vendredi 30 avril 2010

Histoires Grecques

Et que d'histoires. Par quel bout le prendre ?

L'arrivée en Grèce : au petit matin Céphalonique à gauche, bâbord pardon. Zante à tribord. Le vent ... bien entendu entre les deux, dans le nez. Après Céphalonique, Ithaque, ça y est Ulysse le voyage est fini. Et puis, tout de suite une première impression, non pas vraiment une impression, une vision, le bleu, le bleu du drapeau grecque, peut être pas tout à fait, un bleu translucide qui nappe le paysage, évidemment la mer, évidemment le ciel, mais pas seulement. Tout est nimbé de bleu, les îles au loin, les montagnes qui apparaissent, les plus hautes encore enneigées, au sud les sommets du Péloponnèse, au nord en fin de soirée, le Mont Parnasse, l'original, et ce bleu ...

Le golfe de Patras, toujours contre le vent au moteur, au nord Oxia, Missalonghi, cela ne vous dit rien. A moi non plus, mais si je vous dit Lépante, la bataille de Lépante, Les galères, Venise, les turcs et Cervantes ... Après Trafalgar nous voici à nouveau sur des lieux plein d'histoire, il ne reste plus que Salamine pour avoir fait le tour des grandes batailles navales et bien, ne vous inquiétez pas cela va venir.
Fin de matinée, le pont de Rion, sur la droite Rion, sur la gauche AntiRion, entre les deux, mon guide me dit que c'est le plus grand pont à structure "Cables" du monde, 2km et demi. Un tout petit bord vers le nord et ensuite on plonge au sud est dans le golfe de Corinthe. Evidemment le vent lui aussi tourne, toujours dans le nez. Et puis un vent désagréable, froid, 10 noeuds quelques minutes et paf 30 noeuds. Une nuit blanche, je regarde la carte, nous passons tout prêt de Delphes et Thébes, et zut on ne va pas voir.

Au petit matin, tout petit matin : "Corinth Canal, this is Wazodzil, we would like to use the canal coming from West, do you read me". Bon je dois dire que je n'étais pas très fier. Le vent, juste devant l'entrée, 30 noeuds et cette fois ci, pas de face, de travers, ouille ce canal n'est pas large, est ce prudent ? Et en plus : "Wazodezil, this is Canal Authority, how long are you" - "12.50", OK this will be 191€", cash" Glup, mon guide disait qu'on pouvait payer par carte. Moment de frayeur, on racle les fonds de tiroirs, ouf il nous reste assez. "Yes we pay cash" - Et puis finalement, à peine entre les deux digues, le vent tombe, le calme et pourtant ces digues ne sont pas grandes. Comparé à Panama, c'est beaucoup plus cher alors que ce n'est qu'un jouet, mais quand même, avec en face de nous le soleil qui se lève, nous passons à la queue leu leu, 4 bateaux de plaisance dans cette tranchée d' à peine trente mètre de large mais parfois d'au moins cinquante mètre de profondeur. Une ou deux fois je me dis qu'il ne faut pas que je m'endorme, un écart de barre et paf Wazodezil fracassé contre la roche. Bon, j'en rajoute, tout c'est très bien passé et c'était somme toute assez facile. Sortie du Canal, une fois les formalités accomplies, la mer Egée, le golfe de Saronique et, et le vent ... il est encore là, à nouveau 30 noeuds. Mais quand va-t-il tourner ?
Cap sur Athènes et sur Bâbord et bien devinez : Salamine. La défaite des Perses et la reconquête d'Athènes, la dernière bataille de notre trilogie.

Et nous voici à Athènes, un peu de mal à trouver une place à la Marina et c'est très cher. Du coup, on fait ce que l'on a à faire et on s'accorde un moment, une visite d'Athènes. De la marina, c'est facile, il y a un tram (conséquence des Jeux) qui mène directement au centre ville. Au passage un petit merci à Bibis, ses conseils nous ont été très utiles et grâce à ces conseils, notre visite bien qu'un peu courte a été superbe et bien remplie. Entre le musée de l'Acropole, la ballade dans les rues, l'adresse du restaurant, une belle journée mais on a pas tout vu, loin s'en faut, il faudrait beaucoup plus, il ne nous reste plus qu'à revenir, un jour peut être.

Ce matin, un nettoyage du bateau et une météo parfaite ... enfin, nous partons, dans moins de deux jours la Turquie, Bodrum et la fin du voyage.

A bientôt donc.

CM

lundi 26 avril 2010

Aventures en mer Ionienne

Samedi 24, Dimanche 25, Lundi 26 Avril

Ouh la la 3 jours sans post. Et aventures, un bien grand mot. Donc je vous avais laissé, et encore je n'avais pas envoyé le message, nous arrivions à Palerme. Escale ultra rapide, nous avons eu au téléphone Alex, le correspondant Dream Yacht en Sicile. Il nous donne le mode d'emploi, un grand merci à lui. On se met à la pompe, quelques heures de sommeil, le pompiste arrive, le plein s'il vous plaît, 340 litres à 1,27 le litre. Content le pompiste, oui mais il faut payer en cash, bien tiens, il nous emmène à la machine et du coup au tabac, un petit marché et une nouvelle bosse ris que nous repassons sans coup férir. En fin de matinée nous voilà à nouveau sur les flots. L'équipage a le moral dans les chaussettes (chaussettes qui, dans mon cas, commencent à sentir ...) Ciel gris, bas, très bas, pluie et pas de vent. Moteur. Et de la Sicile nous ne verront rien, elle disparaît dans le brouillard, Alexandre n'évoque plus l'Islande mais carrément le Groenland ... Des Eoliennes nous ne verront que le bas de la première île, le sommet est, est ? Dans le brouillard bien entendu. La nuit, chouette on voit la Sicile, évidemment ils ont l'électricité maintenant, nous ne sommes plus du temps d'Ulysse, donc on voit les lumières, typiques les lumières non ? Puis Messine, le vent se lève un peu dans le détroit, avec le courant une pointe à 11 noeud au GPS, voiles + les 2 moteurs, le détroit défile à toute vitesse, toujours dans la grisaille. Puis la Calabre et nous entrons en Mer Ionienne et devinez quoi ? Météo : Gales 8 - Juste derrière le dernier cap le vent nous attend, de face bien entendu et c'est reparti pour 24 heures, à nouveau 3 ris et Génois 2 ris, le moteur pour aider, on voudrait le faire exprès que nous n'y arriverions pas. Mais heureusement les bonnes choses ont une fin et petit à petit le vent adonne, dans un premier temps nous pouvons arrêter les moteurs, ça déjà nous n'y croyons plus, et dans un second temps et bien le bateau accélère, de 12 h à 12h d'abord 124 milles, bon ce n'est pas terrible, mais le début n'était pas très rapide. La mer forte au début se calme et tranquillement les heures passent à allez disons 7 petits noeuds de moyenne A LA VOILE. Le moral remonte, je vais faire une sieste et je vous dis à demain. Demain ma première navigation en Grèce.
CM.

