Et, ça ne passe pas, 5 mètres 10 de creux, 30 nœuds grib si je pars demain midi ... Vous feriez quoi ... Sachant qu'après ... Le vent tombe et c'est bientôt le 1er janvier. Je crois avoir la réponse, on se tient au courant demain matin ....

Lavieaumoteur

Lundi 23 Décembre

Atterrissage au Cabo de Palos, un coup de 3G pour reprendre la météo, j'en profite pour vous donner des nouvelles. Laviebel, presque, si ce n'était que nous sommes encore et toujours au moteur. Un espoir pourtant cette nuit, vers 4 heures du matin, enfin à la voile, au près évidemment, faut pas trop en demander. Solent, GV et une fois le jour levé, nous y avons cru, adonnante, on passe sous génois léger, à 55/60° du vent, 8 nœuds, 9 noeuds, ça y est la vie est belle, mer plate, soleil, on frôle les 10 nœuds, moulinets installés, on file les lignes, l'espoir revient. Espoir de courte durée, 2 heures et c'est à nouveau au moteur que nous continuons la route. Avec un souci, à priori nous n'aurons pas assez de fuel pour aller jusqu'à Gib, il ne va pas manquer grand chose et si nous ralentissons nous risquons d'être bloqué en mer d'Alboran par un bon coup de vent d'ouest. Obligé de continuer sans ralentir, nous consommons trop. Gibraltar pour Noël, tu veux quoi comme cadeau capitaine ? Un plein, 800 litres, au tarif en vigueur au minimum 800 euro si nous atteignons Gibraltar, sympa comme cadeau non ... Nous risquons plutôt de nous arrêter à Almerimar, je ne vais pas changer les habitudes ... Avec du thon rouge ? Ne rêvons pas, pour l'instant nous n'avons remonté que des algues. Sinon, qu'est ce que je pourrai vous raconter ? Une première journée avec quelques hauts de cœur (pas pour tout le monde), c'est passé. Le froid, pas le grand froid, mais quand même, alors du coup tisane, infusion, tout le monde y va de sa recette miracle pour soigner la gorge des uns et des autres. Moi, je ne suis pas malade, du coup une tisane à la menthe m'attend, vous savez un truc que je consomme aussi assez souvent dans les bistros des Canaries à la recherche de Wifi, mojito, c'est ça ? Justement, il m'attend, je vais vous laisser, il y a aussi le gigot, trop cuit, ça ne va pas ... Et Romain toujours parfait en cuisine, soigne le moral du capitaine et de ses ouailles ... Je vous dit à très bientôt et tout le monde embrasse tout le monde.

"Laviebel" est un navire en mer

Samedi 21 Décembre

Les émissions reprennent, nous voici à nouveau en mer. Un catana 55, "Laviebel" finit de justesse, un peu à l'arrache, mais tout va bien à bord. Le chantier fermait hier, mais ils ont fait du super boulot. De mon côté je souhaitais partir assez vite pour aller le plus loin possible avant le retour du vent de sud prévu Mardi soir ou Mercredi. Un coup de fil du propriétaire, dommage nous nous sommes raté de quelques heures. Et à bord Jean Paul, l'heureux propriétaire d'un autre 55, Cavendish qui lui est déjà à Tortola, j'aimerai bien un petit canote comme ça pour mon Noël. Remarquez ça me fait deux Noëls d'affilés en 55. Départ ce matin, encore merci à Alain du coup de main, nous avons laissé sur le quai les familles éplorées, celles d'Anne, Annick et Romain, les locaux ... Remarquez pas de quoi se faire peur. Au programme au moins 3 jours de moteur, ce n'est donc pas folichon, ça va nous donner le temps de finir tout ce qu'il nous reste à faire, mais ça m'étonnerai que cela m'incite à vraiment écrire et donner des nouvelles, on verra. Et si je ne reprend pas la plume, plutôt le clavier, je vous souhaite de très bonnes fêtes, les préparatifs doivent aller bon train. Ah si une dernière chose, je ne vous ai pas dit ou nous allons, et bien ce coup ci et non, ce n'est pas Nouméa, dommage, nous allons nous contenter de la Guadeloupe, allez il y a pire, nous aurions pu remonter au Havre par exemple ... À bientôt
Tout le monde embrasse tout le monde.

Galère

Samedi 23 Novembre

Quelques mots en ce beau Week end de Novembre. C'est comment pour vous ? Pas de neige ? Non, je dis ça parce que de notre côté, une constante, le vent dans le nez. Ça pourrait être drôle mais fin Novembre, du Nordet dans le golfe de Gascogne, ce n'est pas vraiment Nouméa. C'est d'autant plus la galère que nous avons un pilote Garmin, le même que celui que j'avais sur le Lipari 41, celui qui avait bouffé du serpent. Du coup dans ces conditions, la nuit dernière, 3 ris plus le moteur sous le vent, nous entamons cette nuit avec 2 ris, nous avons aussi fait un essai moteur, mais quelque soit la configuration si nous voulons avancer (un peu), il faut barrer. Au bout d'un moment ... Glagla ... Si tout ça finissais demain, mais non. Nous remontons vers le Nord, peut être jusqu'en Irlande, sur l'autre bord, un essai ... Retour en Espagne. Au moteur, un essai, je vise Camaret la pompe la plus proche, trop de vent, on ne dépasse pas 3 nœuds, Camaret et à 195 milles, on a pas assez de fuel ... On va peut être finir par mourir de faim ... Romain, continue de se décarcasser pour nous faire de bonnes bouffe, ça remonte le moral, JB tiens le choc, Bruno ... Et bien pour une première, il est gaté, j'ai bien peur que cela ne le décourage définitivement du bateau ... Bon, il ira faire du ski, à cette saison, c'est pas plus bête. Allez, je vais prendre cette météo, question de survie ... Mais je vous souhaite quand même un bon Week end et tout le monde embrasse tout le monde.

Guéguerre

Mercredi 13 Novembre

Il faut que je reprenne une météo. Les gribs que j'ai pu prendre à Almerimar sont à la rue, tout faux depuis Gibraltar. Alors une occasion de donner des nouvelles. Et là, je vous le promet, il me faut de l'imagination, et l'envie de raconter quelque chose, la route, ce n'est pas que je commence à la connaître mais en plus ... En plus, il nous a fallu résister à la tentation de tourner à gauche à Gibraltar et c'était dur, je vous raconterai. Et puis, là je ne me plains pas, depuis Almerimar, du gâteau, beau temps belle mer ... Alors qu'est ce que je vais pouvoir inventer. Une histoire de pêche, raté, ce matin, cool, allez je vais un peu dormir dans ma cabine, je n'y suis guère, 11h15, allez une bonne heure me fera du bien, en fait je ronfle pendant 2 heures et quand je me réveille, Romain : "On a raté un poisson" "non" "si"'et dire que dans une autre vie il a été pêcheur ... Et pour une fois que j'étais dans ma cabine ...
Une autre petite histoire. Nous sommes partis de Port Pin Roland, une semaine après "Chablis" un Catana 42 qui devait lui aussi aller à Nouméa. En passant devant la baie d'Algeciras, j'aperçois 2 catas qui sortent de Gibraltar. Aucun doute le premier est un catana 42, le second un Lagoon 620. Un coup de téléphone, (ça ne répond pas en VHF) : "c'est toi Etienne, qui sort de Gib ?" "Oui, mais t'es où ? " "là, juste devant" du coup nous roulons les génois, on attend un peu. On discute un peu et c'est reparti, pas trop de vent, vent arrière, les 2 génois en papillon et la GV, tout dessus, tranquilles. Tranquilles, pas tant que ça d'ailleurs, Gib, c'est Gib, courant contre, nous approchons de Tarifa et petit à petit le vent se lève, doucement, de moins en moins doucement, 20, 25 nœuds, 30 nœuds et tout est en l'air, le Lagoon est venu jouer avec nous, il craque le premier, 2 ris, trinquette. Etienne maintenant lojn derrière abandonne à son tour ... Je ne l'ai pas vu remettre grand chose , J'espère qu'il n'a rien cassé .., et nous passé Tarifa, doublement les b ... Nous les voyons tous les deux partir sur la panne bâbord cap au sud, Etienne va à St Martin et le Lagoon au Brésil, et seuls nous continuons tribord vers le nord .... Grrrrrr ... Sinon, c'est vrai, me demande comment Etienne a fait, parti une semaine avant nous, 5 jours après notre départ, il est déjà derrière. C'est vrai qu'avec la petit démonstration à Gib, je me suis un peu amusé, et puis il y avait ce Lagoon, un 620, 5 mètres de plus que nous, un truc à vérifier, et moi, c'était pas Rafale, mais un 47 quand même. C'est vrai, il s'est accroché, un peu ... Au moteur ? non je ne crois pas ... Et à la fin, c'est Christophe qui gagne, c'est pas moi qui le dit, c'est Romain ...
Bon, je me vante, je me vante, et j'allais oublier l'histoire du jour, "guéguerre", ça veut dire quoi ce titre. Et bien si le ridicule tuait encore, je crois qu'il y aurait pas mal de morts (moi évidemment, mais ajoutez y quelques anglais et une pincée d'espagnols).
Vous connaissez tous, en gros, l'histoire de Gibraltar, ce caillou anglais tout au bout de l'Espagne. J'avais raté un épisode pendant ma dernière transat. Bruno me raconte que cela avait un peu chauffé entre Anglais et Espagnols cet été, à cause d'une digue, je vous passe les détails que je ne connais pas. Le résultat : un navire de guerre espagnol tourne maintenant en permanence autour du caillou et toutes les 4 heures s'approche "un peu trop". Pas facile à dire mais il doit connaître les limites exactes des "British territorial Waters". Au milieu de ce fouillis de bateaux qu'est le détroit, c'est assez surréaliste de voir ce petit jeu. En face une vedette rapide anglaise, dès qu'il franchit la dite limite (sans doute à 500 mètres pas plus, de la côte) se précipite. S'en suit un long baratin à la radio, je vous en passe les détails en anglais, en gros ça donne, "Vous avez franchit les limites. Faites nous part immédiatement de vos intentions ... Cela relève d'une violation de l'article 19 des Nations Unies, votre action sera rapportée etc etc ... Bla, bla, bla ..." Les espagnols ne répondent pas, continuent leur chemin, et reviennent 3/4 heures plus tard. Quelques pêcheurs et "supporters" locaux (en maillots du Barça ... ) agonisent les anglais de noms d'oiseaux divers. Et les anglais quant à eux se font fort de scrupuleusement respecter les règles, ils accueillent entre autre un gros paquebot, "Cristal serinity", avec moultes politesses, trop content sans doute d'avoir tant de témoins, "Welcome in the bristish territorial waters, enjoy your stay in Gibraltar ... " l'Europe est mal barrée ... Très mal, le tout avec nos impôts et devant des milliers de spectateurs du monde entier, (russes, américains, arabes, chinois, coréens) qui doivent bien rigoler. Je n'ai pas vraiment rigolé, d'autant plus que quelques minutes plus tard et j'allais dire comme d'habitude à Gibraltar, un nouveau "PAN-PAN", 10 personnes dans un zodiac ont disparu. Lampedusa, c'est aussi Gibraltar et pendant ce temps, l'Europe joue à la guéguerre et nous payons nos impôts.
Allez zut, je vais prendre ma météo, si ce vent d'Est se maintient, beau temps et moteur. Après Gib il est un peu tombé le vent, calme plat, mais au moins au moteur nous avançons, une escale ravitaillement à Cascais. Si la météo est bonne je ne m'arrête pas longtemps, mais il y avait une possibilité de fort vent de Nord. Si c'est le cas, peut être une pause un peu plus longue. On verra. Le Cap St Vincent dans la soirée, Cascais en fin de matinée, dans ces eaux ... Ça dépend du vent ... Tout le monde embrasse tout le monde.

