jeudi 31 décembre 2015

Lucca 2, dernier Jour ?

Derniers jours de la traversée, ben non, loin s'en faut, dernier jour de 2015, pour vous aussi non ?Remarquez ça va sans doute me paraître plus long. La traversée est plutôt tranquille, je fais ce qu'il faut aussi, ça me laisse pas mal de temps pour dormir, mais quand même, un petit coup d'œil vers minuit, donc début de ces dernières 24 heures, Etienne avait fini son quart, suivi par Lilian et Jess, une petite rotation du vent vers 2h, le vent faiblit depuis 4h, et comme je ne dors pas vraiment, je remplace Jess un peu en avance pour le dernier quart de la nuit, 6h 9h, tranquille, un peu trop d'ailleurs, je vais sans doute relancer la GV mais mon téléphone satellite sonne, un message ? Il va falloir que je me connecte, l'occasion de reprendre une météo, et comme j'ai promis des nouvelles, je profite de ces instants bien calmes pour écrire ces quelques lignes.
Voilà des nouvelles vous en avez, nous sommes tranquilles et tout va bien, à l'année prochaine, bonnes fêtes à tous ...
Ah non t'exagère, vous trouvez ? Mais qu'est ce que je peux racontez de plus ? Brodons.
La fin de la nuit, un belle alignement de planète somme tout assez rare, la lune, juste derrière Jupiter et un peu plus bas Mars et Venus, la totale quoi, il fait beau, le ciel est dégagé, joli ...
Et surtout, la première mission du jour, dès les premières lueurs de l'aube, le soleil n'est pas encore levé au moment où j'écris ces lignes, mettre les lignes à eau, il nous faut pêcher, indispensable si nous voulons un vrai réveillon, un truc original, sinon ? Sinon, il me reste 2 belles entrecôtes, saumon fumé, quelques tapas, du jambon et du fromage espagnol, Mojito, une bouteille de rouge et champagne ? Moi j'ai de la chance, mon prochain quart ce sera 21h minuit, nous le ferons donc à 4, et cette dernière journée aura fait 24 heures ...
D'ici là je vais sans doute travailler un peu, j'espère avoir à découper notre pêche, je prie pour ça, mais dès que j'en ai fini avec ces petites histoires je remet la GV. Nous sommes sous génois seul depuis 2 jours, le vent, l'alizé est bien là, depuis hier matin je me suis mis avec le pilote en mode navigation cap sur un way point au nord d'Antigua, une route directe, plus la peine de finasser. Sous génois seul ça va pas très vite, disons 5,5 noeuds si le vent est au alentours de 25 noeuds. Dans ces conditions, je pourrai remettre la GV est partir sur une panne au largue mais je ne veux pas mettre la GV haute, c'est un peu limite et la drisse commence à bien s'user en tête, il me faut donc garder un ris, j'ai vérifié, j'atteins à peine 7 noeuds, alors 7 noeuds à 30 degrés de la route ou 5,5 noeuds sur la route ? D'autant plus qu'il ne semble plus utile d'aller chercher du vent au sud, un peu plus de courant peut être ? Et je m'interromps .... Drrrrr .... Et une daurade, une, je me disais bien qu'il fallait que je reste peinard sous génois ... Pas bien grosse, elle est vite montée, j'aimerai bien en faire une belle pour pouvoir faire un Mahi Mahi à la tahitienne, il me reste encore quelques carottes, concombre et tomates ... Nouvelle interruption, le vent faiblit, tourne un peu, exercice de style, GV et Génois en ciseaux, je n'aime pas trop, 1 ris, la drisse ne devrait pas trop s'user, des cravates, sinon c'est la bosse qui casse, une cravate lâche, il faut recommencer, ça y est ça tient, avec tout ça il est maintenant 10h30, la daurade est au frigo, il a fallu bien la nettoyer, pas mal de parasite, mais du coup ce soir ça ne sera pas entrecôte, mais daurade, j'espère en prendre une autre ou un dernier thon avant qu'il n'y en ai plus. Pour conclure où en somme nous ? Jp? j'ai bien eu ton message, regarde sur le site habituel et le nom du bateau moins un c, et mon prénom, le tout en minuscule. Les 2 monstres vont certainement passer beaucoup plus vite que nous, de notre coté, le Lagoon, ça ressemble un post it, collé à la surface de l'eau, mais en contrepartie une Météo idéale, alors l'un dans l'autre on fait notre petit bonhomme de chemin, 1 750 milles tout compris. Arrivée ? Difficile à dire, vers le 13 ? Et ce sera 2016, plus que quelques heures ... alors aujourd'hui plus que d'habitude sans doute, tout le monde embrasse tout le monde et meilleurs voeux à tous.

Lucca 2 le 31/12/15 à 11h40 TU : 22°02.41 N 31°35.86 W à 1 736 NM d'Antigua.

dimanche 27 décembre 2015

Lucca 2, Inspiration

Dimanche 28 Décembre

En ce Dimanche qui s'achève je me dit que je manque à tout mes devoirs. Manque total d'inspiration ...
Rien écrit pour Noël, et j'attend la fin du Dimanche pour enfin me décider.
Noël, il est un peu tard pour se rattraper, j'espère que vous avez tous passés de bonnes fêtes.
De notre côté ça va, un gigot, faute de dinde, assez difficile à trouver aux Canaries, et notre four n'est pas si grand. Gigot précédé de langoustines, foie gras, jambon ibérique, et suivi de fromage et en lieu et place de la bûche, un somptueux tiramisu préparé avec amour par Lilian.
Il manquait évidemment le sapin, les bougies, la crèche et tout le toutim, mais la météo s'y est mis qui nous a réservée une soirée tranquille.
Transition facile donc vers notre traversée et ses conditions.
Et là, encore rien à dire, j'avais pris un fichier en partant et c'est exactement ça, j'ai rarement vu une telle précision, hier encore un pic de vent était prévu à 3h10, après un tel délai, une précision pareil paraît bien improbable et bien à la minute près, nous avons vu le vent grimper, j'ai abattu de quelques degrés et petit à petit le vent est retombé comme prévu. Jusqu'aux vagues, des creux de 4 mètres annoncés aujourd'hui, ils sont là, mais ne vous inquiétez pas c'est une longue houle paisible qui n'a qu'un inconvénient : secouer le bateau et le ralentir un peu. Remarquez ralentir le Lagoon, c'est pas difficile, si il y a une chose qui n'est pas tout à fait conforme aux prévisions, c'est notre progression, les polaires sont décidément trop optimistes et nous avons presque une journée de retard sur ce qu'elles nous avaient annoncé. Mais rien de grave, dans ces bonnes conditions nous progressons raisonnablement et nous avons même trouvé plus lent que nous, si, si ça existe. Alors à votre avis ? Il y a 2 nuits, 2 échos AIS bizarres, un "Pleasure Craft", je ne me souviens plus de son nom, l'autre "Sailing" "Sogno Atlantico", des trajectoires erratiques, 5 noeuds, 2, 0 ? Des pêcheurs ? Ils auraient indiqué "Fishing Vessel" et nous les aurions vu, en général ce sont de vrais sapins de Noël justement, là rien, nous passons à quelques milles, 3/4, et nous ne voyons rien. je me demande bien ce que c'est. Le lendemain, dans l'après midi, nouvel écho AIS, "Rose", "Pleasure Craft", toujours cette trajectoire erratique, mais nous allons passer assez près, du coup je change ma route pour aller voir, et après bien des suppositions la réponse : c'est une transatlantique à la rame, Gomera/Antigua, en équipage, 27 bateaux, nous en doublons un autre la nuit dernière, invisible à 2 milles, mais bon, ils sont tous équipés d'AIS donc pas de soucis. Et pour nous une consolation, nous ne serons pas les plus lents sur l'Atlantique. D'autant que si la météo se confirme, je vais de ce pas en prendre une, nous devrions avoir passé une petite zone de calme et toucher rapidement un bon alizé qui nous portera je l'espère jusqu'aux Antilles en ? Combien de jours ? Encore difficile à dire, d'ici là il va nous falloir gérer notre Gas Oil, j'ai l'impression d'en consommer plus que prévu pour maintenir les batteries en charge, et notre avitaillement car si il y a bien un truc qui nous manque, c'est du poisson frais, rien, pas une touche, encore plus désespérant que d'habitude, même plus d'oiseaux, pas de méduses, aucune trace de vie, heureusement qu'il y a eu ces rameurs pour nous distraire, rameuses d'ailleurs, "Rose" étant semble t'il une équipe féminine. Belote, lecture, sieste au programme, cuisine, ce coup ci je n'ai pas chramé mon Osso Bucco, mais je préférerai de loin initier mon équipage la découpe de grands filets de poisson, au Mahi Mahi à la tahitienne et autres carpaccios de thon sur son lit d'Orange des Canaries ... Allez je vais vous laisser, mon quart commence, il va être paisible comme cette nuit qui s'annonce, éclairer par une lune magnifique qui commence décroître. Encore un peu frais la nuit, même si nous avons passé le tropique, c'est l'hiver, encore quelques jours en 2015, promis, j'essaie de vous donnez des nouvelles avant l'année prochaine. Tout le monde embrasse tout le monde.

Lucca 2, le 28/12 à 21h30 TU : 23°24.60 N 23°59.48 W à 2 162 NM d'Antigua.

mardi 22 décembre 2015

Lucca 2, sur le départ

Ça y est, tout est réparé, GV, girouette, groupe, les courses sont faites, quelques heures Off, une soirée tranquille, tout est réglé, je souffle et sachant que nous avons un peu poireauté, la girouette a mis un peu de temps à venir ... Mais ça y est, alors ... Route pêche ... La Meteo est bonne, une zone de calme Samedi prochain, mais à part ça, ça ressemble à un boulevard, tant mieux. Tout le monde va bien, et puisque nous parlons pêche, Etienne s'est offert un peu de matériel, il n'a pas fait de folies, j'espère que les poissons ne seront pas trop gros, pourvu qu'il y en ait des poissons ... Et ... Joyeux Noël ... J'essaye de vous refaire un mot, mais je ne vous promet rien, alors je prend les devants, sachant que ce sera Noël et Jour de l'an. Une date d'arrivée ? C'est encore trop tôt, mais ce sera 2016, le 6 pour les rois ? Tout le monde embrasse tout le monde.
Lucca 2, sur le départ, Las palmas de Gran Canaria à 2 671 NM d'Antigua.

mercredi 16 décembre 2015

Lucca 2, Les Canaries en vue

Au premières heures du jour, Alegranza, îlot à l'extrême nord des Canaries, on aperçoit maintenant Graciosa et Lanzarote. Si tout va bien Las Palmas demain matin, je touche du bois, le vent Sud Est est un peu, disons "musclé". Pour étaler tranquillement il le faudrait le renfort du moteur sous le vent, mais je n'ai pas assez de Gas Oil, alors nous sommes au près, un peu surtoilé, remarquez, je ne peux faire guère moins, 3 ris dans la GV et 1 dans le génois, question d'équilibre, il nous manque des dérives ... Une nuit pénible, avec un passage un peu chaud pendant le quart de Clément, 4 heures du mat, merci Murphy. Difficile d'estimer le vent sans girouette, j'espère vraiment pouvoir réparer ça à Las Palmas. L'escale pourrait se prolonger un peu, nous avons aussi cassé le point d'armure de la GV, un coup de trop avec le winch électrique, il va falloir tout déposer, trouver une voilerie etc ... Je vous laisse, je vais dormir un peu, il se peut que nous captions le réseau dans la journée, vous aurez donc peut être des nouvelles, sinon, je reprend une météo mais en gros fin de matinée demain matin, nous devrions être à l'abri, enfin.
Tout le monde embrasse tout le monde

