mardi 24 mai 2011

N’importe quoi

Mardi 24 Mai

J'ai bien réfléchi, en fait non peut être pas tant que ça, mais ça n'a pas pas beaucoup d'importance. Donc pourquoi n'importe quoi, cela aurait pu être"100 Milles", "Hudson, en direct du Pacifique, fin des émissions" que sait je ? Et bien c'est "N'importe quoi", en vrac mes dernières impressions. Grosse Fatigue, grosse n'exagérons rien, fatigue quand même un peu, mon épaule ne me lâche guère et le temps non plus. Le temps, rien de très grave finalement, mais ça nous nous en rendons compte après. Cette nuit, 1h du mat., tout le monde dort, un gros nuage, pas facile à estimer de nuit, le vent rentre, 18 noeuds, 20 noeuds, 24, 26, bon, il faut que cela cesse, je suis avec le léger et la grand voile haute, 27 ... ouf ça redescend; et la pluie, zut, à peine à une journée de Tahiti, toujours haut et bas de ciré, c'est quoi ces conneries ... J'ai fait quelques photos de jour, je vous montrerai, mais, il faut savoir que le vent monte, monte, monte, tourne, tourne, avant hier GV à contre, encore de nuit, tout le monde dormait, j'ai tout affalé, 2 heures au moteur avant que cela revienne à la normale. De 2 à 4 ça se calme, je recommence à 7h, rebelote. Tout bien pesé, rien de grave mais le grib ne nous annonçait que du bonheur, j'ai connu pire, mais bon si près de l'arrivée, j'aurai aimé un moment de calme et de sérénité. C'est vrai quoi, ça fait maintenant 80 jours, 80 jours que j'ai quitté Canet ... et finalement la fatigue s'accumule, d'autant plus que Murphy ne nous lâche pas, je pique un roupillon (d'aucun vous dirons que c'est mon obsession) de 10 à 12, à 12h, midi, je me réveille, j'ai faim ... un coup d'oeil sous les bancs du carré, j'ai envie d'un riz nouveau, dans les réserves, il y a du Siam, du Louisiane que sais je ? Juste envie de changer du Basmati. Ah oui j'oubliais de vous dire, hier, chasse à l'espadon, raté, mais quand même une belle daurade, 125 cm ... je ne peux pas les peser ... Donc que faire avec la daurade. Je me perd, je vous ai prévenu, "N'importe quoi" ... Donc coup d'oeil sous les bancs du carré. Zut, j'aurai du m'abstenir, sous les bancs du carré, il y a des bacs, dans ces bacs, Riz, céréales, nouilles, semoules, purée et, et ... flotte ... le tout baigne dans 2 cm d'eau, commence tout juste à moisir, tout est foutu, pas grave nous sommes arrivé, mais bon, il faut nettoyer, moi qui partait faire le déjeuner ... Merci Murphy ... Et sinon quoi d'autre, non c'est vrai ça, "N'importe quoi", nous on veut des nouvelles sérieuses, et bien, nous arrivons, un peu de mal à réaliser, encore une nuit, celle là, quoiqu'il arrive, je m'en fout je réduit, je ne veux plus le moindre ennui, demain, escale à Mooréa. Nettoyage du bateau, rangement, et puis j'espère que mes deux petits jeunes iront se balader un peu, moi, je connais, si le bateau est rangé, je dors ... Demain, en heure locale, je suis perdu, TU - 10, 12 heures de moins qu'en France, donc demain, Mardi, Mercredi Papeete, les papiers, les billets et retour en France ... j'ai l'air pressé, ben oui un peu, j'aimerai bien passer un peu de temps en famille avant Yang Tsé ... et puis d'un autre coté ... le Pacifique ... si je pouvais ... et non, je ne peux pas. Donc d'ici 24 heures attendez vous à ce que les portables chauffent un peu et d'ici là ... en direct du Pacifique ; 00h54 TU, Mooréa à exactement 100 milles, 9 980 milles depuis le départ Hudson, fin des émissions et à bientôt pour de nouvelles aventures ...
CM

dimanche 22 mai 2011

Vent d’Ouest ?