Pos le 24, 12h GMT : 38º08.04'N - 013º33.47'E
le 25 : 37º53.10'N - 015º56.40'E
le 26 : 37º58.36'N - 018º33.29'E

PS : 17h30 GMT : Je me reveille de la sieste, bientôt la nuit, le vent forcit à nouveau, Nord/Nord Ouest, ça c'est tout bon mais cela ne correspond vraiment plus à mon grib qui date, du coup je me connecte pour en reprendre un et j'en profite pour vous envoyer ces deux posts. Nous sommes à 65 milles de notre atterrissage au sud de l'île de Céphalonique, à 210 milles d'Athènes et 410 de Bodrum

Une journée bien remplie

Vendredi 23 Avril

Tellement remplie que j'ai l'embarras du choix, pour le titre. Cela aurait pu être : coup de vent en mer d'Irlande, Loi de Murphy, le jour de l'espadon, vivement Palerme, mon royaume pour un bidon (de fuel) et en poussant un peu le bouchon, mais à peine : Pêcheurs d'Islande ...
Commençons par coup de vent en mer d'Irlande, vous verriez le paysage, brouillard, gris, moche, une mer dans tous les sens et du vent. Dans peu de temps nous devrions apercevoir la Sicile après avoir déjà vu une petite île sous un gros nuage bas, mais je suis pris d'un doute, n'est ce pas l'Irlande, la devant nous ... Le vent, comme prévu nous y avons eu le droit, il s'est fait attendre, du calme avec de grosses bourrasques (d'où la météo Italienne "bourrasqua", en fait c'est gale en anglais). Après quelques heures il a fini par s'établir, plus Est que prévu, assez fort en début de nuit, disons 30 noeuds, puis à nouveau une période de calme au milieu de la nuit et retour en force au petit matin, 3 ris dans la GV, 1 ris dans le foc, le mousqueton du point d'amure du troisième ris s'est ouvert sous la traction, le vent forcit encore, la mer commence a déferler un peu, j'affale tout, les 2 moteurs pour tenir le cap et après une ou deux heures de ce traitement, comme prévu, enfin une adonnante, nous pouvons faire la route, le vent faiblit, 2 ris génois, au reaching à 8 noeuds. Nous n'y croyions plus depuis longtemps et c'est là que la loi de Murphy intervient, la bosse du second ris casse ... Il faut dire que ce système est sacrement mal foutu, la bôme cisaille littéralement le bout, bon j'aurai dû faire attention, mais c'est un système que je n'avais pas encore vu, j'apprends ... autant apprendre autre chose d'ailleurs. Et petit à petit le vent retombe, à nouveau le moteur, vivement Palerme, presque plus d'essence, une fois sous le vent de la terre nous mettons le dernier bidon, encore un truc pas très bien fait, les nables sont sur les tableaux arrières, quand ça remue, pas question d'y toucher. Mais ça va suffire et à 3 heure du mat nous nous posons devons la pompe, enfin Palerme et quelques heures de sommeil. Ah j'oubliais, Pécheur d'Islande, l'Islande facile à trouver, c'est comme la Sicile quand il fait mauvais. Pécheur, oui, on a toujours la ligne qui traîne, pas une pêche assidue, au cas où. Alexandre aimerait bien reprendre quelque chose, visiblement la pêche il aime ça et moi, j'avais vu des reportages sur les pêches en Sicile, ces filets dans lesquels les gars descendent pour ramasser d'énormes thons rouges et d'incroyables bateaux pour littéralement chasser l'espadon du coté de Messine (non pas la sardine). Et bien ce coup ci c'était vraiment le jour de l'espadon. Nous finissions de ranger après le distribille de la rupture de la bosse de ris, je regardais comment cela avait pété, Alexandre "Dis donc, je crois que la ligne a attrapé quelque chose". Des oiseaux au dessus. "M ... pourvu que cela ne soit pas un piaf" Et bien non, un bel espadon, pas trop gros, disons un bon mètre et demi, du coup nous ne l'avons pas raté et pour en revenir au pécheur d'Islande, une fois la bataille finie, l'animal dépecé et bien moi et ma belle tenue toute neuve, ambiance poissonnier ... A demain
CM

