samedi 20 décembre 2014

Carmen, arrivée aux Marquises

Samedi 20 Décembre

Et non ce n'est pas encore tout à fait les Marquises, encore 145 milles à l'heure ou j'écris ces lignes. Nous venons de finir de dîner ... Il est encore Vendredi pour nous et la journée a été longue. Retour du mauvais temps, pluie, grains, pourvu que ça revienne au beau d'ici demain, nous devrions toucher terre en fin de journée, début de nuit pour nous, mais donc Dimanche matin tôt en France. Bientôt des nouvelles en direct de mes équipiers, encore vivants ... Mais sûrement contents d'arriver, les conserves ça a des limites, la pêche étant catastrophique, lignes silencieuses, pas la moindre friture, ah si une belle touche, le poisson arrive sous le bateau et paf, recassé, à se tirer un coup de fusil ... Et je ne vous parle pas de la météo, si j'ai un peu de temps, je reviendrai dessus dans mon groupe, un phénomène un peu inhabituel, je ne vous embête pas avec ça, mais du coup nous avons pris du retard, si nous avions eu des conditions, disons normales, nous serions sans doute déjà arrivé, mais là, ce qui semblait être un véritable boulevard sur les gribs, c'est plutôt transformé en Paris Dakar, voir Rallye de Monaco, pas de neige, non quand même, mais pas toujours très chaud ... Et question bosses et virages, vagues et empannages, nous sommes un peu fatigués. A très bientôt donc et en attentant, tout le monde embrasse tout le monde.

Carmen, à 145 milles d'Atuona, Hiva Oah, Marquises ...

lundi 15 décembre 2014

Carmen fait le dos rond

Lundi 15 Décembre

J'ai laissé passer un Dimanche sans donner de nouvelles. A ma décharge je reçois de mauvaises nouvelles, rien à voir avec le bateau, mais je n'ai guère envie de prendre la plume et de conter nos aventures dans le Pacifique. Mais je ne suis pas seul et je crois que certains d'entre vous aimerais bien savoir où nous en sommes et comment va mon vaillant équipage. Tiens d'ailleurs je vais peut être leur demander de prendre la plume de temps en temps. A ma décharge aussi, des connexions difficiles, mes minutes de satellites s'envolent et ça coûte cher, et à ma décharge enfin, des conditions qui se sont un peu "corsées" ces dernières 24 heures.
En fait depuis mon dernier message, c'était pour beaucoup le mode Carmen au taquet, des conditions presque idéales, beau temps, juste peut être le vent un poil trop devant et du coup une mer de travers un peu gênante, mais les journées s'enchaînent, toujours en mode "Go To" cap sur les Marquises, sans bouger d'un poil, 182 milles, 170, 190, 189, 191, le vent ne bouge pas, presque pas, une journée ça mollit et ça adonne, du coup 158 milles, ça repart, 180, et ça se gâte un peu, le vent commence à forcir, un peu d'usure, paf notre génois léger descend à nouveau, (évidemment en pleine nuit) le transfilage que nous avions fait en Martinique a fini par céder. Mais conformément au grib (toujours étonnement précis), le vent forcit, avec lui la mer, 180 milles, 171, la mer grossit encore, il nous faut ralentir. Et oui, quand le grib annonce 18/20 nœuds, sur l'eau il faut s'attendre à un peu plus. Cela ne dépasse pas 30 nœuds, mais dans le Pacifique la mer est grosse et Carmen, ben parfois je le trouve un peu petit, du coup il ne nous reste plus que le génois lourd. Une accalmie ce matin, j'en profite pour écrire ces quelques lignes, ça devrait à nouveau forcir pour encore une journée, mais en attendant on se traine, 157 milles ces dernières 24 heures. Il nous faudrait rehisser notre génois, mais pour ça il faut monter dans le mat. Avec cette mer, bof, bof. Avec le vent que nous avons eu ces derniers temps, nous n'avons même pas pu le plier, du coup en vrac dans le carré, carré souvent fermé, entre les vagues et un peu de pluie de temps en temps, c'est un peu le binz à l'intérieur. Christophe nous a fait un double salto arrière en descendant dans sa cabine (son antre ?), bon, ouf juste quelques bosses et égratignures, 2 jours de courbatures mais ça va mieux.
Romain, lui a d'autres soucis, et oui en mode "au taquet" la pêche c'est zéro pointé, quand on attrape quelque chose, un sifflement, le moulinet se vide et paf ça casse, du coup il se décarcasse, comment faire de la bonne cuisine avec ce qu'il nous reste, plus de frais, pas de poisson, juste encore quelques fruits et légumes de plus en plus fatigués et des boîtes, des boîtes de tout mais ... Mais bon, on peut lui faire confiance, Laurence prend le relai de temps en temps et s'essaye à accommoder une improbable boîte de morceaux de poulet, et puis ouf, obligé de ralentir nous pouvons repêcher, nous ratons quand même 2 daurades, mais une bonite a la gentillesse de rester accrochée, enfin. Et puis du coup ce matin, tout le monde dort, nous nous traînons, comme je vous le disais j'écris ces quelques lignes mais chut, j'ai mis les lignes, je ne réveille personne, pas tout de suite, pas juste pour remettre la GV, une bonne nuit fera du bien à tout le monde, mais si ça part (les lignes) debout tout le monde, Poissonnnnnn ... Un secret espoir d'un réveil en fanfare, sinon, encore une ou deux heures au ralenti et nous remettons les chevaux, il faut bien y arriver un jour aux Marquises 850 milles devant nous. Un vent qui risque d'être encore un peu trop fort aujourd'hui, ce fameux Maramu ?, puis un peu trop de l'arrière si nous n'avons pas notre grand génois, mais quand même c'est du grand portant, le 19 ce sera juste, le 20, très possible, le 21 certain. Et n'oubliez pas nous sommes loin, presque de l'autre côté du monde, aux Marquises, 10h30 de décalage, en gros quand le soleil se couche en France, il se lève ici, la journée commence, je vous laisse, je vais faire le café.

Carmen, le 15 Décembre à 12hTu : 06°45.2968 S 124°31.6174 W à 873 milles des Marquises

dimanche 7 décembre 2014

Carmen, dans les mers du Sud

Dimanche 7 Décembre

21h17 Samedi 5 Décembre, par 100°14.44 W, Carmen franchit la ligne, 65 jours après son départ de La Rochelle, 10 jours depuis Panama, enfin les mers de Sud, et qu'est ce que ça change ?Rien, toujours la grisaille, toujours rien au bout des lignes et toujours du près.

Mais non, j'exagère ... un peu, à peine, c'est Dimanche et j'essaye de me plier à la règle, il faut que je donne des nouvelles. D'autant plus que j'ai reçu un mail et que mon fichier météo expire.

Pour la grisaille la situation s'améliore, depuis ce matin seulement, est ce que cela va durer ? En tout cas grand beau temps. Pour la ligne donc un certain mieux, mais pour les lignes, c'est à désespérer, les hameçons ne font que rouiller. Un bateau de pêche cette nuit, un banc de gros dauphins, d'orques ou globi, difficile à dire, un peu loin, mais en tout cas très gros. J'en avais déjà vu dans ce coin avec Monteverdi. Je crois que c'est une variante Pacifique du globi.

La ligne, l'occasion d'une petite célébration, champagne, un verre pour Neptune, ah tiens j'y pense, certains d'entre vous doivent passer un peu de temps du côté de la Porte de Versailles, alors le champagne attention, n'en abusez pas ... Romain, pour marquer le coup, nous a fait une petite coupe, pas de champagne, une petite coupe dans sa pilosité (barbe et cheveux), une ligne, le négatif de l'iroquois ... Christophe, notre seul bizuth est resté plus sage, dommage ...

Et pendant que j'y pense, que nous parlons de la ligne et de la Porte de Versailles, je ne sais si Olivier et Francis liront ces lignes, mais au cas où, Olivier, la version Android de W4D que tu m'a envoyée à Panama, un petit bug que peut être tes amis testeurs ne pourront déceler : elle ne passe pas la ligne, dans l'affichage, Navigation Data, la latitude reste N et du coup le petit bateau reste collé sur la ligne, la croix étant elle bien positionnée.
Et pour Francis, la nouvelle version Iridium mail & web, ça y est (enfin), ça marche, autant le signaler, avec peut être aussi un plus côté temps de connexion, moins de 15s une fois, par contre un ou 2 plantages quand même à la connexion, un petit bug, quand tu effaces un message, l'apps plante, par contre une ou deux nouveautés que j'attendais, tu peux mettre en copie et entrer une adresse directement sans passer par le carnet d'adresse, voilà pour la partie technique, désolé pour ceux que cela n'intéresse pas, il faut bien que je remplisse ...

Et d'ailleurs je n'ai pas tout à fait fini avec la technique, depuis notre départ, c'est un peu une course contre la montre. Il nous faut être à Papeete avant le 31 Décembre. En tout cas en Polynésie, pour ça pas de souci, pour Papeete, je ne redoute qu'une chose devoir sauter quelques petites escales prévues. Les Marquises ont s'arrête, nous risquons d'être juste en Gas Oil et en gaz, cette bouteille vide que nous n'avons pu recharger à Colon. Et puis pour une fois Jean François pourrait nous rejoindre aux Marquises, alors ce serait quand même sympa d'aller voir les raies mantas, chez lui à Tikeahau. Tout ce temps perdu en début de traversée, dans l'Atlantique, dans le Pacifique, la journée perdue à Colon, c'est maintenant que nous risquons de le payer, c'est maintenant une course contre la montre, j'ai repris un fichier Meteo, si nous traînons nous risquons d'être rattrapé par une molle qui envahit le pacifique derrière nous. En allant assez vite nous devrions attraper un bon renforcement devant nous, 20 nœuds grib d'ici 6/7 jours. Encore difficile de faire des prévisions. En me basant sur les temps de Curie, au mieux nous sommes à Atuona le 20, mais Curie c'est un 55, pas un 42 et là nous ralentissons, 190 milles avant hier, 182 hier mais avec le beau temps, le vent adonne et faiblit un peu, de 8 nœuds la moyenne passe à 7. Je ne fais pas dans le détail, depuis 500 milles en mode "Go To" notre route est un trait rectiligne cap sur Hiva Oa, à 7 nœuds nous y serions le 21 Décembre à 00h45 TU, soit quand même, ouf, c'est ça de gagner, avec 10 heure de moins, le Samedi après midi.

Ah et toujours dans le domaine technique, mais pas seulement. Olivier, le fichier courant Global Ocean il est superbe, mais pas moyen de l'attraper en mer et je ne sais si ton app fait le routage, vent plus courant. Je dis ça parce que les courants, c'est parfois impressionnants. Un peu après les Galapagos, quand même un peu en plein milieu de nul part, c'est net, nous fonçons, le bateau est porté, soulevé, projeté par un nœud, voir 2 de courant, impressionnant. Et puis dans l'après midi, une rivière en plein océan, quand je dis une rivière, un rapide, tourbillon, gros clapot et littéralement une différence de niveau et ... Une fois le gué franchit, la rivière traversée, s'en est finie de la cavalcade, 2 nœuds de moins ... Le courant ça compte ...

Il faut que je vous laisse, on se traine, un Spi, le code 0, que faire ... Des prières ? On va se contenter d'attaquer l'apéro et notre dernier morceau de viande. Après ... Conserves ou ... Il faut pêcher, s'il vous plaît, du vent et du poisson. Je vous souhaite à tous une bonne fin de WE, et l'équipage maintenant la tête en bas se joint à moi, tout le monde embrasse tout le monde.

Carmen, le 7/12 à 18h40 TU : 00°41.19 S 102°43.19 W à 2 228 NM des Marquises

vendredi 5 décembre 2014

Carmen, le pied sur l'accélérateur ?