Dimanche 22 Mai

Peut être notre dernier message, Hudson est encore en mer, mais plus pour très longtemps ... du moins j'espère. 330 Milles à parcourir, avec du vent d'Est, de l'alizé, moins de deux jours. Mais, et c'est pourquoi je me connecte, pour l'Alizé, on reviendra. Au départ des Marquises, un grib prometteur, cette dernière ballade devait reprendre des allures de TGV, et bien c'est raté. Nous avons quitté avec regrets, du moins je l'espère pour mes petits jeunes car j'espère bien que cela leur a plus. je leur laisse le soin de vous raconter "leurs" Marquises. Donc nous avons quitté Atuona jeudi dernier, dans la matinée pour nous, ensuite une petite escale à Tahuata, dans la baie de Hanamoena. Pour ceux qui ne connaissent pas, quand on peut y mouiller, pas toujours, c'est une des deux seules plages de sable blanc des Marquises, parait'il, c'est assez beau je dois le dire, et mes deux jeunes sont des veinards. A l'entrée du mouillage 2 belles raies Mantas, nous mouillons et plusieurs raies tournent encore autour du bateau, évidemment à l'eau, et du coup ils ont pu voir les raies qu'ils ne verront pas à Tikehau. Un seul défaut, le mouillage commence a être bien connu, 14 bateaux avec nous, on se croirait presque aux Lavezzi en Août, moins les Jets Skis ... Tikehau ? Jean François n'y sera pas, du coup je taille la route directement, Mooréa, pour ranger et nettoyer le bateau avant d'en finir au Quai des Douanes de Papeete. Tout a une fin, et je préfère ne pas trop trainer, après le vent d'Ouest "Hudson", le vent d'Est "Yang Tse", le prochain bateau, il attend à La Rochelle pour une transat. Ah oui, ce vent d'Ouest. Et bien après une trentaine d'heures à un bon 8 noeuds de moyenne, le vent commence à tomber, l'occasion de faire un coup double, 2 jolis thons jaunes, encore de la chance, nous nous étions contenté de bonites, enfin des thons, ne reste plus que l'espadon. A croire que Neptune veut que nous l'attrapions, une nuit, assez désagréable je dois dire, gros grains, vent dans tous les sens, et fin du film, vent d'ouest, dans ce coin, à cette époque !!! Et puis 5 heure ce matin, brrrrrroummmmm, moteur ... Donc une petite incertitude sur ces derniers milles, d'autant plus qu'au vu du Grib, je n'ai pris que 2 bidons de fuel à Atuona, je suis un peu juste pour tout faire au moteur, mais, je vous laisse, le vent rentre. Et bien évidemment tout le monde embrasse tout le monde, à bientôt, le 25, sans doute à Moorea.
CM

dimanche 15 mai 2011

300 Milles

Et bien c'est ce que je craignais, le vent nous lâche, il ne reste plus "que" 300 milles, 288 exactement, trois fois rien avec un peu de vent, la galère dans la pétole. Et rien à faire, le vent devrait revenir le 17, si il ne nous avait pas lâché, nous y serions déjà, d'ici le 17 je m'attend au pire. Le bateau commence à fatiguer un peu, il y a deux nuits nous avons cassé notre premier élément d'accastillage, le pontet de la retenue de bôme à fini par lâcher, un joli trou dans le pont. Bon pas très grave, il ne pleut pas et j'ai bricolé une retenue avec la cadène ça marche aussi bien. La cadène d'étai du génois léger commence aussi à faire la gueule, elle est ... grise ... grise de la poussière d'aluminium accumulée depuis, depuis pas mal de milles en fait. En plus le Pacifique se la joue Méditerranée, un petit clapot désagréable de travers qui secoue le bateau pour pas grand chose. Quand est ce qu'on arrive ? Vous connaissez l'histoire, sur l'autoroute, les gamins après 2 heures de route. Et bien moi mes petits jeunes ... je sens la tension monter, il faut qu'on arrive ... Et bien les enfants, pas demain, après demain ? après après demain ? Et oui, ce n'est pas dans 1/4 d'heure, 1/2 heure, 1 heure, nous comptons encore en jours, en jours de 24 heures. Vincent a fait un petit calcul, Antoine, encore un peu terrien se demandait, grosso modo, Tahiti, en voiture, 10 000 milles, 18 000 kilomètres ce n'est pas sorcier, Oui mais si tu le rapporte en temps, ça c'est moi ... Et Vincent fait le calcul : tu as fait 225 000 km en voiture, à 100 km/h de moyenne pendant ces 3 mois. Je vous laisse vérifier, mais bon, c'est à peu près ça, et bien, bon an mal an, la voiture fatigue et les chauffeurs un peu aussi. Allez arrêtons de nous plaindre, les tchèques ou les polonais prendrons le boulot sinon ... et oui encore une grosse bonite ce matin, zut encore une bonite, je veux un thon ... ou une vache. Prochaines nouvelles, et bien sans doute des Marquises, le 17 ? Il doit y avoir du WIFI et du téléphone portable, attention, c'est cher, très cher et d'ici là et bien tout le monde embrasse tout le monde
CM

