Samedi 24 Décembre
Et voilà, ce soir veillée de Noël et honte à moi, je n'écris plus. Serai ce la lassitude ? Sans doute un peu, que vous dire d'original ? Les sempiternelles histoires de grains, de poissons que l'on ne pêche pas, de baleines que l'on ne voit pas, ah si on les a vu, encore un truc bizarre d'ailleurs, j'ai eu le sentiment d'assister à une scène de chasse, quelques baleines, des rorquals communs semble t'il et, autres choses, des nageoires plus longues, plus effilées et surtout nageant beaucoup plus vite, des orques ? J'en suis presque sur et je dois dire que je n'étais qu'à moitié rassuré.
À part ça ? Un petit point sur la situation et les quelques événements qui ont marqué la traversée depuis que je vous est laissé en route vers Las Palmas.
Descente jusqu'à Las Palmas, je m'en souviens à peine, pas de souci, ah si quand même Plotter en panne. Le plotter c'est le truc dans lequel on met les cartes, sur ce bateau il n'y en a qu'un, je ne sais donc plus ou je vais ... c'est pas tout à fait vrai, j'ai tout ce qu'il faut comme tablettes pour savoir où je vais. Par contre le plotter c'est aussi une centrale de bord, qui sert à la gestion et au réglage des différents capteurs et surtout du pilote. Sans plotter je n'ai plus de mode navigation au pilote et je ne peux plus intervenir sur les réglages du pilote, c'est un peu embêtant quand même surtout que c'est tout neuf et sensé être du haut de gamme B&G ...
Du coup j'insiste pour Las Palmas, et là, problème, plus de place à Las Palmas, ça devient un souci cette histoire, la marina municipale n'est pas chère, on peut tout faire à Las Palmas sauf qu'on ne peut plus s'y arrêter, je vais finir par regretter le temps où ils faisaient payer une taxe "Phares et Balises" qui chassait tout le monde.
Christian qui m'accompagnait s'arrête à Lanzarote, ainsi qu'Hannah un des autres Lagoon 450, les 2 autres, Eric et Jacques font escale à La Palma, de mon côté dans l'espoir de faire réparer le plotter je tente Las Palmas, rien n'y fait, c'est plein, au minimum 2 jours au mouillage en liste d'attente, on refait le plein et on descend à Puerto Rico au sud de l'île.
De là, nous irons en voiture à Las Palmas, peine perdue, le technicien du concessionnaire B&G est en vacances et même si il était là, la procédure veut que ... je vous passe la procédure, mais en gros compter une semaine, 10 jours, avant d'avoir du rechange ... on arrête B&G, l'année dernière j'avais la girouette en rade et là la suite ... et ben pareil, à la première grosse pluie, girouette à nouveau en rade ... j'y reviendrai.
Donc Puerto Rico, énorme, gigantesque village de vacances dans un barranco asséché. Difficile de dire, mais 10 000/20 000 appartements ? À la disposition des touristes. Les "gens du nord" qui viennent trouver un peu de soleil en plein hiver, beaucoup de scandinaves, allemands, anglais hollandais, au milieu de tout ça, une espèce de centre "commercial", boutique de souvenirs, "duty free" et plein de restaurants "à touristes". Une petite marina à l'embouchure de la rivière, remplie surtout de bateaux pour les sorties à la journée et donc une place le long de la digue, ce n'est guère confortable, mais nous n'avons pas le choix. Nous en profiterons quand même pour une visite de l'île et une journée à Las Palmas pour faire nos courses, mon maraîcher habituel ira jusqu'à nous livrer tout ça au bateau. Un diner avec Karim et nous repartons, la météo est bonne, il faut en profiter.
En fait je pars un peu à reculons, je crois que Guillaume m'a laissé un souvenir, je tousse, j'ai mal à la tête, les jambes en coton ... les premiers jours sont un peu difficiles, je dors peu, j'en ai marre ... mais la météo est bonne, on aligne les milles, presque sur la route directe, je fais un peu de sud en prévision d'une zone de calme, mais à peine.
Plus tôt que prévu, une zone de grain, 24 heures un peu pénible pour moi, la retenue de GV casse 2 fois, je la fixe sur la cadène, je n'ai guère le choix il n'y a pas de taquet ou pontet bien placé et cela scie mon bout. Et puis les grains sont parfois violents, presque 40 noeuds, et grosse pluie, grosse pluie égale panne de girouette, plus aucune indication de vent et plus de pilote en mode vent, allez GV par terre, on continue sous génois seul, c'est comme ça depuis plusieurs jours maintenant, et je dois dire que je ne suis pas pressé de remettre la GV, la mer est grosse, le vent s'est un peu calmé, la girouette remarche, ouf ... ça a séché ... mais je ne suis pas certain qu'avec la GV nous ne soyons pas un peu limite, en plus ça nous remontrai vers le nord, c'est pas la peine.
Alors, en ce beau samedi, Samedi 24 décembre quand même, et bien je me la joue peinard, sous génois, j'espère profiter des premiers rayons de soleil, et oui, nous sommes passés sous le tropiques, sous la "barrière" des 2 000 milles. J'ai eu des nouvelles de Christian et Hannah, ils sont assez loin derrière, plus d'une journée. Pas de nouvelles des 2 nordistes, Eric doit être devant, il est parti un jour avant nous, Jacques son frère, lui aussi, mais sans doute pas très loin et il risque de souffrir un peu des calmes.
Donc cool pour ce Week End, j'espère comme d'habitude pécher, une seule bonite pour l'instant, l'occasion donc d'écrire un peu, ça bouquine intensément à bord et puis il va falloir se mettre au préparatif de Noël, décorer le sapin et tout et tout, oh zut il est où le sapin, je l'ai oublié ? Une pensée pour nos familles, une grosse pensée évidemment, une pensée pour nos amis, une pensée pour Guillaume qui nous a laissé plein de bonnes choses et qui je l'espère va passer un bon Noël.
Joyeux Noël à tous, tout le monde embrasse tout le monde, plus fort que d'habitude
Freya, le 24/12, 10h15 UTC : 22°52 N 30°29 W à 1 924 NM de Virgin Gorda