Si Nouméa m'était conté

Vendredi 8 novembre

J'y ai cru très fort, nous y avons cru très fort. Une croisière jusqu'à Nouméa, départ de Toulon. Tout l'équipage était prêt et à une semaine du départ, et bien non, c'est raté. Ce ne sera pas Nouméa mais le Havre, où le bateau sera mis sur un cargo, c'est pas pareil. Au lieu de tourner à gauche à Gibraltar vers les Canaries, puis d'enchaîner les escales de rêves, Martinique, Panama, Marquises, Tuamotu, les îles de la société, les Tongas, les Fidjis, l'île des pins avant Nouméa, nous allons nous satisfaire avec une croisière moins romantique et plus éprouvante surtout en cette saison. Après Gibraltar, le cap St Vincent, le çap de Roca, le Cap Finistère, la traversée du golfe de Gascogne, l'atterrissage sur Ouessant, le Fromveur ? Le raz Blanchard, Barfleur et pour finir la baie de seine, sympa non en Novembre. Et pourtant quelques fidèles me suivent. Ils ne connaissent pas la Bretagne et n'ont sans doute pas pris assez de coup de vent avec moi. JB et Romain que je ne présente plus, Bruno, un ami de Romain qui a envie d'apprendre. Et bien il va apprendre. Pour se mettre en conditions, arrivée à Port Pin Roland sous la pluie. Et dès que la pluie cesse, le vent s'établi. Départ légèrement retardé, j'hésitais, mais je crois que nous avons bien fait. Jeudi matin, départ, les conditions sont encore dures et les militaires en exercice. Nous sommes obligés de faire un tour plus sud que prévu, le champ de tir est ouvert. Sous marin, porte hélicoptère, ça ronronne de partout. Ça ronronne tellement que dans la soirée, ils perdront un homme, "homme à la mer". Deux hélicoptère et un avion sur zone, quand nous avons perdu la portée VHF en milieu de nuit, je crois qu'il ne l'avait pas retrouvé, et moi qui expliquait à Bruno qu'à côté du bateau ç´est un gouffre de 3 000 mètres, je ne croyais pas si bien dire (j'espère qu'il vont le retrouver). Ensuite, et bien c'est la méditerranée, en quelques minutes le vent tombe, puis se rétabli dans l'autre sens pour tourner à nouveau quelques heures plus tard. Beaucoup de moteur, mais des conditions sommes toutes assez faciles maintenant, il me faut surtout gérer mon gas oil. Et puis j'en profite pour tester mes joujous, ah j'avais investi pour Nouméa, le guide des mouillages du Pacifique, je l'ai laissé à terre tout comme les pavillons de ces îles de rêve. Un nouveau moulinet qui remplace le précédent définitivement HS. Et puis surtout l'AIS. Le moulinet je ne sais si ça va donner quelque chose, à cette saison je ne suis guère optimiste. L'AIS, ça marche au poil et le nouveau logiciel que je teste n'est pas mal non plus surtout justement avec l'AIS, il visualise parfaitement les différents CPA, je vous ferai des photos. Ah oui, l'AIS, j'ai déjà expliqué, le CPA, encore un acronyme anglais, Closest point of approach, si le CPA = 0 il vaut mieux bouger. Une dernière chose concernant ces tests, le COAMPS délire complètement ... Le GFS quasiment parfait et le routage de W4D impeccable et zut d'ailleurs, il m'annonce encore des heures de moteur. Donc un dernier test, la nouvelle version d'AxcessPoint est elle encore buguée comme la précédente ? J'espère recevoir mes mails et mes fichiers Meteo, bien que je n'en ai guère besoin. Nous ne sommes jamais bien loin de la côte. Tiens justement l'iridium sonne alors que je viens de brancher, qui peut bien m'envoyer un mail ? Je vous laisse, nous allons aussi, je vais aussi aller teste la cuisine de Romain, ç´est JB qui va apprécier, je ne suis pas certain (facile) qu'il s'était habitué à la mienne, et comme d'habitude, sans doute avec un peu moins de remords, tout le monde embrasse tout le monde.

Retour en France

Et voilà, tout a une fin, même les transats en Lagoon. Celle ci nous ne sommes pas prêt de l'oublier. Alors en quelques mots la fin de nos aventures.

Un premier paragraphe que je vais consacrer au Gulf Stream. Vous en avez tous entendu parlé, mais là, 200 milles devant la baie de Chesapeake, il est là, vraiment là, un dernier obstacle à franchir. Enfin, après 4 coups de vent la météo est plus clémente. Un rapide calcul, il va nous rester assez de Gas Oil. Alors nous ne faisons pas dans la dentelle, tout dessus, 1 ris, 2 ris si le vent forcit, et les moteurs, 8 nœuds, 8 nœuds 5, ça sent vraiment l'écurie. Mais non, pas tant que ça, le Gulf Stream n'est pas d'accord. En fait de 8 nœuds, notre route fond, notre SOG, 4 nœuds, 4,5 Max, plus de 3 nœuds dans le nez. Ça ne finira donc jamais, 2 jours comme ça. Et en plus alors que nous sortons des dernières brises, paf, la bosse de ris casse. Avoir fait tout ça sans rien casser, on est presque arrivé, c'est fini, et bien zut. Pourtant j'avais vérifié.

Et puis enfin, les premiers contacts VHF, les premières lumières, atterrissage de nuit. Un contact avec la station de Cape Henry, nous y sommes. Devant nous le pont qui barre l'entrée de la baie. 14 milles avec 2 passages. Et vous savez ce qu'il fait ce pont ? Il ne monte pas, il ne s'ouvre pas, il s'enfonce et se transforme en 2 tunnels qui ouvrent 2 chenaux. C'est l'Amérique, et c'est grand l'Amérique. La baie de Chesapeake vous connaissez ? Il va nous falloir une grosse journée entre l'entrée et Annapolis. 135 milles, C'est plus que Toulon Ajaccio et vous pourriez presque mettre la Corse dedans. Au sud, juste après l'entrée, Norfolk, la plus grande base le l'US Navy. Nous ne verrons que les lumières. JB me dit que quelques petites rivières se jettent dans la baie, tu parles ... Des dizaines de rivières, les plus grandes ... et bien sont vraiment grandes, la Susquehanna, le Potomac, vous connaissez le Potomac qui coule à Washington. Et oui, au sud Norfolk, au nord Annapolis, Washington et Baltimore. Baltimore ou nous irons (en voiture) faire notre entrée. Un gros port aussi, terminal container et surtout de voitures, Import/Export. A quai le USS Constellation, sister ship du Constitution qui est lui à Boston. Une journée donc pour remonter la baie a côté de laquelle la Gironde fait un peu mare à canard. Beau temps, du vent enfin portant au début qui tombe au fur et a mesure que nous entrons dans les terres. Et du coup, invasion de mouches, elles piquent les vaches ... Grand nettoyage du bateau. Nous arrivons en fin d'après midi. De jour heureusement, de nuit, nous aurions peut être eu du mal à trouver. Là, un comité d'accueil nous guide vers notre place. Encore une rivière à remonter. L'équipe de Dream nos accueille. Le lendemain, ils nous emmèneront faire les formalités et nous montrer les quelques curiosités de la ville. Quelques jours sur place à profiter de leur hospitalité, à faire du shopping et du tourisme. Nous ne connaissions pas Washington, c'est fait, un retour via l'Islande, dommage nous n'avons rien vu, nuages bas, pluie et c'est le retour en France. Alors quelques photos, certainement une pause jusqu'en Novembre. Avant de repartir, 4 mois, un catana 47 (ouf), Nouméa. JB est repartant, rien à faire je ne l'ai pas découragé ... Et pourtant. Je vous dit donc à bientôt, mais pas tout de suite ...