Pos : le 11 : 07 35 35 S - 123 53 23 W, le 12 : 08 18 09 S - 126 33 97, le 13 : 08 50 56 S - 129 37 23 W, le 14 : 09 18 41 S - 132 50 68 W

mardi 10 mai 2011

Fin de série

Mardi 10 Mai

Et oui les bonnes choses ont une fin, fin de série, une dernière journée à 202 milles et puis ça y est, le vent faiblit et adonne. Zut, on se voyait déjà ... pas en haut de l'affiche, mais au mouillage aux Marquises. Et bien, il va falloir patienter, 3 jours au moins devant nous sans trop de vent, ah si nous avions un spi ... Alors les Marquises, quand ? Tahiti, quand ? Je n'en sais plus trop rien, d'autant plus que question Gas Oil, on a ce qu'il faut, mais pas plus, plus question de journées au moteur. Allez, je reprend un grib, soyons optimiste, dans ce coin il y a toujours du vent, sinon, les Marquises à 6 noeuds et bien ce sera le 17 Mai. Et puis du coup, un peu moins de tension à bord, si tension il y avait, sans blague, il n'exagère pas un peu de temps en temps, allez savoir ... Panneaux ouverts, séchage, on refait une séance Groupe + Dessal, pour récupérer un peu d'eau, on a remis une ligne et puis cette nuit, j'en ai profité pour me faire une séance étoile, ça y est je crois que je localise sans hésiter Arcturus, après la grande ourse, Antares, dans le Scorpion, celle là ça fait un moment en fait que je l'ai repéré, et puis une que vous avez peu de chance de voir, Alpha du centaure, la troisième plus lumineuse après Sirius et Canopus, elle est très sud ... Et une heure avant le lever du jour (tiens nous sommes passé à TU - 8), 3 planètes d'un coup, Vénus, Mercure et Jupiter, on les voit bien, Mars apparait un peu après mais trop tard, la lumière naissante du soleil est déjà trop forte, on ne la voit pas. Bon, vous l'aurez compris, en gros rien de spécial, juste un grib pour voir si ... Et comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde.
CM