Juste un petit mot. Romain doit se connecter, un anniversaire à célébrer, anniversaire de prime importance, et alors j'en profite pour vous envoyer des nouvelles et rédiger quelques messages. Je n'ai plus beaucoup de minutes de forfait, chaque connexion coûte une bonne minute, c'est le processus de connexion, vérification, déconnexion qui est le plus long. Les messages textes passent en quelques secondes, pour peu que nous ayons un bon satellite, ce qui est plus difficile à l'équateur. Nous serions aux pôles, Nord ou Sud, c'est en permanence, les satellites y passent tous, mais ensuite, plus on s'approche de l'équateur, plus leur fréquence de passage s'espace. Alors si le message de Romain arrive avec un peu de retard, c'est de ma faute ...
Alors le pied sur l'accélérateur ? Pas encore tout à fait, mais incontestablement la situation s'améliore. Encore de la grisaille, de la pluie, du près, mais depuis le début de la nuit, ah, ah serait ce en train de changer ? Toujours est t'il que la lune a refait son apparition, avec elle les étoiles, Sirius et Canopus qui brillent de milles feux, quant à Jupiter, elle a du carrément acheter des piles neuves. Avec ce beau temps, enfin une adonnante, alors toujours au près, ce n'est pas encore l'alizé du Sud Est, mais avec un poil d'Est dans ce sud, pour nous ce n'est plus tout à fait du près serré, quelques degrés qui nous suffisent à faire la route et accélérer. 1 ris dans la GV, mode route au pilote, nous visons maintenant directement les Marquises, au 249 à 2 700 milles, à 8 nœuds nous y serions le 18, mais ne rêvons pas, 8 nœuds de moyenne jusqu'aux Marquises je n'y crois pas, le vent va tourner, tomber, reprendre, on verra, le 21 ?
Et à part ça, ben toujours pas grand chose, nous avons quand même aperçu le rocher Darwin, sous une grisaille digne des plus beaux hivers bretons, grisaille et crachin ... Mais les Galápagos s'éloignent et c'est à nouveau le désert. Les oiseaux visiblement ne s'aventurent guère de ce côté des îles. Les lignes restent désespérément muettes, quelques pêcheurs, un cargo en provenance d'Auckland et à destination de Panama, ils ne nous restent plus qu'à espérer qu'avec le beau temps tout cela va s'animer à nouveau, sinon il ne va plus nous rester grand chose à lire. Je ne sais pas trop quand je me reconnecte, une météo dans 2/3 jours et encore, si tout va bien, dans 2/3 jours nous serons sur l'autoroute pour en principe une grosse semaine, alors, alors on verra et d'ici là tout le monde embrasse tout le monde, non Romain aujourd'hui (hier en fait) embrasse quelqu'un de bien particulier, très fort j'en suis sur.

Carmen, le 5 décembre, pos. à 05h 45 TU : 01°22.98 N 95°14.14 W à 2 694 NM des Marquises.

mercredi 3 décembre 2014

Carmen, la volière

Mercredi 3 Novembre

Me revoilà, un peu plus tôt que prévu, je reprend une météo, alors quitte à se connecter ...
Et oui, la météo m'embête. Rien de grave, pas de tempête juste, juste, on se traine. Après les calmes, finalement une séance pot au noir digne de ce nom d'autant plus que les ennuis arrivent plus souvent la nuit. Et pour le coup c'est bien noir. À nouveau rien de bien méchant, mais ça on le dit après, reste qu'en pleine nuit, dans un noir total, des trombes d'eau, le vent qui tourne dans tous les sens, ce n'est pas vraiment "fun". 2 nuits en ciré. Ensuite, du vent, une belle journée qui nous approche du Nord des Galapagos, je commence à faire des plans, alors, l'îlot Darwin, Wolf, plus Sud ? Et bien c'est raté, tôt ce matin, front, bascule et nous voilà vent de le nez. Pendant 3 heures je vais même virer et partir S/SE, ça retourne à nouveau et nous voilà rejeté lentement vers le nord, au 280, c'est pas comme ça qu'on va le toucher l'alizé de SE, mais que faire ? Des conditions un peu musclées, du près (comme d'habitude ?), un ris dans chaque voile, la mer n'est pas trop mauvaise, mais ça tape quand même pas mal. Nous défilons donc beaucoup trop au nord des Galapagos pour espérer voir quoique ce soit des îles. Un peu de vie, un peu quand même oui.
Quelques rorquals au loin, un petit aileron de requin, un nouvel espadon est venu nous arracher un leurre, encore un grand saut et au revoir. 2 daurades ratées, et ouf pour sauver l'honneur et quelques repas une bonite ... Dire qu'avec Curie nous les remettions à l'eau, et en plus je commence à prendre du retard sur les dates de Curie, c'est pas bon ça. Et puisque j'évoque Curie, un petit bonjour à mes équipiers, Jean Charles, Patrick et Guillaume, ceux qui ne sont pas de la partie sur Carmen. Tu te souviens Guillaume, une photo de toi en polaire devant l'îlot Darwin. Et bien nous n'en sommes pas bien loin, 20/25 milles plus au nord, nous ne verrons sans doute pas le caillou. Et c'est le même temps, sauf que Carmen ne fait que 12 mètres, Curie c'était luxe ... Carmen est disons, un peu plus secoué. Sinon, Guillaume j'espère que tu vas bien, on se donne des nouvelles quand je touche terre. Ah et nos oiseaux ? Les hirondelles ne sont pas revenues, nous avons fait dans le lourd. Carmen en porte avions, nous avons eu jusquà 8 fous posés sur le bateau. 6 ont passé la nuit avec nous. Ce ne sont pas des fous de Bassan, un peu loin Bassan ... Des fous au pieds rouges et bec bleu, Dans le même temps la nuit, une escadrille d'un oiseau type pétrel, blanc et noir, spécialiste du calamar, nous escorte et passe la nuit à chasser dans nos feux, amusant, juste un souci, tous ces piafs sont des usines à fiente, le fameux guano ... Il y en a partout, jusqu'aux voiles qui ne sont pas épargnées. Et vous pouvez ajouter à ça, l'encre, l'encre des calamars. Une grosse assiette pleine avant hier, un assiette un peu plus petite cette nuit. Les embruns, nombreux, je vous l'ai dit, ça tape, viennent faire en partie le nettoyage, mais je n'ai qu'une envie que ça cesse, attraper l'alizé, vite ... 3 jours ?
En attendant et comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde.

Carmen le 3/12 pos à 20h30 TU : 01°54.84 N 91°35.27 W à 2 913 NM des Marquises

dimanche 30 novembre 2014

Carmen et les hirondelles

Dimanche 30 Novembre

Et voilà c'est Dimanche, il faut que je donne des nouvelles, 30 Novembre, ça, ça fait drôle d'imaginer les frimas qui doivent maintenant être votre quotidien alors que de notre côté nous cherchons désespérément l'ombre et la fraîcheur.

Alors où en sommes nous ? Le canal, loin derrière maintenant. Une traversée sans histoire, les écluses, faciles, comme toujours content d'en avoir fini sans anicroche. Un moment un peu désagréable, sur le lac Gatun encore une fois. En toute fin de soirée, un gros orage et du vent de sud. Du coup, le lac remuait pas mal, je n'avais pas encore eu ce genre de conditions, accrochés le long de notre bouée, on se faisait bien secouer, un peu peur d'abîmer le bateau. 2/3 heures un peu désagréables et puis ça c'est calmé. Évidemment de la pluie, mais pas de bombardement d'éclairs comme la dernière fois. Deux ou trois, histoire de faire monter la tension, rien de plus.

Les travaux du canal devaient être finis cette année, mais c'est raté, encore une grosse année je crois. Sur le canal lui même plus guère d'activité, encore 2 virages à raboter, mais plus de norias de scrapers, camions. Plus de suceuses, gratteuses, foreuses, que sais je ? Ces dizaines d'engins flottants, divers et variés, de toutes nationalités, qui, il y a encore deux ans encombraient le canal ont disparus. Seuls restent les engins appartenant au canal, ceux qui en assurent l'entretien régulier.

Les nouvelles écluses, elles ne sont pas finies. 2 gigantesques trous, grouillant d'activité, truffés de grues. Échouées à proximité, les portes déjà livrées attendent qu'on veuillent bien les installer. Vous verriez les portes ... Je me demande comment ils ont pu les mettre là et ensuite comment vont t'ils les installer ? La phase finale des travaux, puis la mise en eau risquent d'être un sacré spectacle, alors l'année prochaine ?

Sinon, je dois le dire, une petite déception, question d'ambiance sans doute. Les tarifs du canal et des à côté ont sérieusement augmentés, les visas par exemple, avant 10$, puis 15 et maintenant ... 105. Et on sent un certain malaise, mal être ? Qui n'existait pas auparavant. Les gens qui transitent ne sont plus que des cochons de payants alors qu'il y a encore peu, les panaméens semblaient plus enthousiastes. C'est vrai qu'il y a eu des émeutes récemment, des changements politiques, encore un pays qui perd espoir ?

Revenons au bateau. La météo n'était guère réjouissante, rien de grave, mais elle nous annonçait 5 grosses journées de moteur. Et oui, il nous faut traverser la Zic, le pot au noir, avant d'attraper l'alizé de Sud Est. La météo ne s'était pas trompée, remarquez dans ce coin, ça ne peut être autrement. Mais ne nous plaignons pas trop.

Pour sortir de la baie de Panama, un peu de vent quand même, suffisamment pour que Carmen allonge la foulée, d'autant plus que le courant est de la partie, 2 bon noeuds qui nous droppent assez vite hors de vue des cotes Panaméennes. Ensuite, nous y sommes, le pot au noir, le grand calme. Mais encore une fois, j'ai connu pire, de gros grains, des rafales imprévisibles, des trombes d'eau, là rien de tout ça, juste du beau temps et pas de vent, du coup, moteur, mais c'est assez cool, reste juste à trouver un peu de fraîcheur ... Depuis hier matin, ça se corse un peu, le vent s'est levé, pas très fort, mais de face. Il nous faut encore gagner au sud si on veut sortir de cette mélasse. Un peu de voile de temps en temps et beaucoup de moteur. Je n'ai jamais fait autant de moteur qu'avec ce bateau. Je reprend une météo, les prévisions commencent à dater mais j'espère que d'ici 24heures nous appuierons sur l'accélérateur.

Et puis encore une déception, d'habitude dans ce coin ça grouille, ça grouille de tout, d'oiseaux qui pêchent, de poissons qui sautent, d'orques, de dauphins, de requins, de calamars qui viennent la nuit remplir nos assiettes ... Et là ...

Un petit thazar, sa variation panaméenne, juste suffisant pour un dîner, pas une chasse d'oiseaux, où sont les cormorans, les pélicans, rien. Un espadon est venu nous narguer, regarder nos lignes et repartir. Une daurade, ratée, et un second espadon, celui ci dans le mode big one, il a traversé notre sillage comme une fusée, je l'ai bien vu, attrapé un de nos leur et wwwwhhhiiuuuu, le moulinet presque vide, un grand saut, au moins 2,50m l'animal ... Évidemment le leurre explose, bye, bye .., même pas une bonite, il va nous falloir pêcher, mais reste t'il du poisson ? Un peu sans doute, hier un thonier senneur en train de remonter sa senne, cette nuit, une long Line, tous ses piquets flashants, les derniers pêcheurs pour les derniers poissons ? Un nouveau désert ?

Pas tout à fait, comme dans le Sahara, les hirondelles traversent le désert. Celles ci doivent quitter l'Amérique çentrale en pleine saison des pluies pour la sécheresse des Galapagos. Toujours est t'il que depuis 2 nuits, 4 d'entre elles ont élu domicile à bord. La première nuit, un peu farouches, dispersées sur le bateau, la seconde, les quatres installées dans un petit panier à pain. Au petit jours elles nous quittent, les reverrons nous ce soir ?