Lucca 2, 10h45 TU, le 16/12 : 29°39.49 N 13°36.80 W à 132 NM de Las Palmas

dimanche 13 décembre 2015

Lucca 2, la galère

C'est dimanche, il me faut donc ne pas déroger à la tradition, un petit mot dans le blog. Mais là, vraiment le moral n'y est pas, quelle galère ! Remarquez c'était prévu, et effectivement c'est arrivé, la météo ne s'est pas trompée, dommage ... En 2 mots : vent dans le nez et … vent dans le nez. Rien d'autre à espérer avant un bon moment, il ne me reste plus qu'à prier pour que nous ayons assez de Gas Oil. Un peu de voile quand même au début, de bonnes conditions pour quitter le Portugal, un peu d'avance sur le programme et puis hier ça se gâte, le vent s'oriente de plus en plus de face, et arrivent les premiers grains, et au passage du premier, première pluie aussi, paf la girouette nous lâche, encore un truc de salon nautique ça … Du coup, plus aucune indication de vent, ni force, ni direction, pratique sur un Cata, d'autant plus embarrassant que dès la tombée de la nuit, nuit noire, sans lune, une succession de gros orages viennent pimenter notre ballade. J'avais barré une bonne partie de l'après midi pour gagner le plus possible à la voile, mais là, je craque, après quelques manœuvres et beaucoup de gros éclairs, de pluie et de bourrasques, jet de l'éponge, moteur ... Même si mon équipage commence à bien prendre le rythme, de nuit, dans ces conditions, ça ne va pas le faire à la voile et de toutes façons nous gagnons si peu, alors autant dormir ...
Mon équipage, dans ces conditions, j'imagine qu'ils doivent se demander ce qu'ils font dans cette galère justement, mais ils n'en laissent rien paraître, sympa non ? Oubliée la nausée des premiers jours de mer, chacun y va de sa recette, ça bouquine, discute, Etienne programme, un peu, nous sommes loin de l'efficacité d'Olivier, mais c'est vrai que c'est un logiciel dédié à l'agriculture, rien à voir avec l'océan, bien que, les poètes diront que nous traçons un long sillon et de mon côté, je vous l'assure … nous plantons des choux. Allez je vous laisse, le téléphone sonne, un message ? Je vais voir ça, reprendre une météo et comme d'habitude en ce beau dimanche, tout le monde embrasse tout le monde.

Lucca 2, le 13/12 à 12h GMT : 34°28 N 10°19 W, Las Palmas à 461 NM

vendredi 11 décembre 2015

Lucca 2, partira, partira pas

Comme d'habitude, j'ai du mal à m'y mettre, à prendre la plume, il faut prendre le rythme et je dois dire que ce n'est pas évident, des conditions météos un peu désespérantes. Pas dangereuses, rassurez vous mais pas très favorables, vent dans le nez ou pas de vent, du coup on se traîne.
Une première escale à La Corogne pour éviter un coup de vent, l'occasion de refaire les pleins et la révision des moteurs, déjà 50 heures. Une seconde escale Cascais, à nouveau un plein et Laure Marie qui va nous quitter. Nous ne serons jamais à temps aux Canaries pour ses obligations de retour le 16.
Et oui, malheureusement les Canaries c'est encore loin, la Meteo s'obstine à nous promettre du vent dans le nez, et nous n'avons pas une grosse autonomie moteur. Dans des conditions normales, je dois dire que je resterai à quai à attendre une bascule de vent au nord, mais là rien, aussi loin que la météo puisse prévoir le temps, que des vents de face, alors 8 jours ici, c'est peut être un peu long. Donc nous repartons, devrai je dire reculons ?
Sinon, tout va bien, un truc un seul, j'ai raté un magnifique thon, sans doute dans les 40 kilos, au moment de le monter il se coince sous le liston et paf ça lâche. A part ça, petit à petit, chacun prend son rythme et nous sommes plutôt gâtés, Baleines, dauphins, globicephales, difficiles de faire mieux en si peu de temps.
Je vous laisse, il faut y aller, je vous dit à bientôt, quand ? Je n'en sais rien mais d'ici là tout le monde embrasse tout le monde.

Lucca 2, à quai à Cascais

samedi 24 octobre 2015

Le Titien, 100 milles

Samedi 24 Mai,

1 heure du matin, je suis de quart, le quart que je n'aime pas, 0h/3h, pour une fois j'ai un petit peu moins de mal à tenir éveillé, nous touchons terre. Nous sommes juste à côté de l'îlot Tintamarre (j'aime bien le nom, en anglais c'est moins exotique : Flat Island), au Nord Est de Saint Martin. Je profite donc de la 3G pour donner quelques nouvelles en direct.
La transat, comme dirait un certain, ça c'est fait ...
Arrivée : encore 90 NM, je suis au moteur sur la route, nous allons essayer d'atteindre Virgin Gorda pour notre entrée aux Vierges avant la fermeture des bureaux de douane dans l'après midi donc, c'est juste, mais jouable. Si ça marche ce soir à Tortola, sinon demain. Nous avons dans un premier temps 6h de décalage avec vous, mais je crois que demain soir vous changez d'heure, ce sera donc 5h Dimanche.
Une fin de transat sans souci, sans trop de vent non plus, je pourrais presque dire ennuyeuse si ce n'est l'ambiance à bord, au beau fixe, émaillée de discussions philosophiques, politiques, un tout petit peu de sport, le rugby, Daniel est encore dans la course ... Et de la cuisine, enfin 2 dorades. Pour la peine je me suis même remis au fourneaux accaparés depuis longtemps par Frédéric et Daniel, avec brio d'ailleurs. En fait ça commence par leçons de découpe du poisson, Daniel est up to date, Frederique, il faut que l'on pêche demain, dernière chance, et ensuite avec ce qu'il nous reste, plus grand chose je dois dire, j'ai bricolé, Carpaccio et Mahi Mahi à la tahitienne, avec succès ? Je ne suis pas mécontent de moi, mais de toutes façons vous n'aurez qu'à le demander à mes équipiers. Des nouvelles très vite. Des nouvelles d'Olivier aussi, toujours à fond dans sa dernière version de Weather4D, il veut finir le routage avant notre arrivee, ça semblait un peu coincer ce soir, en tout cas ça progresse, cela m'impressionne toujours. Sinon Il est un peu tôt, je n'ose appeler de peur de réveiller, St Martin va s'éloigner, demain soir, après demain ce sera Tortola, attention le téléphone est assez cher. Et dès notre arrivée, nous organisons le retour, je ne sais encore comment. La suite ? Ce n'est pas encore très clair, un Saba pour Tortola mi Novembre à priori, mais je ne sais pas trop comment ni avec qui, le propriétaire souhaitant faire la traversée avec "quelques" amis, bon on verra bien. Il faut que je vous quitte, Way Point Arrival, je tourne un peu à gauche, vers le Sud Ouest d'Anguilla, un bel orage menace, il faut fermer les capots. En direct des Caraibes ... Tout le monde embrasse tout le monde.

dimanche 18 octobre 2015

Le Titien, Dimanche à campagne

1 000, 900, 800, 850 en fait, c'est ce qu'il nous reste à parcourir, en ce Dimanche à exactement 10h Tu. Les milles défilent lentement mais je dois le dire assez tranquillement.
Assez, et oui un intermède grains, pas cette nuit, celle d'avant. Évidemment la nuit, merci Murphy, un premier ris au coucher du soleil, un second à minuit, quelques rafales à 28/30 noeuds, une bonne grosse pluie, nous n'avons pas pris nos cirés pour rien. Quelques bascules de vent, rien de bien méchant, mais une première pour mes équipiers, et puis de mon côté, je n'en ai plus guère l'habitude, je vieillis, j'ai de plus en plus de mal à affronter une nuit de mauvais temps.
Assez, parce que toujours des inquiétudes, les lattes tiennent, mais en permanence limite vent arrière, les voiles battent dans une mer plus grosse que le vent.
Toujours dès inquiétudes quant à la drisse et depuis quelques jours c'est le safran et le système de barre qui me tracasse, des craquements bizarres. Un mail de Philippe, l'autre 560, loin devant nous, 500 milles, il a exactement les mêmes craintes. Le Dufour 560, très large, très plat à l'arrière, un long safran, très fin, pas certain que la structure soit à la hauteur.
Allez, espérons que je sois médisant et que ça tienne, comme souvent je m'inquiète trop ... Non, je prévois ...
Et voyons le bon côté des choses : beau temps, mer belle. À part cette nuit de grains, grand beau temps. Le vent oscille, du Nord Est à l'Est Sud Est, entre 12/13 et 18/19 noeuds, un bord vers le nord, plus favorable par rapport au vague. Depuis hier, nous redescendons vers le sud, j'attend une bascule plus Sud, elle me permettrait de finir sur cette panne, elle ne vient pas. La question du jour, empannage ou pas. Une semaine que cela dure et je pense que cela n'est pas fini. Reste un dernier passage plus compliqué, du moteur peut être, sans doute à nouveau des grains. En gros pour moi le choix, vers le nord c'est ce que conseille le routage, sans doute un peu plus de vent, pas évident mais une arrivée au reaching, plus rapide.
Ce que je crains, un temps plus orageux, de nombreux grains et une arrivée carrément au près.
Le bord au sud, peut être un peu plus lent, mais cela me paraît tellement plus facile, alors à votre avis, je vais où ?
Une date d'arrivée, le 25 ? Peut être le 24, on verra. D'ici là, nous aimerions, devinez ?
Pêcher, évidemment. Ça y est, enfin une daurade, pas énorme, mais quand même, un très très gros repas. Compte tenu de l'appétit de certains que je ne nommerai pas il nous en faut rapidement de nouvelles, et puis c'est tellement bon.
Un autre départ ce matin, un superbe Marlin, au moins 5 mètres,la largeur du bateau facilement, nous l'avons bien vu sauter, je m'en tire à bon compte, un leurre.
Olivier me fournit mes fichiers météos à la demande, sinon, toujours à fond dans ces lignes de code. Hier un peu soucieux, "qu'est ce qu'il t'arrive ? oh, c'est compliqué, un problème d'architecture, ça ne me va pas, il faut que je recommence".
Ce matin plus souriant, alors cette architecture ? Oh c'est bon, c'est fait ...
Frédéric et Dan on investit la cuisine, Frédéric filme en vue d'une vidéo que j'espère bien diffuser. Daniel bouquine et veille sur la ligne, progrès notable en Français : Poisson ...
Une dernière chose : le rugby. C'est JP qui nous a annoncé la nouvelle, un SMS hier soir. Catastrophe pour les uns, triomphe pour les autres, Daniel. M'en fout il en sera quitte pour une tournée générale. Je dois dire que j'avais parier sur au moins 20 points, mais la quelle culottée ...
Tout le monde embrasse tout le monde, Le Titien le 18/10 à 14h 30 Tu : 20°25 N 49°57 W à 827 NM des Vierges (TU - 2)