Pos le 10 : 07 07 97 S - 121 14 34 W à 1 061 milles des Marquises

lundi 9 mai 2011

Vavavoum

Samedi, Dimanche & Lundi, 7,8 & 9 Mai

Je vous avais laissé sur une belle série, série en cours et bien effectivement la série continue, et elle continue bien. Je crois que je n'avais jamais été aussi vite, aussi longtemps depuis que j'avais arrêté de faire des courses : le 7 : 220 milles et ensuite, 239 & 238, 1 116 milles en 5 jours, 4 jours et demi pour 1 000 milles. Bon c'est pas Groupama, mais pour un cata de croisière, somme toute assez confortable, pas mal non ... et la série est toujours en cours, puisque le vent est de la partie. Le Pacifique commence à ressembler à sa légende, n'exagérons rien, ce ne sont ni les 40ième rugissants, ni les 50ième hurlants, nous pourrions parler de 10ième "Soufflants". Le vent bien établi au Sud Est, la houle qui a pris de l'ampleur, l'océan respire enfin ... et, c'est ce que j'avais dit à Vincent : "Tu vas voir, le Pacifique, on touche l'alizé, 18,20 noeuds, on se cale à 110, 120° et vavavoum, 180 milles par jour" En fait, un peu plus de vent, 20/22 noeuds, nous sommes maintenant avec Génois lourd et GV à 1 ris, bien calé, et c'est presque 240 milles par jour, pour peu que le courant y mette du sien. Encore le courant, mais comment fait t'il pour savoir si il y a du courant ? Ben c'est simple, nous avons SPD & SOG, autrement dit Speed, vitesse sur l'eau, une roue qui tourne dans l'eau et SOG speed on ground, ça c'est le GPS. En principe on profite d'un endroit sans courant pour étalonner SPD = SOG et ensuite si SPD est plus grand que SOG, c'est que le courant est contre nous. Il n'est plus contre nous, mais très proche de 0. Dans ce coin, nous devrions avoir du courant équatorial favorable, un bon noeud, soit 24 milles par jour, alors 260 milles ? Ne rêvons pas, je dois prendre un grib, mais en principe le vent tombe un peu demain et adonne sur la fin de parcours, si il adonne, fini, nous ne sommes plus calé, on ne joue plus avec le vent vitesse et sans spi, on devrait ralentir, on va voir. Un peu de repos ne serait pas mal non plus, nous sommes quand même un peu en mode guerre des tranchées, hublots et capots fermés, une ou deux inondations suite à quelques oublis, reste encore les fuites. Quart de nuit, souvent à la barre, ciré obligatoire, sinon douche garantie, avec ce radeau de survie trop bas, il écope gentiment chaque grosse vague et c'est la douche au poste de barre, j'espère juste que nous n'allons pas le perdre ... ça cogne pas mal aussi, on pourrait sans doute aller plus vite en larguant le ris, mais là je ne garantie plus l'intégrité des emménagements, ils vont s'envoler ... Et sinon quoi d'autres, et bien rien, toujours le désert, même plus de calamars, nous avons arrêté de pécher et seuls quelques dauphins viennent nous rendre visite, et encore subrepticement et toujours de nuit. Oh la la, vivement les Marquises ! Quand ça ? 1 200 milles, moins de 6 jours ? On peut rêver ... Le 16 serait pas mal déjà, l'équipage va t'il survivre à tant de tension, le capitaine a t'il encore assez de cigarettes ?
CM

Pos le 7 : 05 03 74 S - 110 03 41 W, le 8 : 05 47 76 S - 113 59 06 W, le 9 : 06 35 62 S - 117 53 91 W