A bord, rien de bien nouveau dans cette ambiance torride. Évidemment toujours de bons repas, ils nous reste du frais. De la lecture et des siestes ... Et même si nous scrutons l'horizon dans l'espoir de voir quelque chose bouger, devant cette immobilité, nous regagnons vite un coin d'ombre et de fraîcheur.

Dans quelques jours nous devrions passer au Nord des Galapagos, j'espère un peu plus de spectacle. Et tient peut être la position exacte de l'ilot Darwin ou de l'îlot Wolf ? A priori nous serons trop nord mais pourquoi pas. 4 jours ? Un peu moins si le vent se met de la partie, et il le faut, on se traine, moins de 100 milles par jour, mais Carmen ne consomme pas trop. Si, comme prévu le vent rentre demain, ça devrait le faire, mais sinon nous risquons d'être un peu juste en Gas oil pour atteindre les Marquises. 20 jours, 21 jours ? Et d'ici là je reviendrai sans doute donner des nouvelles en espérant avoir des choses amusantes à vous raconter, du genre journée à 200 milles, pêche miraculeuse, banc de cachalots, où de nouvelles recettes de Romain agrémentant les thons rouges péchés du jour ? D'ici là, bonne fin de Dimanche. Tout le monde embrasse tout le monde.

Carmen. Le 30/11/14 pos. à 16hTU : 04°01.63 N 85°09.61W à 3 318 NM des Marquises

mardi 25 novembre 2014

Le canal

Mardi 25 Novembre

J'ai voulu donner des nouvelles et surtout mettre quelques photos, sans succès, c'est soit le WIFI, soit un souci avec blogspot, du coup je n'ai donné des nouvelles que dans le groupe. Mais ça y est, nous allons passer. Après quelques jours d'attente à Colon, comme d'habitude ...
Départ dans quelques heures, demain dans l'après midi nous serons dans le pacifique. Un passage vers 12/13 heures pour nous, soit 18/19h heure française, dans l'écluse de Miraflores, vous pourriez jeter un coup d'œil, il y a une web cam.
Et la suite ? La météo n'est pas très engageante, la Zic qui était remontée vers le nord pour nous embêter à l'arrivée à Colon est redescendue. La voici installée au sud de Panama, histoire d'à nouveau nous casser les pieds. Au programme donc, pluie, orages, vent contraire, grains, pas de vent et pluie à nouveau. Nous pourrions en avoir pour une bonne semaine, chouette. Tout ça m'inquiète un peu, nous prenons du retard, j'espère que la suite sera plus favorable. Nous risquons d'être juste en Gas Oil et en gaz, je pensai recharger la bouteille, il nous l'ont rapportée hier, vide. Pas de gaz à Colon !!! Va peut être falloir que je change d'agent ...
Des nouvelles ensuite, j'essaierai, mais sans doute pas trop souvent, mon forfait diminue, mais ne vous inquiétez pas, rien de méchant à venir et au moins jusqu'au Marquises, aucun risque.
A bientôt
Tout le monde embrasse tout le monde
Carmen, en attente à Shelter Bay, Colon

mercredi 19 novembre 2014

Carmen en Amérique du Sud

Mercredi 19 Novembre

J'aurai pu donner plus de nouvelles non ? Pour plein de bonnes et de mauvaises raisons je ne l'ai pas fait. Mettons ça sur le manque d'inspiration. Je viens de recevoir un message, il faut donc que je me connecte. Allez, je prend ma plume. En fait c'est surtout pour vous prévenir, prévenir que nous arrivons. Nous sommes à moins de 100 milles des côtes de Panama, 125 à peine de notre destination. Toujours un peu de vent, vent arrière. Devant nous les nuages s'amoncellent. Je crois que nous allons finir avec une belle dépression orageuse et sans doute moins de vent. De la pluie, ça c'est bien possible, pourvu qu'il pleuve un peu moins que la dernière fois. Grosso modo, nous devrions arriver au petit jour pour nous, soit maintenant avec 6 heures de décalage avec la France, vers 12/13 heures pour vous. Les téléphones pourraient sonner plus tôt, 4/5 heures plus tôt, nous pourrions être à portée, maintenant attention, Panama - France c'est très cher.
Et alors cette traversée ? Plutôt pas mal, après effectivement 2/3 jours pas très venté, à la hauteur des Antilles Hollandaise, Bonaire, Curaçao, Aruba, le vent commence à forcir et la mer se lever. C'est souvent comme ça dans ce coin, la mer est souvent grosse, voir très grosse. La lagune de Maracaibo, et après le Venezuela, la Colombie. Punta Gallinas, la pointe extrême nord du continent Sud Américain, nous obliquons un peu plus sud, cap direct vers le Panama, des côtes de Colombie nous ne verrons que les lumières, lumières électriques des orages sur le mont Bolivar à plus de 5 000 mètres d'altitude, des villes côtières, Santa Marta, Barranquilla, Carthagène des Indes. A la hauteur de Barranquilla, l'eau devient marron sur plusieurs dizaine de milles, une bonne demi journée, nous sommes dans les eaux boueuses de la rivière Magdalena. A deux reprises nous allons heurter des troncs, difficiles à voir, la mer est jonchées de débris divers. Et le vent a encore forcit, la mer est maintenant franchement grosse. Nous allons passer un moment, plein vent arrière avec juste le génois lourd et 1 gros ris. Nous aurons fait une bonne partie de la traversée simplement avec nos 2 génois en papillon, parfois assez vite, record du bateau battu, 17,7 noeuds. Avantage d'être au vent arrière avec si peu de toile, et bien si ça mord, on a une bonne chance de réduire assez facilement et de remonter la prise. Et effectivement après 3/4 jours sans, nous avions presque achevé le frais de la Martinique, une première prise, une daurade, pas exceptionnelle, mais bon. L'embêtant c'est que pour Laurence, la daurade, c'est moyen, elle est devenu totalement allergique et n'ose même plus essayer. Du coup commande est passée, un thazard ce serait sympa, un thon aussi. Le thazar, ça c'est fait, un joli coup double, 2 beaux thazars, 7 et 8 kilos, le thon ... Presque, ce matin coup double à nouveau mais on se contente de 2 petites bonites. Nous en avions tant péché avec Curie, ce sont les premières. Ils nous restent quelques heures pour remplir un peu plus le frigo en prévision des quelques jours d'attente à Shelter Bay. Dans ce bout du monde, loin de la ville, un seul resto, pas terrible, terrible. Et Laurence est contente, elle peut manger du poisson, et nous aussi. Il va falloir que je vous laisse, c'est l'heure de préparer l'apéritif et la mayonnaise, c'est le seul truc que je sais faire, on me réclame. Romain va s'occuper du poisson et depuis une heure le carré sent, sent bon, les effluves d'une tarte au poire mitonnée au petit jour avec Amour, le copain de Romain. A demain donc et en attendant tout le monde embrasse tout le monde.

Carmen, le 19/11 à 12h TU : 10°25.29 N 77°47.71 W

jeudi 13 novembre 2014

Carmen, en mer des Caraibes

Jeudi 13 Novembre

Et c'est reparti. Nous voici en mer des Caraïbes. Conditions clémentes, un peu trop, j'aimerai aller un peu plus vite, mais d'un autre côté, c'est tranquille, Laurence et Christophe s'acclimate tranquillement. On ne casse rien et on ne pêche pas plus d'ailleurs ... Nous avons quitté la Martinique dès que Laurence est montée à bord, en fait quelques heures plus tard, je n'avais pu faire la clearance la veille, 11 Novembre ... Et du coup, avec ce long Week end, nous n'avons pas fait tout ce que nous voulions faire et la grande surface n'étaient plus guère approvisionnée quand nous y sommes allés. Du coup le bricolage continue, Christophe et Romain viennent à bout de cette serrure cassée, un grand moment de bricolage ... quelques petites garcettes à remplacer, du cosmétique, mais autant le faire. S'engage maintenant une course poursuite pour être en temps et en heure dans le Pacifique, je crois que ça va m'occuper. Ah et puis j'oubliais, nous avons croisé, par hasard Corinne et Samuel au Marin. Nous les avions rencontré il y a 5 ans quand nous poirontions aux Sables d'olones, un Lagoon 400, puis revus quelques mois plus tard aux Canaries. Boulangers, ils avaient vendus et préparaient un grand voyage avec leur 2 enfants, et voilà, ça c'est fait ... Le Sénégal, le Brésil, la remontée des Antilles, petites et grandes, les Bahamas, les USA. Retour au Marin, les enfants ont grandi, collège et bientôt le lycée. Corinne et Sam étudient la question, mais j'ai comme le sentiment que la prochaine fois que j'irai au Marin, je mangerai du bon pain. Tout le monde embrasse tout le monde

Carmen, le 13/11 à 16h05 TU : 13°58.11 N 63°37.09 W à 1 000 NM de Colon.

jeudi 6 novembre 2014

Carmen, petit retard

Jeudi 6 Novembre

Depuis le temps que je vous disais que nous pourrions arriver le 6, et bien non. En fait nous aurions pu, mais ... Mais le sort et ... Le capitaine en ont décidé autrement.
En fait nous ne pouvions arriver qu'en début de soirée, et pas de place pour nous avant demain matin à la marina, donc déjà ...
Ensuite : A force de parler de cousins du lièvre, rien à faire les 2 terriens n'ont que ce mot à la bouche, alors du coup, c'est à croire que ce bateau est marabouté ; déjà on ne pêche plus, les lignes sont totalement silencieuses, pas la moindre touche, rien de rien. Mais ça, passe encore, mais depuis mon dernier message ou pourtant je croisais les doigts et bien tout se dévisse sur ce bateau.
Pour commencer un moteur qui ratatouille, on resserre les colliers du circuit de Gas Oil, une petite purge et ça repart.
Ensuite la barre qui couinent de plus en plus et qui durcit, pareil, un quart de tour, ressérage général, un peu d'huile partout et c'est bon.
Plus embêtant mais heureusement sans dégât, la manille de têtière du Génois léger lâche, cassée ou desserrée ? Desserrée probablement mais pourtant elle avait un collier. Du coup, ziiiip, en une seconde le génois est dans l'eau. Évidemment nous, plein vent arrière, on passe dessus. Pas de dégât, mais le génois a "bleui", notre antifouling est bleu. Et puis, si prêt du but, je n'ai pas le courage de remonter dans le mat descendre le tambour qui évidemment est resté en haut. Du coup, nous descendons tranquillement sous génois lourd à une allure de sénateur.
D'un autre côté ce n'est pas plus mal. Depuis que nous avons attrapé l'alizé, le plus gros nuage n'avait guère déchaîné de tempête, pas plus de 24 noeuds, mais depuis ce matin les grains se succèdent, par trois fois déjà, plus de 35 noeuds, donc ma décision est prise, tranquille jusqu'au marin.
Évidemment ce sera le dernier message de cette transat, la suite dans la mer des Caraibes. Nous risquons de partir un peu plus tard que prévu, le 11 ou le 12 au matin, mais d'ici là, le téléphone pourrait sonner, nous serons à portée en fin de nuit pour nous, 5 heures de décalage, 10/12 heures en France.
Tout le monde embrasse tout le monde
Carmen à 60 milles de la Martinique.

mardi 4 novembre 2014

Carmen, un petit slow

Mardi 4 Novembre

Slow down, cette fois ci nous avons bien ralenti. Le vent, l'alizé ... Évanescent, et le courant ... Contraire, on a jamais vu ça dans ce coin. Bon, rien de grave, mais nous allons être un peu en retard. Si nous arrivons le 6 ce sera tard le soir, trop tard pour oser téléphoner en Europe, on va vous réveiller ... Rien de grave disais-je, je touche quand même du bois, mais depuis que nous avons attrapé ce vent au large de la Mauritanie, c'est la ballade, je crois que je n'ai jamais fait une transat aussi cool. Pourvu que ça dure ... Bien que, on s'ennuierait presque. Plus pêché un poisson depuis des jours, le frigo se vide. La mer est vide, étonnamment vide, des sargasses mais à part ça, quelques poissons volants, quelques oiseaux, des phaétons nous ont accompagné sur presque toute la traversée, pas une méduse, argonautes ou autres, pas de bateau non plus, le grand désert. Alors ça joue au cartes, aux dés et moi je bouquine. Je vous laisse, il est bientôt l'heure du dîner, Raviolis ? Tout le monde embrasse tout le monde, à très bientôt

Carmen, à 315 milles de la Martinique

jeudi 30 octobre 2014

Carmen, enfin des recettes et ... Encore de la daurade ...