mardi 13 octobre 2015

Le Titien, passager clandestin

Mardi 13 Octobre

Je me suis promis d'écrire aujourd'hui, une histoire à raconter. Mais ce matin un mail, je reçois un mail qui me met de mauvaise humeur. Le bateau à suivre serait annulé, ça fait le 3ieme avec des histoires cette année. Nos soucis de lattes me font aussi très probablement rater une petite ballade, zut. Du coup, coup de fil, ça pourrait se régler, mais pourrait aussi faire des histoires, des rancœurs. Je suis d'autant plus contrarié que pour ce bateau, l'équipage est prêt, que dis je sur le pied de guerre, des ami(e)s qui se sont organisés, je crois que tout le monde se faisait une fête de cette traversée, moi le premier. Allez soyons optimiste cela va s'arranger.
Et revenons à nos histoires. Une histoire de poisson ? En fait nos prières et incantations n'ont qu'en partie fonctionnées. Nous avons gardé un peu de vent, pas des masses, mais beau temps, mer belle, toujours à la voile, pas très vite, mais pas encore besoin de la risée "YenAMarre" même si nous avons un moteur Volvo, pas Yannmar ...
Par contre question poisson 0 pointé, repointé et surpointé, pas la moindre touche, rien de rien. Le désert. Et pourtant, et pourtant, l'océan n'est pas vide. Une rencontre surprenante en pleine mer, à 700 milles de la côte la plus proche, Sao Jorge au cap vert. Un passager clandestin, qui est venu squatter nos barre de flèche et plus hier soir. Un faucon. En fait pas très sympa la bestiole. Un regard noir. Tueur né. Après un petit séjour sur le balcon avant, il s'installe sur la seconde barre de flèche, tour de guet ? Il s'envole, 2' plus tard, il est de retour à bord avec dans ses serres une hirondelle de mer. Il s'installe dans le doghouse, la dépouille consciencieusement, il n'en reste que les plumes, les pattes et les ailes. L'animal passe ensuite la nuit sur son perchoir, au petit matin rebelote, un vol de quelques minutes, le voilà de retour, une seconde hirondelle, couic, nettoyé. Moi je commence à me dire qu'avec un tueur pareil on va peut être avoir des ennuis en douane à Tortola. En fin de matinée, aussi mystérieusement qu'il nous avait rejoint, il prend son envol et disparaît. Il ne nous reste plus qu'à nettoyer, il y des plumes partout ... Allez je vous laisse, la prochaine fois, du poisson, pourvu que, parce qu'à ce rythme c'est encore 10 jours minimum, je dirai plutôt au mieux 12. Nous allons commencer à être juste. Un peu de suspens ?
Tout le monde embrasse tout le monde
Le Titien le 13 Octobre à 18hTu : 19°39 N 38°22 W à 1 478 NM des Vierges

dimanche 11 octobre 2015

Le Titien, prières ou incantations

Dimanche 11 Octobre

Dimanche, post obligatoire. Dimanche jour de prière. C'est assez douteux dans mon cas mais là je fais un effort. Il nous faut un peu plus de vent et ... Un poisson.
Je sacrifie même une immuable tradition, je ne décongèle pas de viande pour ce repas du dimanche. Ce sera taboulé et poisson ou taboulé tout court ...
Tout y passe, hier soir, Samedi soir, soirée païenne, un album de musique indienne, native american, vous savez les incantations sensées apporter la pluie, la fertilité, les bonnes récoltes, alors pourquoi pas le vent et ... Un poisson.
Ce matin, Verdi, le requiem dans sa sublime version de Barenboim à la Scala, vidéo sur l'IPad, enceintes à fond, un grand moment en plein milieu de l'océan. Océan qui s'est plutôt transformé en mer de la tranquilité, et pourtant nous ne sommes pas sur la lune. Les fichiers d'Olivier ne nous laissent guère d'espoir, cela,va être patience et longueur de temps ... Un plongeon vers le sud, il nous suffirait de 2, 3 noeuds de plus. Une nuit hésitante, empennage à minuit, moteur à 6h. Encore un peu de houle, la respiration de l'océan, son souffle lent, il me faut retrouver ces vers de Verlaine je crois, mais les voiles claquent, je n'aime pas ça, entre nos lattes sauteuses, la drisse qui s'abîme, le pilote qui hésite, couine comme une beau diable, une nuit de sommeil entrecoupé.
Sommeil entrecoupé, mais qui permet d'admirer un ciel splendide. Plus de sable, plus de poussière, les étoiles brillent de milles feux, un satellite de temps en temps, quelques étoiles filantes, et tout au long de la nuit défilent Arcturus, Le Cygne, Deneb, l'aigle, Altair, Orion, puis Sirius, Canopus et en fin de nuit, alors que la grande ours à l'envers semble plonger dans l'océan, un superbe alignement, la lune qui n'est plus qu'un petit croissant horizontal, Venus, éblouissante, Mars et depuis ce matin Mercure. Cela vaut bien quelques heures d'insomnie finalement.
Des nouvelles des autres bateaux, pas forcément rassurante, le 560 qui est parti devant nous nous lâché petit à petit, les 2 "450" partis après s'empétolent encore plus du côté du Cap Vert. Mais surtout un 500 parti 8 jours avant nous a perdu son hélice. Manquerait plus que ça, retournons aux prières et incantations, mon dieu, soyez gentil faite que je ne perde pas mon hélice ... À part ça de toutes façons il n'y a pas grand chose à faire non ?
L'équipage ? Tout va bien à bord, j'espère qu'il vous donnerons eux même quelques nouvelles, de mon côté je vais vous laisser, un coup d'œil sur la ligne ?
Tout le monde embrasse tout le monde.
Le Titien, le 11/10 à12 Tu : 20°57.02 N 33°39.04 W à 1 742 NM des Vierges.

vendredi 9 octobre 2015

Le Titien, grosses chaleurs

Vendredi 9 Octobre
Premières vraies chaleurs, les calmes nous rattrapent, la météo se complique un peu. Ne vous inquiétez pas, on va pas se faire mal, mais il semble que la grosse tempête qui approche des côtes d'Europe, mauvais temps à prévoir en France, repousse les calmes de l'anticyclone loin au sud, nous aurons sans doute beaucoup de mal à les éviter. Tout va bien à bord, ce matin nous avons franchi le cap des 2 000 milles, et puis c'est Vendredi, jour du poisson, y'a intérêt à pêcher. Je n'ai rien décongelé. Ce sera poisson ou ... Confit de canard ... Devinez ce que nous préférons ! Je vous laisse, plus exactement je laisse la parole à Frederic qui va vous raconter Sa transat :
"L'idée de faire une transat trottait dans ma tête depuis que Laurence m'avait fait part de ses projets fin 2008. Elle m'avait d'ailleurs proposé de rejoindre son équipage à Panama pour naviguer jusqu'en Polynésie, sa destination finale. Je venais de démarrer une nouvelle activité et n'avais pu donner suite, faute de temps (sans doute faute tout court), mais les récits et les images de ses voyages me confirmaient l'intérêt d'un tel projet.
Un septennat plus tard je tombe sur un post fb de Christophe annonçant sa prochaine traversée mi-septembre et aujourd'hui, j'ai tout mon temps ;-). Quelques échanges via Internet, on se téléphone, on discute les détails à l'ile de Ré au mois d'août et le projet se dessine.
Olivier et moi sommes donc confirmés. Un quatrième équipier serait idéal pour traverser. Qu'à cela ne tienne, je poste une annonce sur fb à laquelle Diane répond et nous rejoindra pour la première partie du voyage entre La Rochelle et Las Palmas (Iles Canaries) et qui sait, peut-être pour la traversée...
Le bateau est prêt le 10 septembre. Christophe et moi allons à La Rochelle pour en prendre possession et commencer à le préparer. Un bateau neuf, c'est rempli de trucs neufs emballés à déballer, inventorier et ranger de façon rationnelle. Christophe installe le système de navigation, envoie successivement Diane et moi dans le mat pour protéger les barres de flèches. En parallèle, il y a l'avitaillement c'est à dire quelques allers retour dans une grande surface pour rapporter des caddies pleins de vivres. On se bidonne* aussi...
La météo annonce un coup de vent au large. On visualise grâce à weather4D avec en bonus Olivier qui nous montre les dernières modifications et fonctionnalités qu'il implémente quotidiennement. Il faut attendre que ça se calme pour partir. Le bateau est neuf et doit être livré neuf... On profite de cette attente pour le protéger. Toiles cirées, moquette, bulletex. La force du vent plaque le bateau contre le ponton. On ajoute des défenses pour répartir la pression sur la coque.
Le 19 septembre le coup de vent est passé. Le bateau est libéré de ses amarres. Nous quittons La Rochelle au petit matin juste après avoir fait les pleins d'eau (750 l) et de gasoil (500 l). Un nouveau rythme de vie s'installe. A part Christophe, on a tous un peu le mal de mer (mais c'est bon, ça va passer). Les quarts sont attribués. Comme j'ai tendance à m'endormir entre 21h00 et minuit, je propose de prendre minuit - 3h00. Mais peu importe, car on tourne chaque nuit.
Pour les "new bees", le livre des Glénans est à bord. Lecture à la fois instructive et un peu sèche. C'est à peu près comme l'étude du solfège pour les musiciens ... L'un dans l'autre, il complète tout ce qu'on apprend en pratique sur le pont ...
La première partie d'une transat est généralement dédiée au débogage du bateau. On sait qu'il y aura des problèmes mais on ne sait pas encore lesquels ... De surcroit le Dufour 560 est un modèle récent que Christophe convoie pour la première fois. Comme prévu, les problèmes pointent le bout de leur nez dès la première journée en mer. Deux lattes sortent de leur boitier et menacent d'endommager la grand voile. Il faut les retirer. La tige d'un coulisseau de grand voile tombe sur le pont laissant un jour entre le mat et la grand voile. Notre beau voilier a soudainement l'air débraillé :-(
Après c'est au tour du pilote de jouer des castagnettes. Christophe s'engouffre dans le coffre où l'on range les défenses et les amarres pour serrer les visses qui attachent le pilote à la structure du bateau. Il faut démonter l'étui de winch pour accéder à l'ensemble des visses. Design de m****! s'exclame t'on. En plus c'est un système à chaine qui couine comme un démarreur de voiture en fin de vie. Bref, un système à vérins hydrauliques aurait été plus adapté (et sans doute plus cher).
Nous aurons néanmoins d'excellentes conditions météo pour dégolfer. Nous pêchons deux poissons, assistons à un ballet de dauphins pendant environ 30 minutes ... Diane a l'air ravie et je suis content que cette expérience soit aussi positive pour elle qu'elle l'est pour moi.
Arrivée de nuit à Las Palmas après une brève escale à Vigo pour la révision des 50 heures du moteur. Les prises de quart cessent. Les problèmes de lattes seront réglés dans les prochains jours. Nous ravitaillons et "geekons" dans les bars à wifi. Je trouve quelques similitudes entre Las Palmas et Los Angeles. Le climat, les joggers, volleyeurs, nageurs, etc ...
Faute d'avoir convaincu Diane de continuer, nous nous faisons à l'idée de n'être que trois à bord pour traverser. Christophe nous fait part d'une petite annonce qui a attiré son attention. Il s'agit d'un Néo Zélandais cherchant à joindre un équipage pour aller aux Antilles et puis en Amérique du Sud. Je l'appelle et nous faisons la connaissance de Daniel au Sailor's bar. 1 heure et quelques verres plus tard nous lui donnons rdv le lendemain à 7h30 pour finaliser les préparatifs de la traversée. Nous serons finalement quatre. Diane tu es vraiment sure sure sure de rentrer à Bordeaux ?
Nous quittons Las Palmas le 4 octobre. Direction Sud à la rencontre des poissons volants. Et puis on tournera à droite...
8 octobre. Déjà quatre jours en mer. Le temps est clair, environ 26 degrés, le soleil chauffe un peu plus chaque jour et nous voyons les premiers poissons volants. La nuit, les vestes de quart restent au vestiaire. Le jour, chapeau, lunettes de soleil et chemise à manches longues (ou beaucoup de crème solaire). On se rafraichit avec des seaux d'eau de mer. Le poisson se fait plus rare. Une petite dorade qui pourra faire une entrée, rien de plus. On se rattrape avec de l'ossobuco et le "frais" acheté à Las Palmas. Le vent timide au départ des Canaries se renforce. 12, 14 nœuds et pour finir 25 nœuds. On prend 2 ris d'un coup, ce qui a l'avantage d'équilibrer la voilure du bateau tant le foc est sous dimensionné.
Olivier travaille assidument sur les fonctionnalités de navigation de Weather 4D, nous lui donnons nos impressions et quelques suggestions d'utilisateur. Christophe veille sur le bateau, le cap, les réglages de voiles, les trucs qui pètent et le bienêtre de l'équipage. Daniel lit et relit Siddhârta, aide à préparer les repas, rêve de pêcher un gros poisson. En temps normal, il est quasi végétarien. En ce moment, c'est viande tous les jours ! Il se dit sans doute qu'ils sont fous ces français avec leur bouffe, leurs vins, leur débats politiques, leur discussions philosophiques et leurs histoires de nanas... Mais il a l'air heureux et c'est le principal. Pour ma part je suis content d'avoir un alter ego du coup de fourchette. Christophe commence à se dire qu'il vaut mieux nous avoir en photo qu'à table.