samedi 7 mai 2011

210

Mercredi, Jeudi & Vendredi 4,5 & 6 Mai

210, 209, 163,166 & 198, ce sont les milles parcourus depuis les Galapagos. 210 au 250, 209 au 251, 163 au 251, en plus nous sommes pile sur la route. Moi qui craignait quelques calmes après les Galapagos, du calme à 160 milles par jour et bien je suis preneur. Et puis ça y est, le mur des 200 milles allègrement franchi, et encore sans le courant, pour peu que le courant y mette du sien, tiens c'est vrai ça depuis le départ presque toujours contre le courant, disons 80% du temps, bizarre, bizarre. En tous cas depuis 2 jours, Hudson est passé en mode TGV et ses coques tracent 2 profonds sillons, comme 2 rails argentés qui se perdent dans la nuit et dans l'immensité du Pacifique. Et chaque nuit, des nuits noires en ce moment, le ciel est souvent couvert, pas d'étoiles, pas de lune, quelques grains, quelques gouttes de pluies et derrière nous un sillage incandescent qui brille des éclats du plancton dérangés par nos étraves. De part et d'autres jaillissent comme des traits de lumières de nombreux calamars et plus inquiétants, de longues trainées approchent de nous, en fait quelques dauphins qui viennent voir ce que c'est que cet engin perturbateur. De jours, c'est moins impressionnant, plus de phosphorescence et surtout le désert, cette fois ci, c'est grève, à part les poissons volants, 2 daurades ont finies dans l'assiette, quelques touches ratées, nous allons un peu vite, mais foin de requins, orques, baleines et autres globicéphales. Une consolation, les calamars, le matin ils remplissent le pont, hier soir de quoi faire un repas complet, un super risotto préparé par Vincent, je m'étais tapé l'épluchage, un peu fastidieux mais ça vaut le coup d'autant plus que mes deux jeunes sont friands de Chipirones ... Petite, grosse interruption, Vincent a fini le repas, encore de la daurade, christophine, carotte et aubergine, euh non courgette, donc super repas, je me suis régalé et, et ... encore une daurade. Je vais donc essayer de conclure rapidement, il faut aller la découper. Donc, et bien, du vent, encore du vent, le grib est pas mal pour les 3 jours à venir, il va peut être falloir que nous manoeuvrions un peu, 1 ris ? Pour l'instant, c'est génois léger, GV à 110° du vent, vent qui souffle entre, allez disons 15 et 22 noeuds. Cela pourrait forcir un peu, quoiqu'il arrive sans doute encore 3/4 jours à cette vitesse. Il nous reste au moment ou j'écris ces lignes, TU - 7 ici, 9 heures de décalage avec la France, quand je fais le point de 12h TU, il fait maintenant nuit noire, donc il nous reste 1 860 milles avant les marquises, 4 jours, allez 800 milles, 1 000 milles ensuite, 5 jours ? Disons 7, 11 à 12 jours grand maximum, donc le 18, le 16 au plus tôt. Encore un peu d'eau douce, le bricolage du groupe tiens encore, pour charger les batteries, c'est moteur, je fais donc encore un peu attention à notre niveau de fuel, c'est pas encore 100% gagné, il faut encore entretenir un peu de suspens, mais bon, j'ai connu des situations plus difficiles ... Et puis quelques nouvelles, j'ai cru comprendre que Ben était tombé sur un os, que Marine passe au second tour, tiens c'est les sondages qui font les élections ? Plus la peine d'aller voter ... Bon, je reste en mer ... Il faut peut être que je songe à des "nouvelles du Pacifique", pas encore d'humeur ... et si, une dernière chose, il semble vraiment que nous soyons loin de tout, loin des satellites aussi, j'ai eu beaucoup de mal a établir une connexion aujourd'hui, donc pour la suite je ne vous promet rien, mais ne vous inquiétez pas, si pas de nouvelles, bonne nouvelle, ou plutôt, panne ou grosse flemme. Comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde, et soyez sur que nous pensons très fort à vous.
CM

Pos : le 4 : 02 59 60 S - 99 36 07 W, le 5 : 03 39 69 S - 103 01 24 W, le 6 : 04 20 75 S - 106 27 40 W

mercredi 4 mai 2011

Le choix du titre

Et oui cela fait un moment que je vous ai laissé tomber. 3 jours sans nouvelles, du coup j'ai un peu le choix du titre, alors un titre par jour :

Déception : Dimanche 1er Mai.
Comment ça déception, de quoi se plaignent ils encore ? Ils sont de l'autre coté de la ligne (et oui c'est fait), il doit faire beau, c'est quoi ces histoires ? Et bien oui, une petite déception quand même, nous sommes passé au ... devinez ? Au sud des Galapagos et nous sommes passés vite, (trop vite ? Non quand même pas), mais de nuit pour la presque totalité, seules quelques heures au petit matin nous ont permis de contempler Isabela, incroyablement verte, et oui d'habitude c'est un désert sec et aride, avec quelques cactus, vous savez cette histoire de pinson, son bec c'est bien aux graines de cactus qu'il s'est habitué, non ? Et bien là, tout était vert, vert et gris, brouillard et pluie, incroyable non, à terre cela devait être joli les cactus en fleurs, mais c'est à croire que les animaux marins du coin complètement dépaysé ils ne doivent pas aimer la pluie, ils ont tous fuit. Rien, pas le moindre dauphins, pas de requins, pas d'espadons, quant aux baleines ou autres ca
chalots, rien, faire tout ce chemin pour ça ... petite déception.
Sinon, le sud a t'il payé ? Difficile à dire, il aurait fallu avoir un "concurrent" au nord, mais ça semble pas mal, nous avons déboulé le long des côtes alors que je craignais des calmes et la journée suivante qui elle aussi menaçait d'être au moteur est notre plus grosse journée depuis le départ, nous aurions explosé les 200 milles si il n'y avait pas eu ...
Pos : 01°07,20 S - 91 01 47 W

