samedi 24 mai 2014

Kallima, on a bien fait d'attendre

Samedi 24 Mai

Déjà 4 jours que nous sommes partis et je vais vous le dire, je ne regrette pas d'avoir attendu aux Açores. Une première journée assez tranquille, nous quittons Horta accompagnés par un bateau de Pornichet, Pen Ar Vi, un Dufour 45. Je crois que Francis les connais, utilisateurs d'iPad et évidement de Wheather 4D ... Rencontré à Horta, 3 bretons, 2 Jean Yves dont un Mahé. Après avoir discuté un peu, ils ont eux aussi décidé d'attendre. Un autre bateau semblait plus pressé, finalement ils se rangent à notre avis et changent leur fusil d'épaule, ils profitent un peu plus longtemps des Açores et vont visiter Pico. Un bateau anglais est lui parti, une première tentative, retour, une seconde, un jour avant nous, j'espère que tout va bien pour eux ... Ah ces anglais ! Les Açores au fait, et bien pas d'hortensias en fleur, c'est trop tôt, 2 semaines ? Un tour de l'île dans la grisaille, du haut du volcan nous n'avons vu que le fond de la caldeira, et encore. Drapé de nuages épais, on se serait cru en hiver en haut d'un remonte pente dans le brouillard. J'espère quand même que mon cher équipage a apprécié ... Mais disons ... Peut mieux faire. Retour sur l'eau, comme prévu dès la première soirée le vent rentre et la mer grossit. Alors que nous naviguions de conserve avec Pen Ar Vi, peut être un poil plus vite, mais à peine. En fait déjà avec un ris, en jouant on aurait pu faire mieux, mais c'était limite et ensuite je décide de réduire encore plus, un second ris, les 12 mètres du cata de peuvent rien contre les 14 mètres du Dufour, toujours au près, nous tanguons trop, ça cogne de plus en plus et Pen Ar Vi s'échappe. Et la nuit, la mer grossit, le lendemain, 5 mètres de creux annoncés, ils y osnt sans doute, allez disons 4 mètres cinquante ... Heureusement le vent reste maniable, au petit matin, la plus grosse risée, 35 nœuds apparent, je pipe, je choque un peu partout, et alors que je suis en train de choquer la grand voile, je regarde au vent derrière moi, une grosse vague arrive et dans la vague, de l'écume, un geyser, un souffle de baleine, à peine 30 mètres, 20 mètres du bateau, un grand rorqual, un très grand d'ailleurs, en fait ils sont 3, le temps de reprendre leur souffle et ils disparaissent à nouveau. Depuis, plus rien. J'ai l'impression que quand il y a de la mer, les baleines ne restent pas en surface, sans doute plus de difficultés à discerner les dangers. Et ça tape, ça cogne, nous faisons le dos rond, mais malgré tout, à force de balancer, de fouetter, c'est le support d'antenne BLU qui casse. Pas grave, un bon brelage fait l'affaire. Un thon aussi, fait bien l'affaire, encore un germon, mais un gros. Et puis comme nous rentrons en France et que j'espère que quelqu'un viendra me chercher, on remplit le congélateur, il faudra penser à prendre une glacière mais évidemment plus rien depuis, avec de l'eau à 15°, ce n'est peut être pas étonnant. Parce qu'il fait froid, ça s'enrhume à bord ... Grisaille, mauvais temps mais ouf le vent tombe, tourne un peu. Une autre nuit un peu longue, succession de grains, 1 ris, 2 ris. À peine quelques trous de vent, et puis enfin du reaching, on accélère, Pen Ar Vi nous contacte en VHF, nous sommes 15 milles derrière lui, on revient dessus ... Peut être ... une première partie de nuit à plus de 8 nœuds, ensuite ça tombe à nouveau ... ce matin plus rien. Il a refait le trou ? Ou sans doute, se glisse t'il plus nord que nous, normal, il va plus nord ... Plus de vent à nouveau, le bateau, sans antifouling, commence à être sale, même pas 6 nœuds avec les 2 moteurs à 2 000 tours, mais bon an mal an, on a quand même pas mal progressé, arrivée le 28, peut être pas, le 29, c'est presque certain, 657 milles, mais devant la situation semble se compliquer, mon dernier grib indiquait une dépression dans le sud du golfe de Gascogne, qui nous passerait dessus. Nous sommes allés assez vite, normalement on évite le plus gros, il nous faut réussir maintenant à faire un peu de nord et garder de la vitesse. Je reprend donc un grib pour en savoir plus et je vous abandonne. Tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 24 Mai : 42°57.23 N 15°59.89 W à 657 milles de La Rochelle (Chauveau)