*se procurer des bidons de javel vide de 20 litres à laverie du coin pour accroitre la capacité de gasoil du bateau d'environ 50%."
Je conclue par un petit mot à Laurence justement, qui nous avait laissé 2 casseroles, casseroles bien utiles en effet, parfaites pour le confit de canard par exemple. Merci Laurence, tout le monde embrasse tout le monde.
Le Titien le 9/10/15 à 12h TU : 22°35.45 N 29°36.43 W à 1 968 NM

mercredi 7 octobre 2015

Le Titien, train, train quotidien

Mercredi 7 Octobre

Je commence ce post par un petit message à mon ami Jean Charles qui semble s'inquiéter sérieusement de la tenue à porter pour son séjour à venir aux Canaries. J'espère donc qu'il me lit. L'eau est donc à environ 24° un peu partout autour des Canaries. Et pour votre info, elle atteind maintenant 26°. L'occasion de parler du temps qu'il fait, et bien après plusieurs jours de grisaille, due à mon avis à du vent de sable en altitude, le ciel commence à bien s'éclaircir. La température, déjà bien élevée monte encore, et du coup, j'ai beau dire de fermer les capots, un capot ouvert, une écoute qui se prend dedans (bon le plan de pont n'est pas parfait) et paf une vitre de cassée, Christophe en rogne. Mais c'est peu de chose, la Meteo est bonne, nos lattes tiennent, d'autant mieux que depuis maintenant presque 2 jours nous avons touché du vent. Après une après midi passé à la barre je passe sous 2 ris, tranquille. Le pilote tiens, et celui là je le surveille, j'ai encore retendu la chaîne, un claquement anormal, pour l'instant il tient, avec 2 ris, il tient d'autant mieux. Mon autre inquiétude, je surveille comme l'huile sur le feu la drisse de GV qui donne des signes de faiblesse. Toujours ces têtes de mat qui bouffent les drisses, depuis le temps ... Ggrrrr ... Du coup avec 2 ris finalement je règle le problème de la drisse, du pilote et des lattes, cool ... Je continue comme ça, d'autant plus que nous marchons pas mal, moins de zig zags sans doute et une Meteo vraiment sympa.
Je risque de n'avoir pas grand chose à raconter d'autant plus que question pêche, c'est pas terrible. Allez une petite histoire quand même.
Nous avons donc embarqué aux Canaries Daniel, un grand et costaud neo zélandais qui semble vraiment apprécier l'idée de pêcher. Il rode à l'arrière surveillant la ligne dans l'espoir d'une touche hypothétique. Je lui explique que normalement le poisson mord à 3 occasions (loi de Murphy oblige) :
1 - quand je vais faire une sieste au moment où je m'endors
2 - quand le repas est juste servi, glaçons dans le Gin Tonic et côte de bœuf juste comme il faut
3 - quand je prend une douche, que j'enfile une chemise et un bermuda propre.
Dans le même temps, tout n'est pas rose sur le bateau. Entre autre nous avons eu hier une mer bizarre, choppy comme dise les anglo saxons. Du coup ça bringuebale dans la grande cale arrière. Un des mes bidons de Gas Oil a perdu son bouchon. Je descend là dedans, je remet de l'ordre, je ressort parfumé au Gas Oil. Diesel, il paraît que ça existe. Du coup, je m'octroie le droit de prendre une douche et paf pendant la douche, ça mord, je ressort, Daniel et Olivier on remonté une daurade, mais quand je dis une daurade, c'était plutôt un échantillon, taille maquereau et ils l'ont laissé glissé, coincée entre le tableau arrière et l'autre cale, j'y retourne, chouette j'alterne fragrance diesel et fisherman. Pas de femmes à bord, ouf ... Et puis le dessal fonctionne, je peux me laver, question fringues ça va être plus juste, alors une petite lessive s'impose.
Quoi d'autre, mon Osso Bucco n'est plus qu'un souvenir, hier c'était la petite daurade, à la portugaise. Il nous reste encore pas mal de nos denrées achetées à Las Palmas, mais je m'inquiète quand même. Frédéric et Dan mettent la barre assez haut question appétit, il va falloir pêcher, ça va devenir vital, je le sent, j'ai un peu peur aussi pour le gaz, nous sommes justes. Des nouvelles d'Olivier ? Et bien devinez, moral semble t'il au beau fixe, il est derrière son ordi, tranquille, émerge pour le repas et prend à peine le temps d'une petite sieste. Il progresse, ça devrait être prêt pour le nautic. De mon côté, à part raconter des bêtises, j'ai le temps de lire, j'entame le nouveau Pérez Reverte, en principe j'aime bien. Ça doit être mon 5ieme bouquin depuis le départ, c'est bon, je tiens le rythme. Nous progressons donc tranquillement vers l'ouest, j'enlève une heure à l'heure du bord, ça donne à tout le monde la possibilité de s'animer un peu avant d'attaquer la préparation du repas, courgettes, filet mignon, à moins que ...
A bientôt, tout le monde embrasse tout le monde
Le Titien, le 7/10 à 12hTU : 23°01.13 N 24°20.17 W à 2 260 NM des Vierges

dimanche 4 octobre 2015

Le Titien, premiere nuit

Nous sommes gâtés, encore des conditions de demoiselle, ça ne va pas très vite, mais dans le bon sens et pour une première nuit ce n'est pas plus mal. Les lattes, et tout ce que nous avons fait, a l'air de bien tenir et même la Meteo s'améliore. Nous voici quasiment sur la route idéale, le 240 à 5,5 N. Il ne nous reste plus qu'à pêcher. En attendant c'est Dimanche. Alors préparation de l'Osso Bucco. Et nous devrions accélèrer encore un peu demain, j'essaie, promis, d'être plus constant dans ma rédaction du blog, en espérant avoir de belles choses à vous raconter.
A bientôt
Le Titien, le 4/10 à 10h30 TU : 26°12 N 16°09 W à 2 705 NM de Virgin Gorda

dimanche 27 septembre 2015

Le Titien, le silence de la mer

Dimanche 27 Septembre

C'est Dimanche, il faut que je m'y mette, il me faut rompre ce silence qui nous caractérise depuis le début de la traversée. À tout le moins, donner quelques nouvelles à ceux qui pourraient s'inquiéter. Je vous rassure tout de suite, tout va bien, pas de souci à se faire, une météo pareille, c'est du velours.
Après une longue, trop longue attente à La Rochelle, Lola et Pierre Louis qui ne peuvent plus se joindre à nous, nous méritions bien ça non ? J'apprécie quand même et je touche du bois, sans doute la traversée la plus sereine que je n'ai jamais eu, pourvu que ça dure.
Du coup, pas de grosses vagues, pas de nuages noirs, pas de trombe d'eau, rien d'exceptionnel à raconter.
Des ennuis techniques, ça vous intéresse ? Essentiellement des soucis de lattes, trop courtes elles sautent de leurs boîtiers, boîtiers qui sont eux trop petits. Très vite, malgré ces conditions de jeunes filles, nous sommes obligés d'enlever les 2 plus grandes et ensuite, les boîtiers valdinguants nous commençons à perdre des pièces, la plus notable : une grosse vis avec une tête bizarre. Renseignements pris, le fabricant du mat nous assure qu'elle ne vient pas du mât, elle est tombée du ciel ? En fait non, elle vient de la voile, d'un des boîtiers de latte justement.
Du coup escale "quincaillerie" à Vigo. Nous ne trouvons malheureusement pas de latte, je décide donc que la prochaine escale sera Las Palmas et non Madère. D'abord parce que "Delacroix" qui nous escortait ne s'arrête pas à Vigo, il s'arrêtera à Cascais pour au moins 2 jours, je n'ai plus de nouvelles. Ensuite parce qu'à Las Palmas avec l'Arc à venir, le ship est en général bien approvisionné, et ça laisse un peu de temps à Guy pour me faire parvenir une latte au cas où. Enfin, autant profiter au maximum de cette météo, sachant qu'après ça pourrait se compliquer, le vent tombe dans la zone de Madère et s'inverse ensuite, plus je suis sud, mieux c'est (j'espère ne pas me tromper).
Donc Vigo très vite, Frederique en charge de la quincaillerie, cela lui fait faire son footing matinal, reviens avec tout ce qu'il nous faut pour remettre de l'ordre. J'improvise une réparation en rallongeant les lattes avec des bouchons de pinard. Tout est remonté, le moteur révisé avec en plus un update du firmware du moteur, ça c'est sans doute parce que j'ai 2 informaticiens à bord ... Ça m'inquiète un peu ce genre de truc, mais d'ici à Las Palmas nous aurons le temps de débugger !
C'est d'ailleurs ce que nous faisons. L'hélice par exemple qui se bloquait sans problème moteur arrêté ne se bloque plus, après plusieurs essais, et je ne sais pas pourquoi elle se rebloque. Bon depuis je n'ai pas redémarré le moteur comment ça va se passer ?
Le pilote, de plus en plus de bruit, insupportable dans la cabine, de plus en plus de zigzags, en fait complètement dévissé, ça bringuebale de partout. A 4 pattes au fond du coffre, un bon serrage et c'est reparti.
Une fuite d'eau douce, je n'ai pas encore trouv, quoi d'autre ? 2 bols cassés, de la farine qui se répond, la cafetière qui valdingue, un barber par çi, une retenue par là, comme tout bon monocoque, le temps de trouver les bons rangements, les bons réglages.
Et l'équipage dans tout ça, et bien un petit debuggage le premier jour pour 2 d'entre eux, vite oublié. Diane qui s'inquiétait de ne plus voir la côte, non seulement n'a plus d'inquiétude, mais je me demande si elle a envie de la revoir ... Olivier, à fond, la nouvelle version de W4D est déjà quasiment prête, j'exagère à peine, mais je pense que vous aurez le droit à une version test dans 2/3 jours et là, surprise !!! Au vue de cette nouvelle version dont j'ai l'exclusivité, associée à IOS 9 et le le multitâche, ça me donne des envies. Idem pour le Go, Olivier fait ses tests et récupère sans coup férir des fichiers de 200 K, mes mails passent à la vitesse de l'éclair, disons que pour le téléphone ce n'est peu être pas beaucoup mieux, enfin entre le Go et l'IPad Pro, je n'ai plus qu'à faire 5, 6 transats ? Frederique a plus de mal, plus de mal avec le boulot, comprenez moi bien, non parce que sinon question moral et surtout appétit, beau fixe. Va d'ailleurs falloir revoir la liste des courses à Las Palmas, quel appétit !
Transition facile vers la pêche, nous avons péché, un peu, sans ça nous serions, Frederique en tout cas, morts de faim, un petit thon (germon), une bonite et, surtout, qui a tout cassé, un superbe espadon, sans doute le plus gros que je n'ai jamais accroché. 3 grands sauts qui nous laissent le temps de l'admirer et au revoir, un bas de ligne foutu, je m'en tire à bon compte, mais quel spectacle. Une belle baleine dans le golfe de Gascogne, les dauphins, la pleine lune et nous continuons notre promenade. Très vite vous aurez de nos nouvelles, Mardi soir, disons dans la nuit de mardi à mercredi, nous devrions atteindre Las Palmas. Je vous dit donc à très bientôt.
Tout le monde embrasse tout le monde.