Je laisse la parole à Romain :

Carmen,le 29 octobre de l'an de grâce 2014.

Inspiration, réflexion, création : Christophe me tanne pour que j'écrive des recettes dans le blog, que dire?
Il est vrai qu'après avoir décliné 14 kg de filet de daurades sous toutes formes, de ma connaissance, marinade citron, gingembre, curcuma, baies rouges, aneth, coriandre, amande, curry, papillote, fondue de poireaux, au four, au câpres, à la crème, en tourte, en quiche,en carpaccios, à la thaï, à la portugaise, à la polynésienne, à la "Romain" : OH !!! Encore une daurade qui mord, allez 3kg de plus, ça devient dur de ce renouveler, il va falloir être inventif, c'est de l'amour ???
Etant un autodidacte des bons petits plats, inspiré par les goûts de mon enfance passée sur les bords de la Méditerranée, inspiré par mes aînés, je travaille au feeling, les odeurs resurgissent comme des bulles venues du passé, une pincée d'épices, une pointe d'aromates, le tableau se met en place, le fond est posé, les ingrédients dansent dans votre tête, les goûts sont suscités, les papilles s'humidifient, l'alchimie des molécules commencent, les arômes ce déglacent, le plat est prêt, les préliminaires sont faits : vous n'avez plus qu'à le déguster, doucement en faisant bien rouler dans votre bouche chaque morceau pour en tirer la substantifique moelle, les plaisirs de la bouche montent au cerveau, vous lâchez des onomatopées telles que Hummmm !!! Ahhhhh ... Ohhhhh ... Et autres. Vous êtes prêt pour le dessert.
Je résume la recette générale : "Exprimer les goûts, susciter les envies, avoir envie de faire plaisir". Je précise que cette recette s'applique à tout vos plats. Un grand bonjour à tous les gens laissés à terre par l'équipage, des bisous, des bisous, des bisous ...
Carmen, 28ième jour de mer : 14°22.75 N 42°18.24 W à 1 079

PS : pour ceux qui suivent, vous avez peut être remarqué que nous avons un peu ralenti. Finalement le vent est un peu tombé hier dans l'après midi. C'est reparti ce matin, je n'ai pas pris de météo, demain sans doute, le 6 est toujours possible, il ne faudrait pas que ça mollisse encore.

mercredi 29 octobre 2014

Carmen, dans l'alizé

Mercredi 29 Octobre

Ça y est, plus aucun doute, nous avons touché l'alizé. La mer vire au turquoise, apparaisse les premières sargasses, l'air de plus en plus humide, les grains qui se chargent, autant de signes qui ne trompent pas. Et puis, et bien, ça roule, nous sommes descendu très sud pour éviter cette molle qui menaçait et ça semble marcher. Nous gardons un bon vent, bien constant, évidemment c'est l'alizé, je vous dit ... Demain soir, j'enlève le bas, euh non, je redresse. Soit c'est à nouveau Grand voile, génois, soit le vent tourne, vire un peu plus Sud et nous continuons tranquillement avec nos 2 génois en papillon. Allure pépère, qui nous permet d'économiser la GV (et oui encore 7 000 milles quand même), et surtout de mettre les lignes. Nous y sommes presque, plus de daurade ... Et j'ai beau avoir essayé de convaincre Romain de vous mettre des recettes, pas moyen et pourtant maintenant c'est un bouquin qu'il pourrait publier sur ce sujet, la daurade à toutes les sauces. Bon, moi, gourmand, je me suis content de lui donner quelques idées et de faire la mayo. Mais maintenant, devinez ? J'aimerai bien pêcher ... un thazard par exemple ... Et puis j'ai réservé, à l'arrivée, au Mango Bay ? Entrecôte ... Saignante ... Avec des friiiiittttes ... L'arrivée, sans doute le 6, 1 200 milles encore. Il faut que je reprenne une météo mais toujours des soucis d'iridium. Mon support d'antenne externe est HS, du coup ça marche nettement moins bien, il faut que je vise les satellites. Les petits ennuis habituels, une pompe de chiotte, une pompe d'eau usée, ça occupe ... Mais la barre tient, le pilote aussi, on a de la musique, de quoi lire, l'équipage commence à jouer aux dés les différents apéros de l'arrivée pendant que je dors ... Oh que je me régale avec un bon bouquin que je vais de ce pas finir. Je vous dit à bientôt et comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde.

Carmen, le 29/10 : 14°52.41 N 40°10.98 W à 1 201 NM de la Martinique

dimanche 26 octobre 2014

Carmen, plein sud, du nouveau ?

Dimanche 26 Octobre

Et bien, nous en faisons de la route.
Une grosse molle semble s'étendre et nous profitons d'un bon petit vent (Est/Nord Est, 15/20 nœuds) pour essayer de nous glisser au sud.
Pour l'instant on ne plaint pas, 177, 180, 187 milles, pas mal pour un 42 en 3 jours. Nous avons ralenti un peu hier, 147 milles, je suis passé en papillon sous 2 génois pour encore descendre au sud, le vent commençait à un peu faiblir. Nous l'avons retrouvé (le vent) et à nouveau une après midi full speed, mais nous allons remettre ça cette nuit (les 2 génois) le ciel s'obscurcit, je ne veux rien casser. La météo prévoit une grosse zone orageuse.
Un souci avec ces orages et cette couverture nuageuse, l'iridium marche de plus en plus mal et en plus leur appli semble bien buggée (ils vont m'entendre chez Iridium à mon arrivée en Martinique). Je reçois à nouveau des mails vides, alors Christophe, Olivier ou Alain, si vous m'avez répondu et bien ... Je ne l'ai pas (votre réponse). Et ce matin, sous le satellite (merci Olivier), plus d'une heure et demi avant d'avoir une connexion, gggrrrrrr ... Les nouvelles risquent donc d'être de plus en plus rares, désolé.
Sinon, un autre bug, pas vraiment un bug mais ... Je me réveille cette nuit, 6h20, zut je suis de quart à 6 heures, mais mon réveil n'a pas sonné, mon réveil, mes réveils, comment ça se fait, ah zut, le changement d'heure et ces trucs automatiques ont changé d'heure tout seuls ... Sauf que pas tous ... Alors qu'elle heure est t'il, 5h20, 6h20, "Bruno toi qui est de quart tu dois savoir ? Tu dormais ... Nnoooonnn ... Euh" ... Ouf il nous reste une ou 2 montres pas "automatiques". La bonne heure est revenue.
Et puisque c'est dimanche, viande au déjeuner, viande et daurade évidemment, il en reste ... Repas délicieux, merci Romain, encore lui, délicieux et pantagruélique ... Ce soir on va faire léger, quelques nouilles ... À la daurade ?
Et puisque que les nouvelles vont être encore plus rares, quelques mots sur l'équipage, ça va, ça va, Philippe et Bruno non content d'apprécier la cuisine de Romain, commencent à s'initier à la barre. Une séance coiffeur, de la lecture, des projets, le train train ? Un peu, d'autant plus que de mon côté, je suis un peu plus serein, enfin le pilote fonctionne bien, j'ai vaincu le signe indien, la malédiction du Garmin et notre réparation de barre semble bien tenir alors, roulez petits bolides ... La Martinique ? Toujours le 6, le 5 ?
Tout le monde embrasse tout le monde.

Carmen le 26/10, 12hTU : 17°09.65 N 32°20.51 W - à 1 600 milles de la Martinique à l'heure ou j'essaie d'envoyer ces lignes, 19h40 TU

vendredi 24 octobre 2014

Carmen, olé, toréador, prend garde ...

Vendredi 24 Octobre

Et voilà, c'est le grand air, enfin. L'option sud a payée, nous avons touché le flux de N/NE qui souffle habituellement dans cette région et vavavoum ... Le pied sur l'accélérateur, on se glisse au sud de la zone de calme et en principe (je reprend une météo) nous devrions garder un vent soutenu un bon moment voir jusqu'en Martinique. Enfin, quasiment 2 jours de retard sur une traversée "normale" après un première partie de traversée déjà bien longue je commençait à un peu m'inquiéter pour nos délais de livraison. Ça devrait le faire, mais nous ne pouvons plus guère trainer. La Martinique, le 6 ? Sans doute, peut être avant si les conditions que nous avons tiennent, je le souhaite. Et puis sinon ? Avec le vent au portant, le soleil et des poissons en cale, tout va bien. Romain se creuse le ciboulot pour varier, daurade à ... Citrons, coriandre, aneth, curry, crème tout y passe. Pas de malaise cette fois ci, et vous savez quoi, on ne s'en lasse pas. Ah si, j'allais oublier, j'ai fait une petite erreur la dernière fois. DCP, ce n'est pas dispositif de concentration de pêche. Mais dispositif de concentration de poisson, bon, ça ne change pas grand chose. Je vous laisse, ce coup ci nous allons attaquer notre filet mignon ... Pas la peine non plus de laisser pourrir nos reste de viande non ? À bientôt et tout le monde embrasse tout le monde.