Pos 12 h : 38º18.03'N - 011º56.15'E

jeudi 22 avril 2010

Le calme avant la tempête

Jeudi 22 Avril

Cette fois-ci un tout petit post, je veux reprendre un grib, la météo italienne annonce du 8, je préfère éviter. Nous avons encore passer une nuit au moteur face au vent et maintenant plus de vent. Le calme avant la tempête. En fait cela devrait passer, au pire je peux fuir un peu et les vents tournent ensuite qui me ramèneront sur la route. Le gros de la "Bourrasqua" est devant nous, nous ne devrions que l'effleurer. Il nous faut du vent, nous avons mis trois de nos quatre bidons dans les réservoirs, nous ne pouvons pas finir au moteur ... Mais ne vous inquiétez pas, on va y arriver et peut être qu'après nous aurons un peu de beau temps ... et plus le temps d'en profiter. Il faut maintenant foncer, foncer, l'équipage résiste, le mal de mer n'est plus qu'un lointain souvenir pour Alexandre qui après les dauphins et les poissons lune vient de voir sa première tortue. Laurence quand à elle, je crois qu'elle trouve que cela a assez duré, un peu de beau temps et elle commence à s
'inquiéter pour son expo. Bon, elle est patiente et prend sur elle. Tout le monde embrasse tout le monde, très fort.
CM

mercredi 21 avril 2010

L’année des méduses

Mercredi 21 Avril

Il faut vraiment que je me creuse le ciboulot pour trouver des histoires à raconter. Comme prévu le vent s'est levé et comme prévu pile dans le nez, après quelques milles au prés à la voile, je craque, rien à faire on n'avance pas, autant mettre à la cape et aller dormir ... mais nous sommes maintenant pressés. Les deux moteurs, 2 200 tours, au delà cela consomme trop et cela tape, la Méditerranée est comme ça, dès que le vent se lève, un petit clapot court, la longueur du bateau entre deux vagues, et bing, et boum, et paf, ça saute, ça tombe, ça cogne de partout, on cherche le meilleur régime, on s'accroche et on patiente. Je refais encore une fois mon calcul, allez cela devrait passer, on devrait pouvoir atteindre Palerme. Un regret, je ne verrai pas les côtes de la Tunisie, l'île de la Galite, une consolation de taille, Palerme, le détroit de Messine et peut être apercevrons nous les Eolienne et l'île de Vulcano : LE volcan. Des histoires j'aimerai bien vous en raconter d'
aussi belle que celle que je viens de lire, ou au moins d'aussi bien écrites. Je viens de finir "L'usage du monde", de Nicolas Bouvier. Il en aura fait des milles ce livre, il avait fait le bonheur de quelques-uns, d'Alain en particulier lors de notre périple vers Tahiti. Il m'aide à supporter les contrariétés de cette croisière jusqu'en Turquie. Ciselé, précis, précis comme une montre suisse. Chaque petite phrase, chaque mot longuement pesé, rien n'est laissé au hasard, l'auteur est bien suisse. Un petit coté moralisateur mais surtout l'essentiel du voyage, le temps, une perception bien particulière du temps. Le temps qui passe et le climat aussi, bloqué par l'hiver comme nous sommes bloqués par le vent debout, le temps et les rencontres. C'est vrai que lors de nos croisières, si nous percevons bien cette dimension du temps, pour les rencontres, elles sont plus rares et souvent brèves, car malheureusement le temps nous est compté. Et puis c'est un livre, il a dû mettre un peu de temps à l'écrire, je me contente d'un journal de bord, et donc, puisque nous sommes encore au moteur, rien à faire de spécial, la veille est maintenant plus relâchée, nous avons, à cause de nos amis militaires, quitté la route des cargos. J'ai donc un peu de temps pour la description du jour, j'ai fait quelques photos, mais je suis sur que cela ne donnera rien, je vais essayer à la façon de Nicolas Bouvier, et les fautes de frappes vous n'aurez qu'à les mettre sur le compte des vagues.

La Méditerranée, une mer fermée, une mer au milieu des terres, une mer dont les espèces endémiques parcours les flots indéfiniment. Parmi ces espèces, il en est une qui n'attire guère la sympathie. Je veux parler des méduses et plus particulièrement d'une d'entre elle. Petite cousine de l'argonaute en anglais Portugese Man O war, comme elle, elle arbore fièrement une voile qui lui permet de parcourir d'impressionnantes distances.

Dernière minute, je viens de prendre une météo. J'arrête donc ma littérature, je vais prendre un grib, il semble que devant nous le vent risque de forcir un peu. Mon dernier grib me donnait du Sud Est à Sud assez fort. Le Sud me permettais d'aller à Palerme assez vite, mes nos amis tunisiens parlent de NE à SE jusqu'à 35 noeuds, ça ne m'arrange pas et de sud jusqu'à 40. Je crois que les 2 jours à venir risque d'être un peu agités, ah et avant de conclure, ce matin, enfin, un petit thon, c'est Alex qui était bien content. Carpaccio, à la tahitienne et mi cuit, il n'en reste déjà plus beaucoup.Tout le monde embrasse tout le monde, à bientôt.