Le Titien, le 27/9/2015 à 11h TU : 32°59.19 N 11°45.78 W à 350 NM de Las Palmas, route au 200° Babord, vent au 30, 15 kn, SOG 5,5/6 kn

PS : dernière minute : une petite bonite de plus qui va venir accompagner la salade prévue ce midi. Bon appétit.

lundi 21 septembre 2015

Le Titien, Escale envisagée

Le Titien, Lundi 21 Septembre

J'allais le dire, c'est une habitude, l'escale de Vigo. Elle n'était pas au programme, mais nous risquons bien de nous y arrêter.
Un bateau tout neuf que je ne connais pas, et bien il nous fallait bien quelques soucis.
Et ce n'est guère le temps qui en a décidé ainsi. En effet question météo, pas de souci. Conforme au prévision, le temps a été plutôt clément. Et conformément au prévision nous nous sommes retrouvés pendant un moment au grand portant dans 12/15 nœuds de vent. Réglage d'une retenue, d'une écoute supplémentaire de foc pour mieux le déborder. Après quelques tâtonnements on arrive à quelque chose de pas mal, mais, mais la mer n'est jamais, malheureusement, totalement plate, du coup la voile de temps en temps claque, bat.
Rien de bien grave normalement, mais pour nous ça se gâte, une première fois une latte, la grande du bas saute, zut, rien de cassé, mais en la remontant nous constatons que 1 la latte est un peu courte et 2, les boîtiers bien petits, je me demande si ça va bien tenir et la réponse est non. Vous vous en seriez douté, sinon pourquoi s'arrêter. Un deuxième claquement et la les 2 plus grandes lattes sautent, ça ne peux pas tenir, et en plus ce coup ci le temps d'affaler la voile, nous perdons un axe de chariot, même plus moyen d'attacher la voile au niveau de la première latte. Cet axe tiens avec un simple pointeau, ou disons plutôt ne tiens pas. Nous prévenons Delacroix, l'autre 560 avec lequel nous naviguons de conserve. Philippe, son skipper, du coup vérifie son système, il retrouve 3 vis pointeau sur son pont. Ses lattes ont tenue, sans doute un peu plus grande que les nôtres.
De mon côté, je crois que je vais m'arrêter. Il me faut remplacer cet axe et trouver un moyen d'allonger ces lattes, sans doute des embouts, je verrai. En attendant, moteur, moteur et moteur, une raison de plus pour s'arrêter, refaire le plein et la révision des 50 heures. Un dernier obstacle, nous atterrissons au nord de l'Espagne et le vent s'établit de face, une grosse demi journée, il nous faut passer la pointe NW, ensuite c'est du portant. Du coup notre programme est un peu chamboulé, combien de temps à Vigo, une traversée directe ensuite, Madère, les Canaries. Je pense que je m'arrêterai à nouveau et ce sera peut être les Canaries, nous ne disposons pas d'une très grande autonomie Gas Oil, le bateau avec son petit foc ne va pas bien vite au portant, avant de traverser je préfère être "gavé". Reste à savoir où sera la dépression annoncée il y a quelques jours et qui devait se trouver en plein milieu de l'Atlantique dans une petite semaine.
Philippe ne s'arrêtera sans doute pas à Vigo, il a pu faire plus de voile que nous, n'a rien perdu et conserve donc le programme initial, à savoir Madère puis la traversée, moi je n'ose affronter le vent soutenu prévu jusqu'à Madère sans réparer. C'est pas très fort, en fait les conditions idéales, mais même dans ces conditions idéales, ces lattes sautent, avec le risque de déchirer la voile, je n'y tiens pas.
Et sinon, quoi d'autre. Et bien tout va bien, il fait beau, tout le monde a pris le rythme, moi, j'ai pris un thon, des baleines, des dauphins. Sans ces ennuis ce n'aurait été que du bonheur. Vous allez sans doute avoir des nouvelles très vite, nous touchons les cotes, donc à portée téléphonique. Et puis si nous nous arrêtons ce sera demain. Alors tout le monde embrasse tout le monde et sans doute a bientôt au téléphone.
Le Titien 43°57.03 N 07°33.36 W le 21 à 08h00 TU

samedi 19 septembre 2015

Le Titien, un navire en mer

Samedi 19 Septembre 2015

Et voilà, ça c'est fait. Enfin ? Je crois que nous pouvons le dire, presque une semaine à attendre. Un départ dans des conditions plus que clémentes, le temps que tout le monde s'adapte, je profite de la 4G une dernière fois, mais j'espère revenir assez vite pour vous donner plus de détails. Et en attendant, reprenons les bonnes habitudes, tout le monde embrasse tout le monde.

Le Titien à 3 805 NM de Tortola

dimanche 14 juin 2015

Genève, passera, passera pas

Dimanche 14 Juin

C'est Dimanche, je m'y colle. Temps à grain, un coup à droite, un coup à gauche, pas de vent, du vent etc ... Nous avons pris du retard dans la nuit, ça se lève, on accélère, et là je commence à forcer un peu, un grain à 28/30, allez roule, plein vent arrière, ça doit le faire, c'est le Génois qui commence à faiblir, nerf de bordure à l'air libre, allez ça va tenir. Mais, toujours difficile de faire des pronostics. Un premier point, bon pour le moral, la transat c'est fait ... D'un pur point de vue géographique, nous sommes passé plein sud du Cabo de Roca, pointe occidentale de l'Europe. Très vite, le temps que j'envoie ce post nous passerons sud du Cap St Vincent, un peu trop sud d'ailleurs, pas de portable, nous sommes hors de portée. Pour Gib, il y aura de l'antenne, mais malheureusement ça risque de ne pas coller avec des horaires de travailleurs terriens, 2/3/4 heures du matin dans la nuit de Lundi à Mardi. Si ça colle, on appelle, sinon, si cela vous dit, à vous de jouer. Puis,faut pas s'arrêter, t'as raison JP, pour les clopes et la gnole, Gib je repasse. Avec un peu de chance on passe la mer d'Alboran, ça va être juste, la suite, je commence à avoir un peu de visibilité, c'est moyen, moyen ... Alors le 21 ?
Pour les portables, ça va marcher, pas marcher, marcher quand nous passerons près des caps de la péninsule Ibérique, vous pouvez toujours essayer de notre côté, et oui ce n'est pas forcément désagréable de savoir que des gens pensent à nous, nous en ferons autant, bon, le tel. de Roland semble ne plus marcher à l'étranger et celui d'Alain, ne plus marcher ... Du tout, moi je vous le dit, c'est un métier. Je vais vous laisser, nous arrivons sud du rail de St Vincent et parmi les pannes, l'antenne VHF ... Bafouille, AIS et VHF aléatoires. Ah si, nos feux aussi sont fatigués, un coup ça marche, un coup ça marche pas, je bricole et ça marchouille. Alors dernier ou avant dernier Dimanche en mer ? Je veux voir les paris à l'arrivée et en attendant, comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde.

Genève, le 14/06 à 15h30 TU : 36°25.13 N 09°15.68 W à 178 NM de Tarifa, 806 de Canet)

vendredi 12 juin 2015

Genève, un dernier effort

Ça y est tout arrive, enfin nous ne sommes plus au près et nous sommes sur la route, encore quelques calmes pendant la nuit mais globalement gros coup d'accélérateur. Nous risquons encore de nous retrouver plein vent arrière, j'essaye de me glisser plus Sud que la route pour avoir une panne plus calée sur la fin, toujours très attention à la GV, mais quand même gros coup d'accélérateur et il le faut. Nous devrions passer Gibraltar sans trop de soucis, mais je m'inquiète un peu pour la mer d'Alboran. Au vue de ma dernière météo, nous risquons d'être un peu juste et de nous retrouver encore une fois vent dans le nez, la mer d'Alboran, vent dans le nez ça peut coincer, et si ça coince combien de temps ? Alors du coup je règle, je pousse la GV au max et me voici un peu irritable, mais ouf, l'équipage me soigne au petits oignons, et comme nous avons pu faire du frais à Horta et pas mal péché, c'est bombance à bord ... Les effluves d'une purée fait maison par Alain me chatouille les narines, je vais vous laisser, un petit GinTo ? Roland envoie un message, je reprend une météo, un pronostic : le cap St Vincent à 300 milles, 48h, si nous passons près de terre, les portables vont fumer, sinon il vous faudra attendre Gibraltar, 470 milles, 3 jours et demi ? dans la soirée de Lundi. Si nous gardons ces conditions ce sera ça, j'ai un peu peur d'y ajouter une bonne demi journée à cause de l'adonnante. La suite, Canet, pareil ça va dépendre de la mer d'Alboran, si nous passons ... Au mieux du mieux le 19, le 20 serait bien, et au delà du 21, c'est qu'on a encore eu le vent dans le nez ... Alors, ouvrons les paris. Tout le monde embrasse tout le monde

Genève, le 12.6 à 12h TU : 37°32.3585 N 15°18.4329 W à 475 NM de Tarifa et 1 100 de Canet en Roussillon

mercredi 10 juin 2015

Genève, c'est quand le beau temps, c'est quand le portant ?

Mercredi 10 Juin

Je ne fais ce petit post que parce que je dois reprendre une météo, c'est plus vite, plus fort que prévu et ce ne sont pas les jeux olympiques. Je m'attendais à un peu de vent de Nord, il est rentré, plus vite et plus fort (je l'ai déjà dit), alors est ce que que ça va encore forcir ? 3 ris dans la GV, 3 ris dans le génois, je peux plus faire grand chose ... Et depuis que nous avons quitté Horta, le moins que l'on puisse dire c'est qu'on se traine. Du moteur au début, c'était prévu, un premier passage de front, prévu aussi, mais évidemment en pleine nuit, du coup, 1 - on avance pas 2 - On dort pas.
Bon c'est sympa, Roland c'est aperçu que je ne dormais pas beaucoup, du coup de jour je suis hors quart ... Et en principe je peux dormir. Et hier il fait beau, je vais dormir ... Oui, non ?
Non, parce qu'on a rempli le garde manger, 3 thons, le temps de les remonter, de les éplucher etc ... Et le Carpaccio ... Mais ce midi c'est Roland qui a joué avec le thon et les légumes frais en nous régalant.
Non parce la GV fait la gueule, la chute a lâchée au dessus d'une latte entre le 1er et le second ris, la réparation que j'ai faite ne tiens pas bien, j'arrive pas à tendre le tissu. Du coup en dessous de 2 ris, je ne dors pas.
Et la nuit suivante on remet ça, 1 ris, 2 ris pendant le quart d'Alain, 3 ris pendant celui de Philippe, chouette j'ai un peu dormi pendant le quart de Roland ... Et pendant le mien (moi, je m'en fout, j'ai le droit) et puis depuis ce matin, grisaille, la mer qui grossit, le génois de plus en plus petit.
Je reprend une Météo, décidément cette traversée n'est pas un long fleuve tranquille et quand je vois les éclopés qui étaient à Horta, je me dis qu'on ne s'en tire pas si mal. Un outremer 51' flambant neuf qui arrive et se met à couple, 14 jours des Bermudes, les gars épuisés, mince on a fait aussi vite (non pardon aussi lentement) et sans l'escale des Bermudes. Un 47 pieds Garcia, doublé la veille à la tombée de la nuit arrive plus de 5 heures après, bonne soirée ensemble et une confirmation, ils n'ont rien, absolument rien péché.
Allez je vous laisse, juste une chose avant de partir, les exams comment ça se passe ? Les résultats ? Si tout va bien, fin de nuit, ça devrait adonner, d'ici 24 heures, un peu de beau temps ? Je vérifie, si c'est le cas vous aurez peut être des nouvelles, sinon il vous faudra patienter, Gib ? À 758 NM, 5 jours ?
Tout le monde embrasse tout le monde.