Pos : 18°51.89 N 26°47.43 W à 1 974 NM de la Martinique

mardi 21 octobre 2014

Carmen, le lièvre et la tortue

Mardi 21 Octobre,

Ça y est, je reprend la plume. Pas vraiment motivé, mais il faut que je fasse un point météo. Alors quitte à se connecter ... Et pourquoi n'est t'il pas motivé ? On se demande, peinard, il traverse alors que ... Alors que l'on prend le RER. Je me tais. Mais jusqu'à présent rien de bien extraordinaire. Une première partie jusqu'aux Canaries. 2 fronts, des calmes et ... La routine.
Ah si quand même des dauphins au large du Portugal, je n'en avais jamais vu autant. Et puis, une nuit de pleine lune, gros grains, grosse pluie. Le vent balaye le nuage et ... Et ça, je ne l'avais jamais vu non plus, un arc en ciel. Parfait, tout le cercle. Blafard, blanc ... En pleine nuit. Bon je sais, la moitié d'entre vous vont me dire qu'ils connaissent. Alors pourquoi écrire ?
La suite. Escale rapide aux Canaries. Un souci de pilote quand même. La transmission pilote/safran cassée. Ça aussi on me l'avait pas encore fait. C'est réparé, mais rassurez vous ça ne devrait pas tenir, je ne vois pas comment ça a cassé et là, tel que c'est ... Je ne vois pas pourquoi ça ne casserait pas à nouveau, entretenons le suspens ...
Escale à Cascais, ballade à Lisbonne. Escale aux Canaries, le plein, les courses et ... Changement d'équipage. 3 petits jeunes à bord, un peu malades, un peu fatigués ... De la tyrannie du capitaine ? C'est sûrement ça, bon courage et bon vent à eux. Comme dit l'autre je ne vais pas les forcer ... Bruno est venu nous rejoindre. Une soirée avec Cécile et Claire, qui elle aussi ont débarqué leur équipage, où le contraire, mais ça on s'en fout. Elles vont probablement continuer toutes les 2, et Jean Paul, tu es là ? Cécile, c'est la jeune femme qui avait remonté Laviebel à Tortola. Et puis il faut partir, la météo n'est pas bonne, rien de grave, pas de mauvais temps, mais juste ... Tout contre, le vent, le courant, un front ... Encore.
En 3 jours, nous avons déjà pris une journée de retard sur une traversée normale. A ce rythme, le lièvre et la tortue, l'escargot oui. Noël en Martinique ? Tiens au fait Claudy, vous arrivez quand déjà, je crois que nous pourrions nous y voir finalement, en Martinique. Ah et puis dommage que nous n'ayons pas un congélateur, voir carrément un chalutier, j'aurais pu vous apporter de la daurade. Nous n'avions guère pêché. 2 maquereaux et une petite daurade. Et puis hier début d'après midi, Romain et moi, tranquille devant le café (les autres font la sieste ... ). Bon, nous ne regardions pas vraiment devant, 8/10 nœuds (de vent), mode vent à 48° degré. Rien d'angoissant. Donc en terrasse, vu sur les lignes, et paf ça attaque, une meute de petites daurades qui se ruent sur nos leurres, on en sort une et, et nous venions de passer un véritable DCP (Romain à beaucoup insister pour que je vous raconte cette histoire).
Alors un DCP ? Claudy, Michel, taisez vous ... Alors ? Dispositif de concentration de pêche ... Aux Antilles par exemple, un long mouillage, des pneus, du bois, en deux mots des épaves, et au bout de quelques mois (4/5), la vie reconstituée autour de ces épaves attire les prédateurs. Et nous sommes tombés sur un gros reste de filet, 2 grandes perches, une trentaine de bouées, du bout, du filet, une quinzaine de mètres de "trucs" dérivant à la surface. Et là, devinez, je ne résiste pas, Romain, on roule le génois, moteur, on va faire le tour, un premier tour, et paf, nous les voyons les daurades, on remue un peu le leurre et c'est parti, une belle daurade, un second tour. Repaf, elle lâche, allez encore un tour, c'est bon ... On arrête ? évidemment y'a plus de place. D'autant plus que Romain et moi avions été un peu (moi), beaucoup (Romain), malade après notre première daurade. Alors n'exagérons rien ... Cette nuit Romain a fait un cauchemar. Des coryphènes lui mangeaient l'estomac ... Et moi, je fais beaucoup de rêves, comme toujours en bateau, rêves que je ne détailleraient pas, mais quand même je me suis dit ... Et si nous avions tourné, et tourné, et tourné, 10, 20, 30 daurades ? D'autant plus que ce sont de belles daurades, 13 kgs. Vous verrez les photos, les ptis jeunes arrivent à peine à les soulever. Pour moi, c'est bon, le Marlin au taquet, la daurade idem ... Les thons rouges, ah euh non, je ne vous l'ai pas dit ... Et si je péchais l'alizé, le vent dans le bon sens ? Ça serait plus malin non ? Et bien du coup, je vous laisse, je plonge au sud, sortir de la mélasse et demain soir ? l'Alizé ? Je me connecte, je prend un fichier,et peu être vous renverrai je un jour des nouvelles. Rassurez vous tout va bien à bord. On a encore à manger et ouf ... Tout le monde aime le poisson. Et ces daurades sont bien passées. Tout le monde embrasse tout le monde

Carmen. Le 21/10 23°50'98 N 20°37'56 W à 2 335 NM de la Martinique

samedi 4 octobre 2014

Carmen, premier contact

Je fais vite, j'ai de la 3G, nous atterrissons au large du Cap Ortegal et je n'ai pas eu le temps "d'écrire" quelque chose de soigné, donc quelques nouvelles, un copié, collé dans le groupe.
Le départ un peu précipité, la Meteo nous prévoyait quelques ennuis avant de sortir du golfe de Gascogne et une suite un peu compliqué à la hauteur du cap Finisterre. Du coup je suis parti aussi vite que possible, et un peu précipitamment. Il va nous falloir compléter assez vite un peu d'armement, finir l'inventaire et quelques rangements. Départ dans de bonnes conditions, une demi journée, une première nuit, une journée complète et presque une nuit cool, Carmen alterne valse sur mer plate, tango au reaching sur mer plate et un peu de slow au moteur. Ce matin ça se gâte, le mauvais temps est là comme prévu, plus fort que prévu, mais heureusement après quelques heures de bousculade, le vent tourne et nous poussent vers la sortie du golfe. La mer étonnante, pour la première fois ... De ma vie ... Une vague frappe le bateau et un des hublots latéraux s'ouvre, résultat : la cabine avant tribord est transformée en piscine. Je vous laisse, j'ai peur d'avoir perdu le réseau. J'envoie, vous me raconterez ...
Tout le monde embrasse tout le monde.

jeudi 2 octobre 2014

Carmen, un navire en mer

Jeudi 2 Octobre

Carmen
Carmen est un navire en mer, ou presque ... Écluse à 10 heures, un petit essai en mer et nous devrions réellement partir dans l'après midi. La météo , superbe il y a 2 jours s'est bien dégradée, la sortie du golfe va se corser ... Peut être, on verra. Je copie/colle ce post dans le blog, juste pour voir si ça marche et donner le signal de départ. J'aurai sans doute une séance de moteur assez longue au début. J'en profiterai pour me reposer un peu et vous envoyer des nouvelles.

samedi 2 août 2014

Sénèque, de passage à Gibraltar

Juste quelques mots, traversée sans histoire des Açores à Gibraltar. Conditions météos conformes aux prévisions, vous voulez des détails, grisailles ... Triste ... Il fait beau chez vous ? Un peu de vent quand même, on s'est fait un peu secouer la première nuit et puis pendant 2 jours au reaching, 2 ris, 3 ris de temps en temps et mer assez grosse, ça tapait pas mal. Mais il faut reconnaître que le grib, GFS pris à Horta à quasiment été exact jusqu'au bout, quelques détails mais pas grand chose. Pêche : 0 pas pointé, un petit thon, et une belle daurade de ratée ... Tarifa à minuit, du vent prévu en mer d'Alboran et sur le golfe de lion. On devrait arriver le 6 au soir, 7 au matin, à moins que nous je fassions une pause ravitaillement demain soir à Allerimar, supermarché pas cher ... Peut être même qu'on va aller à la poissonnerie ... Je profite de notre passage près des côtes, un coup de 3G ... Je ne sais si je serai plus bavard par la suite, mais rassurez vous tout va bien à bord. Tout le monde embrasse tout le monde.

jeudi 17 juillet 2014

Sénèque, en toute sérénité

Jeudi 17 Juillet

Depuis ces grains, ces orages, cette description qui vous faisaient presque croire que nous vivions Dante et son enfer, les choses se sont bien améliorées. Beau temps, mer belle, ambiance pour le moins sereine. Nous avons tout le temps de philosopher à loisir, et d'ailleurs on ne se gêne pas. Romain finit son dernier livre, j'ai presque épuisé mes ressources et Christophe aligne les classiques. Pas de problème non plus question repos, j'ai rattrapé mon retard. Je ne vais pas dire que l'on s'ennuie, mais bon ... La pêche, une petite daurade, un petit thon hier soir, rien de bien existant. La mer est toujours aussi désertique, quelques rares argonautes, un paille en queue de temps en temps, une ou deux hirondelles de mer fidèles aux rendez vous nocturnes, Christophe au début s'inquiétait de la présence de chauve souris ... Des sargasses, plus surprenant, je n'en ai rarement vu étalées comme ça sur de telles surfaces, d'habitude il n'y en a pas trop par ici. Alors, à quand la première baleine ? On avance, on avance, mais pas bien vite, sans génois léger, avec notre lourd trop petit et nos deux voiles version sac de pomme de terre, ça me fait un peu penser à ces images de grand prix auto quand on voit une voiture rentrer aux stand moteur cassé ... Dommage le bateau a du potentiel. Nous avons croisé la route de Kalima, et sommes montés plus nord. Les courants sont plus favorables il me semble, et nous n'avons pas trop souffert du calme. Nous sommes à peu de chose près dans les temps de Kalima avec nettement moins de vent. Du coup plus au nord, je pense que nous nous arrêterons à Horta, plutôt que Punta Delgada, d'autant qu'avec ce retard, l'escale va être courte et Sao Miguel mérite plus qu'une courte escale, la prochaine fois peut être. Remarquez ça dépend quand même du vent, on ne sait jamais, je crois que ça refuse. Mais je n'ai plus l'usage de mon arme fatale Weather4D, la version test installée sur les Ipads du bord ne démarre plus et pas de nouvelles d'Olivier, sans doute en train de naviguer lui aussi, heureusement Sylvie à pris le relais et puis comme ça j'ai plus souvent des nouvelles ... Je pourrai aussi revenir aux vieilles méthodes et visualiser les gribs sur SEAIq ou INavX mais quand on a essayé W4D, c'est plus possible, et plus de prévision de satellites , je ne peux plus m'en passer ... En parlant de nouvelles aussi, j'ai reçu un mail vide hier soir, un souci avec la boîte iridium, ça arrive de plus en plus souvent. C'était vers 22hTu, si quelqu'un se reconnaît, il faut me le réenvoyer. J'ai bien eu tes messages JP, c'est vrai que je ne répond pas, j'ai du mal avec la composition des messages sur l'iridium. Pour le satellite, à priori se ne serait pas l'ISS, mais plutôt un Japonais "Alos" et le lendemain, même position, même heure mais dans l'autre sens un autre japonais "Ajisai". Sous réserve, je suis loin d'être un spécialiste, j'ai regardé ça dans "Sky Walk" et je ne suis pas certain que ça colle exactement, alors satellite militaire ? Et c'est vrai que ces trajectoires de satellite, pas facile à suivre, ça va vite. Mais selon Sky Walk là ou nous sommes l'ISS est sous l'eau ...
Une dernière chose, un changement de programme, nous n'allons plus à Canet, mais Port Pin Rolland. À Canet le chantier est fermé et à PPR, il vont pouvoir faire une remise en état du bateau avant sa livraison. Bon dommage, Romain et Christophe sont un peu déçus, moi aussi je ne pourrai pas passer une soirée avec la bande de Leucate, amitiés à eux quand même, Bruno ce sera une prochaine fois, mais je ne peux pas faire autrement. J'ai fait les calculs on pourrait y être vers le 8, ça en fait du retard par rapport au programme initial. Presque 2 mois pour cette transat, pas brillant. Allez d'ici là, les Açores, sans doute le 23 à Horta, 875 milles à parcourir, à bientôt donc.
Tout le monde embrasse tout le monde.

Sénèque le 17/7 à 12h Tu : 38°44.87 N 47°48.47 W

dimanche 13 juillet 2014

Sénèque, il n'est pas trop tard ?