CM

Pos le 21 : 37° 59 89 N - 07° 19 00 E

mardi 20 avril 2010

Pas le choix

Mardi 20 Avril

Et bien il y des jours ... Après l'attente forcée des Sables, après nos petits ennuis de drisse, après les vents contraires qui nous attendent à chaque cap, ou le "pas de vent", ce matin on tape dans l'inédit :
- "Ship in position : 37° 10 N 04° 57 E , can you read me, this is Algerian Navy ..."
Bon, évidemment qu'on l'entendait, le bateau militaire était planté devant nous et toute la nuit ils avaient intercepté des bateaux.
"Nous procédons à des exercices militaires, veuillez changer votre route"
"Euh Oui, jusqu'où ?"
"Remontez à 38 Nord"
Yes ... 40 milles à faire dans le nord. Pas le choix, pas envie non plus de risquer l'incident diplomatique, je crois que cela serait mal vu et nous avons assez de retard comme ça. Le petit manège a duré toute la journée, toute la journée des appels :
"Motor vessel Artic sea, this Algerian Navy"
"Motor vessel Dream, Motor vessel Catania etc etc" ... visiblement russes, ukrainiens et autres libanais étaient les plus réticents à obéir. il faut dire que ces braves militaires obligeaient tous les navires en route depuis ou vers le détroit de Sicile à se détourner de plusieurs dizaines de milles, juste pour jouer avec quelques pétards, mais non le ridicule ne tue plus. Nous avons vu un de ces énormes porte containers, le "MSG Catania" justement, je pense qu'il a dû essayer de forcer mais finalement comme nous il remontait vers le nord, ça devait pester à bord ... Et moi qui espérais me glisser le long des côtes africaines et éviter ainsi le vent contraire prévu dans l'après midi, et bien c'est raté. Plus d'option, la route Nord s'impose donc d'elle même. Je crois que nous allons passer au Nord de la Sicile, Tabarka ferait maintenant un trop long détour, j'espère avoir assez de fuel pour aller jusqu'à Palerme et du coup je crois que je vais rester à la voile et faire le to
ur par le nord des difficultés attendues, ça devrait passer avec un belle cuillère et au pire dans deux jours le vent se renverse ... Mais promis on va essayer de finasser et de ne pas perdre 2 jours de plus, on va perdre 8 à 10 heures minimum et les délais deviennent de plus en plus serrés, mais là je me dis que cela commence à bien faire cette ballade, plus long qu'une transat et vous me direz que sur les traces d'Ulysse il faut s'attendre à tout, noooon ... pas 10 ans ... et ce coup ci c'est sur, de Charibde en Scylla on y a le droit, c'était bien le détroit de Messine, n'est ce pas ?
Allez à bientôt pour de nouvelles aventures, au point où nous en sommes je me demande bien ce qui pourrait se passer, ah si je sais, du beau temps et 20 noeuds de vent au largue, on peut toujours rêver non ?
CM

Pos 12h : 37° 37 84 N - 05° 10 17 E
Et bilan du détour : Nous avons quitté notre cap à 7 00 TU ce matin et l'avons repris cette fois ci en direction du détroit de Messine à 16h 30

lundi 19 avril 2010

Au large d’Alger

Lundi 19 Avril 2010

Juste un petit post, je me connecte toujours à cause de cette météo qui me préoccupe. Pas grand chose d'original à raconter, nous longeons les côtes nord africaines en compagnie de nombreux cargos, portes containers et autres pétroliers. Un peu loin de la côte, nous n'avons cette nuit aperçu que quelques lumières, au petit matin quelques sommets qui dépassaient de la brume et depuis plus rien. Au sud maintenant Alger, Alger la blanche, nous ne verrons que le blanc. Sinon, toujours au moteur, avec ou sans voile c'est selon, je garde un ris pour ne pas abîmer plus la drisse et avec ce vent, c'est surtout le moteur qui nous propulse, alors au gré du vent et des courants, 4,5 noeuds, 5 noeuds parfois 6 et même un peu plus, 133 milles en 24 heures, ... et le grib d'hier ne m'a pas rassuré, j'en reprend un maintenant, mais j'ai bien peur que nous soyons obligé de nous arrêter en Tunisie pour refaire le plein. A priori, je penche de plus en plus pour une route au nord de la Sicile e
t j'aimerai au moins aller jusqu'à Palerme, mais rien n'est moins sur, il semble bien que dès demain après midi, les vents se renforcent suffisamment pour à nouveau nous ralentir nettement. Je vois ça et en attendant, et bien comme d'habitude tout le monde embrasse tout le monde.
CM

Pos : le 19 à 12h GMT : 37º07.23'N - 37º07.23'N

dimanche 18 avril 2010

l'odyssée ?

Nous avons quitté Almerimar, Guy, notre armateur commence à se faire du souci et je le comprend , moi aussi. Non pas de danger, ne vous inquiétez pas, mais notre odyssée méditerranéenne commence a sérieusement se trainer. Comme prévu, d'abord des vents contraires, dans le nez pour être exact, à nouveau les 2 moteurs mais comme prévu à nouveau les vents diminuent, nous pouvons passer sur un moteur et garder une vitesse honorable, disons 5 noeuds de moyenne en fonction des bouffées de vent et du courant. Cela dure depuis hier soir et devrait encore durer jusqu'au 20 fin de journée. Après, cela risque à nouveau de se corser. A cette échéance la météo n'est pas très précise, surtout dans ce système de marais barométrique, mais j'ai un peu peur d'avoir à affronter à nouveau des vents dans le nez, avec à ce moment un nouveau diilemne, nous n'aurons sans doute plus beaucoup de gas oil. Je vais reprendre un grib, mais si les prévisions se confirment je pense que je vais faire une rou
te au Nord de la Sicile et j'espère pouvoir atteindre Palerme avec ce que j'ai comme fuel. Sinon, je peux eventuellement m'arrêter à Tabarka en Tunisie, mais je risque de perdre du temps et ensuite de toutes façons ne pas pouvoir passer au sud de la Sicile. Bon, ce n'est pas pour tout de suite, j'ai encore le temps de réfléchir, je pense d'ailleurs que je vais contacter Guy, je ne peux prendre que des gribs à 5 jours, lui aura peut être d'autre sources d'informations, et puis il pourra me donner les coordonnées de son contact à Palerme, j'ai juste la carte pas de guide. Sinon, à nouveau la drisse de grand voile qui donne des signes de faiblesse, là je suis embété parce que je ne sais pas comment faire pour éviter ce raguage, j'ai employé la recette appliquée au Catana 41, cela marchait, là, bof, peut être la grand voile à corne, si quelqu'un peut faire une petite enquête ... Et puis à bord, et bien, c'est un peu le train train, c'est vrai que cette croisière n'est pas très fun, en plus il fait toujours froid. Nous avons quitté Almerimar sous une pluie battante, toujours les trois épaisseurs de polaire et des fins de nuits à peine plus chaude qu'en Bretagne. Aujourd'hui, enfin, le soleil a perçé la grisaille et fait une première apparition, le moral remonte, mais le ronronnement permanent du moteur renvoie tout le monde à sa léthargie ou au moins ses lectures. La bibliothèque du bord va y passer c'est sur, et ni Laurence, ni Alexandre n'ont eu le courage de prendre la plume. Alexandre espère un poisson, il est patient et passionné de pêche, de mon coté je ne me fais pas beaucoup d'illusion et je n'espère qu'une chose, que notre Odyssey ne dure pas 10 ans, c'était ça l'histoire non ? Allez, je me connecte, je prend mon grib et je vous dit : A bientôt
CM

Pos : le 17 à 12h : 36° 41 31 N - 02 24 93 W
le 18 : 36 55 55 N - 00° 02 87 W

jeudi 15 avril 2010

Photos

En attendant que Laurence et Alexandre "écrivent" leur petit mémo, quelques photos de la première partie de la traversée.

