vendredi 27 novembre 2009

Mauvaise humeur

Vendredi 27 Novembre

Pourtant cela commençait bien, chaque bateau a attrapé sa Coryphène et puis surtout le vent est de retour. Mais pas vraiment dans la bonne direction, c'est bien pour ça que vous avez des nouvelles, je reprend un grib, mais il semble que nous ayons devant nous un mur, il va falloir ruser. D'où un supplément de mauvaise humeur, j'annonce à mes compères ce que j'ai prévu, entre autre j'évite les manoeuvres encore "assez" difficiles avec mon épaule, au milieu de la nuit ils m'abandonnent et font un choix différent, je persiste dans mon option et le matin la sanction est assez lourde, pour eux ... "Ouais t'as mis le moteur" ... mauvaise humeur. Bon, je ne peux pas encore vraiment manoeuvrer, je vais continuer de ruser ... mais il semble bien que nous soyons partis pour une semaine un peu Rock n'roll, 1 000 milles au près, yes ... Le prochain post n'est peut être pas pour tout de suite, mais nous pensons très fort à vous

CM

Pos : 6º13.81'N - 81º16.91'W

Transpacifique, Premier Jour

Jeudi 26 Novembre

Et voilà c'est parti, après avoir fait les pleins à Balboa, débarqué les "Handliners", le pilote et notre équipier du canal, Tchaïkosky et nous, allons retrouver Satie à Flamingo. En fin de soirée, les trois bateaux ensemble, nous traversons la zone de mouillage de Panama, Taboga et Taboguilla à tribord, une nuit au moteur pour presque sortir du golfe de Panama.


Evidemment quelques cargos, mais nous avons pu nous reposer un peu, mon épaule commençait à me tirer après les cérémonies du canal. Le Pacifique porte bien son nom aujourd'hui, ce calme devrait durer encore au moins 24 heures. Ensuite nous risquons des vents contraires, on verra bien. Mais encore une fois avec le Pacifique commence un autre monde, une première tortue juste à coté du bateau, j'ai eu l'impression qu'avec sa nageoire avant, elle nous faisait un petit salut et encore une chose que je n'avais jamais vu, cela aurait pu être le titre du post : les dauphins "éclabousseurs". Des dauphins que nous avons sans doute dérangés viennent sauter au ras du bateau, mais pas le saut classique, un grand saut vertical, ils retombent à plat, un grand claquement sur l'eau et une bonne gerbe sur le bateau. Et puis dès le matin, à peine mise à l'eau les 2 lignes prennent 2 jolis petits thons rouges. Ce coup çi nous avons des oeufs, donc rillettes au programme et évidemment un petit carpaccio en entrée ce midi. Enfin à 16 h GMT, nous mettons le cap au 240 magnétique, en direction d'un Way point virtuel à plus de 1 000 milles, un point ou nous espérons toucher l'alizé. Un point qui comme la dernière fois, va nous faire raser les Galapagos. J'espère que nous aurons à nouveau l'occasion d'y admirer la faune et puis, au cas où, de refaire du fuel. Les Marquises sont elles à 3 666 milles, une paille ...
A très bientôt.

CM

Pos : 12 h GMT : 7º41.14'N - 79º48.41'W

Le passage du canal

Mardi 24 & Mercredi 25 Novembre

Mardi 15 heure locale, accompagné de Tchaïkovski, nous quittons Shelter Bay, nous avons rendez vous sur le Flat avec nos pilotes, enfin l'attente s'achève. En fait pas tout à fait, nous allons encore attendre les pilotes jusqu'à 20 heure. A notre bord 2 handliners, des pros fournit par Stanley pour compléter l'équipage et un équipier pour juste la traversée du Canal, Pierre. Il laisse son bateau à Shelter Bay, repart à Tahiti retrouver sa Vahiné et reviendra en Février pour traverser son bateau. Il vient "s'entraîner" et profiter du lift vers l'aéroport. A bord, ça roule les handliners très pros maîtrisent la manoeuvre, Mickael secondé par Pierre l'intendance. Si cela roule à bord, c'est nettement moins soft pour le premier passage d'écluse. Les pilotes nous ont mis, Marc et moi, de part et d'autre d'un motor boat américain un peu plus gros que nous. Au départ, ils pensaient même que c'était un voilier ... et dès l'entrée de la première écluse, c'est le distribil ... trop à droite et Marc se retrouve coincé contre le mur, les pilotes pas d'accord, le skipper du Motor boat qui nous fait un caca nerveux, ça commence bien. Tellement bien que l'on décide de quitter ce brave homme et en accord avec les pilotes, nous nous mettons Marc et moi à couple pour les écluses suivantes. La sérénité revient à bord et comme Marc en est quitte pour une défense écrasée, nous profitons des deux secondes écluses et laissons notre américain cafouiller dedans, il en sera de même le lendemain d'ailleurs.

La première écluse avec le motor boat américain, les autres sans ... et nous le laissons "cafouiller".

Par contre nous ne profiterons pas du mouillage du Lac Gatun. Les pilotes nous laisse sur une bouée, malheureusement trop près de trois bateaux plus gros, eux aussi sur une bouée. Les pilotes nous indiquent qu'ils ne devraient pas s'y trouver, malheureusement ils y sont, et pendant la nuit, viendront contre nous. Rebelote, bricolage jusqu'à ce qu'on trouve une solution assez satisfaisante, mais une nuit bien courte ...

Le lendemain matin, 6 heures arrive les pilotes, le RV était à 7 ... du coup rien de près, mais bon autant en finir rapidement. Notre pilote nous le connaissons, Mr Mc Lean, la dernière fois nous avions passé ensemble le premier jeu d'écluse, c'est un bon, je suis rassuré.

Au petit matin, nous quittons le mouillage du lac Gatùn

Un temps maussade, la traversée du lac Gatun, avec au loin les bancs de nuages coincés entre les collines et les arbres immenses. Les travaux le long des berges continuent, j'ai l'impression que chaque jour le canal change d'aspect et puis au loin le ciel qui s'obscurcit et alors que nous arrivons dans le passage le plus étroit, "Gaillard cut", la trouée dans ce qui reste à Panama de la cordillère des Andes, un grain "énorme", un grain de pluie, pas plus de 18/20 noeuds de vent, mais un déluge, des trombes d'eau. Les pilotes nous demandent d'allumer nos feux de navigation, le trafic du canal est interrompu pendant presque deux heures. Les pilotes nous demandent ensuite de rester en stand by, Marc et moi nous nous faisons rincer, une conclusion s'impose d'ailleurs, il nous faudra tous les deux de nouvelles vestes de quart. Petit à petit nous arrivons sous le pont du Centenaire, le tablier, loin au-dessus de nous, déverse par tous ces dégorgeoirs de véritables cataractes d'eau. Finalement, les pilotes nous mettent le long d'un quai, nous attendons la fin du déluge et la reprise du trafic.

Le grain approche, le trafic s'arrête et nous attendons "singing in the rain"

Marc et moi, nous allons nous faire offrir une nouvelle veste de quart ...

La suite, sans histoires, les équipiers peuvent enfin admirer sereinement le canal, ses écluses, Miraflores, l'entrée dans le Pacifique, le pont des Amériques, et voilà et de trois ...

Nos deux bateaux se séparent avant de passer sous le pont des Amériques

CM