Dimanche 13 Juillet

Un Week end pareil, je ne pouvais pas ne pas donner signe de vie, trop tard, pétard, facile. J'espère que vous passez tous un bon Week end, de notre côté, ne nous plaignions pas, surtout pas. Beau temps, belle mer. Même si depuis quelques heures nous avons un peu ralenti, il faut croire que mon post précédent a servi d'exorcisme, quasiment plus de grain, vent de travers, une toute petite quinzaine de nœuds, mer belle, plate, rien ne cogne, rien ne bouge. Nuits de pleine lune. Comme un métronome, à peine la nuit tombée, un énorme satellite, plus brillant que Vénus traverse le cygne et s'évanouit dans la gueule de l'aigle. Puis défilé : Mars, Saturne, Venus. Le jour, encore un peu chaud. Mais ça c'est un temps que sans doute beaucoup d'entre vous aimeriez avoir. Toujours le grand désert et pourtant, ouf, enfin ce matin une daurade, sympa pour ce dimanche, non ? Allez je vous laisse, tout va bien à bord, on arrive ... Quand on arrive. Je reprend une météo, le risque de grand méchant est presque levé. Et ... Ah, à la fin l'Allemagne gagne, vous nous donnez le résultat ? Tout le monde embrasse tout le monde

Sénèque le 13 Juillet à 12h Tu : 35°49.46 N 58°27.81 W à 1 573 NM de Punta Delgada

vendredi 11 juillet 2014

Sénèque, en vue des Bermudes

Jeudi 10 Juillet

Décidément je ne suis guère bavard. Êtes vous nombreux à attendre des nouvelles ? Nombreux peut être pas, mais bon, peut être quelques un, quelques unes ? Je me force, d'autant plus qu'à bord nouveau sujet d'inquiétude, la coupe du monde ça en est où ? Remarquez sans la France. Quoi ? Me dirait ma fille, et la Hollande ?
Revenons à nos moutons, pas très nombreux les moutons d'ailleurs. Nous arrivons à la hauteur des Bermudes, j'ai pris une météo, j'attendais des nouvelles aussi, à nouveau un mail vide, mais à priori aucune raison de s'arrêter. Pas de dangers dans la semaine à venir, la météo n'est pas exceptionnelle, mais rien de méchant ne s'annonce. Alors si nous voulons arriver un jour et profiter d'au moins une escale aux Açores, je continue, pas même de pit stop. Nous n'en avons pas besoin, plus de souci, le pilote roule, l'enrouleur déroule et le bateau déboule.
Déboule n'exagérons rien, ce n'est pas la tempête, en ce moment 10/12 nœuds de vents de sud Est, qui nous propulse à 6 nœuds et demi un peu au nord de la route. Nous pourrions quasiment la faire la route, mais au près serré, et je préfère remonter plus nord, passer au nord de la bulle qui gonfle devant nous, rester le plus possible dans le Gulf Stream. Les Açores sont loin, Punta Delgada à 1 950 milles, mais ce sera peut être Horta, on verra bien quand on y sera. Il faudra sans doute s'arrêter, ne serait ce que pour le gaz, nous n'avons qu'une bouteille et avec le retard pris, ça pourrait être un peu juste pour traverser.
Et sinon quoi d'autre ? Vous avez échappé à des titres tonitruants, du genre, Orages, Ô désespoir, de Grains en Grains, le désert des tartares. Depuis notre départ, une météo pas vraiment méchante, mais parfois, comment dire ? pénible ?
Tout d'abord la bonne nouvelle, je vous l'ai dit, tout fonctionne sur le bateau. Le pilote, j'étais un peu inquiet au départ des Bahamas, mais après quelques petits réglages, c'est bon, plutôt pas mal d'ailleurs, mieux qu'un Garmin par exemple (mais ça c'est pas difficile). Du coup, nous ne sommes plus obligé d'avoir quelqu'un en permanence à la barre et c'est tant mieux. Il fait encore bien chaud, trop chaud, je tourne à l'écrevisse, la bobologie du bord : complications cutanées, on va finir par manquer de bétadine et d'hexomedine, sans parler de vêtements propres, nous avions fait une lessive aux Bahamas, mais machine Bahaméenne et lessive cubaine ne semble pas faire bon ménage ...
Le bateau, il me fait encore un peu peur, je surveille particulièrement les voiles, la GV, un sac, un très vieux sac, nous réduisons plus rapidement que normalement, mais par contre malgré cette GV épouvantable, le génois maintenant trop petit et tout aussi difforme, ce bateau, un 471, pas mal. On sent qu'il a un sacré potentiel. Alors nous souffrons au portant dans le petit temps mais dès que les conditions s'améliorent, c'est partit. Hier, 172 milles, le vent, sauf sous les grains n'a pas dépassé 15 nœuds, pas mal.
Les grains tiens parlons en. Commençons par les orages. Avant hier, un orage, un seul en fait, mais dès comme ça je n'en avais jamais vu. Comment le décrire, est ce que Conrad y arriverait ? Sans doute, je vais avoir du mal. Un nuage, un seul, le ciel n'est plus qu'un énorme nuage, un gris de plomb, attention, pas un noir d'encre, gris. Le plomb se transforme en argent à chaque éclair. Éclairs énormes qui zèbrent le ciel, partant d'hauteurs inimaginables, foudroyant la mer, un tonnerre qui gronde pendant d'interminables secondes. Et ça dure, longtemps, trop longtemps. Je débranche toute l'électronique. On se dit : "ça y est on est passé", les éclairs sont maintenant à bâbord, mais non ça recommence, une nouvelle vague, comme sans doute une salve d'artillerie, à nouveau à tribord. Commencé en tout début d'après midi, ce n'est que vers minuit que nous verrons s'évanouir devant nous les derniers éclairs, illuminant la nuit de leurs sinistres zébrures (hum,hum). Heureusement, pas trop de vent, mais comment en être sur, donc toujours sur le qui vive, et puis la foudre, on a beau dire, moi ça m'impressionne toujours autant.
Le lendemain, ce sera un autre registre. Les grains, encore une fois, plutôt un grain, le grain. Encore un nuage, cette fois ci, même si il est énorme, il ne remplit pas tout le ciel ... Mais presque, et lui vire au noir d'encre. Comme un gigantesque tourbillon, il semble aspirer tout ce qu'il y a autour. D'incroyables variations de température, certainement plus de 10 degrés entre les montées d'air chaud et les descentes d'air froid. Au centre l'œil, le calme, autour des bourrasques imprévisibles (heureusement pas trop fortes), des murs de pluie. Deux heures à ce petit jeu, nous croyons en être sorti, et non, le vent bascule complètement, et le tourbillon nous revient dessus, à nouveau happé dans le chaudron. Alors, au final rien de méchant, mais ça recommence, 3 heures de plus, et moi quand je vois arriver ça, je ne suis pas vraiment fier, un peu péteux même. Certains, peut être vont m'expliquer que ... Que ? Qu'on ne risque rien ... Oui, peut être, c'est comme ça dans les bouquins, peut être, mais des grains comme ça, je n'en avais jamais vu ... Du coup, avec ce temps, je ne dort qu'à moitié bien et passer du temps dans l'étuve qu'est le bateau pour faire autre chose que dormir ... Donc désolé pour ceux qui attendaient des nouvelles, je vous ai fait attendre.
Et je vous rassure quand même, ce n'est pas toujours l'enfer, je vous l'ai dit ce bateau est plutôt sympa, la nuit dernière, une longue glissade, 12/15 nœuds de vent, au reaching, une mer parfaite, 8 nœuds sans bouger, je me réveille à 3 heure du matin pour prendre mon quart. Mais où je suis ? Au port ? Non, mais rien ne bougeait et dehors, presque la pleine lune, un peu de fraîcheur, Saturne, Mars, Venus éblouissante une heure plus tard et des myriades d'étoiles. La nuit qui commence s'annonce aussi agréable (je croise les doigts).
À oui, j'allais oublier, le désert des tartares, ça je vais être bref, il n'y a rien, la mer est vide. Il nous a fallu attendre jusqu'à ce soir pour voir nos premiers dauphins. Sinon, quelques déchets, des algues, rien, rien ne bouge et surtout rien ne mord. Avant d'arriver aux Bahamas, nous avions péché 3 petites daurades, quelque barracudas que nous avions rejetés (les Bahaméens m'ont confirmé "poisonous"). Depuis, un seul barracuda, rien d'autre. Du coup, tiens je vous laisse, Romain appelle : c'est prêt Capitaine : saucisses Bahaméennes. L'équipage tiens le choc et vous dit à bientôt, dès qu'il fait moins chaud, promis. Tout le monde embrasse tout le monde.

Sénèque, le 11/7, 01h15 TU 32°39.26 N 65°00.13 W à 1 939 NM de Punta Delgada.

dimanche 29 juin 2014

Sénèque, un petit message des Bahamas

Une simple mise à jour. Nous sommes arrivés aux Bahamas, enfin, Marsh Harbour pour être précis. Et comme vous avez pu le constater, je n'ai pas été très bavard, des excuses ? Oui, une : plus de pilote, ils nous a donc fallu se relayer à la barre. Vous allez me dire, à 3, ce n'est pas surhumain. Peut être, mais c'est sans compter sur un élément, la chaleur. Nous étions en mode cuisson haute température et du coup ... Pas de blog. Mais pourquoi cette escale à Marsh Harbour. Bon, déjà la panne de pilote, mais ce n'est pas tout, le tambour d'enrouleur a lâché, du coup plus de génois non plus. Pas de pilote, pas de génois, vous traverseriez l'Atlantique comme ça ? Nous sommes maintenant dans l'attente de nos pièces, j'ai un peu peur ... Que cela dure, on verra. Je vais donc avoir un peu de temps pour quelques photos, un récit plus complet, on verra et en attendant bon Dimanche

dimanche 22 juin 2014

Départ de Cuba

Juste un petit mot très rapide, nous avons quitté Cuba, je vous raconterai, mais déjà nous envisageons une halte, le pilote ne marche pas, il faisait semblant mais en fait c'est juste un frein de barre. Alors la Floride, difficile en venant de Cuba, les Bahamas plus probable, et pas la peins de retourner à Cuba, impossible de trouver des pièces. Au minimum 5 jours à la barre ... Et zut.
Mais sinon, tout va bien ... Moteur ...
À bientôt
Sénèque dans le sud est de l'île de la Juventud.

mardi 27 mai 2014

Kallima, coincé dans la bulle

Mardi 27 Mai

Il y a quelques jours je m'inquiétais d'une possible dépression qui pourrait se créer sur notre route, un peu au sud du golfe de Gascogne. Pas la peine de s'inquiéter et preuve en est que la météo peut se tromper, en tous cas à de tels échéances. En lieu et place d'une dépression c'est une belle bulle, bulle anticyclonique, qui se développe en plein milieu du golfe et du coup, coincés dans la bulle il ne nous reste plus qu'à ... Coincer la bulle ... Au moteur depuis hier midi, régime aspirine contre le mal de tête, mais du coup, peinard. Je ne suis plus là à m'inquiéter savoir si je prend un ris, si je le largue, le second, non, si ... Rouler le génois, remonter les dérives, enfin pas mal de trucs qui m'empêchaient un peu de dormir. Sans compter le fracas des vagues qui tapent et qui cognent autant qu'elles peuvent sur ce pauvre Kallima. Enfin la paix. Bon, j'aurai aimer encore un peu de vent, comme avant hier par exemple, 176 milles de 12h à 12h, au largue, plus de 8 nœuds presque tout le temps et ça ne tapait plus, presque plus. Ne rêvons pas, c'est fini. Une bonne douche pour tout le monde hier. Peut être un peu de vent pour les derniers milles dans le pertuis et voilà, la traversée va s'achever, sans doute en fin d'après midi (il reste suffisamment de gas oil pour finir avec 2 moteurs, donc 6 nœuds quoiqu'il arrive). Au revoir les baleines, un cachalot hier matin, 2 grands rorquals ce matin et les 2 fois nous avons quasiment failli rentrer dedans. Des dauphins viennent encore régulièrement. Tout à l'heure c'étaient des petits crabes en surface, bizarre, nous n'avons pas encore atteins le plateau continental, et puis peu, voir pas d'oiseaux, je n'en est rarement vu aussi peu. Ils sont peut être au nid à protéger leurs petits ? Demain soir donc La Rochelle, à qui je donne les clés, je n'en sais encore rien, mais je vous dis au revoir. La prochaine, dans 3 semaines, Cuba ? On verra. Tout le monde embrasse tout le monde.