Pour commencer, "Lagoon Alley" le ponton SAS aux Sables, les bateaux s'entassent, personne ne peut partir,
au premier plan le joyau, un 620, la prochaine fois, c'est celui là que je veux ...


La bombe, lever de soleil dans le golfe de Gascogne sur un énorme méthanier


Toujours dans le golfe, l'escadre dont je vous avais parlée


et toujours dans le chapitre "rencontres", c'est d'ailleurs un des soucis de cette ballade, jamais moyen de ne pas surveiller ...


Arrivée au fond du Golfe les neiges des Picos de Europa et l'escale à Ribadeo

et pour conclure avec le golfe de Gascogne, le cap Ortegal, c'est un peu l'Everest du golfe, une fois passé, il ne reste plus qu'à "descendre" jusqu'au cap Finisterre, descente pas toujours facile quand même. Et cette fois ci, nous avons eu le temps de l'admirer.

D'autres très bientôt, juste le temps de les préparer

La Med ... enfin

Un post un peu long, pour de nouvelles aventures. N'exagérons rien ...
Je vous avais laissé, nous quittions Portimào, la jolie petite marina, bien tranquille dans l'Algarve.
Et bien comme d'habitude moteur, un peu de voile, pas beaucoup de vent mais nous arrivons sans encombre à Gibraltar. Un petit moment d'émotion, nous passons à raser le cap Trafalgar, sur les lieux même de cette terrible pilée et tiens devant nous une silhouette bien inhabituelle : la réplique de la Santa Maria, malheureusement elle aussi au moteur. Une silhouette bien étrange, nous voilà d'un seul coup 600 ans en arrière, proche de Cadix, Palos de la Frontera, admirant la Santa Maria qui part vers l'Amérique. Fin du quart d'heure "Histoire".
Gibraltar, pas de vent mais nous passons avec le courant, j'en profite, 8,5/9 noeuds sur le fond, c'est pas tous les jours fêtes. La météo annonce des vents d'est assez forts et je me dis que je dois pouvoir pousser au moins jusqu'à Alméria, je zappe donc l'escale anglaise. La Méditerranée, enfin, les premiers dauphins, pleins de poissons lune, j'en avais jamais vu autant, j'en ai même vu plusieurs sauter (je ne savais pas que ça sautait cet animal, remarquez, la med, je n'y suis pas allé si souvent). Et puis après quelques heures de calme, le vent se lève, tôt, trop tôt, je m'attendais à 10, 12 heures de calme supplémentaire. 2 ris et foc 1 ris, et ça refuse, 25 noeuds, 30 noeuds, terminé les voiles, moteur, zut. La méditerranée, nous avais bien caché son jeu, elle nous rappelle vite que c'est aussi la mer qui a vu naitre la galère ... Vite la carte, Alméria c'est raté. Nous tentons l'escale à Benalmadena, j'y étais allé en 84 au départ de la première route de découverte justement. Après une nuit de galère (justement), nous y arrivons et là ils sont bien moins accueillant qu'il y a 30 ans, bon c'est vrai je n'ai pas un trimaran de 60 pieds mais enfin quand même. Au ponton d'accueil déjà 3 bateaux, un ressac d'enfer et moi qui ne veux pas abimer "Wazodezil", je fais de l'huile et en plus : "Nous n'avons plus qu'une seul place, celle réservée aux bateaux de plus de 30 mètres, si vous la voulez, vous payez" Sous entendu comme un bateau de 30 mètres, et en plus une place avec pendilles avec plein de ressac, "Non merci", le plein et ce sera tout merci ... Les 3 autres bateaux font comme nous et laissent finalement cette belle place vide, yes, ça c'est du "Yield management" ou je ne m'y connait pas ... Je rigole, mais je promets que je rigole jaune et l'équipage surtout Alexandre ne va pas que ... rire jaune. 21 heures au moteur, 25, 30 noeuds dans le pif, 80 milles de gagnés, 130 euros de gas oil plus loin, au petit matin nous atteignons Almerimar, une nouvelle marina un peu avant Almeria. Au moins celle ci est accueillante, les gens sont aimables, le ponton accueil bien abrité, le fuel facile à faire, c'est déjà fait, c'est pour ça que je vous dis le prix, j'y laisse ma culotte moi dans cette histoire, je vais un peu étudier la météo, j'espère une fenêtre demain dans l'après midi, je ne repars pas avec du vent d'Est dans la figure. Aux Sables c'était de l'ouest et maintenant que nous sommes ici c'est de l'est ... grrr ... et il pleut ... et je me suis baigné, c'est la dernière anecdote : j'explique à mon équipage le principe des pendilles, et évidemment je leur dit, un peu en rigolant, attention avec un cata, donc deux hélices, 2 fois plus de chance d'attraper une hélice avec la pendille. D'autant plus que le gars du port nous dit : "Non pas celle là, l'autre" - "Laquelle ?" - "Celle là" - "Mais elle est au milieu du bateau" -"Oui mais l'autre est prise" ... Gagné, bon en 2 minutes c'est enlevé, mais l'eau n'est qu'à un petit 18C° et ceux qui me connaissent peuvent imaginer ce qu'il m'en a couté ... Allez je vous laisse, je vais prendre une météo, je vous tiens au courant et puis cette escale va peut être laisser le temps à Laurence et Alexandre d'écrire leur version de cette charmante croisière (évidemment censurée si nécessaire, vous en jugerez).
A bientôt
CM