Genève le 10.6 à 14h15 TU : 38°48.37 N 21°07.69 W

vendredi 5 juin 2015

Arrivée à Horta

Vendredi 5 Juin

Nous y sommes. Une dernière nuit rapide, le coup de vent est derrière et figurez vous que je ne vais pas reprendre une météo tout de suite. Nous sommes attablé au café des sports, le Gin To est en route, le steak va suivre. En attendant quelques photos, j'espère que ça va marcher ...
A bientôt


Les photos sont de Roland, un beau nuage "Cubain" et ... Et le poisson

mardi 2 juin 2015

Genève, espoir, espoir quand tu nous tiens

Mardi 2 juin

Du vent, enfin, plus de vent que prévu et ... Et Genève accélère, il est pas mal ce bateau, voiles en porcelaine, mais enfin, une demi journée, une vraie demi journée, ça devrait être comme ça depuis une bonne semaine, tout le monde s'impatiente. Roland nous fait des miracles en cuisine, entre les boîtes cubaines et les surgelées Bahaméens. J'ai raté un petit thon hier, capitaine t'es con ... Et les clopes ? Allez si ce vent se maintient, en fait non, ça va tomber et ensuite reprendre, vraiment reprendre, vavavoum, pas trop quand même, les voiles en porcelaines ... Ah et puisque certains, certaines s'impatientent, un petit texte d'Alain :

Riches heures de quart

Chaque fin de quart, je rentre dans ma niche
Sous le hublot fuyant, sur mon drap tout trempé
Seul désespérément sans fin je pleurniche
Sans la consolation de ma douce biche.

Marin je suis, pourtant bientôt terrien serai
près du petit Togo, mon très gentil caniche
bien des maux me faudra calmement endurer
zigzagant sur la route de mon petit Liré.

Quand le sommeil m'attaque et que les yeux piquent
quand ma peau se raidit, au nord du tropique
quand le vent pervers me fait la nique

je maudit les dieux aux desseins obliques
du retour repoussant la date fatidique
prolongeant longuement mes rêves érotiques.

Barde du bord

Je surveille la petite dépression qui arrive, les grib ne collent plus, cela pourrait être un peu plus fort que prévu, on ne va pas casser maintenant. Mais, vous l'avez compris, vivement les Açores, une première escale en Europe, et l'espoir d'arriver vite, très vite. C'est connu, l'espoir fait vivre et en attendant ... Tout le monde embrasse tout le monde

Genève le 2.6.15, 16h25 Tu : 40°18.45 N 37°45.23 W à 436 Nm de Faial.

lundi 1 juin 2015

Genève, longs jours tranquilles

Dimanche 31 Mai

Je commence à en avoir marre, marre de chercher le vent, plus on avance, plus il recule. Assez de ces journées à moins de 100 milles sur la route, 99 milles aujourd'hui, 108 hier, 88 avant hier, 95, etc ... Je regarde le livre de bord, une journée à 154, une à 135, 2 à 127 et quasiment tout le reste entre 108 et 80 milles, ça se confirme, nous allons battre un record de lenteur, avec Genève, j'aurai du m'en douter : "y'à pas le feu au laaac ! "
665 milles à parcourir, le vent ? Ce soir ? Peut être arrivée le 5 au soir ? On verra. Et le pire c'est qu'à priori dès notre arrivée le vent ce lève, sérieusement. Il ne faut pas que je traine, on risque même un coup de vent. J'espère ne pas avoir à regretter les 2 bidons de GO donnés à "Ojala", je ne pense pas, j'espère avoir assez de cigarettes, pour le reste, on a encore du poisson, un peu, une nouvelle pêche serait de bienvenue. Encore un peu de viande, question fruits et légumes, c'est la fin, la fin des dernières patates ... Un bon ravitaillement s'impose. Et c'est bon pour le moral ...

Ah, un petit mot pour JP, à priori ce sera Horta plutôt que Flores, en plus de l'avitaillement il faut aussi que je retrouve un feu arrière, il ne marchait plus et est tombé à l'eau, si, si, sans blague ... Horta, je connais, on y trouve tout et, et le Peter's bar. Mes équipiers ne connaissent pas les Açores, pas un CV de marin sans le Peter's Bar. J'espère aussi monter sur le volcan et voir les hortensias en fleur, peut être un peu tôt, on verra. Et regarde aussi Active Captain, tu sais ce qu'on a sur SEAIq, il semblerait que l'on puisse se faire livrer du fuel à Flores, c'est ce qu'essaiera Ojala.

Un peu de retard à l'expédition, post très tardif, rédigé la nuit dernière, expédié 12 bonnes heures plus tard, en fait je reprend un grib, encore et toujours à la recherche du vent.
Il est donc un peu tard pour vous souhaiter un bon WE, allons y pour une bonne semaine, et un mois de Juin ensoleillé ? Tout le monde embrasse tout le monde.

Genève, le 1.7.15 : 00h15 TU : 40°16.01 N 41°50.42 W à 621 NM de Horta.

vendredi 29 mai 2015

Genève, Anticyclone, quand tu nous tiens

Vendredi 29 Mai

Et pourquoi je n'écris pas ? La torpeur de l'anticyclone ? La flemme ? L'envie d'avoir des nouvelles, c'est vrai, je n'en ai pas beaucoup. Je sais, Paris, tout ça c'est difficile, juste quelques petites nouvelles ... Du coup cela ne m'incite guère. Ah si, JP, Francis, j'ai bien reçu vos messages, Francis, met toi en contact avec JP, il te donnera la clé, mais oui je te confirme, nous sommes en plein anticyclone. En fait non. Plus tout à fait, je crois que nous sommes passés de l'autre côté, quelques heures à la voile avec du NW, c'est encourageant, juste un gros nuage, à nouveau au moteur, mais ... Mais, cette nuit ?
Des histoires, pour le coup, j'en ai quelques unes, juste pas le courage de les écrire, de les mettre en forme. L'histoire d'une découverte, Roland, Roland à fond qui croque la vie comme si il avait 20 ans et qui me propose de faire la transquadra l'année prochaine je fonce, l'année prochaine, 60 ans et lui ... 80. Je signe. Roland qui profite des Baleines, des thons, des tortues, qui cuisine ce que je pèche, rassurez vous, je cuisine un peu et devinez ... Ouf enfin, je pêche. J'y reviens.
Des nouvelles de Marc, avec des voiles neuves, le veinard, mais loin derrière.
Des pannes, plus de dessal, ouf j'étais en forme pourquoi ça marche plus ? Y a plus d'eau qui arrive, alors ... Pompe de gavage en panne ... alors ... Le fil rouge cassé, ça va, j'ai mis ... 30 seconde à trouver, bon, faut que j'explique à Philippe, ça rentre, un peu lentement à mon goût, je met la pression, plus de vaisselle, et si vous me voyez la faire ... Je suis en colère. Et Philippe vit une passion, une passion avec un thon, je vous raconte, peut être.
J'ai profité des calmes pour remettre un peu d'ordre, le nerf de chute du génois, la cravate du point d'écoute de GV. Une rencontre dans ces calmes : "Ojala" un jeune couple, allemande, hollandais, un bas haubans cassé, plus beaucoup de Gas Oil, j'ai plus beaucoup de GO non plus, mais ça devrait le faire, je leur file 2 bidons, quelques conseils, on reste en contact au cas où.
Je censure Alain, c'est la première fois, il me sort un texte, c'est Dimanche, je m'en fous rien à voir avec la choucroute, Onfray, je veux bien, nous sommes (pas moi) en train de le lire, ça entretien de passionnantes discussions, passionnantes je n'en sais rien, discussions, c'à c'est sur ... Et puis avec Onfray, Onfray mieux de se taire, ça c'est peut être pas sur, mais Onfray mieux d'en rire, peut être, et en attendant mieux, Onfraymit à l'idée de pêcher, Onfraytille à l'idée de sortir un thon ... Et, et oui, un big one, un marlin, dans mon petit historique de pêcheur, c'est le n°3, celui là je l'ai gardé, trop faim, le Marlin c'est pas top, mais faute de grive. La photo aux Açores, je suis sur le bimini pour le tenir et le peser, pas loin de 2 mètres et, seulement 15 kilos. Si ça marche, je vous met une autre photo, je l'attrape par le rostre ... Et je me couche dessus pour le monter, l'occasion d'une bonne douche, je censure les autres photos, en petite culotte, plein de poisson, vous avez vu assez d'horreurs. Pour les daurades, les tazars c'est fini, le Marlin, moyen, hier, sur le bimini, en train de refaire le point d'écoute, plein de dauphins, la ligne part, ah non pas un dauphin (du jamais vu) ouf, c'est un thon, le capitaine va de mieux en mieux ... Et un thon accompagné, depuis, depuis maintenant plus de 24!heures sa compagne ne nous lâche plus, et Philipe s'est pris d'amitiés et ne veut plus pêcher ... Je rêve, à table ...d'autant plus que nous ne sommes pas tout à fait arrivé, je pourrai ... Manquer de clopes, aie, aie aie, mes équipiers vont souffrir. En attendant tout le monde embrasse tout le monde, bon WE

Genève, le 28.5 : 17h30 TU 38°41.70 N 46°39.60 W à 844 NM de Horta

lundi 25 mai 2015

Genève, pluie à Pentecôte, neige en ?

Lundi 25 Mai

J'aurai du m'en douter avec ce nom, Genève, on y aurait le droit, le droit au jet d'eau, qu'est ce qu'il vase, le bateau est une piscine et moi, j'ai les pieds qui palment. Et puis ce fameux cousin du lièvre, 2 fois, 3 fois et après vous espérez traverser dans de bonnes conditions, faut pas rêver, pas la peine non plus de rêver de thons, espadons et autre ... En gros, capitaine de mauvaise humeur, front installé sur Genève et on se traine, il va falloir gérer bouffe et Gas Oil, mais l'essentiel est là, tout va bien à bord. Je suis bref, j'espère que vous avez passez un bon WE, je reprend une météo et je vous dit à bientôt (peut être), quand il fera beau ... Tout le monde embrasse tout le monde.

Genève le 25 à 15h45 TU : 34°04.84 N 54°30.00 W à 1 275 NM de Faial.

samedi 23 mai 2015

Genève, qu'est ce qu'on mange ?

Samedi 23 Mai

En ce début de Week End de la Pentecôte, de la quoi ? Heureusement que j'ai des machines, I truc etc ... pour me rappeler les dates. Nous sommes un peu ... Déphasés ... Je me rend compte que je suis parti depuis plus de 2 mois, alors les dates et ce printemps pourri, ce printemps qui semble sévir en France, (depuis 2 nuits, je réenfile une petite polaire), tout ça c'est bien loin. Au fait Marine Le Pen, Sarko, les Rafales ? Du nouveau ? ... Par contre, la météo devient une obsession, dans les précédents fichiers, pas terrible, je viens d'en reprendre, ça s'améliore. Loin d'être parfait mais il me semble que l'escale aux Açores ne devrait pas poser de problèmes.
Heureusement car nous commençons à être juste en bouffe. Juste, ce n'est pas vraiment le terme, mais, plus de frais, quelques boîtes grappillées à Cuba et toujours rien, toujours rien question pêche. Les menus commencent à être monotones, patates, riz, pâtes, à moins que ce ne soit nouilles ou spaghettis. La question "qu'est ce qu'on mange" ne se pose plus guère, tant qu'on mange encore ...
J'aimerai m'arrêter aux Açores. Cela va être lent, nous allons croiser l'Hermione ... Un peu Nord, JP ... Cette nuit je remonte faire l'acrobate, ça sera sans doute 2 ris bâbord, un poil trop sud, allez jusqu'à Vendredi (vendredi dans une semaine et oui on se traine) c'est un peu compliqué, ensuite cela pourrait être un boulevard, vent d'ouest établi vers les Açores ...
Et puis après tout quelques beau moments, hier matin j'annonce à mon fier équipage qu'à partir de maintenant il faut regarder devant : nous pourrions apercevoir des baleines, à peine une heure plus tard, Philippe à la barre : "Baleine". En fait un cachalot, un beau, gris ... Moby Dick, une cinquantaine de mètre devant nous, imperturbable, 2/3 minutes et il disparaît, allez ça c'est fait (pas comme le poisson).
Et puisque nous avons du temps, notre carré devient un vrai salon de lecture, de discussion, ça philosophe sérieux, ça ne fait peut être pas que philosopher, je tairai ces conversations ... En attendant il y un a un qui a pris un costard neuf. Roland a embarqué Michel Onfray, son dernier ouvrage "Cosmos", je laisse la parole à Alain :

Le désaccord de Genève.

