samedi 24 décembre 2016

Freya, musclée cette transat

Samedi 24 Décembre

Et voilà, ce soir veillée de Noël et honte à moi, je n'écris plus. Serai ce la lassitude ? Sans doute un peu, que vous dire d'original ? Les sempiternelles histoires de grains, de poissons que l'on ne pêche pas, de baleines que l'on ne voit pas, ah si on les a vu, encore un truc bizarre d'ailleurs, j'ai eu le sentiment d'assister à une scène de chasse, quelques baleines, des rorquals communs semble t'il et, autres choses, des nageoires plus longues, plus effilées et surtout nageant beaucoup plus vite, des orques ? J'en suis presque sur et je dois dire que je n'étais qu'à moitié rassuré.

À part ça ? Un petit point sur la situation et les quelques événements qui ont marqué la traversée depuis que je vous est laissé en route vers Las Palmas.

Descente jusqu'à Las Palmas, je m'en souviens à peine, pas de souci, ah si quand même Plotter en panne. Le plotter c'est le truc dans lequel on met les cartes, sur ce bateau il n'y en a qu'un, je ne sais donc plus ou je vais ... c'est pas tout à fait vrai, j'ai tout ce qu'il faut comme tablettes pour savoir où je vais. Par contre le plotter c'est aussi une centrale de bord, qui sert à la gestion et au réglage des différents capteurs et surtout du pilote. Sans plotter je n'ai plus de mode navigation au pilote et je ne peux plus intervenir sur les réglages du pilote, c'est un peu embêtant quand même surtout que c'est tout neuf et sensé être du haut de gamme B&G ...
Du coup j'insiste pour Las Palmas, et là, problème, plus de place à Las Palmas, ça devient un souci cette histoire, la marina municipale n'est pas chère, on peut tout faire à Las Palmas sauf qu'on ne peut plus s'y arrêter, je vais finir par regretter le temps où ils faisaient payer une taxe "Phares et Balises" qui chassait tout le monde.
Christian qui m'accompagnait s'arrête à Lanzarote, ainsi qu'Hannah un des autres Lagoon 450, les 2 autres, Eric et Jacques font escale à La Palma, de mon côté dans l'espoir de faire réparer le plotter je tente Las Palmas, rien n'y fait, c'est plein, au minimum 2 jours au mouillage en liste d'attente, on refait le plein et on descend à Puerto Rico au sud de l'île.
De là, nous irons en voiture à Las Palmas, peine perdue, le technicien du concessionnaire B&G est en vacances et même si il était là, la procédure veut que ... je vous passe la procédure, mais en gros compter une semaine, 10 jours, avant d'avoir du rechange ... on arrête B&G, l'année dernière j'avais la girouette en rade et là la suite ... et ben pareil, à la première grosse pluie, girouette à nouveau en rade ... j'y reviendrai.

Donc Puerto Rico, énorme, gigantesque village de vacances dans un barranco asséché. Difficile de dire, mais 10 000/20 000 appartements ? À la disposition des touristes. Les "gens du nord" qui viennent trouver un peu de soleil en plein hiver, beaucoup de scandinaves, allemands, anglais hollandais, au milieu de tout ça, une espèce de centre "commercial", boutique de souvenirs, "duty free" et plein de restaurants "à touristes". Une petite marina à l'embouchure de la rivière, remplie surtout de bateaux pour les sorties à la journée et donc une place le long de la digue, ce n'est guère confortable, mais nous n'avons pas le choix. Nous en profiterons quand même pour une visite de l'île et une journée à Las Palmas pour faire nos courses, mon maraîcher habituel ira jusqu'à nous livrer tout ça au bateau. Un diner avec Karim et nous repartons, la météo est bonne, il faut en profiter.

En fait je pars un peu à reculons, je crois que Guillaume m'a laissé un souvenir, je tousse, j'ai mal à la tête, les jambes en coton ... les premiers jours sont un peu difficiles, je dors peu, j'en ai marre ... mais la météo est bonne, on aligne les milles, presque sur la route directe, je fais un peu de sud en prévision d'une zone de calme, mais à peine.