Après ces 2 cachalots, une petite visite de Washington, JB au Capitole, à la Maison Blanche, au mémorial Lincoln, au musée de l'air, et oui comme à Tahiti, notre ballade s'achève avec des avions ...

 

On se dépêche, allez, plus vite ...

Samedi 31 Août

Encore une fois un post qui se justifie parce que j'ai encore reçu des messages vides, 1 hier soir, 2 hier matin, 1 avant hier. J'ai répondu à ceux que j'avais reçu, à savoir Sylvie, Olivier et Luis. Luis c'est l'auteur du logiciel, ah non, celui là le gratuit, c'est Iridium qui s'en occupe, moi je ne m'occupe que du payant. mais son payant il est cher, je ne me souviens plus mais moi j'avais trouvé ça cher, son truc ça ressemble à de l'arnaque non ? Vous achetez le boitier pas trop cher, c'est vrai, c'est sensé marcher avec l'appli gratuite, du coup effectivement ça vaut vraiment le coup. En fait ça ne marche pas, pas bien en tout cas et là : "you will need to contact iridium for support. Their email address is DataSupport@iridium.com. We are not the main contact for this software. If you would like support from us then you will need to purchase an XGate account."
Ça ne ressemble pas à de l'arnaque ça ? Tout le monde ne s'appelle Olivier, lui ça marche, ce n'est pas cher et en cas de souci (y'en a pas ... ), il est toujours là. Et je ne compte pas les minutes de connexion que j'ai foutu en l'air, à 1$40 la minute, tout ça pour recevoir des fichiers vides, y compris des retour de requêtes météo. Le gars, j'aurai aimé qu'il soit avec moi pendant cette transat, que je te l'aurais accroché en tête de mat pendant les 60 nœuds, et avec les éclairs, juste pour voir ...
Donc si vous m'avez envoyé un mail sans réponse, il faut réessayer, désolé, simplement du texte, que du texte, éventuellement essayez avec une autre adresse, je n'ai raté qu'un message de Sylvie.
Allez passons à autre chose : la baie de Chesapeake, le calme, la tranquillité, 250 milles devant nous. Et encore du vent de Sud Ouest annoncé, qui devrait se renforcer. Alors on fonce, autant qu'on peut. Après une nuit encore bien agitée, pas cette nuit, celle d'avant. 30 nœuds bien établi, une belle mer de travers. Quand je dis belle, une vague a réussi à entièrement recouvrir le bateau, j'étais en haut, sur le perchoir, en ciré, complètement trempé, zut mon ciré n'est plus étanche et ça ruisselait partout, ruisselait, non plutôt un torrent. Du coup génois au 2/3, puis dans la journée nous remettons les gaz, pas trop non plus parce que avec tout ce beau temps notre Lagoon faiblit un peu ... Le gréement est juste un peu détendu, le mat, un spaghetti bien cuit, une route de montagne (avec des lacets) ... Si près du but, pas question de casser. Quand même une belle journée. Dans la soirée le vent tombe, 2 moteurs à 2500 et et .., au lieu de calme plat, le vent s'établit de face, 8/10 nœuds, résultat SOG : 4,7 nœuds, le Lagoon, une bombe je vous dit, remarquez avec des hélices "mayonnaise" y'a pas de miracle. Bon d'une façon ou d'une autre on va bien finir par passer. Et JB, un peu nouvelles de temps en temps, en fait y'a pas grand chose à dire, toujours imperturbable, il enchaîne mots croisés, sudoku et patiences, tiens du coup j'ai appris Free Cell, tiens en parlant de mots croisés :
Dans 1 crâne, 7 lettres - Ô désespoir, 5 lettres - de Brest : 8 lettres, - à moudre, 5 lettres, -Électorale, 10 lettres, bon j'en passe et des meilleurs ... Mais c'est pas en train de devenir une obsession ? Un cauchemar ? Non JB va bien ... De mieux en mieux, ça sent l'écurie ... Allez dépêchons, dépêchons ... Il ne vous a pas dit, nous sommes passé au régime sec, dépêchons, dépêchons ...
Ah j'allais oublier, c'est Samedi, alors bon Week End à tous, tout le monde embrasse tout le monde
Inc le 31/8 : 37°07.29 N 70°29.38 W à 387 NM d'Annapolis

Et de 3

Jeudi 29 Août

Et un et deux et trois, non pas quatre, s'il vous plaît ... Quelques nouvelles, au cas où certains d'entre vous auriez pris la météo sur notre zone et se seraient inquiétés, et bien vous avez bien fait ... De vous inquiéter ... Encore une fois, un gros coup de torchon, 24 heures de la vie d'un marin, 24 heures qui paraissent bien longues. Le vent Sud Ouest commence à grimper en début de nuit avant hier, encore maniable, un ris, tout génois, je m'aperçois que la bosse du second ris est abîmée, le lendemain matin au petit jour, un gros grain devant, j'affale tout, je répare le ris, il suffit de raccourcir un peu, je prépare le 3ieme ris. Nous sommes sous génois seul un peu débridé, ça marche bien comme ça, le grain passe, le vent continue de forcir, semble s'établir, 30 nœuds, 2/3 de génois devant, pas la peine de mettre la GV, alors va t'on passer si facilement ? Oh non, le modèle GFS n'annonce rien de grave, mais je me méfie, les prévisions étaient par trop différentes de jour en jour, cela ressemble à une belle dépression orageuse, ce que me confirme Sylvie et le modèle COAMPS (c'était pour le quart d'heure technique). Le vent continue de forcir, nous réduisons petit à petit le génois, 35 noeuds, 40, la mer commence à grossir. Plus moyen de rester travers à la lame, il nous faut venir au moins au 3/4, 45 nœuds, plus de voile, les 2 moteurs à 2 500 tm. Et ça continue, plusieurs heures, que c'est long. la mer enfle de plus en plus, nous croisons un petit cargo, qui lui descend au portant, il ne va pas vite non plus. Le cargo, à peine 300 mètres devant nous disparait dans les trombes, le front approche, noir, pas tout à fait, un gris nuancé d'or, plutôt de cuivre avec des teintes verdâtres. Évidemment les éclairs, et l'écume qui commence à voler, de longues zébrures sur la surface de l'eau écrasée par la pluie, 50 nœuds, 60 dans une rafale. Ouf le gros est passé, mais ça ne s'améliore pas vraiment. Pas de bascule, toujours du Sud Ouest, 40/45 nœuds établi. Toujours les deux moteurs, face aux vagues qui cognent de plus en plus fort, et le Lagoon n'est pas fait pour ça. La superbe verrière fuit (un tout petit peu), et la pièce qui protège les évacuations d'eau du cockpit a été arrachée, du coup presque à chaque vague, une giclée dans la descente. Atmosphère pour le moins humide, la fatigue commence à se faire sentir, fatigue morale j'entend, difficile de trouver le sommeil dans ces conditions, un coup de massue à chaque vague, le ronronnement des moteurs, on tient à peine debout. Imaginer les manœuvres en haut, ce satané cockpit perché, en rêve ... Rêve de lagons, Lagoon ... Tiens encore un exemple, j'ai lu la brochure, les moteurs derrières les safrans pour rendre le bateau plus manœuvrant, ils ont déjà fait du bateau ? Non parce que là, je les ais maudit, avec nos 2 moteurs, à chaque vague le bateau est quasiment arrêté, et comme les hélices sont derrière les safrans, ben les safrans ne sont plus guère efficaces, le bateau se promène, un coup à gauche, un coup à droite, avant de retrouver un peu de vitesse, suffisamment pour que les safrans soient à nouveau efficaces, n'importe quoi. Et le temps passe, et ça ne se calme pas, si, ça y est ... Lentement le vent redescend, il tourne un peu, de face maintenant, mais ça redevient maniable, ouf, la fin de la seconde nuit ... on peut dormir plus tranquillement, nous sommes passé. Au programme, encore du vent de face, je reste au moteur, du calme et peut être la nuit prochaine un peu de vent de Nord portant. Je reprend une météo, nous ne devrions plus être embêté, le 3 à Annapolis ? Il ne nous reste plus qu'a profiter des derniers souffles de vent, gérer ce qu'il nous reste de gas oil, une pensée pour Laurence qui nous a sauvé avec les 12 bidons. une pensée pour Aurore, j'attaque mon dernier 4 quart et la dernière tablette de chocolat, ça va le faire ... et puis évidemment une pensée (très grosse) pour Sylvie qu'il rend le temps de m'envoyer des analyses météo, alors qu'elle se débat avec les inscriptions des enfants et les problèmes administratifs de tout genre, les enfants j'espère que vous aidez Maman !
Alors vous croyez que j'exagère, je ne sais pas, moi je me dis qu'en tout cas cette ballade a assez duré. Horta, les cachalots, la première partie vraiment superbe, mais là ça commence a être cher payé, et puis vous n'avez qu'à demander à JB. Hier, fin d'AM, j'essaye d'aller dormir, 10 minutes ... Tuuuuuuutt ... Une alarme, JB "Qu'est ce que c'est ?" De ma cabine je l'ai entendu, le moteur a calé, évidemment bateau en vrac. Bon, je l'avais entendu, probablement une saleté, le moteur redémarre, ouf, un bon coup d'accélérateur, ça nettoie tout ça, et c'est réparti. Mais, là JB, j'ai senti le coup de mou ... (Chut, moi aussi d'ailleurs, mais il ne faut pas le dire). Et du coup, ce matin exutoire, JB une bonne douche, j'y vais aussi, un petit coup de blog, je vais quand même reprendre une météo, et ce midi devinez, steak, patates sautées et on va se siffler la dernière bouteille de rouge, non mais. Tout le monde embrasse tout le monde, très très ... Très fort
Inc le 29/8 : 37°47.25 N 65°28.83 W à 627 NM d'Annapolis

PS : encore un mail reçu avant hier, vide et je ne sais pas qui c'est, donc si vous me lisez, il faut me le renvoyer. Merci d'avance (d'autant plus qu'en ce moment des nouvelles de la terre ferme ça fait plaisir ...