Ami lecteur nous avons besoin de ton aide car la polémique fait rage autour de "Cosmos " du philosophe POPULAIRE Michel ONFRAY. Après des pages émouvantes sur la mort de son père, l'auteur nous entraîne lors d'une dégustation de champagnes millésimés en une envolée de qualificatifs dithyrambiques qui nous ouvrent les yeux sur un univers abscons, nous qui ne savions que nous bourrer la gueule.

Lá ou ça se gâte page 73, c'est lorsqu'on apprend que "l'augmentation de la culture n'est pas bonne en soi, car son indexation sur la négativité, si l'on se remplit d'une invitation perpétuelle à la mort, le pire devient inévitable". Kek ksé ksa ? Une traduction en français populaire nous serait bien utile.

On peut gloser à l'infini sur la culture et son lien étymologique avec l'agriculture, mais de là à prétendre qu'on marcotte les orangers page 64, et qu'un grain de blé semé produit 600 000 à 700 000 grains à la récolte ... Il faut n'avoir jamais glâné un épi de quelques dizaines de grains. Pour un fils d'ouvrier agricole quel manque cruel de bon sens paysan. Si c'était vrai nos grand-pères laboureurs seraient tous nommés Crésus.

Bon, maintenant, tapons dans le dur page 122 : "Car nous pouvons nous construire liberté si nous savons que nous pouvons le faire et que nous pouvons vouloir en voulant ce qui nous veut, car on ne peut vouloir rien d'autre".

Certes nous avons la liberté de ne pas poursuivre jusqu'à la page 533, mais comme nous sommes teigneux et courageux allons au fond des choses. Lecteurs nous vous mettons au défi de traduire et d'expliquer.

Si vous ne trouvez rien, ne pensez vous pas que parfois Onfray mieux de se taire ?

Sénèque plus ultra.

Et encore il ne fait qu'effleurer, nous avons eu droit à quelques belles perles et quant à Sénèque, c'est vrai c'était mon bateau l'année dernière. En attendant le vent tombe, mais toujours portant, les nuages ont envahi le ciel, la bascule approche ? Tout le monde embrasse tout le monde.

Genève, le 23 Mai, 33°43.97 N 58°21.35 W à 1 461 MN de Horta

mercredi 20 mai 2015

Genève et le triangle des Bermudes

Mercredi 20 Mai

Encore une fois il me faut trouver quelque chose à raconter. Je reprend une météo alors quitte à se connecter.
Cette nuit (en principe) nous allons passer un peu au sud des Bermudes sur une panne tribord. Nous sommes plein vent arrière, pas beaucoup de vent, disons 10/12 noeuds, je préfère caler le bateau sur une panne. Il faut y faire attention à nos voiles. J'ai eu des nouvelles de Marc, partit avec le même bateau 3/4 jours après nous, il a, semble t'il explosé son Génois et sa GV ne vaut guère mieux. Du coup, coincé à Santiago, il attend un nouveau jeu de voile. Je n'ai pas la météo dans son coin mais j'espère pour lui que le vent ne va pas se lever dans Windward Passage quand je vois le mal que nous avons eu à passer. De mon côté je marche sur des œufs avec ces voiles, je réduis très vite et au portant dès que ça souffle, je ne garde que le Génois. Encore des petits soucis avec le pilote et avec notre anémomètre un peu fantaisiste pas toujours facile de savoir d'où ça vient, j'ai, detemps en temps, de petites surprises pendant la nuit ...
Sinon, tout va bien, je vous rassure, le triangle des Bermudes est pour nous assez tranquille, voir trop calme et bien vide, question pêche c'est encore zéro pointé, une petite carangue qui nous a fait un petit diner et hier une grosse touche, mais ... Cassé.
Le moral reste stable, je m'inquiète un peu à cette allure de sénateur auront nous assez à manger, mais pour l'instant, ça va, salon de lecture, Alain a maintenant 3, voir 4 morceaux à distiller dans le blog, mais aujourd'hui je laisse la parole à Roland :

"Tendresses marines"

Ça y est. Mon tout petit est mort. J'en serai sur demain. Je l'aimais bien, m'habituais à lui, et lui donnais son repas tous les jours. Il était tout petit car je ne le voyais pas, et l'entendais à peine, sa discrétion s'adaptait à ce voyage. C'était une femelle. Près de mon visage, une fois, elle ne sentait pas le sable chaud. Alors je lui offrais ma jambe gauche que que je ne badigeonnais pas de répulsif.
À Turks & Caicos, les hublots étaient ouverts, elle aurait pu me quitter. Pourtant, quand on repris la route, je reconnu l'infinie délicatesse de sa trompe suçant mon mollet, l'élégance de la parcimonie du seul repas quotidien qu'elle prélevait, et la discrétion de nos quelques instants relationnels. C'était toujours ma petite Mousse, comme je l'appelais, qui partageait ma couche. Je saurai ce soir si je ne l'ai pas tuée. Ces cabines sont insuffisantes pour deux !

Aie, aie, aie, vous pouvez le constatez, il n'est pas traumatisé, et pourtant, il se posait des questions sur ce fameux triangle des Bermudes. Bon, moi je suis rassuré, à priori pas de Chigungunya ... Quand à coucher avec une moustique, ne comptez sur moi ...
Tout le monde embrasse tout le monde

Genève le 20 Mai, 12h TU : 31°22.35 N 66°20.05 W à 1 890 NM de Horta

dimanche 17 mai 2015

Genève : du près, du près, encore du près

Dimanche 17 Mai

C'est Dimanche, il faut que je fasse un effort, je vous le dit tout de suite, ça va être bref et simple. Depuis notre départ nous sommes au près, près serré, vent dans le nez, un cap guère satisfaisant, plein nord, du vent, ça va, entre 15 et 25 noeuds, 1 ris, 2 ris, 3 ris, riz au oignons, riz au curry c'est selon. Nous n'avançons guère, mais gardons espoir, en principe cette nuit le vent tombe, nous traversons un zone de calme et, demain soir ? Demain soir du Nord Ouest, au portant sur la route ? Je reprend une météo pour voir ça. Sinon tout va bien à bord, les manœuvres rentrent, un peu lentement à mon goût, ce qui ne rentre pas ce sont, devinez ? Les poissons. Du coup, Alain qui passe sont temps dans la rédaction fort appliquée de textes plus croustillants les uns que les autres nous livre ses réflexions :

La recherche de la daurade perdue

Longtemps je le suis levé de bonne heure pour mettre à l'eau une ligne et ses leurres.
Après avoir labouré l'Atlantique d'Est en Ouest sans la moindre touche, plein d'espoir et d'illusions, nous sommes courageusement reparti d'Ouest en Est.

Deux daurades et un Marlin malin sont venus renifler nos appâts artificiels qu'ils ont négligés nous faisant une nageoire d'honneur.
Depuis inlassablement nous remorquons ces plastiques implants, retardant notre retour vers nos bien aimées, qui elles sont naturelles.

La Mère mer serait-elle vide ? Qui donc l'a dévastée si vite et si subrepticement ? Sont-ce ces méchants chinois qui, pratique interdite, chahutent en bœufs ? Ou ces mauvais japonais qui ne cessent de prélever de menus échantillons de 30 tonnes à des fins d'études scientifiques ? Sommes nous tous coupables par nos pollutions des petits ruisseaux qui font les grandes rivières qui se meurent dans l'amère ?

Je vous épargne les 18 pages de description des vagues et des horizons vides, car Marcel l'a fait beaucoup mieux que moi avec les aubépines.

Venons en à la réalité brutale : si il reste encore une seule petite Coryphène, elle sera pour le noir pétrel qui nous poursuit depuis l'aurore et pour nous ce midi ce sera cassoulet ou raviolis, car Michel M. le rappelait : "Toutes passions qui se laissent gouster et digérer ne sont que médiocres".

Fa Fé Fur (Tabarly dixit)

Allez je vous laisse, je vous rassure un peu, cassoulet et raviolis, attendrons encore quelques jours, c'est Dimanche, Dimanche entre hommes et qu'est ce qu'ils aiment les hommes : de la viande et des patates : entrecôte et patates. Tout le monde embrasse tout le monde.

Genève le 17.5, 12h Tu : 27°46.39 N 71°22.24 W à 2 220 NM de Horta

jeudi 14 mai 2015

South Side Marina, Procinciales, Turks & Caicos

Genève, escale aux Turks & Caicos

Jeudi 14 Mai

Prendre la plume est parfois difficile, mais à la demande générale, à la demande de certains en tout cas, je vous donne quelques nouvelles.
La sortie de Cuba n'a pas été simple. Nous avions choisi de passer par l'Est et de sortir par Windward Passage. Une première partie sans beaucoup de vent mais alimentée par de gros orages. Toutes les fins de journées, 3/4 heures à se faire secouer et rincer sous d'impressionnant nuages, quand la foudre est de la partie c'est encore pire ... Et petit souci, notre girouette anémomètre ne fonctionne pas vraiment bien, difficile dans le noir de bien juger de la force et direction du vent, difficile donc d'adapter la toile du temps, et la toile il faut y faire attention, nos voiles sont "fatiguées".
Une panne de pilote qui m'a fait baisser les bras, jusqu'à ce que je trouve, la fixation du capteur d'angle de barre cassée, (cassée comment ?). La réparation que j'ai faite à l'air de marcher, ça tient depuis plusieurs jours, ça tient en mode vent au près pendant 2 jours sous 3 ris, ça devrait donc tenir jusqu'au bout.
Et oui parce qu'après les orages, le vent dans le nez, obstinément dans le nez, plus ou moins fort, alors voile ou moteur, les deux parfois, petit à petit nous sommes passés. Mais plus beaucoup de fuel, pas suffisamment pour traverser en tout cas. Du coup un stop aux Turks et Caicos. Un endroit surréaliste, petit caillou au milieu de nul part. Sec, venteux, désertique à part la capitale, mais, mais on y trouve tout, mais à quel prix, je crois que je ne connais pas d'endroit plus cher ... Je vous raconterai ça un peu plus tard, peut être, nous avons refait de l'approvisionnement, de l'eau, reste le fuel, j'attend que la marée remonte, très peu d'eau dans le chenal d'accès à marée basse, entré avec un chausse pied, j'attend un peu, j'assure pour le départ. Départ pour cette fois ci la traversée, on essaye Horta, on verra bien, mais la météo est disons classique, du près jusqu'à Lundi, des calmes, peut être pas trop et ensuite je l'espère des vents portants. Je n'oublie rien ? Ah si la pêche : zéro pointé, encore des sargasses partout.
Et puis Alain a eu le temps d'écrire, je vais pouvoir vous distiller ses œuvres, la première appropriée à notre situation :

"Fermer"

Comment continuer à écrire après avoir lu cette sentence de Montaigne :
"La recherche des frases nouvelles et de mots peu cogneuz vient d'une ambition puérile et pédantesque"
Alors faisons court, sec, à l'os.
Avant d'appareiller, il faut fermer.
Fermer l'eau et le gaz pour économiser
Fermer les hublots et sa gueule
Fermer son cœur à toutes les tentations de la terre
Fermer les téléphones portables et les liens internet
D'un coup de hache couper les liens et les amarres et se renfermer en soi même, l'esprit et le corps tendus vers un unique but : remonter au vent et vers l'Est.
Soyons ferme

Et voilà, ça c'est fait ... Tout le monde embrasse tout le monde.
Genève, South Side Marina, Provinciales, Turks et Caicos

dimanche 19 avril 2015

Devine Sailing : laconique

Dimanche 19 Avril

C'est Dimanche, mon Iridium a sonné, dois je prendre une dernière météo ? Autant de prétexte pour se connecter, mais franchement je vais être laconique pour ce qui devrait être le dernier post de la traversée. Rien, mais absolument rien à raconter. Toujours du vent arrière dans 12/14 nœuds de vent, j'ai renoncé à la GV, qui fait Boum, crac, boum, Génois et 1 moteur. Pêche sans espoir, toujours plein de sargasses, lecture et sieste, la torpeur des tropiques ... Heureusement que j'avais fait le plein de bouquins, après Murakami, un peu déçu, un Mankell, un Nesbo, un Daeninckx, et le dernier Foenkinos, "Charlotte", là aussi déçu, j'entame un Pérez Reverte ... Clément sous l'égide d'Alain découvre Desproges, Quelques éclats de rire ... Philippe, toujours en pleine préparation de son aventure, dévore les récits de mer, personne n'a plus le courage de prendre la plume ... A peine 300 milles, un seul souci, pour entrer dans la marina, il nous faut franchir un pont aux horaires précis, 17h30 le soir, 8h30 le matin, réussirons nous à avoir celui du 21 au soir ? Sinon ce sera le 22 au matin, d'ici là tout le monde embrasse tout le monde et vous souhaite un bon WE.