Pécher ou être Péché : Lundi 2 Mai
Ouille, To be or not to be, pécher ou être péché, qu'est ce qu'il va encore inventer. 198 milles au compteur, nous aurions du en faire environ 220, mais cette fois ci c'est nous qui avons été péché. Avec Victoria nous avions eu le filet, cette fois ci ce sont des lignes. Déjà il y a quelques jours à mi chemin entre Panama et les Galapagos nous nous étions empêtrés dans une ligne flottante, mais nous nous en étions aperçu tout de suite et nous nous en étions débarrassée facilement, cette fois çi de nuit, je pense que nous l'avons promenée pendant un bon moment. Au petit matin, dérive tribord, toujours un peu dure, coincée ? Je remet une ligne, "tiens j'ai déjà pêché quelques chose, bizarre" : Nous promenions depuis des heures avec une ligne immense derrière nous, un flotteur 200 mètre derrière et cette fois ci il nous a fallu un bon moment pour nous en débarrasser? Bateau arrêté, après avoir plongé un moment, je laisse Vincent prendre le relais, son souffle et encore pas mal d
'efforts font la différence, nous repartons au bout d'une bonne heure, encore une fois les 200 milles sont ratés. Et déjà que je peste pas mal contre la pêche industrielle, ces lignes, flambants neuves sont totalement invisibles et le bateau que nous avons aperçu dans le coin dans la soirée était encore dans la zone protégée des Galapagos ... grrrr. Et en ce Lundi 2 Mai, lendemain de fête du travail, j'aurai pu aussi trouver un autre titre du genre "Casto" ou "Vincent la débrouille" : Après cette ligne qui de bon matin nous occupe un moment, nouveau problème : démarrage du groupe : Pof, il s'arrête, Alarme "No Raw water flow". Le système d'alarme marche bien, c'est déjà une chose, mais après avoir checké tout le système, filtres, vannes, colliers etc, nous devons nous rendre à l'évidence, c'est surement la pompe à eau. Ce coup ci ce sont les compétence mécanique de Vincent qui sont mises à l'épreuve. Dans un premier temps, démontage de la pompe, effectivement le rouet est cassé, dans un second temps, démontage de l'échangeur pour récupérer les morceaux cassés et surtout dans un troisième temps après remontage du groupe, mise en place d'une pompe de secours, nous en avions deux, des pompes de vidange, bidouillage d'un système qui marche, pas trop longtemps, 20 minutes pas plus, mais c'est mieux que rien. En effet qui dit panne de groupe, dit panne de dessal. Jusque là tout fonctionnait très bien, du coup nous ne gérions notre eau que d'un oeil, et il ne nous en restait plus beaucoup. Nous allons refaire nos pleins petit à petit et nous passons en mode Victoria, sans groupe, tout à l'eau de mer ... juste une petite douche de temps en temps.
Pos : 01°50 50 S - 94 14 80 W

Et puis pour conclure le troisième jour :

RAS : Mardi 3 Mai
Et oui rien a signaler, une grosse bonite hier soir que nous avons remise à l'eau, deux lignes cassées, mais imperturbable le bateau file bon train, nous nous éloignons de la zone de calme, toujours un peu de courant contraire, tiens bizarre à cet endroit nous devrions avoir attrapé le courant équatorial, alors Nino à nouveau ? Peu probable quand même. Je vais prendre un grib par acquis de conscience, on peut ouvrir les paris, à quand l'atterrissage aux Marquises ? J'ai mis deux fois 17 jours à partir des Galapagos, là, le vent est là, pas très fort, mais il et là, le bateau va vite, tout va bien, pas de soucis de GV et de latte, Vincent assure à 200% ... Antoine, un peu moins, bon c'est pas son métier, là c'est surtout question lecture et surtout Westlake qu'il assure, et de mon coté même si mon épaule ne me laisse guère tranquille, je n'ai plus d'attelle etc ... et j'assure coté sieste ... serein, je n'ai jamais aussi bien dormi ... donc moins de 17 jours, (moins de 24 au d
épart de Panama) j'espère bien, les paris sont ouverts, avant le 18, le 17, le 16 ... Et puis ce grib me donne l'occasion de donner des nouvelles, d'en prendre, peut être, on va voir, en tout cas, je vous l'assure, tout le monde pense à tout le monde et nous vous embrassons très fort.
CM
Pos : 02°25 71 S - 96 56 81 W à 2 540 milles d'Hiva Oa.