1 000 milles

Encore moi, et encore un souci de mail, ma requête météo n'a pas marché et à nouveau un mail vide ce matin, donc à nouveau si vous pouviez me le renvoyer ... Attention, peut être un problème de virus de votre côté ... Je crains plus un problème d'hardware chez moi, mais sait on jamais ? En tout cas merci d'avance. Pendant ce temps que c'est il passé ? Et bien il m'a fallu faire à nouveau grimpette dans le mat, démêler cette ficelle. Nous ne pouvions plus ni affaler, ni hisser la GV bloquée au 3ieme ris, et devant nous hier soir, le ciel était encore bien noir. Bon, c'est fait, ce coup ci pas question d'attendre le calme, mais c'était beaucoup moins haut, je pouvais me tenir assez facilement et bricoler debout sur la barre de flèche ... Enfantin mon cher Watson, quelques gnons quand même ... Et puis la bascule est arrivée, nous avons laissé passer le gros du mauvais temps et au petit jour, pas tout à fait, j'ai attendu le réveil de JB, donc au matin, grand voile haute, génois entier, on va aussi vite que possible, aussi vite que ce que peut faire un Lagoon, on va peut être atteindre les 8 nœuds de moyenne. combien de temps ? Jusqu'au prochain calme ... Nous descendons plus sud que la route pour éviter le gros de la prochaine perturbation, et ensuite, sans doute du petit temps mais l'arrivée approche, la barrière des 1 000 est franchie, assez symbolique comme barrière, mais cela plait bien à JB .,, l'Amérique approche ... Plus que ... Non je ne préfère pas compter, allez le 3. Tout le monde embrasse tout le monde
In le 26/8 : 38°31.46 N 57°32.88 W à 1 002 NM d'Annapolis. (Un petit rappel, c'est la position à 12h TU, à l'heure à laquelle j'écris ces lignes nous ne sommes plus "qu'à" 980 milles et il est 15 h TU soit ... 7noeuds de moyenne ... Les 8 nœuds ça va être difficile, on n'a pas plus de toile et on ne peut pas avoir de meilleures conditions ... Et y en a qui comparent les Lagoons aux Catanas ...

et de deux

Un tout petit mail, principalement parce que j'ai encore des soucis de messagerie. J'ai encore reçu ce matin un mail vide. Alors si c'est quelqu'un qui me lit et que je n'ai pas répondu, ce serait gentil de me le renvoyer, attention que du texte, pas de signature, pièce jointe ou autre image. Ça commence à me g... Cette histoire .... Sans compter que, ben c'est pas rigolo, rigolo cette ballade. Comme prévu nous sommes maintenant dans notre second coup de vent. Je vous rassure, celui ci ne fait pas d'extra. Rien à voir avec le précédent, disons juste 30/35 nœuds établi avec une mer forte, au près 3 ris dans chaque voile. Ça dure depuis hier, à priori nous sommes maintenant dans le gros du truc, ça devrait durer jusqu'à ce soir, cette nuit la bascule. Ensuite j'espère pouvoir relancer la GV, ce coup ci c'est un bout de descente de GV qui est allé ce coincer dans le réflecteur radar, on verra bien, mais normalement si nous pouvons faire avancer un peu cette charrue nous devrions passer suffisamment sud de la dépression suivante et aller assez vite pour faire disons une route tranquille, musclée mais tranquille. Il ne reste plus qu'a souhaiter que je n'ai pas à remonter dans le mat. Des soucis de batteries aussi, il nous faut faire du groupe grosso modo, 1 heure toute les heures ... Allez, je vous laisse, Annapolis le 3, pourquoi pas, je vous souhaite un bon Dimanche, surtout que, j'imagine, pour beaucoup d'entre vous Demain ... Galère.
De notre Galère à nous, tout le monde embrasse tout le monde.
Inc le 25/8 : 39°03.20 N 54°40.52 W à 1 137 NM d'Annapolis (ouf la moitié du chemin ...)

C'est reparti

Vendredi 23 Août

Ce matin le vent tombe, la mer s'aplatit. Bon l'Atlantique complètement plat, faut pas rêver, mais comme dit JB et son bon sens du terroir, ne reportons pas ... J'y vais et comme dit l'autre (Guillaume, avec son bon sens Albigeois), ça c'est fait, bien content, mon bras gauche est décidément limite pour ce genre d'acrobatie (va peut être falloir que je fasse un peu de rééduc. ... ). Du coup, après presque 24 heures sous génois, c'est reparti avec la GV, malheureusement à nouveau au près. Et dire que j'étais monté au Nord pour profiter de ce flux portant. Maintenant il faudrait que je fasse du Sud pour éviter le gros des deux prochaines dépressions. Ça va être difficile, d'autant que la Lagoon au près ... Il remonte comme la fumée. La fumée d'un calumet ... Et oui, après avoir longtemps visé Terre Neuve, nous avons quand même fait un progrès, nous visons le Labrador, à quand Boston ? Quant à Annapolis, pour l'instant "Même pas en rêve" mais quand même, nous approchons des Amériques, un premier contact hier, j'aperçois du haut de notre pont, et ça le pont il est haut sur notre péniche. J'aperçois donc un bateau de guerre. Allez un coup de VHF, il doit bien avoir une bonne météo le warship, je l'appelle, "Warship in position ... This is Incommunicado, do you read me" "Incommunicado, this warship 55 (Five Five)". ... Les mêmes comme dans les films, comme dans le petit clip, this is USS Alabama, change your course ... Bon vous avez la météo ? Ils me donnent la Meteo pour l'après midi, bon sympa, mais on va jusqu'à Annapolis, encore au moins 10 jours, y'a pas de cyclones, de dépressions tropicales. Ils me rassurent pas d'avis en cours, merci messieurs et bonne route. "I wish you the same" ... Au moins nous sommes sûres d'y être : Mare Americana. J'attend maintenant un petit calme qui devrait nous permettre de faire encore du sud (au moteur). Deux dépressions, je croise les doigts pour que cela ne cogne pas aussi fort que la précédente, et ensuite ... On verra, on finira peut être avec les restes, le courant de Nord, de la seconde ? Vers le 3 ? Un dernier truc, j'ai pas reçu de mails, alors ai je toujours un problème ? d'ailleurs vous lisez bien mes âneries ? Bon si c'est le cas, comme d'habitude je reprend une météo et tout le monde embrasse tout le monde.

Inc le 23/8 : 40°00.56 N 49°49.95 W à 1 361 NM d'Annapolis, hier je vous avais mis 1 349, j'avais fait une erreur, c'était la distance au Way point, l'entrée de la Chesapeake, et la rivière est grande.

PS : j'écrivais ces lignes, tranquille, JB fait la sieste, beau temps, belle mer. Ça y est c'est fini, je lève le nez, le pilote sonne (il sonne tout le temps ... ) et tiens, à bâbord à 200 mètres, un souffle, une baleine, je prend les jumelles, je monte en terrasse, tranquille la baleine et tiens, devant un reflet dans l'eau, une autre baleine, un cachalot sans doute, par 3 fois il dresse sa queue, mais un peu loin quand même pour avoir des certitudes. Et sous le vent, mince une Île, New York ? Un monstre, super porte container, et derrière ... Un îlot ? Juste un grand minéralier, y'a foule dans le coin. Ce coup ci je vous laisse, le minéralier est en route de collision ...
Et ... Là, juste sous le vent, devant, 2 autres baleines, mince on va leur rentrer dedans, ouf elles s'enfoncent et passe juste derrière, ouahhh, je les ai vu de près celles là.

problèmes techniques

Jeudi 22 Août
Ce coup ci je vais être très bref. Deux soucis techniques, le premier un souci de mail, j'ai reçu à 5 reprise des mails vides avec comme adresse d'expéditeur "No from email address specified". Alors problème avec cette nouvelle version de mon logiciel, virus, retour d'un mail sans adresse, ou arnaque quelconque (ça me bouffe des unités Iridium ...) ? Ce qui m'étonne ç´est que ces mails paraissent vide mais qu'au moment de les charger j'ai des indications de taille plus ou moins importantes ... Toujours est il que si jamais quelqu'un qui me lit m'a envoyé un ou plusieurs message sans réponse, et bien c'est peut être ça ... Essayez à nouveau et merci d'avance ... Ce petit message pour justifier du post, sinon un autre souci, plus embêtant, la drisse de GV est par terre, la manille qui tient le mouflage en tête de mat s'est ouverte. Bon, il va falloir monter, j'ai fait un essai ce matin, ça bouge trop et mon bras gauche ne tient pas, on va installer un "ascenseur" et je réessaye, ça devrait se calmer, au moins d'ici demain soir ... Du coup on continue de se trainer ... Grrrr ... Je reprend une météo et j'en profite : tout le monde embrasse tout le monde
Inc le 22 : 40°27.43 N 47°13.14 W à 1 349 NM d'Annapolis