Devine Sailing le 19.4 à 12hTU : 18°03.32 N 57°44.48 W à 300 NM.

vendredi 17 avril 2015

Devine Sailing : changement de programme

Vendredi 17 Avril

Devinez quoi ? Ce n'est plus Tortola, j'ai envoyé au chef de base, Yann, à Tortola, un prérapport technique, qu'il puisse s'organiser avec les petits soucis que nous avons eu, en particulier pour qu'il s'assure d'avoir bien reçu les pièces du dessal, les bers des radeaux, et je lui signale que nous n'avons ni climatisation, ni ventilateurs, du coup, cap sur St Martin, pas la peine de louer ce bateau sans clim. Pour nous pas de soucis, au contraire, cela arrange Clément et c'est un peu plus près ... Arrivée le 21 ? De toutes façons, il faut que je me reconnecte : pour monter une clim, il faut sortir le bateau de l'eau, est ce possible à St Martin ? Sans doute, mais au cas où ... On ne sais jamais ? La Martinique ? Et là autant changer de cap maintenant, c'est quand même un peu plus sud. Sinon, le vent enfin revient, pas la tempête, et je n'ose trop tirer sur la GV, du coup pépère sous Genois. Nous nous ennuyons un peu ... Et question pêche, des sargasses partout, alors comme disait Benjamin, Papa, quand est ce que tu pêches une vache ? Ce temps libre laisse tout le temps à notre patriarche pour peaufiner une nouvelle publication, je lui laisse donc la parole :

Cronique laconique du temps passé (à ne rien faire)

"L'âge prenant, aux calendes de Mars, je me suis retiré du monde, encore plein de force, pour méditer et me livrer à une doulce retraicte, à ma liberté et tranquilité" * à bord d'un pirogue double.

Bien décidez à devenir sérieux et sage, j'ai prié mes compaignons de voyage de désormais me voussoyer et mon grand âge respecter. C'est un défault bien commun chez moultes vieillards de ressassez leurs histoires éculées. J'ay incontinent pris décision de ne plus penser qu'à l'avenyr et ce qu'il estoit possible d'y améliorer, bien que ce soit mal-aysé, étant fort désgoutté de la nouvelleté.
Ja Cicéron disait "être exempt d'avidité, c'est une fortune ; du désir d'acheter c'est un revenu"**. Sur quoy Montaigne renchérit "Je vis au jour la journée et me contente d'avoir dequoy suffire au besoings presens et ordinaires ; aux extraordinaires toutes les provisions du monde n'y scauroient baster. Je m'interrogeois donc sur la conduite à tenir au retour sur mes terres qui me semble encore bien lointain

Sargassetique

: Merci Michel
* In paradoxes VI III

Et avec ça mon correcteur orthographique explose ... Et je vous dit à bientôt, évidemment je n'oublie pas, tout le monde embrasse tout le monde

Devine Sailing le 17.4, 12TU : 18°09.80 N 53°14.62 W à 557 NM de St Martin (Basse Espagnole)

jeudi 16 avril 2015

Devine Sailing : déception

Illusion, déception, frustration, que sais je ? Cette transat partie sur les chapeaux de roue s'achève dans une falsification, une imitation d'alizé. Du coup 2 jours de moteur, le vent monte un peu, allez j'essaye les voiles en papillon (llion), 5,5 noeuds au 270. Allez, ça va rentrer, le 18 ? Si c'est le cas, arrivée le 22, plus que ... 730 milles. Pêche = 0, poèmes, zéro aussi, c'est l'âge ? Je crois que j'ai reçu des mails, toujours des petits soucis avec ma boîte, il me faut donc aller voir, j'en profite pour vous donner ces quelques nouvelles, ne vous inquiétez pas tout va bien, le mot d'ordre : patientons ... Tout le monde embrasse tout le monde.
Devine Sailing le 16/4 12 TU : 18°33.83 N 50°57.33 W

mardi 14 avril 2015

Devine Sailing, anniversaire dans les sargasses

Mardi 14 Avril

Lente progression vers le sud, rien à faire, sous GV, si on veut se caler c'est trop sud, trop de route. Vers le nord c'est mieux mais c'est pour aller s'encalminer. Plein vent arrière, pour la GV ça remue trop, j'ai peur de casser quelque chose, du coup génois seul, et risée Volvo quand le vent descend trop. 121 milles sur la route hier, 118 aujourd'hui, c'est pas brillant, à ce rythme on arrive à la St Glin Glin. Et puis nous sommes maintenant en pleine sargasse, décidément elles envahissent l'océan, plus guère de traversée sans en voir et pour la pêche c'est pas très bon. Je reprend une météo, une zone de calme demain normalement et ensuite si nous sommes suffisamment sud j'espère pouvoir reprendre une panne tribord qui devrait nous rapprocher plus vite. 1 000 milles franchi à 12h45 TU, normalement 7 jours, arrivée le 21 ? Pas certain, au rythme actuel ce sera plutôt vers le 23. On verra, toujours est t'il que 1 000 milles ça se fête, une occasion de plus, en fait nous allons cumuler, sortir les réserves spéciales, aujourd'hui est un grand jour, un grand jour pour le patriarche du bord (maintenant on peut le dire), un grand jour pour notre ami poète qui du coup nous livre sa dernière œuvre :

Devine, pas nette

Racine cubique de 343 000, ça ne vous dit pas grand chose et racine carrée de 49 000 sans doute guère plus, alors pour vous aider voici quelques autres données :
(71 + i au carré) cela reste assez complexe . Mais si je vous dit 140Cos30° = 140Sin60° = 140 bières pression, sachant que une bière = 1/2 tout s'éclaire.
Non ? Pour ne rien embrouiller je n'inclurai aucun Pi impie. Je vous donne un 1, 10, pour les nuls : plus que 7 ans pour lire Tintin et enfin pour les plus ignares un dixième du symétrique de James Bond.
Ça y est, vous d'accord ? Ça fait 2015 - 1945 = ...
Pastiche 45

Je le comprend un peu, dur dur ce passage, reste que cela va être l'occasion de se faire une petite fête, Clément après un essai réussi, se charge du fondant, Philippe aurait aimé se charger de la daurade, nous allons nous contenter du rôti de porc, et moi je me charge de la conclusion : tout le monde embrasse tout le monde.

Devine Sailing le 14, 12 TU : 19°49.20 N 46°34.71 W à 1 003 NM de Hermann Reef.

dimanche 12 avril 2015

Devine Sailing, énervé, contrarié ?

Dimanche 12 Avril

Énervé, contrarié le capitaine ? Peut être, rassurez vous pas par l'équipage (Ouf ... ) mais, mais. C'est Dimanche, il me faut donner des nouvelles, donc, je résume, nous sommes quasiment vent arrière depuis un bon moment, pour l'instant c'est la panne tribord qui est la plus favorable, celle qui nous approche le plus. Mais tribord amure nous remontons vers le nord, vers les calmes. Il nous faut mettre du sud dans notre route, pas facile. D'autant plus que le bateau commence à donner des signes de faiblesse, après avoir cassé le premier ris, presque arraché le pontet du point d'écoute de GV, c'est le pontet que j'utilisais pour la retenue qui a giclé, un léger l'accastillage l'ensemble t'il ... Ça a giclé avec 15/16 nœuds réels, 10/11 apparents ! Du coup je n'ose plus trop utiliser la GV dès que le vent forcit et au vent arrière (la c'est pilote qui a du mal, c'est pas trop sa faute, c'est juste que les tout petits safrans ne sont guère efficace), résultat : on se traine : 131 milles sur la route, ah si nous avions 2 génois (en gros ceux qui me connaissent remplace ça par : ah si nous avions un catana ... ). Je me rattrape sur le moteur, il nous reste pas mal de Gas Oil, bien plus que d'eau alors bon an mal an nous progressons. Question Pêche, zéro pointé, alors pour conclure ce dimanche avec un peu d'humour, laissons la place au poète du bord :

Politique, religion et philosophie

En ces temps incertains et politiquement troublés, nous avons choisi à bord un régime politique original : le 3D (D,D,D) : la dictature à durée déterminée.
La constitution en est fort simple et s'écrit en 2 articles :

1 - le capitaine a toujours raison
2 - dans le cas contraire l'article 1 s'applique.

Ce régime convient bien à une communauté restreinte où tous sont tendus vers un seul but : en finir ! Mais cependant nul n'envisage une évasion.

La religion fait aussi l'objet d'u grand syncrétisme et de simplifications drastiques en ces deux commandements :

1 - le port des voiles est obligatoire
2 - le seul paradis à mériter est le port

Une seule immense question théologique reste à résoudre : le thon et la daurade sont ils casher et/ou Hallal ?
En tous cas les 2 sont recommandés dans l'évangile de St Gros et Nigaud

Tant en politique qu'en religion un seul mot d'ordre "soumission" (au sens Houellebecquien du terme).

Pour la philosophie on peut se limiter aux seuls perceptions de nos sens : l'horizon est rond et j'en suis le centre comme le zéro d'un repère orthonormé; calé bien au milieu je suis Dieu.
Quelques divinités secondaires et antiques comme Eole et Neptune tentent de perturber occasionnellement nos certitudes. Il ne faut pas s'en inquiéter car à la vitesse de notre coche d'eau nous ne constatons aucun "déplacement des raies spectrales vers le rouge, même dans le cas où la lumière nous arrivent d'étoiles de masse appréciables" (Einstein Dixit). Dès lors les lois de la relativité générale ne s'appliquent pas dans notre univers dont la finitude ne se révèlent que par la disparition quasi instantanée du sillage à la poupe, tout comme s'évanouit la mémoire immédiate (Aloïs Alzheimer dixit).
A tout hasard invoquons quand même Bacchus à qui il ne nous reste plus grand chose à sacrifier.
Ô Dieux Odieux, priez pour nous pauvres pêcheurs.

A bord de Shabat 13, le 12ième du Mois d'Avril de l'an de Grâce 2015

Inspiré le poète, non ? Pas certain qu'il ne vous faillent attendrent quelques jours avant une suite mais d'ici là, bon dimanche à tous. Tout le monde embrasse tout le monde

Devine Sailing le 12.4 à 12 TU : 21°34.76 N 42°25.75 W à 1 242 NM du nouveau monde.