lundi 12 avril 2010

Départ de Portimao

Une petite escale, les gens sont charmants, si, c'est Laurence qui le dit et nous n'avons rien payé. Nous faisons le fuel, le plein d'eau et nous partons. Pour les courses pas grand chose, la marina est assez loin du centre ville, une zone d'hôtels et d'immeubles locatifs, juste de petits minimarkets, mais nous avons l'essentiel, une nouvelle bouteille de gaz et une météo fraiche. Nous devrions aller jusqu'à Gibraltar assez facilement, pas facilement, mais ça devrait aller, le passage risque d'être un peu compliqué, sans doute le long des côtes espagnoles et ensuite la traversée de la mer d'Alboran et même jusqu'à l'Adriatique .... et ça, ça risque d'être un peu long à nouveau.
J'espère que nous n'aurons plus à nous arrêter avant, soit la Sicile, soit Malte et pourquoi pas direct jusqu'au Canal de Corinthe. Donc sans doute les prochains contacts sur l'Iridium
A bientôt et bien sur tout le monde embrasse tout le monde.
CM

Vivement la med.

Vendredi 9 Avril

Comme prévu, départ au petit matin de Baiona. Au ponton un autre 400 qui a du arriver dans la nuit, celui de Damien. Il a du partir un jour après nous et avec notre arrêt supplémentaire, il nous rattrape. D'autant plus que je fais une petite erreur stratégique, nous aurions peut être du profiter d'une des escales pour refaire un peu de frais et surtout recharger une bouteille de gaz. Nous avons fini une première bouteille, nous en avons pris une plus grosse mais zut, aucun de nos embouts convient, ça c'est encore un truc ... grrrr ... Mais je veux maintenant aller le plus vite possible à Gibraltar. Au vu du dernier Grib, nous devrions avoir un peu de mal au cap St Vincent, mais cela doit passer le 12, puis le détroit doit être jouable le 13 ou le 14, peut être une escale à Gib pour refaire ces courses, Gib ou Cadix, on verra, on ira peut être directement plus loin si le temps le permet. Voilà pour le planning. Une première journée, cocktail de moteur et de vent portant assez faible nous descend tranquillement, après quelques heures le Portugal, en fin de soirée Porto, la mer est bien plate, ça bouquine, je regarde un film, musique, un train de sénateur, non tiens, plutôt la tortue, la jolie tortue de Dream ... Après Porto, Lisbonne, Cadix, sans ces 15 jours perdus aux Sables, autant d'escales dont j'aimerai bien profiter un jour, une prochaine fois peut être ...

Pos le 9 - 12h GMT : 41° 34 88 N - 09° 27 04 W

Samedi 10 Avril

Une nuit bien tranquille, quelques bateaux, un seul changement de cap pour éviter un petit cargo et comme toujours, non j'exagère, comme souvent, loi de Murphy oblige, au petit matin, c'est là que je fatigue, le vent monte un peu violemment, là aussi j'exagère, mais il faut bien faire vibrer les foules, j'en ai d'ailleurs connu de meilleur que moi pour faire passer des vessies pour des lanternes. Donc, j'essaye de rester objectif, en quelques minutes le vent monte et passe de 13/14 noeuds à 22/23, à 60° du vent, la c'est plus de l'objectivité ... Allez 2 ris, ouille; ouille, le bordel ... je ne m'habitue pas à ce "poste de manoeuvre", je crois que je vais l'assassiner dans mon rapport. Encore une fois, les ficelles entortillées, une ballade sur le bimini, une poulie de ris à moitié cassée et une embase de winch abimée, peux mieux faire, je ne suis pas fier de moi, d'accord, mais il y a des limites ... de mauvaise humeur pour toute la journée. Je crois que je vais emmener quelques pros des BE faire du bateau ... Bon, ne vous inquiétez pas (d'autant plus qu'il faut que je fasse attention à ce que je dis), rien de grave, des détails qui énervent. Et puis après les lumières de Porto hier soir, les Berlingues plus tard que prévues (toujours alternance moteur, voile) et Lisbonne ce soir, on s'arrête ??? La tentation est forte ...

Pos le 10 - 12h GMT : 39° 25 01 N - 09° 27 04 W

Dimanche 11 Avril

Le jour des orques

Quoi des orques, à nouveau, c'est pas vrai ... Et bien non ce n'était pas des orques, mais au moins aussi gros, au moins 5/6 mètres, peut être plus, la même nage, une tache blanche devant sous la mâchoire, sinon le reste du corps bleu gris, la seule différence la dorsale beaucoup plus courte, comme un dauphin, au moins deux peut être trois, ils nous ont accompagné plusieurs minutes avant de disparaitre : alors c'est quoi ? Et des dauphins, un grand banc cette nuit est resté me tenir compagnie, une nuit de calme plat, Alexandre est quand même tombé à nouveau malade, je crois qu'en fait il mange trop, il se rattrape des privations des premiers jours ... Toujours une alternance, vent moteur, 22 heures de moteur sur 54 heures de route, tiens j'ai fait un essai full speed, 7,6 noeuds, mauvais point pour Panama, avec le C41 et les mêmes moteurs 9 noeuds ... on avance doucement, après Cascais, souvenirs, les lumières de Lisbonne à la tombée de la nuit, bientôt le cap St Vincent, la météo n'est pas très bonne pour la suite, je verrai une fois le cap passé si nous pouvons continuer ou si nous faisons un nouvel arrêt, à Portimao par exemple, si ça passe je continue, on verra, et dans ce cas, je m'arrêterai plus loin, il faut si la fenêtre est ouverte ne pas rater les colonnes d'Hercules ....