Tempête

Mercredi 21 Août

"Tempête", "gros temps", "raté", j'ai un peu hésité pour le titre. Raté, raté et encore raté, mon coup de poker, disons plutôt mon "option", un long bord au nord pour passer avant la dépression et ensuite profiter des vents portants. En fait nous sommes passés en plein dedans et les vents portant, nous attendons toujours. Gros temps, pourquoi pas, histoire de rester raisonnable et de ne faire peur à personne, mais dans les mêmes circonstances Conrad aurait bien écrit Typhoon ... N'exagérons rien, mais 50 nœuds établi, la plus grosse rafale à 63 nœuds, 5 heures de fuite, allez, je crois que nous pouvons parler de tempête, non ? Conrad a écrit le Nègre du Narcisse, du coup vous n'avez qu'à le lire, la plus belle tempête de la littérature. Difficile de faire mieux, comment vous raconter cette nuit ? ...
Une pause dans ma littérature, ça cogne ...
Ça y est le vent passe au nord, 27/28 nœuds, il a fallu que je réveille JB et que j'aille faire l'acrobate pour passer ce satané 3ième ris.
Revenons à nos moutons, alors cette nuit. JB du haut de ces 28 convoyages m'avoue qu'il n'avait jamais vu ça, moi ? Pas très souvent, en tout cas une première avec un Lagoon ... Et une dernière j'espère ... J'essaye de revoir tout ça, le vent qui monte, du Sud Ouest qui nous emmène au nord, d'abord 3 ris puis plus moyen de tenir la GV, moteurs. Ça monte encore et avec le vent les vagues finissent par grossir, grossir, une première déferlante, une seconde, ça enfle de plus en plus, ça cogne, la belle verrière du Lagoon va t'elle tenir. Pas vraiment, déjà nous avions des fuites dans le précédent coup de vent, le pilote force, allez je craque , tant pis pour la route, je renonce, nous partons en fuite, on s'enferme ... Et on patiente. Chacun essaye de dormir un peu à tour de rôle, pas facile quand même, la météo n'annonçait que 20/25 nœuds. Oui je sais il faut majorer les gribs, mais là ça commence à être du lourd. 35 nœuds, 40, 45 et pour finir 50 nœuds établis pendant 2/3 heures. J'ai du mal à dormir, jusqu'où ça va grimper ? Je vous passe l'ambiance, humide évidemment, les grains s'abattent les uns après les autres, des trombes de pluies qui n'aplatissent même plus la mer, la foudre. Dante sauf erreur a oublié un chapitre sur l'enfer des marins, je crois savoir pourquoi, il n'aurait sans doute pas pu l'imaginer. JB fini par s'endormir, le grib nous annonce la bascule pour bientôt. Le baromètre s'écroule, 1008 annoncés, nous sommes à 998, ça va durer ? D'un seul coup, un espoir, le vent tombe ... L'œil du cyclone ... À peine 10 nœuds, les vagues s'écroulent autour de nous, JB ronfle, serions nous sorti d'affaire ? Oui et non. Oui, parce qu'effectivement le gros du coup de vent est passé, nous passons de l'autre côté et en théorie ça ne peut plus que diminuer. Non, parce que ça, je ne l'avais encore jamais vu. 10 minute de calme, et wooouuufff la rafale. La lune qui avait percée m'a permis d'apercevoir le mur de nuage, noir d'encre. Ça rentre plein Nord. Pas la peine de réveiller JB nous sommes à sec de toile, au moteur. La rafale arrive, et là, la mer se transforme en bouilloire, mais nous ne sommes plus que de toutes petites crevettes dans cette marmite. Le vent est rentré quasiment à l'opposé des vagues, à 120° environ. Les déferlantes sont littéralement happées par les rafales, l'écume s'envole en gerbes de plusieurs mètres de haut, et nous ? Je cherche la meilleur façon de négocier la mer, pendant 3/4 heures, ça va être ... Le glaçon dans shaker ... Remarquez, il y a au moins une chose, le Lagoon flotte ... Ouf, le gros est passé, on continue encore au moteur, je dors un peu, vers 7 heures, 3 ris, on redémarre à la voile. Malheureusement toujours au près, pas sur la route, le Nord annoncé nous fait défaut, on se contente de 25/30 nœuds d'W/NW, il faut continuer de se battre ... Allez, je décongèle un steak, qu'est ce que je fais avec ça, JB : "des Patates", je suis d'accord : melon Jambon, steak Patates ... Et oui ils sont comme ça les "garçons", pas trop fiers cette nuit, mais ça continue. Remarquez nous n'avons pas le choix, il nous faut en plus gérer les petits soucis du Lagoon, ces voiles trop légères qui ne tiennent pas dans la brise, du coup sous toilé en permanence. Les batteries, devrais je dire la batterie, qui tient grosso modo 20' en charge et la suite. La suite, 2 dépressions, de moins en moins de Gas oil (au cas ou nous aurions encore a étaler au moteur ça va être juste), donc avis au bonne volonté, Sylvie m'envoie des conseils météo, n'hésitez pas à la joindre si vous avez de bons tuyaux, j'aimerai éviter une nouvelle nuit comme celle ci. A priori nous remettons ça le 25, je vais ce coup ci plonger au sud pour éviter le centre (de toutes façons trop nord), et après, vers le 29 ? Point d'interrogation, les derniers jours de la traversée, encore du près, pas trop fort j'espère. Devinez quoi, je vais me permettre une petite cigarette dans le carré, je vais vous laisser, sans doute pour quelques jours ... À moins que nous ne péchions un espadon ... Je n'ai pas mis les lignes, demain peut être. À si encore une chose, j'ai reçu des nouvelles de Noumea, en fait c'est un départ début Novembre, non pas en Janvier, du coup ça fait les fêtes en mer, il y a encore des volontaires ? Tout le monde embrasse tout le monde (de loin, nous sommes humides et avons besoin d'une bonne douche)
À bientôt
Inc le 21/8 : 40°49.54 N 44°10.81 W à 1 487 NM d'Annapolis

Folle nuit

Lundi 19 Août

Quelques lignes, je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière. Toujours la météo et encore de la pub pour W4D. Un petit passage dépressionnaire prévu pour la fin de la nuit dernière. Début de nuit ça rentre, un ris, génois, pas de souci, 20 nœuds au près, ça semble OK. Puis un second ris, la nuit continue, pas beaucoup dormi, mais ça à l'air bon. La lune disparaît, le noir complet, je commence à m'endormir à moitié, j'éteins le groupe, brooouuummmm, tiens il fait drôle de bruit le groupe ... Tu parles, en fait de groupe, un grondement, la barre arrive sur nous, 40 nœuds d'un coup. Je ne tergiverse pas, tout par terre ... 2 moteurs, j'attend que ça passe, il fera jour dans 1 heure. Au petit jour, blafard, gris, la lumière a du mal à percer. Seuls percent les éclairs et le tonnerre (j'ai tout débranché), il tombe des cordes, encore 30 nœuds, on essaye 2 ris, la voile bat trop, impossible de tenir la chute, on continue au moteur, et puis petit à petit ça se calme, nous repartons, le vent adonne, le soleil revient. Bilan, 2 heures de sommeil et une confirmation, le 450, faut pas forcer. Du coup je reprend une météo. Il y a une nouvelle dépression devant nous, il faut absolument que je passe au nord, est ce possible ? On verra ça demain soir, je fléchis la route aussi Nord que possible en attendant. Au moins 2 dépressions dans les 5 prochains jours, celle de cette nuit c'était la moins la grosse, ça promet ... Sinon, un petit souci d'iridium, j'ai peut être perdu des mails, zut, mais j'en ai reçu un, une proposition que je vais avoir du mal à refuser, non je l'ai déjà acceptée, un Catana 47 (un bateau qui avance), départ début Janvier (oui je sais il va faire froid, mais ça se mérite) qu'est ce qui se mérite ? Nouméa ... Ça mène jusqu'en Avril, vous avez mon mail ...
Tout le monde embrasse tout le monde
Inc le 19/8 : 39°36.76 N 39°01.16 W à 1 860 NM d'Annapolis.

patience

Dimanche 18 Août
Une seule chose à faire, s'armer de patience, le bateau ne va pas vite, ça c'est une évidence, faut faire avec. Petit à petit nous nous dégageons de l'anticyclone. Est ce vraiment une bonne nouvelle ? Nous voici à la merci du mauvais temps ... Relatif le mauvais temps, pour l'instant. Cette nuit un premier gros grain, bon de gros il n'avait que la durée, 3 heures, le noir ... Très noir ... Et la pluie ... Très pluie ? Ça veut dire quoi ... Bon c'était mouillé, noir chia ... De 3 à 6 heures du mat alors que je voulais finir mon bouquin. Tiens les bouquins, j'en reparlerai ...peut être, mais un peu déprimant ce que je viens de lire, vite il me faut un truc marrant. Ouf ce matin, encore 3 cachalots, et là, parce que c'est Dimanche je m'oblige à vous raconter ma vie. Ben rien à dire, par curiosité je reprend une météo, encore un coup de pub pour mon ami Olivier et Weather 4D, ça colle toujours. C'est ça qui m'embête un peu, si j'en crois les prévisions cette nuit bof, bof ... Rien de grave rassurez vous, juste une nuit pas très drôle. Pour ceux qui connaissent, y en a de plus en plus, 15/20 nœuds grib, dans le nez, une bascule de plus de 90°, à quelle heure ? Rafales à combien. Mauvaise nuit en perspective ... Bon d'ici faut que je prenne ma douche, ma douche, non ... une douche. J'attend que JB finisse sa sieste, non une sieste et après j'enchaîne ... Nous vous souhaitons un très bon dimanche ... Y'a du monde sur la plage ? (Bon ne dis ça, nous sommes un peu seuls, je vous donne ci dessous la position) tout le monde embrasse tout le monde.
Inc le 18/8 : 39°06.46 N 36°50.52 W à 1 964 NM d'Annapolis
PS : s'exprime en Danois, 7 lettres ( au pluriel)

