lundi 23 août 2010

Las ... comme Nicolas

Lundi 23 Août

Las, lassé, non j'exagère Nicolas résiste toujours, simplement il avait très envie d'écrire le blog, donc je lui laisse la parole.

Comme écrit ci-dessus, nous sommes le 23, or le 23 c'est le moisversaire (concept assez proche de l'anniversaire mais qui arrive 12 fois par ans, donc nettement plus sympathique ! ), de ma filleule, à qui je souhaite donc un très joyeux moisversaire (elle a 10 mois donc je suis pas certain qu'elle remarquera l'attention mais qui sait ! ). Pour ce qui est des nouvelles du bord, il y en a pléthore. Tout d'abord hier nous avons pris notre première vraie pluie : un vrai bonheur ! Je crois que je n'avais jamais autant attendu la pluie, alors quand elle est arrivée (en plein déjeuner, elle a pas été très bien éduquée cette pluie) tout le monde s'est mis à vaquer à des occupations diverses : lessive, douche, trempette sous la pluie, nettoyage du pont du bateau (on a d'ailleurs eu du mal à arrêter Benjamin une fois lancé ! ) et surtout envoie des voiles car qui dit grain dit vent. 
En parlant de vent, hier plusieurs tentative d'envoi de voile ont été faites, notamment sous les grains, mais rien de bien extraordinaire et toujours une majorité de moteur. Cependant hier soir, à la fin du diner (omelette lardons, pommes de terre, champignons : léger comme toujours ! ), le vent est monté, on a renvoyé les voiles et là impossible d'aller se coucher : les sensations de vitesse et de vent était tellement oubliées par nos esprits que tout le monde est resté sur le pont pour sentir les 15 noeuds de vent et le bateau filer à 8 noeuds (ce qui ne lui était pas arrivé depuis fort longtemps ...) : c'était grisant. La vraie bonne nouvelle, c'est que je viens de prendre mon quart (avec Lola) et que, entre le moment où je me suis couché et mon réveil (6 heures donc), on a pas envoyé le moteur une seule fois ! Certes il n'y a plus que 5-7 noeuds de vent mais c'est toujours ça de pris et des litres de fuel économisés, comme dirait Jéjé (et Souchon) : "On avance, on avance, on a pas assez d'essence, pour faire la route dans l'autre sens" ! La mauvaise nouvelle c'est que, pendant que je tape, Lola gère la barre et que le poste de barre est du "mauvais coté" et que donc "on peut pas voir la Lune, si j'avais su j'aurais pas venu".
Sinon la température, comme le disait Christophe, est au beau fixe : je ne souviens pas de la dernière fois que j'ai mis un polo, on vit tous en maillot de bain ou en caleçons, même la nuit et même sous le pluie !
Coté cuisine, (je viens de découvrir l'expression de Christophe sur les "Las", alors je ne fais pas défaut), les aliments sympas (viande congelée, oeufs, jambon etc ... ) s'épuisent et je dois avouer que j'ai hâte car plus le temps passe plus j'ai envie de découvrir les gouts (dont certains me rappelle très nettement la cantine de mon enfance) des boites de conserve : ravioli, couscous, paella, gratins dauphinois, cassoulet, confit d'oie et même tartiflette ! Pour ce qui est du gâteau de l'autre jour, mes souvenirs des recettes familiales et le talent de Benoit pour monter les oeufs en neige ont fait mouche : le gâteau n'était pas mauvais, j'ai donc gardé de quoi recommencer dans quelques jours entre un cassoulet et des raviolis !
Maintenant, pour la fin, une petite envolé lyrique : le plus étonnant finalement dans cette traversée, c'est la notion du temps ; en effet les jours passent et ne ressemblent pas, pourtant impossible de vous dire si la dernière fois qu'on a pêché était hier ou il y a 5 jours, si nous sommes partis depuis une semaine ou un mois, si nous faisons du moteur depuis 2 ou 6 jours et surtout impossible de se dire qu'un jour on va finir par arriver ...
Vous embrasse tous, et surtout Victoire donc, à (très?) bientôt,
Nico

Il a presque tout dit, avec quelques fautes, j'en ai surement laissé passer, à nous deux on fait la paire. Donc juste un petit point technique, les conditions de vent, Nicolas en a parlé, les dernières 24 heures : 123 milles au 304. Vous remarquerez quand même que nous sommes à moins de 1 000 milles de la Martinique. Nicolas a raison impossible de se dire qu'un jour on va finir par arriver, mais si, mais si. Logiquement nous ne devrions pas tarder à accélérer, puis peut être un peu ralentir avec du vent de face, repartir au portant "sur la queue du diable" et une fois que la dépression sera passée, il ne restera plus qu'à compter les bouses, bien malin celui qui peut déjà prédire les conditions que nous aurons pour grosso modo les 500 derniers milles. Je vais vite au nouvelles et je vous souhaite une bonne journée.
CM

Pos à 12 h : 11°27 66 N - 45°43 07 W à 908 nm de la Martinique et nous sommes passés à GMT - 3