Pos le 11 : 37° 13 02 - 09° 03 76

Escale à Portimao

Nous venons d'arriver à Portimao, je vous raconte, mais avant la méteo que je viens de prendre pour la zone de Cadiz :

East or southeast 6 or 7, locally 8 at first leeward strait,
gradually veering South or Southwest 3 or 4 from south. Gusts.
Moderate or rough decreasing. Thundery rain or showers.

Donc, pas terrible, effectivement, en vrai, à une petite dizaine de milles du Cap St Vincent le vent se lève, un peu, beaucoup, allez disons 30 noeuds dans les rafales, mais 30 noeuds dans le pif, et il reste plus de 180 milles jusqu'à Gibraltar, voiles affalées, ben oui, il ne faut rien casser, les 2 moteurs à 2 400 tours, vite le guide, c'est quoi le prochain port, Portimao, justement, donc après quelques heures disons inconfortables, nous y sommes, disons "confortable", jolie petite marina, je ne sais pas encore combien ça coûte, on verra demain. Et demain, à nouveau les pleins, pleins de frais aussi, plein de gaz surtout et un dernier grib mais au vue de ce que j'ai pu prendre ce soir, nous repartons assez vite et, ... et, on verra bien, météo compliquée, mais il va bien falloir passer un jour ou l'autre.

A très bientôt et bien entendu tout le monde embrasse tout le monde

CM

jeudi 8 avril 2010

Départ imminent, demain matin ...

La drisse est réparée, je l'ai remise au même endroit que d'habitude, non d'ailleurs rendons à César ... comme prévu c'est Alexandre qui est monté dans le mât et en plus avec le winch électrique, super, je n'ai plu qu'à appuyer sur le bouton et il prend l'ascenseur ... ça en principe ça tient, j'ai bloqué la poulie de drisse pour qu'elle puisse tourner mais sans faire un tour complet et avec ça, bien j'espère ne plus avoir de problème. Nous voulions vous mettre quelques photos mais le WIFI du Yate Clube de Baiona n'est pas terrible, je perd patience, donc juste ce petit post pour vous dire que nous repartons, j'espère au moins jusqu'à Cadix ou Gibraltar, après en fonction de la météo je verrai, mais au vue du dernier grib, cela devrait pouvoir passer, pas très vite sans doute mais j'espère bien sans nouvelles escales avant un moment ... A bientôt, sans doute via l'Iridium, les photos viendrons plus tard.
Bonne fin de soirée à tous

CM

Pit Stop à Baiona

Jeudi 8 Avril 2010
Cela ne vous rappelle rien. L'année dernière à la même époque, des ennuis d'enrouleur, un arrêt express à Vigo, puis après un rapide coup d'oeil à la météo, arrêt ravitaillement à Baiona avant d'attaquer directement la traversée vers la Martinique. Et bien cette fois ci, c'est un problème de drisse de Grand Voile. Ce matin, je me prépare a rehisser la GV, nous avons eu pas mal de vent cette nuit, j'y reviendrai, et je m'aperçois qu'à 1 mètre de la tête de mât la drisse présente un gros signe d'usure. Le point fixe en tête de mât est mal placé, comme sur le Catana 41, c'est à priori un mât semblable, mais là je pensais qu'avec plus de cinquante Lagoon 400 déjà sur l'eau le problème avait été décelé. Je n'avais donc pas déplacé ce point fixe. Pas question de risquer de casser la drisse, c'est la galère à repasser ... De toutes façons plus trop de vent et je risque d'être bloqué une journée au moins avant Gibraltar, les vents seront contraires à notre arrivée. Je serai en fin d'après midi à Baiona, encore une fois on en profitera pour faire les pleins, peut être une lessive, vous envoyer ce post et prendre une météo. Nous ne devrions pas perdre trop de temps donc, mais il ne faudrait pas que ça dure ces histoires, on ne peut pas se permettre une escale par jour ... Je croise les doigts, bon puis si vous voulez mettre des cierges ...
Et puis c'est dommage, j'avais pu profiter de l'escale de Ribadeo pour régler les petits problèmes que j'avais décelé et surtout l'escale avait fait beaucoup de bien à l'équipage. A bloc pour attaquer le cap Finisterre, et ils ont été servis, des conditions plutôt musclées, 25/30 noeuds, un autre Lagoon 400 pour nous émoustiller et en fait j'ai triché, non pas vraiment, j'ai juste regardé la météo. Avant la tombée de la nuit, nous affalons la grand voile et nous nous laissons glisser pile sur la route sous foc seul. L'autre garde sa grand voile, des pannes à 30° de la route, avec un lagoon 400, ça ne paye pas ... Nous avons quand même fait une pointe (très brève) à 11,5 noeuds, dans les même conditions nous tapions 18 noeuds avec le Catana 41 ... "Captain Butterfly" ... il faut que je m'y fasse. Et l'équipage a vaillamment assuré ses quarts, la gastro n'est plus qu'un souvenir, plus de mal de mer pour Alexandre, ça y est le golfe de Gascogne est derrière nous. Je crois que c'est le froid qui les a le plus usé, tout le monde dort pendant que j'écris ce baratin, ils ne savent pas encore qu'ils auront droit à un répit supplémentaire, mais je compte bien sur Alexandre pour monter dans le mât et peut être sur Laurence pour trouver une machine ... et puis les 2 nuits d'avant, il faisait encore plus froid, je m'habitue, on dirait que le l'ai déjà fait ...