Calmes

Samedi 17 Août

Allez je reprend la plume. J'aurai très certainement moins de lecteurs puisque nous ne sommes plus que 2 à bord, Jean Bernard et moi. Jean Bernard, dit JB à partir de maintenant, plus rapide à écrire, quel flemmard ce Christophe ...
Je vous avez laissé à Horta avec quelques photos. J'espérais en mettre plus, tout comme j'espérais télécharger quelques journaux, voir un ou deux livres, mais visiblement problème de communication, plus d'Internet, plus de 3 G. Même Jérémie n'arrivait à rien, pas la peine d'insister dans ces cas là ... Heureusement le lendemain matin c'est rétabli, il nous faut quand même partir mais j'ai au moins pu télécharger mes fichiers météo. Et comme souvent, pour ne pas dire comme toujours la météo, c'est mon souci principal.
Ça commence par une évidence. Une escale aux Açores c'est risqué. Et oui, on prend un risque énorme, démesuré, le risque de tomber sur ? L'anticyclone des Açores évidemment, et qui dit anticyclone dit calmes ... Pas moyen de les éviter, pas moyen non plus d'éviter l'escale, en tout cas à cette saison et avec un Lagoon 450.
À cette saison, problème, la saison des cyclones a commencé et ceux ci on la fâcheuse habitude de remonter vers le Nord et de faire le tour de ce fameux anticyclone. Pas tous, je vous l'accorde, une bonne partie d'entre eux continue pour aller tout droit, ravager les Antilles, l'Amérique centrale, le golfe du Mexique, voir la Floride et la Louisiane. Mais quelques uns préfèrent rester sur l'eau, l'an dernier, Camille je crois était resté 2 semaines coincé sous les Açores et pour mes fidèles lecteurs, lors de notre traversée avec Victoria, David, force 4 était lui aussi remonté plein nord. Et souvenez vous encore, il y un an ou deux, alerte générale sur la côté Est des USA, mesures de prévoyance jusqu'à New York et l'US Navy évacue Norfolk, sa plus grande base. Norfolk c'est justement là que nous allons ... Et l'US Navy, ils ont de gros bateaux ... Plus gros et certainement plus rapide qu'un Lagoon 450.
Ben, parce que le Lagoon 450, c'est bien ce que je pensais, une trapannelle, sans grand génois à la voile ... Il faut être patient, disons qu'en dessous de 20 nœuds ça bouge pas beaucoup, le près ? Quel Près ? Et nous risquons d'en avoir un peu quand même ... Et au moteur ? Avec les hélices que nous avons, de toutes petites bipales, juste bonnes à faire de la mayonnaise (ou de la chantilly si vous préférez), un petit 5 nœuds sur mer plate à 2 000 t/m, un bon 5 litres heures. Donc pas le choix, il faut s'arrêter aux Açores et gaver le bateau de Gas Oil, ce que nous avons fait (encore merci à Laurence qui nous a trouvé des bidons)
Quant aux Cyclones, Sylvie surveille, j'espère ne pas gâcher ses vacances, elle en a bien besoin. Le premier, "Five" est devenu "Erin" une dépression tropicale. Elle devrait remonter vers le Nord, mais en principe nous passerons au dessus et devant, en principe ...
Voilà, la traversée a commencée, d'abord au moteur, depuis cette nuit de la voile, un petit 5 nœuds dans un petit 10 nœuds de N/NE. On se plaint pas, on avance sans consommer de fuel. Et puis reconnaissons qu'un Lagoon 450 pour 2 c'est le grand confort. Surtout si on se trompe pas de vannes pour l'eau douce ... Peu de temps après notre départ, à nouveau des cachalots, en tous cas un, sans doute un grand mâle solitaire que nous allons côtoyer pendant un bon moment, de belles photos, par 2 fois il sonde et dresse sa queue. Le lendemain, au loin, on la repère grâce à son petit panache de nuages blancs, Florès, j'espère une prochaine fois.
JB dont c'est la première traversée en double prend le rythme, moi aussi, sieste toutes les 3 heures. Aurai je assez de bouquins et JB assez de mots croisées et de sudoku, tiens au fait : Pour tirer l'eau du puits en 7 lettres ?
Allez une ETA, Mardi 3 Septembre à 12h TU, pour voir ... Les paris sont ouverts et d'ici, tout le monde embrasse tout le monde ... Tout le monde je ne sais pas mais en tout cas JB et moi.
Inc le 17/8 : 38°53.68 N 33°58.05 W à 2 098 NM d'Annapolis

Arrivée aux Açores

Ça y est nous y sommes et je dois dire que je suis plutôt ... Comment dire ? Heureux, séduit, comblé, j'ai du mal à trouver mes mots mais pour moi les Açores sont un peu les Marquises de l'Atlantique, ça se confirme, des paysages vraiment superbes, des gens agréables et surtout pour moi, malheureusement pour moi seul, un gros coup de cœur. Alors que nous arrivions sur la première île des Açores, Terceira, pas de vent, au moteur, devant nous : Aurore : "Regarde, Christophe des globis, chouette nous n'en avions pas encore vu". Je coupe les moteurs et nous arrivons pile à côté d'eux. Une occasion unique, tout le monde hésite, moi pas, masque, palme, tuba, je plonge ... Et là ... Oups ... En fait de globis ce sont des cachalots, je l'ai bien vu, de près, et j'ai eu tout le loisir de l'identifier, un mâle d'ailleurs, aucun doute ... Bon du coup je n'ai pas traîné, y parait que ça mange de gros, gros calamars et loi je me suis senti, tout, tout petit ... Mais dans ma tête maintenant quelques images que je ne suis pas près d'oublier.

Et puis hier, excursion au sommet du volcan, ballade d'une petite journée autour de l'île. J'aurai peut être un peu plus tard envie de vous en dire plus, mais là maintenant j'essaye juste de vous mettre quelques photos avant d'évoquer la suite.

Pour commencer, les premières grandes baleines vues dans le golfe de Gascogne, je vous avais parlé de baleines franches autant pour moi, ce n'était qu'un, non plusieurs Rorqual Commun, des gros, j'aurai du le savoir, du côté droit, la partie inférieure de la mâchoire est blanche ...

Ah oui, la pêche, Jean Bernard doutait un peu, bon autant lever le doute :

J'oubliais, les photos sont de Jérémie, donc recolorés par lui, pas mal pour des Germons non ?

Et venons en aux Cachalots :

D'abord la bosse :

Ensuite une partie du banc :

Les photos sont encore de Jérémie, j'étais là :

Et puis comme les photos de Jérémie sont belles je ne résiste pas à l'envie de vous mettre un petit dauphin :

Avant de conclure par le sommet du cratère : la caldeira de Faial

J'essaie de vous mettre quelques une de mes photos dans la soirée, mais là Jean Bernard m'attend, il piaffe, il a faim. Il faut que je fasse attention. Demain nous partons tous les deux pour la seconde partie de la traversée. La plus difficile, les choses sérieuses commencent. Aurore et Laurent sont déjà en France. Mathilde et Jérémie passe une dernière soirée avec nous et nous demain, gros point météo (une dépression tropicale commence a se former à 2 000 km d'ici qui pourrait se transformer en cyclone et venir croiser notre route). Je surveille et je compte sur vous pour nous informer au cas ou.

Peut être à çe soir pour d'autres photos sinon à très bientôt en mer.
Bonne soirée à tous.

 

Problèmes techniques

Arrivée aux Açores, je me dis que je dois donner quelques nouvelles et là je m'aperçois avec horreur que notre dernier post n'est pas passé. Insupportable, maintenant je comprend mieux pourquoi on m'a reproché de n'avoir pas beaucoup donné de nouvelles. Alors c'est vrai que je n'avais pas forcément le cœur à ça, mais le reste de l'équipage. Alors tout de suite avant de vous donner plus de nouvelles je vous renvoie ce post manquant d'autant plus qu'il n'est pas de moi, mais de Jeremie.

"Vent Portant

Samedi 10 Août

Les Açores approchent et bonne nouvelle nous sommes au portant, ça roule. Une dernière météo, nous devrions y être le 12, je vais sans doute ralentir un peu pour éviter d'arriver de nuit, autant voir le paysage quand même non ? Une moins bonne nouvelle, Romain n'a pas son visa. Du coup nous allons nous retrouver à deux pour la seconde partie du voyage. Alors "avis à la population" si quelqu'un a envie d'aller en Amérique, nous avons de la place, le bémol, il faut un visa B1B2 ... Et maintenant comme promis je laisse la parole à Jérémie :

Et un, et deux, et trois zéro !
Une thone deux thons et encore aucune ligne de perdue.
A part ça, c'est assez de baleines, on veut des dauphins ! Les fameux grand et gris qui sourient que Christophe nous a vendu. Parce que les baleines, on ne se lèverait presque plus pour les voir tellement ça en devient commun. Pas comme le rorqual du même nom, non, puisqu'on a principalement eu le droit aux baleines franches.

De grands dauphins gris donc, en bande de cent, Mathilde a hâte.
Ce soir, ou cette nuit, nous devrions apercevoir une île, une vraie, pas une île flottante comme celle d'hier, une île donc, Sao Miguel, on verra bien, ou peut être pas.

Au programme du jour, peut être une douche, l'eau se réchauffe et gagne un degré... C'est pas encore l'Atlantique de Victoria et ses 37.5°C mais c'est mieux que l'île de Ré : 22 et des poussières. En attendant, c'est bercé par la houle au vent arrière que nous passons nos journées et Mathilde récupère tout son sommeil volé par les transports parisiens ces 6 dernier mois, autant dire qu'il y en a rattraper !

