vendredi 11 novembre 2016

Arlanda, 1 000 milles, dernière ligne droite ?

Vendredi 11 Novembre

Le 11 Novembre, un vendredi, chouette un long week end pour beaucoup d'entre vous non ? Pour nous ça ne change pas grand chose, le rythme des quarts et celui des vagues reste immuable.
Quant aux commémorations, nous sommes un peu loin, on compte sur vous ...
Mais du coup j'ai le courage de prendre la plume, d'autant plus que nous voyons le bout du tunnel.
Une dernière panne vers le sud cette nuit, le Bali 4.0 ne raffole pas du vent arrière, ou disons que je ne raffole pas du vent arrière en Bali 4.0, je préfère les pannes au grand largue, celle vers le sud commence à coûter cher, mais j'ai profité d'une petite bascule et, empennage au petit matin, la panne tribord nous met maintenant quasiment sur la route, un poil trop nord, mais comme la météo nous annonce du Sud Est à la fin, je referai mon contrebord la haut. El Golfet, notre compagnon de voyage a un peu de mal à suivre et ne dispose pas des mêmes outils que moi, l'iridium Go, Weather 4D et SEAiq, avec ça, entre les fichiers météo, le routage et une analyse précise de la trace difficile de mieux optimiser notre route.
Et donc, et donc 1 000 ça c'est fait, 767 jusqu'à Virgin Gorda, l'ile où nous atterrissons et où nous allons faire nos formalités d'entrée. En théorie avec un bon bateau dans l'alizé, 750 milles c'est 5 jours, alors, dernière ligne droite ?
Pas tout à fait certain, en effet Lundi le vent devrait faiblir et notre route nous mène un peu nord de l'atterrissage, très certainement un contre bord à la fin. Mon dernier routage nous met le 17 au matin heure locale à Virgin Gorda, ça peut encore changer, plus beaucoup, mais en fonction des heures d'ouverture des bureaux ... allez disons qu'au plus tard nous devrions être le 18 fin de journée à Tortola.
Voilà, et à bord tout va bien, assez à manger bien que nous n'ayons plus péché. Un superbe marlin, l'occasion pour Emmanuel de faire de belles photos, mais la ligne n'a pas tenue, et le lendemain une nouvelle grosse touche, j'étais seul, j'ai pu arrêter le bateau, Hervé est venu m'aider, une bonne vingtaine de minute, plus qu'une trentaine de mètre et paf, la ligne casse à nouveau, et là je n'ai rien vu, une très grosse daurade, un pépère thazard ? Nous ne le saurons jamais ...
Depuis nous avons bien accéléré, je ne remettais pas les lignes à l'eau, ça allait un peu vite, on s'y remet seulement cet après midi, c'est vrai qu'un thazard, une daurade ce serait sympa pour Emmanuel et Hervé, ils ne connaissent pas. Bon, pour moi l'essentiel est là, nous avons largement de quoi finir, suffisamment de lecture aussi, et peut être assez de cigarettes ...
Bon week end à tous et tout le monde embrasse tout le monde

Arlanda, le 11/11 à 20h00 TU : 14°56.70 N 51°37.99 W à 765 NM de Virgin Gorda

dimanche 6 novembre 2016

Arlanda, et un dimanche de plus ...

Dimanche 6 Novembre

Et encore une fois j'ai attendu une semaine avant d'écrire, quel nul, j'avais pourtant quelques occasions et je n'en ai pas profité.
Quelques occasions ? Il faut le dire vite. Transat en mode peinard, avec de toutes façons un bateau qui n'autorise guère de folie, les surfs à 20 noeuds, on oublie.
Je viens de recevoir un mail, départ du Vendée Globe demain, images incroyables de ces bateaux, difficiles d'imaginer qu'ils surferont comme ça dans le grand sud, bon, ils ne seront sans doute pas très nombreux à rentrer, une chose est sûre, dans 1 semaine, ils nous auront déjà doublé.
Bon an, mal an, nous descendons vers le sud, ça ne nous rapproche guère mais nous place dans de meilleures conditions pour la suite, allez disons plutôt de moins mauvaises.
Mais non, ne vous inquiétez pas, nous ne risquons rien, sauf peut être de manquer de bouffe, non ça non plus, j'y reviens un peu plus loin.
De manquer de Gas Oil, séquence bidons cette après midi, je ne pense pas que nous aurons de problème, nous n'allons pas finir sur 2 moteurs à fond, mais nous ne manquerons pas. Mon souci, très personnel, je risque sérieusement de manquer de clopes. Vous allez me dire, tu nous fais le coup à chaque traversée. Non, je ne rigole pas, là c'est sérieux, et cela pourrait être grave, déjà en général le capitaine est de mauvaise humeur ... mais si jamais les cigarettes venaient à manquer ouille, ouille, ouille ...
L'autre truc qui est souvent difficile, le frais. Les légumes, les fruits tiennent une grosse semaine, 2 petites après le marché des Canaries, ensuite, riz, pattes, patates et boîtes, viande idem, reste le poisson, en 1 mot la pêche.
Nos 2 compères, El Golfet et La Habana se moquaient un peu de nous, ils avaient chacun pris quelques petits poissons, et nous rien, rien de rien, le silence sur les lignes, pas la moindre friture. Ah quand même une première daurade, mais vraiment un bébé, une petite fille, remise à l'eau, juste le temps de faire une photo. Et puis enfin, et là pour le coup nous avons fait le plein, en fin de journée les 2 lignes partent. 20 minutes pour remonter le premier, un quart d'heure pour le second qui avait eu la politesse d'attendre ... 2 jolis thons obèses (big eye en anglais), 11 et 9 kg, une fois en filet, une grosse dizaine de kilo de viande, on va pouvoir tenir.
Carpaccio, cru à la tahitienne (zut plus de citrons verts et impossible de remettre la main sur le gigembre, donc un peu une imitation), mi cuit, à la mayonnaise, les ventres, il reste encore quelques recettes et malheureusement cette après midi un petit incident est venu gâcher cette fête.
El Golfet, notre compère depuis le début, s'inquiète devant la lenteur de notre traversée, et ... s'inquiète pour son appro. Pas de souci, je t'envoie un peu de thon, une manœuvre un peu maladroite et El Golfet a un gnon sur sa coque, Fabrice, le capitaine est inquiet, bon cela ne me paraît pas bien grave, juste une petite fente, une réparation facile à faire mais qui gâche bien notre beau dimanche.
Sinon pour varier un peu l'ordinaire, 2 visites, une petite hirondelle de mer a passé une nuit à bord, c'est assez rare, c'est la deuxième fois que cela m'arrive et un tout petit martinet et venu lui aussi se reposer quelques heures à notre bord, le pauvre me paraît bien loin de la terre. Les oiseaux sont d'ailleurs vraiment rare sur cette traversée.
Et puis pas de vent, peu de vent, comment faire, où aller. Alors que nous nous attendions à renforcement dans l'après midi, c'est plutôt une molle qui s'installe, je vais vous laisser, je reprend une Xième météo, ah si j'avais un grand spi ... un grand spi et un catana 50 (par exemple)
Tout le monde embrasse tout le monde.
Arlanda, le 6 Novembre 19h30 TU : 15°23.28 N 39°52.74 W à 1 424 NM de Virgin Gorda