Ce baratin commence a être trop long, non ? Donc juste une dernière chose, j'avais oublié dans mon précédent mail de vous transmettre nos positions, c'est vrai que nous étions au port, à Ribadeo, mais ce n'est pas une raison pour perdre les bonnes habitudes ...
Donc nous avons quitté les Sables le Dimanche 4 Avril à 9h30 GMT
Pos. à 12h GMT

Le 4 Avril : 46° 20 27 N - 01° 54 57 W
Le 5 Avril : 44° 57 75 N - 03° 25 19 W
Le 6 Avril : 43° 41 78 N - 06° 30 77 W

Arrivée 16h00 GMT à Ribadeo
Départ le 7 Avril à 9h00 GMT

Pos le 7 Avril à 12 GMT : 43° 41 79 N - 07° 19 72 W

le 8 Avril : 43° 25 94 N - 09 10 25 W

Arrivé à Baiona le 8 à 16h00 GMT

Plus de 4 Jours pour dégolfer, ouille, pas terrible ...

Sinon, nous sommes encore suivis, en principe ... Nous avons une balise de tracking, elle semble ne pas marcher. J'ai fait un essai en la mettant dehors, j'attend des nouvelles, si ça marche, je vous tiens au courant.
A bientôt donc

CM

mardi 6 avril 2010

Escale à Ribadeo

Et oui, déjà une escale, un peu de répit dans ce monde de brutes ... J'exagère, juste une petite pause. L'équipage à besoin de récupérer un peu et j'ai quelques bidouilles à faire sur la grande voile. La météo annonce du Sud ouest pour cette nuit et demain une bascule au nord, donc nous repartons demain matin et perdons peu de temps. J'en profiterai pour reprendre une météo plus à jour et refaire un plein, on a déjà pas mal consommé car le Lagoon 400 est tout joli, trèèès confortable, mais bon, question performance je dois dire que je suis un peu déçu. Il faut sans doute que j'apprenne, mais à priori ce n'est pas le catana 41, même au moteur, à puissance égale, facilement un noeud de moins, à la voile ben c'est plus souvent, 2 noeuds de moins ... Il va falloir que je revois mes calculs et que nous ne trainions pas ... Sinon, et bien revenons sur cette traversée du golfe. L'équipage diminué par ces quinze jours d'attente, il faut dire que nous avons eu froid, a eu un peu de mal. Laurence, avait en plus, attrapé une bonne gastro. Alexandre quant à lui découvre les joies du mal de mer. Le départ ne les a pas ménagé. Un autre Lagoon 400 quitte le port, il monte en Angleterre, les autres hésitent encore, à priori Désire, un 440 a du partir dans l'après midi et peu être nos amis sud Africains, mais pas sur. Dés la sortie, une grosse mer et encore pas mal de vent, un long bord vers le sud. Une première nuit fraiche, très fraiche et encore bien agitée, puis comme prévu le vent tourne et nous voila au portant, là : déception, 20 noeuds de vent à 120°, j'espérais faire fumer les compteurs et atteindre Ortegal rapidement, en fait quelques pointes à 8 noeuds, 7 noeuds, 7,5 de moyenne, rien de plus ... Du coup ce matin, plus de vent, moteurs, et il me faut les deux moteurs pour dépasser 6 noeuds ... Laurence a repris du poil de la bête, Alexandre assure vaillamment, coûte que coûte, mais il en coûte encore pas mal. Mais nous le voyons de plus en plus sur le pont et il assure au mieux ses quarts. J'ai pu dormir un peu ce matin, mais la nuit qui s'annonce nous fera du bien.
Des anecdotes ? Rien de spécial, beaucoup de dauphins, très vite après le départ. Pas de baleine, mais ça c'est tellement rare et si, quand même, un défilé militaire, non je vous rassure pas des petits soldats, une véritable escadre à la queue leu leu : un porte avion, 2 frégates, 2 avisos et un navire de support, évidemment nous n'avons pas vu les sous marins ...
Un petit point technique : pour l'instant peu de problèmes, avec le vent du début nous avons pu essayer pas mal de chose, quelques détails : il y a des poulies sur la GV pour les ris, il faut les coincer pour les empêcher de tourner, et la bordure est retenue à l'arrière sur une sangle mais il faut empêcher cette sangle d'avancer, il faut reborder tout ça, d'autant plus que la GV reste haute assez longtemps si on veut avancer. Il faut que je trouve un moyen pour déborder le génois, pour la GV, c'est plus difficile, le galhauban est tellement en arrière que le haut de la GV est tout de suite dessus, pas terrible. Je bidouille ça à Ribadeo. Une petite escale "souvenir" aussi. Je m'y été arrêté il y a longtemps, longtemps, 34 ans je crois avec le Trident ...
Et voilà, "Wazodezil" est enfin un navire en mer, maintenant, j'aimerai bien qu'il déploie de grandes ailes ...
A bientôt et bien sur tout le monde embrasse tout le monde.
CM

samedi 3 avril 2010

Départ demain ?

Cela y est ! Peut être une ouverture demain matin tôt. La météo n'est pas terrible, encore 30 noeuds au ponton cet après midi, mais selon Mr. Grib, une petite fenêtre demain. Je vérifie encore ce soir, mais nous devrions pouvoir atteindre le cap Finisterre assez vite, un passage un peu délicat de quelques heures puis les vents devraient passer au nord et nous permettre de descendre assez vite le long des côtes ibériques. Il est plus que temps de partir, le ponton est plein, 2 bateaux attendent depuis plus longtemps que nous et 5 nouveaux bateaux sont venus s'ajouter à la liste. Je ne sais pas ce qu'ils vont faire, mais moi sauf nouvelle mauvaise météo, je tente le coup demain matin tôt. Comme c'est dimanche, peut être pas de coup de fil, on ne va pas réveiller tout le monde, mais nous pensons très fort à vous et j'espère que la prochaine fois que nous donnerons des nouvelles ce sera via l'Iridium et que "Wazodezil" sera enfin un navire ne mer ...
A bientôt
CM