Vous l'aurez compris, tout va bien à bord, les Açores approchent et ce n'est pas pour déplaire à Mathilde qui aura eu bien du mal à se défaire de son mal de mer. On vous embrasse tous, à bientôt au téléphone.

PS: y à plus de Chinon :-(

Prochain contact, très probablement téléphonique, et d'ici là tout le monde embrasse tout le monde"

Désolé pour cet incident technique. Et j'essaye de revenir vers vous très vite avec des photos et si possible un joli texte ...

Des nouvelles

Jeudi 8 Août.
3 jours sans nouvelles, de mon côté j'en ai reçu de ma famille et je dois dire que je n'ai guère le cœur à raconter nos élucubrations sur le blog. Juste dire que je pense très fort à quelqu'un en particulier, je suis bien certain que le message va lui être transmis. Mais puisque que je dois faire une mise à jour de ma météo et que je me connecte, c'est quand même l'occasion de donner des nouvelles de notre périple vers les lointaines Açores, d'autant plus que jene suis pas seul à bord. Je laisse donc la parole à Aurore :
Multe obrigado Christophe pour cette traversée si intense !
La traversée du golfe bien qu'accompagnée de quelques beuuuurks a été des plus calme !!! Les points marquants sont : la capacité à dormir de certaines, à lire aussi, mais aussi à boire du bon Chinon de Jbé à tous les repas juste après les mojitos d'Jeje. Donc tout se passe dans la bonne humeur. La tonalité et la tessiture de "la bonne humeur" viennent du skipper, du matin au soir puis la nuit : rien n'altère le moral de Christophe, la seule chose qui m'inquiète un peu ce sont les moments de silence où l'on se rappelle alors que ... Le capitaine dort un peu mais si peu !!!
Grâce à Mathilde on a vu beaucoup, beaucoup de baleines, de dauphins et devinez quoi : pêche miraculeuse hier de deux gros thons !!! Trop de la chance !
Donc le capitaine nous a fait du thon cru, à la tahitienne, mi cuit, mariné le tout bien arrosé. Jéjé nous mitraille de photos, assure les quarts sans moi ... Ouf !!!, et assure tout court. Le capitaine en second, viticulteur de son état, ou JB, nous arrose de son fameux Chinon fait maison et c'est le meilleur que j'ai pu boire !!!
Lolo Del Blanco vit une grande aventure pour cette première hauturière et découvre les avantages : service gratuit, gentillesse assurée, beau temps sur commande, vent pour les bobos du près au grand largue sur une mer calme... Et les inconvénients dont je ne parle pas ... j'adore toujours voir la nuit se confondre avec la mer, les nuages noirs plongeant dans l'horizon sombre, les cieux argentés du matin quand c'est pas trop tôt ... la houle et le cap à tenir merci au pilote ... Finalement, l'équipage est au top et on vous remercie pour ces vacances de rêve,
Est ce que vous avez du vent chez vous???
Mille bisous de rétablissement, d'encouragement pour tous et les lyonnais car on pense a vous tous très fort, mille bisous à mes navigatrices en herbe initiées par Cricri et qui ont pris goût à la mer aussi grâce au Captain !
Sylvie à plus sans faute! BESOS!

Après ce récit épique je me permet juste un commentaire, heureusement que nous avons le Chinon, encore une fois des problèmes d'eau, 1 premier réservoir vide il y a 2 jours, le second y passe en une journée ? En fait le lavage pont puise dans l'eau douce, bonne idée ... Et raison de plus pour ne pas trainer sur la route des Açores. Nous devrions y être le 12, d'ici la peut être des nouvelles, je crois que Jérémie a aussi des choses à raconter et comme d'habitude tout le monde embrasse tout le monde.

Inc le 8/8 : 40°12.16 N 16°21.23 W à 560 NM de Horta

Parcours de golfe

Lundi 5 Août

Encore une fois j'ai tardé à la mise à jour. Je pense que tout le monde a eu la fin de l'histoire de De Rubens, en tous cas les plus concernés. Je voulais mettre une vidéo, pas moyen. Ça m'a énervé et j'ai laissé tomber. Je ne suis pas resté à terre si longtemps non plus. Un peu dommage (la video) car c'était un joli coup de vent, 40 nœuds établi, rafales à 50, la baie de Cadix dans ses grands jours. Nous avons forcé un peu au moteur, et une fois passé la pointe de Tarifa ça se calme et ensuite, devinez ... Moteur ... Moteur quasiment jusqu'à Canet où s'est achevée l'épisode De Rubens. Les uns et les autres sont repartis vers de nouvelles aventures, les petits jeunes, je l'espère vers leurs études, n'oubliez pas, le Prince ...
Une autre ballade et pas un mot dans le blog, incroyable non, une semaine de Benalmadena à Baiona, un joli bateau, le Bordeaux 60 de Martine et Naji, et surtout pour une fois, Sylvie est venue avec moi (et donc pourquoi voulez que j'écrive ... ).
Et c'est reparti. Un nouveau bateau, un Lagoon 450 "Incomunicado" l´occasion de vérifier si vraiment le lagoon va vite ... Une nouvelle transat, Les Sables Annapolis. Annapolis je ne connais pas. L'occasion de passer un moment du côté de Washington. Et puis l'occasion aussi de rattraper notre escale ratée des Açores. Escale obligatoire avant la traversée qui à cette saison n'est pas forcement évidente.
Mais avant d'arriver aux Açores, partant des Sables ils nous faut dégolfer, sortir du golf, non du golfe, du golfe de Gascogne, pour ceux qui connaissent ... Et bien fidèle à sa réputation le golfe nous en fait voir de toutes les couleurs, à commencer pour moitié de l'équipage, une couleur, non plutôt une sensation ... Barbouillé ? À peine. La pauvre Mathilde, championne du monde ... Mais en fait c'est une sacré veinarde. L'année dernière, sa première ballade "Christophe, tu crois qu'on pourrait voir des baleines ?" Je n'en avais jamais vu autant et là rebelote, en CinémaScope, plusieurs bancs de baleines et surtout une longue ballade, plus d'une heure à jouer avec 2 baleines franches, superbes, Jérémie a pu mitrailler, au moins 200 photos, j'espère pouvoir vous en mettre sur le blog ce coup ci. Et pour le barbouillage, le golfe en a remis une couche, le 18ième trou, allez c'est bientôt fini, non ... Un petit coup de vent, rien de bien grave, disons 28/30 nœuds, rafales, allez 35 nœuds, 3/4 heures évidemment en pleine nuit. Pas trop fier à l intérieur, tout le monde a accueilli le calme de ce matin avec satisfaction. De mon côté, l'occasion de reprendre une météo, la mienne date un peu et j'attend la bascule, la bascule au nord qui devrait nous permettre enfin d'accélérer. Accélérer, pas si sur, je vous garde pour plus tard mon "essai" du Lagoon 450, attendez vous à du lourd ... Je réveillerai bien quelqu'un pour ajouter quelques lignes, mais bo attendons qu'il fasse beau. Et en attendant je vous rassure, tout va bien à bord et tout le monde embrasse tout le monde.

Incomunicado, "inc" le 05/08/13 à 12 h : 44°17.14 N 08°45.80 W à 936 milles de Horta.

Ça c'est fait

Mercredi 3 Juillet

Comme dirait mon ami Guillaume, ça c'est fait, et bien non pas tout à fait. Encore quelques milles, 65 exactement et ce sera fait. J'espérais le faire en 20 jours et plein de poussières, ce sera 21 jours et de petites poussières de la pointe des Châteaux au Cap St. Vincent, pour une transat finalement assez rapide. Nous perdrons un peu de temps car il nous faut éviter le rail des cargos devant le cap et nous avons perdu quelques heures sur le routage, un trou de vent hier matin et une polaire un peu optimiste. En effet rien à faire, impossible de partir en survitesse, ce bateau monte très vite jusque 8/9 nœuds mais ensuite ça coince un peu, ses 20 tonnes méritent plus de puissance et je me refuse à forcer. On n'a quand même pas fait une transat pour casser si près du but. Donc un peu de retard. Nous toucherons le Portugal dans la soirée et la suite n'est guère réjouissante. De ce pas, je vais reprendre une météo, mais la dernière que j'avais n'étais guère optimiste quant à ce qui nous attend. Gibraltar, la mer d'Alboran et au delà face au vent, puis calmes jusqu'au bout. Le 9 je n'y crois plus, donc sans doute comme prévu depuis longtemps le 10 à Canet. Sinon, à part ça, Baptiste a gaffé, il y a déjà quelques jours, le cousin du lièvre, 2 fois en plus. Et bien le résultat et là, non seulement nous n'aurons que du près, mais ce fameux soleil dont je parlais la dernière fois s'est évanoui aussi vite qu'il est apparu. Et pour s'évanouir, je me demande si il existe encore. J'ai revu mes cartes, mes points, c'est pas possible ça, Olivier et Francis ont raison, nous arrivons en Irlande. Grisaille, crachin et brouillard. Un brouillard tenace, je n'en ai rarement vu qui dure si longtemps, d'hier après midi à ce matin. Une visi bien restreinte qui nous a forcé à une veille attentive toute la nuit. L'humidité tenace, plus un poil de sec. Entre le brouillard, le crachin et les vagues qui balaient le pont, il y a de l'eau partout, faut dire qu'il fuit un peu le bateau, mais la je ne vous dit pas. Donc, avec nos restrictions d'eau, l'intérieur se transforme en tanière ... Allez il ne faut pas se plaindre quand même, une série comme ça, ça se fête : 202 milles, 195, et aujourd'hui 216 milles, 613 milles en 3 jours de midi en midi, sans même avoir de portant, pas mal quand même. Donc promis on se dépêche, tout le monde embrasse tout le monde. Peut être ce soir au téléphone ...
De Rubens : 37°09.215 N 10°27.312 W à 244 milles de Gib.