Kallima, le 27/5 : 45°35.90 N 05°12.54 W à 168 milles de LR.

samedi 24 mai 2014

Kallima, on a bien fait d'attendre

Samedi 24 Mai

Déjà 4 jours que nous sommes partis et je vais vous le dire, je ne regrette pas d'avoir attendu aux Açores. Une première journée assez tranquille, nous quittons Horta accompagnés par un bateau de Pornichet, Pen Ar Vi, un Dufour 45. Je crois que Francis les connais, utilisateurs d'iPad et évidement de Wheather 4D ... Rencontré à Horta, 3 bretons, 2 Jean Yves dont un Mahé. Après avoir discuté un peu, ils ont eux aussi décidé d'attendre. Un autre bateau semblait plus pressé, finalement ils se rangent à notre avis et changent leur fusil d'épaule, ils profitent un peu plus longtemps des Açores et vont visiter Pico. Un bateau anglais est lui parti, une première tentative, retour, une seconde, un jour avant nous, j'espère que tout va bien pour eux ... Ah ces anglais ! Les Açores au fait, et bien pas d'hortensias en fleur, c'est trop tôt, 2 semaines ? Un tour de l'île dans la grisaille, du haut du volcan nous n'avons vu que le fond de la caldeira, et encore. Drapé de nuages épais, on se serait cru en hiver en haut d'un remonte pente dans le brouillard. J'espère quand même que mon cher équipage a apprécié ... Mais disons ... Peut mieux faire. Retour sur l'eau, comme prévu dès la première soirée le vent rentre et la mer grossit. Alors que nous naviguions de conserve avec Pen Ar Vi, peut être un poil plus vite, mais à peine. En fait déjà avec un ris, en jouant on aurait pu faire mieux, mais c'était limite et ensuite je décide de réduire encore plus, un second ris, les 12 mètres du cata de peuvent rien contre les 14 mètres du Dufour, toujours au près, nous tanguons trop, ça cogne de plus en plus et Pen Ar Vi s'échappe. Et la nuit, la mer grossit, le lendemain, 5 mètres de creux annoncés, ils y osnt sans doute, allez disons 4 mètres cinquante ... Heureusement le vent reste maniable, au petit matin, la plus grosse risée, 35 nœuds apparent, je pipe, je choque un peu partout, et alors que je suis en train de choquer la grand voile, je regarde au vent derrière moi, une grosse vague arrive et dans la vague, de l'écume, un geyser, un souffle de baleine, à peine 30 mètres, 20 mètres du bateau, un grand rorqual, un très grand d'ailleurs, en fait ils sont 3, le temps de reprendre leur souffle et ils disparaissent à nouveau. Depuis, plus rien. J'ai l'impression que quand il y a de la mer, les baleines ne restent pas en surface, sans doute plus de difficultés à discerner les dangers. Et ça tape, ça cogne, nous faisons le dos rond, mais malgré tout, à force de balancer, de fouetter, c'est le support d'antenne BLU qui casse. Pas grave, un bon brelage fait l'affaire. Un thon aussi, fait bien l'affaire, encore un germon, mais un gros. Et puis comme nous rentrons en France et que j'espère que quelqu'un viendra me chercher, on remplit le congélateur, il faudra penser à prendre une glacière mais évidemment plus rien depuis, avec de l'eau à 15°, ce n'est peut être pas étonnant. Parce qu'il fait froid, ça s'enrhume à bord ... Grisaille, mauvais temps mais ouf le vent tombe, tourne un peu. Une autre nuit un peu longue, succession de grains, 1 ris, 2 ris. À peine quelques trous de vent, et puis enfin du reaching, on accélère, Pen Ar Vi nous contacte en VHF, nous sommes 15 milles derrière lui, on revient dessus ... Peut être ... une première partie de nuit à plus de 8 nœuds, ensuite ça tombe à nouveau ... ce matin plus rien. Il a refait le trou ? Ou sans doute, se glisse t'il plus nord que nous, normal, il va plus nord ... Plus de vent à nouveau, le bateau, sans antifouling, commence à être sale, même pas 6 nœuds avec les 2 moteurs à 2 000 tours, mais bon an mal an, on a quand même pas mal progressé, arrivée le 28, peut être pas, le 29, c'est presque certain, 657 milles, mais devant la situation semble se compliquer, mon dernier grib indiquait une dépression dans le sud du golfe de Gascogne, qui nous passerait dessus. Nous sommes allés assez vite, normalement on évite le plus gros, il nous faut réussir maintenant à faire un peu de nord et garder de la vitesse. Je reprend donc un grib pour en savoir plus et je vous abandonne. Tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 24 Mai : 42°57.23 N 15°59.89 W à 657 milles de La Rochelle (Chauveau)

mardi 13 mai 2014

Kallima, encore un peu de patience

Mardi 13 Mai

Et oui, je reprend un fichier. Le système a l'air de progresser plus vite que prévu. Ores, il est prévu une grosse refusante. En principe si j'arrive avant le 16 ça peut passer, sinon, ça va être dur et si jamais mes impressions se confirment, ça va être encore plus dur, alors plonger au sud dès maintenant pour anticiper la refusante ou foncer pour arriver avant. Du coup je me connecte, j'en profite pour vous donner quelques nouvelles. Nous avons pris du retard, la bulle un peu plus grosse que prévue mais surtout le courant à nouveau contre, à peine 4 nœuds au moteur ... L'occasion quand même d'approcher un beau cachalot, d'apercevoir d'assez près une troupe de 5 grands rorquals, d'apercevoir au loin des dizaines de souffles de baleine. Puis retour du vent, un thon, encore un germon, ça rentre de plus en plus, on va plus vite, plus rien à l'horizon depuis ce matin, mais plus que 340 milles. De bonnes conditions, 44 milles depuis ce midi, un peu plus de 8 nœuds, c'est pas mal, Dirai je qu'il est temps d'arriver ? Et oui, la lassitude commence à se faire sentir à bord, vivement les hortensias des Açores ... Pourvu qu'ils soient en fleur. Des nouvelles je l'espère dans la soirée du 15, sinon le 16, ça n'a pas changé. Tout le monde embrasse tout le monde et vous dit à très bientôt ... Au téléphone.

Kallima le 13/5 : 38°22.78 N 36°53.45 W à 389 milles de Horta.

dimanche 11 mai 2014

Kallima, merci patron

Dimanche 11 Mai

Alors, avez vous passé un bon Dimanche, un long Week end ? Nous ça va, on va pas se plaindre. Mon cahier des doléances, que dis je mes exigences pour les jours à venir on semble t'il été accepté ... Le patronnât a cédé. Neptune et Eole se sont penchés avec bienveillance sur Kallima. Le courant, il nous porte, la mer, belle. Les baleines, à peine mon post revendicatif envoyé, 3 cachalots pas le travers, un peu loin peut être mais quand même. Ce matin, un grand rorqual. Quoi d'autre, ah oui, le poisson. Idem, à peine le post envoyé, paf, un thon, un germon, on s'en contentera, la ligne remise à l'eau, repaf ... Malheureusement celui là a cassé. Il y a un petit gnon à l'arrière de Kallima, avec la fibre de verre à nue, le poisson a sondé sous le bateau, le fil bien tendu a porté la dessus, plac .. Cassé. Ça nous aurait fait le plein au moins jusqu'à La Rochelle, il faut qu'on pêche encore au moins une fois. Et du coup Romain à mis un morceau de scotch sur le gnon. Et j'allais oublier le plus important, la petite dépression qui me tracassait, celle qui n'avait rien à faire là, et bien dans mon dernier fichier, justement elle n'est plus là, le GFS avait sans doute fait des siennes, surchauffe des processeurs ? Je reprend quand même un fichier, au cas où. Nous sommes maintenant dans la bulle, 1 030 Hp, des bouffées d'air de temps en temps, moteur, ça devrait passer relativement vite et ensuite la queue de la grosse dépression devrait nous pousser jusqu'aux Açores. Quand ? Le 14, ne rêvons pas, le 15, peut être, le 16 c'est certain, nous ne sommes plus qu'à 645 milles soit 4 grosses journées à 6 nœuds. Pas certain de réécrire d'ici là, peut être une fois allez, si nous voyons des sirènes ? Je vous souhaite une bonne fin de Week end, tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 11/5 : 38°37.71 N 42°37.93 W à 656 milles de Horta

samedi 10 mai 2014

Kallima et les mystères du grand océan

Samedi 10 Mai

Un post juste parce qu'il faut que je me connecte pour reprendre une météo. Plus d'inspiration, fin du lyrisme et autres épanchements. Ça c'est bien calmé, pas mal de moteur, et depuis ce matin une petite brise évanescente qui nous pousse gentiment mais très doucement, à peine 4 nœuds. Mais c'est aussi bien que le moteur. Et là interviennent les mystères de l'océan. Ce grand inconnu. En théorie, je peux me tromper, mais en théorie donc, nous devrions avoir un courant portant d'au moins 1/2 nœuds, voir un bon nœud. En pratique nous avons presque 2 nœuds de courant d'E/NE face à nous. Avant hier après-midi, nous y avions cru, encore un bon petit vent et un superbe courant portant, nous devions marcher à 7,5/8 nœuds sur l'eau (mon speedo n'est pas bien étalonné, mais en gros ... ) et notre SOG (speed on ground, vitesse fond) atteignait parfois 11 nœuds. Tous les espoirs étaient permis, les Açores le 14, avant la dépression. Même la mer se calmait et reprenait un aspect normal. Mais nous avons du vite déchanter. Inversion du courant, la mer à nouveau en vrac, les voiles battent, au moteur (un moteur à 1 800 tm) à peine 4 nœuds de SOG. Du coup la dépression, la petite, au sud, j'ai bien peur qu'elle nous passe dessus. Et d'où elle vient celle là ? Ça c'est pareil, regardez les pilots charts, des dépressions qui démarrent comme ça, en plein milieu de l'océan, de l'anticyclone ... Et la température de l'eau, anormalement basse, 17°, quand le courant nous porte, elle remonte d'un coup, 20°, quand le courant s'inverse, je n'y comprend rien ... Et puis c'est le grand désert, nous sommes venus voir les baleines, là dernières fois que je suis passé par là ... Remarquez c'était en Août, nous sommes en Mai, et l'année dernière avec De Rubens, fin Juin, rien non plus. Ça c'est peut être moins mystérieux, en fait les baleines migrent ... Et les thons ? Avec de Rubens ont avait pêché, un peu, là rien du tout. Alors toujours quelques méduses, de nouvelles variétés, plus seulement des argonautes, quelques dauphins mais toujours aussi indifférents et ... Du plastique, bouteilles, bouées de pêche. Rien à raconter, je vais donc reprendre ce fichier météo, j'espère que cette "petite" dépression va rester petite, voir même disparaître et nous laisser tranquille avec le flux d'ouest généré par la grosse dépression plus au nord. Arrivée aux Açores, le 15, probablement pas, le 16, on verra, j'espère juste ne pas être obliger de plonger au sud pour éviter la tempête. Je vous dit à bientôt, bon WE, tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 10/5 : 38°16.10 N 45°59.51 W à 816 milles de Horta.

jeudi 8 mai 2014

Kallima, des nouvelles du front

Jeudi 8 Mai

Des nouvelles du front, ce serait plutôt des fronts, ça n'arrête pas. De guerre lasse, rédition presque sans conditions ... En ce 8 Mai, enfin la paix ... Nous avons fini par affaler la GV et passer en mode route pêche avec juste quelques tours dans le génois. Le souci, c'est qu'il semblerait qu'il ne faille pas trainer, devant nous des calmes et après une grosse dépression semble s'annoncer qui balayerait les Açores. Il faut que je reprenne un fichier, mais à priori j'aimerai bien être au parking avant, ça pourrait être juste. Mais trop, c'est trop, une nuit de plus à se faire secouer, le vent a refusé, nous nous sommes même retrouvé au près. Toute la nuit à taper, 3 ris et bing et paf, pas beaucoup dormi. L'angoisse de casser, le chariot de génois qui craque, les bosses de ris qui grincent. On a bien tout calé, retenue à bloc, barber, tout y passe, rien ne bouge, mais à chaque vague, chaque survente : est ce que cela va tenir ? Tôt ce matin, c'était plus maniable, il faut foncer, on largue 2 ris, juste 1 ris et vavavoum, oui mais ... La fatigue gagne tout l'équipage. Un grain, allez ça va passer, 37 nœuds sous le grain, c'est passé, mais c'est mauvais pour mon cœur. Et ça continue, maintenant c'est 26/27 nœuds, des trous de vents, mais en moyenne ça souffle, alors zut, mode pêche ... Et puis, tiens il va bien falloir pêcher aussi. À part notre thon des premiers jours, pas grand chose, bon on a pas mouillé la ligne souvent mais quand même. Alors quoi ? Une morue sans doute, nous ne sommes qu'à 350 milles des grand bancs de Terre Neuve, qu'est ce qu'on pourrait attraper d'autre dans ce désert ? Encore quelques belles tortues, toujours les argonautes, une petite troupe de dauphins qui passe sans même prêter attention à notre beau navire, alors ces baleines, ces cachalots, ils sont où ?
Et encore une fois je laisse la parole à Romain ... Quelques petits commentaires techniques mais c'est plutôt sur le mode : Romain "Conrad", le coup de vent lui a donné de l'inspiration :