Route Pêche

Lundi 1er Juillet

Ce matin, non plutôt ce midi, l'heure du réveil ... Un cri ... Ouaaahhh ... Qu'est ce qui ce passe, je m'inquiète ... Du Soleil ... Et oui, enfin du soleil. Ça faisait un bon moment que nous ne l'avions vu, du coup moral en berne, 3 couches de polaires, quarts interminables suivi de sieste interminables ... Faut bien se réchauffer ... Allez j'exagère un peu, comme d'habitude, le moral tout va bien. Il faut dire que question bouffe, ça continue, hier, Dimanche, gigot et en entrée, entrée de ... De poisson, bien entendu. Nous ne mettons plus les lignes à l'eau, le congélateur ne suit plus. Le bateau est transformé en chalutier. École de poissonnerie, Matthieu s'est risqué à tirer les filets, non il n'aura pas son diplôme ce coup ci, c'est un peu comme sa lecture, alors ta fiche ? "Mon ordinateur est tombé en panne" ... Il a bon dos l'ordi ... Baptiste a eu plus de succès, du premier coup, un vrai pro. À son retour cet été à l'île de Ré, pensez à lui demander de tirer les filets, mais attention, pas n'importe quel filet. Si le poisson fait moins de 8 kilos, il va vous rire au nez, alors sardine, maquereau ou autres babioles, n'y pensez même pas. Ils, les petits jeunes, les jeun's, c'est comme ça qu'ils disent non ? Ils sont parfaitement au point question vaisselle, ça rien à dire, ils pourraient avoir progressé question mayonnaise et ses variantes, le Carpaccio ne devrait plus avoir de secret, quant au reste, la sieste, oui ... La lecture pas mal ... Romain soigne son profil et Christophe s'impatiente, s'impatiente, je me demande bien pourquoi ... D'autant plus que ça y est nous y sommes, nous faisons enfin la route, route pêche, retour à la maison, au près toujours, mais route quasi directe. Il nous manque 10 petits degrés pour que cela soit parfait. Mais le résultat est là, 199 milles sur la route aujourd'hui. Mon routage était un peu optimiste, mais nous devrions toucher terre au sud du Cap St. Vincent le 4, Gibraltar le 5, sans doute et comme d'habitude face au vent, Canet le 9 ? Plutôt le 10, mais avec la Méd. allez savoir ! Donc comme d'habitude, j'essaye de savoir, je reprend une météo, peut être un autre post avant notre arrivée sur les côtes, mais attendez vous à ce que les portables chauffent dans la journée du 4. Tout le monde embrasse tout le monde
De Rubens : 39°08.77 N 18°44.00 W à 652 NM de Gib.

Anticyclone

Samedi 29 Juin

Nous y voilà, ils nous a bien fallu nous décider à le traverser ce fameux anticyclone, l'anticyclone des Açores. Vous le connaissez, c'est celui qui est censé apporter du beau temps en France. Remarquez comme il est ici, il n'est peut être pas la bas, vous avez beau temps ? Alors oui, j'ai un peu tardé à reprendre la plume. Je peux m'inventer plein d'excuses, la première, je n'avais pas grand chose à raconter ... La seconde, du près, du près toujours du près. Même si nous avons viré, cela ne change pas grand chose. Au près s'ajoute le moteur, une trentaine d'heure maintenant, là non plus pas grand chose à raconter. Et dans cette zone instable, le vent tourne pas mal, forcit, faiblit, qu'est ce que je dois faire, ça me prend un peu la tête cette histoire ... Je ne résiste pas à la copie d'un mail que je viens de recevoir d'un copain convoyeur, Marc, qui traverse lui aussi, il est partit de St. Martin 3 jours après nous : "C'est la merde ce vent !!!!!J'en ai ras le bol des transat retour c'est toujours la merde." Il craque ... Je n'en suis pas encore là car j'entrevois un tout petit espoir. Mes fichiers météo et le logiciel de routage, merci Olivier, merci Weather 4D me laisse espérer une fenêtre. Dans les heures qui suivent, très vite maintenant nous devrions attraper un courant de Nord Est qui devrait pas mal forcir et nous emmener sans doute dans la nuit du 3/4 à Gib et donc Canet vers le 9/10. Bon, une chose me rassure, ce que j'avais envie de faire colle parfaitement avec le routage proposé et les conditions rencontrées sont assez proches des prévisions, on ne peut pas tous avoir faux ... Non parce que sinon dans un mail encourageant Olivier me proposait, comme Francis une solution assez Nord : "l'anticyclone qui s'est planté devant la façade ouest, on se gèle et j'imagine que ça doit te barrer le passage. A moins... Que tu déicides d'aller en Irlande ;-)". Et bien non, nous n´irons pas jusqu'en Irlande. Et le moral de l'équipage dans tout ça : Ça va, ça va (Imotep ...). Ça va d'autant mieux que nous péchons (un peu). De nouvelles espèces, des poissons du nord, ça va compliquer la question subsidiaire. Donc question bouffe pas de problème et c'est bien connu tant que ça va du côté de l'estomac ... Question Dodo, c'est pas mal non plus, je dois dire que moi aussi j'en ai profité, une nuit au moteur, je me suis fais une belle tranche. Reste l'eau, toujours rationnée, et l'eau de mer commence a être bien froide, les polaires sont de sortie, les peaux souffrent un peu, pas seulement la peau, notre Romain national nous fait un drôle de truc, ça lui sape le moral un peu, ça lui sape surtout son profil grec ... Bon on surveille, c'est que sans Romain ... Un dernier sujet d'inquiétude, notre balancine, bizarrement elle donne de gros signe de faiblesse à quelques mètres sous la tête de mat, il n'y a pourtant pas grand chose pour l'abimer à cette endroit. j'ai mis une défense sous la bôme. Nous faisons attention à chaque manoeuvre, mais je fais des prières pour que cela tienne jusqu'au bout. Sans hale bas, la bome qui tombe c'est pas terrible. Je vous laisse, je vous souhaite un bon Week End, je reviendrais peut être dès que nous aurons attrapé ce vent, tout le monde embrasse tout le monde.

De Rubens : 41°01.14 N 25°39.77 W à 985 milles de Gib.

Jeu concours

Lundi 24 Juin

À nouveau un mail, donc quitte à se connecter, de toute façon je ne résiste pas à l'envie de prendre une météo. Fondamentalement pour les 2 jours à venir, ça ne va sans doute pas changer grand chose, au près tribord amure, c'est pas nouveau, ça fait 2 semaines ... Quant au titre j'ai un peu hésité, cela aurait pu être "pub", mais sans le jingle musical, ça ne rend pas très bien. Pourquoi pub, et bien chose incroyable, nous avons encore croisé un voilier. Quand je dis croisé ... Avalé plutôt, et ça ce n'est pas moi c'est Romain qui le dit, entre le moment ou nous l'avons vu et celui où il a disparu, 1h30 ... Allez, moi je dirai 2 heures. Un bruit à la VHF, nous essayons de les contacter ... "Sailing vessel, Sailing vessel, this French catamaran De Rubens, on your starboard, do you read me ?" Plusieurs essais, j'essaye ma portable, non rien n'y fait, à mon avis des Américains ou des Anglais, un cata il nous a semblé, nous étions un peu loin, en tout cas vexés ... Quoi des français, "non, Darling, ne répond pas ... " ce bateau c'est une pub. flottante pour Catana, parce qu'en plus, même de loin, nos voiles sont un peu grises, on voit bien que c'est pas du Kevlar et que ce n'est pas tout neuf . Bon Ben eux y sont pas arrivés ...
Vous auriez aussi pu avoir droit à "rencontres". Il faut vous imaginer, l'Atlantique c'est un grand désert, très grand ... On doit pouvoir y faire entrer 5 ou 6 Saharas. Déjà deux voiliers en 2 jours, mais en plus ce matin, paf ... Et paf, les 2 lignes partent, faut pas les rater, on ne sait jamais avec ce qui s'annonce ... Dans ces conditions pas difficile d'arrêter le bateau, nous étions 3, un pour chaque ligne, l'autre qui donne un coup de main, du coup plus personne ne regarde devant, comme nous n'avançons presque plus ... Et la oh surprise, passe entre nos deux coques une grosse bouée orange de filet, c'est sans doute pour ça d'ailleurs que ça a mordu. Pas de dégât, elle n'a même pas touché le bateau, mais pile entre les 2 coques, au milieu de nulle part ... Et puis un des deux poissons, le plus gros évidemment a joué au plus fin, il est passé de l'autre côté de la bouée et du coup la ligne a lâché, normal ... L'autre : Carpaccio et mi cuit ce midi, tahitienne pour ce soir ...
Et donc revenons en au titre, jeu concours, la météo est un casse tête, elle change chaque jour, l'anticyclone prend ses aises et nous devons bien finir par y passer, alors si nous faisions un petit jeu : 1 - position du Way Point ou je dois virer, puisqu'à priori je vais peut être un jour virer et passer Bâbord
2 ETA à Gibraltar.
Notre situation actuelle à 18h35 TU le 24, 33°33.66 N 38°13.13 W, SOG 7,2 kn, COG : 85°, vent 11 kn au 153.
Le vainqueur gagne une promenade un de ces jours sur l'Atlantique ... Je vous laisse, je vais justement la prendre cette météo et faire mon propre pronostic.
Tout le monde embrasse tout le monde.
De Rubens : 38°13.35 N 39°11.910 W à 1 604 NM de Gib.

PS : J'oubliais en cas d'égalité, pour départager les vainqueurs, l'espèce, le nom et l'âge de chaque poisson pêché ...