Kallima, 10ième jour de mer
De l'eau, de l'eau, de l'eau, ce n'est pas une histoire d'Ô, les éléments rugissent, le vent dessine ses arabesque sur les flots, la mer se creuse, des montagnes aquatiques se forment, 28, 32, 39 nœuds, Kallima fait le dos rond, la mer se vaporise. Les fronts déversent leur gouttes d'eau comme des nuages de sauterelles sur un champ de sorgo. Petit fétu de paille au milieu de l'Atlantique, Kallima surfe au gré des éléments, il grince, il craque, se contorsionne, mais garde toujours sa fière allure. Il pourfend les eaux de son étrave et trouve toujours le chemin de la victoire, c'est un catana me diriez vous !!! Merci à Furuno, avec un Garmin, Aie, Aie, Aie, méchante limonade.
Bon vent à tous, Romain qui vous salue bien ... Au menu ce soir : Lasagne la Forno.

Et ce midi qu'est çe qu'on mange chef ? Je vous laisse moi aussi, une petite heure de sommeil bercé par les effluves du repas que Romain va nous préparer. J'espère que vous êtes nombreux à profiter de ce second pont, attention aux embouteillages ... Tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 8/5 : 37°22.20 N 51°52.53 W à 1 099 milles de Horta

mercredi 7 mai 2014

Kallima, dans la tempête

Mercredi 7 Mai

Seconde dépression. Comme prévu, nous ne pouvions l'éviter, elle a grossi sur nous. J'avais un peu de mal à y croire la veille, mais cette fois ci Mr Grib a vu juste (comme assez souvent en fait). Reprenons le fil de événements. Hier, plutôt beau temps, mais ... Mais, mer vraiment grosse. Vous allez dire que j'exagère, mais non, je n'avais jamais vu une mer si grosse dans le vent que nous avions. Disons 20 nœuds hier matin, et la mer ... Ensuite le vent tombe, intenable avec cette mer, j'affale tout, les voiles battent trop, moteur, lentement. Je ne suis pas pressé, en effet si Mr Grib a raison, devant nous une petite dépression, si je vais trop vite je me colle dedans, pas trop vite ... Ça a marché, nous sommes passé un poil Sud, toujours dans du portant et nous avons évité la zone la plus chaude. Bon, c'est vrai c'était pas la super tempête, mais ... À peine au sud du centre, à quelques milles, 2, 3, 4 ? Une barrière noire, noire d'encre, le vent qui enfle ... La mer qui blanchit. Ouf ce n'est pas une dépression orageuse, donc pas de foudre et de super rafales, mais quand même ça occupe, et tant que ce n'est pas passé, pour ceux qui l'on vécu, et bien tant que ce n'est pas passé on se demande quand même jusqu'où ça va aller ... Disons que c'est resté maniable, Kallima toujours debout ... Et à fond, à peine passé le centre de la dépression, dilemme, devant nous la dépression donne un grand coup de balai, si on va tout droit, le mur, plus de vent. Il faut cravacher, suivre la dépression au plus près, remonter et au nord, négocier le virage avant la prochaine dépression, se placer en fait juste derrière. Du coup, vavavoum, grand voile haute, génois lourd, toujours pas de léger, et le vent revient après le calme (relatif) du centre de la dépression. J'ai joué, un peu, autant que mes artères le permettent, au taquet à la barre, les voiles en ciseaux, après un bon repas préparé par Romain, je n'oublie pas, cela m'avait donné du baume au cœur, mais bon ... 26/27 nœuds grand voile haute, faut aussi que je dorme un peu, d'autant plus que la blague dure depuis assez (très) tôt ce matin. Toujours du vent, 28/30 nœuds, je suis passé sous génois lourd seul, je reprend une météo. Nous faisons un cap au 70, plus nord que la route pour, donc essayer de rester dans ce flux d'Ouest et puis, Ben si ça raté, tant pis, on attendra ... Englué dans les calmes de l'anticyclone des Açores ... Bon du coup, on en profitera peut être un peu. Pour l'instant, c'est quand même musclée comme traversée ... Et la pauvre Zoé, la marmotte, en mode hibernation, elle n'a vu de la tempête ... Que ce que je raconte dans le blog ... Dommage non. La mer qui blanchit, le ciel qui noircit, les vagues ... Hautes comme des barres d'immeubles (Le Corbusier ?), ça poudroie, ça foudroit ? Quand est ce que ça se calme, le moment d'angoisse ... Et puis une tortue ce matin, raté. Car c'est vrai à part ces moments de ... Galère, on peu le dire, pas grand chose à part les vagues. Des argonautes, de gros argonautes modèle King size, à l'américaine ... Quelques dauphins en début d'après midi, qui sont passés sans nous regarder ... Le désert ... Juste des vagues et du vent. Mais je suis méchant avec Zoé, mais non, j'aimerai qu'elle arrive à en profiter vraiment ... Les p'tits jeunes je les connais, sans parler de mes enfants qui ont traversé avec moi, je le sais bien, le sommeil ... c'est pas facile à vaincre et Zoé, en douce ... Loucde comme is disent nous à préparer un petit texte, petit ... Pas vraiment mais je ne résiste pas au plaisir de vous en livrer l'intégralité. Un texte à la manière de ... Je l'ai vu plongée dans la lecture de l'Oulipo, un recueil "c'est un métier d'homme", autoportrait d'hommes et de femmes au repos. Du coup, ça va faire un post un peu long, tant pis, vous n'avez qu'à le lire en plusieurs fois ...

"Le non autoportrait du convoyeur"

Son métier consiste à livrer des bateaux d'un point À à un point B. À les livrer le plus soigneusement possible.
C'est un métier d'homme.
D'abord parce que lorsqu'il est sur un bateau, l'homme a envie de le livrer, ensuite parce que lorsqu'il y a plusieurs hommes sur un bateau, ils veulent tous livrer plus soigneusement les uns que les autres.
Un métier marin.
Il est convoyeur.
Il y a eu Moitessier, il y a eu les Polonais, et maintenant il y a Christophe.
Il sera cette année du Cap Vert à Canet, de Miami à la Rochelle, et à peine de retour sur terre il sera à nouveau sur les flots.
C'est le capitaine le plus équilibre de la flotte, le plus calme et le plus concentré, et son travail consiste à garder le cap.
Tous les grands convoyeurs gardent un cap.
Convoyer plus soigneusement c'est d'abord convoyer autrement, de façon à semer l'inquiétude et le doute.
Faire peur. Convoyer de telle manière que les autres soient persuadés que vous allez dessalé, jusqu'a ce qu'une génération entière convoie comme vous.
Dans une vie de convoyeur on ne peut inventer qu'une seule manière géniale de garder le cap, et une seule.
Les polonais sont arrivés sur le marché avec la réputation de "cheap Polak (ta, pour la blague)" et deux dépressions plus tard les cinquante top-convoyeurs convoyaient comme eux.
Maintenant, il y a Christophe.
Être un grand convoyeur est un état qui exige un don absolu de soi-même et une concentration totale. Il convoie à temps plein. Il vit avec une drisse de 50m enturbannée sur la tête pour mieux convoyer. Il sourit aux gardes côtes et aux brokers parce qu'il sait qu'ils l'aident à mieux convoyer. Il casse la tête à son AIS qui est nul parce qu'il sait que ça l'aidera à mieux convoyer.
Prenez deux capitaines à égalité d'expérience et de matériel, sur le même océan, mettez les à côté l'un de l'autre, et c'est toujours Christophe qui convoie le plus soigneusement.
Prendre le 3ème ris, celui que l'on prend avec des jambes de plomb, il le fait à chaque crise de nerf d'Eole. Il sait tous les océans au centimètre près et, à 30nds apparent, il les voit passer au ralenti.
Il se prépare aussi pour ces mers molles et indécises que les hasards d'attribution de Catana lui impose. Les mers clapoteuses qui permettent à deux Lagoons de gagner l'Arc.
Tout compte dans sa carrière.
Un jour, l'essentiel devient la tranche de citron dans le gin tonic.
Vous avez réglé l'angle au vent au degrés près, vous avec empanné 14 fois le génois, vous vous êtes mis en colère et vous avez perdu 400 nm au milieu de l'Atlantique, parce qu'à l'heure de l'apéro vous vous êtes demandé si la tranche de citron était assez épaisse ou non.
Quand il dort, il convoie, quand il mange, il convoie. Il dessine ses trajectoires, il détortille les bouts. Son foie et son humour sont intraitables, il porte sans cesse la marque du Bob et des lunettes de soleil.
Lorsque le vent passe du près au portant, il libère des tonnes de travail. Après, il reste un convoyeur sur le pont, qui n'a plus ni yeux, ni tête, ni jambes et qui convoie pour arriver au point B plus soigneusement que les autres hommes.
C'est la règle.
Et puis il y a le moment qui arrive forcément dans une vie, le seul moment de vrai repos, de repos absolu. Le repos du convoyeur.
Vous avez franchi le Gulf Stream au près serré, vous tirez des bords au large des Bermudes et vous faites cette minuscule erreur de trajectoire, cette petite faute stupide (qui n'est pas d'inattention puisque les convoyeurs ignorent l'inattention) qui vous tire quelques miles nautiques en dehors de la ligne idéale.
Et là, c'est le vrai repos, le repos immense. Vous avez déjà perdu un génois léger, puis très vite la grande voile et le cap.
Plus rien n'a d'importance, vous n'êtes plus convoyeur, vos muscles se relâchent, votre esprit se libère vous savez que vous allez devoir ramer.

D'après "Autoportrait du descendeur" de Paul Fournel.

Signé, Z, a.k.a la marmotte.

Et Ben mince je ne l'avais pas lu avant ... À mon avis elle a un peu comploté avec Romain et si je ne censure pas je ne laisserai pas passer une petite erreur ... 400 milles à cause d'une tranche de citron ... Même pas un quart de milles "j'me rend pas compte des distances" m'avoue t'elle. Pour le reste, ... Finalement, elle ne fait pas que dormir ... Et puis il faut bien l'avouer, même pas peur la Zoé, dans ces conditions j'en ai connu plus d'un(e) qui, pour le moins n'aurait pas pris le temps d'écrire ne serai ce que ... Maman ... Ah et au fait, une nouvelle tortue, ce coup ci elle l'a vue. Je vous dit à bientôt et tout le monde embrasse tout le monde ... Très fort

Kallima, le 7/5 à 19h30 TU : 36°51.69 N 53°51.70 W à 1 200 NM de Horta

PS : un petit PS technique pour Brigitte et Serge si ils sont venus à bout de ce long post, et la réponse n'est pas urgente : avez vous repris le gréement de temps en temps ? Quand on joue, ça "branle" un peu sous le vent. Juste pour savoir. À bientôt et ... Comment va le "new" Kallima ?