Plus tôt que prévu, une zone de grain, 24 heures un peu pénible pour moi, la retenue de GV casse 2 fois, je la fixe sur la cadène, je n'ai guère le choix il n'y a pas de taquet ou pontet bien placé et cela scie mon bout. Et puis les grains sont parfois violents, presque 40 noeuds, et grosse pluie, grosse pluie égale panne de girouette, plus aucune indication de vent et plus de pilote en mode vent, allez GV par terre, on continue sous génois seul, c'est comme ça depuis plusieurs jours maintenant, et je dois dire que je ne suis pas pressé de remettre la GV, la mer est grosse, le vent s'est un peu calmé, la girouette remarche, ouf ... ça a séché ... mais je ne suis pas certain qu'avec la GV nous ne soyons pas un peu limite, en plus ça nous remontrai vers le nord, c'est pas la peine.
Alors, en ce beau samedi, Samedi 24 décembre quand même, et bien je me la joue peinard, sous génois, j'espère profiter des premiers rayons de soleil, et oui, nous sommes passés sous le tropiques, sous la "barrière" des 2 000 milles. J'ai eu des nouvelles de Christian et Hannah, ils sont assez loin derrière, plus d'une journée. Pas de nouvelles des 2 nordistes, Eric doit être devant, il est parti un jour avant nous, Jacques son frère, lui aussi, mais sans doute pas très loin et il risque de souffrir un peu des calmes.
Donc cool pour ce Week End, j'espère comme d'habitude pécher, une seule bonite pour l'instant, l'occasion donc d'écrire un peu, ça bouquine intensément à bord et puis il va falloir se mettre au préparatif de Noël, décorer le sapin et tout et tout, oh zut il est où le sapin, je l'ai oublié ? Une pensée pour nos familles, une grosse pensée évidemment, une pensée pour nos amis, une pensée pour Guillaume qui nous a laissé plein de bonnes choses et qui je l'espère va passer un bon Noël.
Joyeux Noël à tous, tout le monde embrasse tout le monde, plus fort que d'habitude

Freya, le 24/12, 10h15 UTC : 22°52 N 30°29 W à 1 924 NM de Virgin Gorda

dimanche 11 décembre 2016

Freya, et finalement c'était Cascais

Dimanche 11 Décembre

Je vous est laissé encore une semaine, et finalement nous nous sommes arrêté à Cascais. En fait pas vraiment le choix, Guillaume n'était pas très bien et Mark n'a pas pu se débarrasser du mal,de mer. En plus un message de sa femme, il a préféré rentrer. Escale à Cascais donc, une longue escale, car comme je le craignais nous y avons été bloqué par les vents contraires.
De plus Claudine l'amie de JP est venue nous rejoindre ainsi que Vincent un jeune capitaine qui va venir faire ses armes avec nous. Le premier avion, mais arrivé Vendredi donc départ dès que le vent tombe, Samedi en fin de matinée. Direction comme d'habitude Las Palmas, nous sommes accompagné. Christian un ancien de Tahiti navigue avec nous, les autres choisissent des routes différentes. le premier d'entre eux a choisi de ne pas s'arrêter, il a sans doute bien fait, mais moi je n'avais pas le choix, un second à choisi de braver les éléments ... je le laisse, et 2 autres préfèrent La Palma à Las Palmas, je maintiens mon choix ...
Nous ne sommes donc en mer que depuis hier, pas grand chose, du moteur face au vent faiblissant au début, des calmes et un petit vent bien sympathique depuis quelques heures, le cap St Vincent et son rail de cargo sont maintenant derrière nous, et nous descendons tranquillement vers le Maroc, voile, voile et moteur c'est selon, 2 jours comme ça à priori, la température remonte, je reprend une météo demain, nous pourrions finir avec du vent assez fort, peut être Jeudi en fin d'AM, au plus tard Vendredi, on verra bien. Le plus vite possible, faire quelques emplettes quand même à Las Palmas, Noël approche et avec ce retard, ça sera encore une fois des fêtes en plein milieu ... en attendant les fêtes, je vais dîner, je vous souhaite donc une bonne fin de Dimanche et comme d'habitude tout le monde embrasse tout le monde, bon on ne sait plus trop qui ...

Freya, le 11/12 à 19hTU : 36°14.52 N 9°58.41 W à 560 NM de Las Palmas

dimanche 4 décembre 2016

Freya, un navire en mer

Dimanche 4 Décembre

Et oui, c'est Dimanche, un Dimanche de plus en mer et un nouveau bateau.
Je vous avais abandonné avec Arlanda à l'approche des îles Vierges et de Tortola, ça c'est fait. Le bateau est à bon port, un très bref séjour sur place, je suis parti le lendemain de notre arrivée Un bref séjour en famille et dès Lundi, le 28 Novembre, les Sables pour faire connaissance avec Freya.
Freya est un Lagoon 450S, mes fidèles lecteurs se souviennent peut être d'Incommunicado, un Lagoon 450 que j'avais emmené au mois d''Aout jusqu'à Fort Lauderdale, un joli coup de vent et une plongée avec les cachalots. C'est donc presque le même bateau, mais dans sa version S, le "cockpit" n'est plus sur le toit, et il est en version propriétaire, donc 3 cabines.
Du coup on se tasse un peu. Mark est venu nous rejoindre d'Amérique, du Texas, il a encore un peu de mal avec le jet lag, Mark, Mark Hayden est l'auteur de SEAIq, l'application de nav que j'utilise et que je vous recommande, bon avec lui à bord, si je me perds ...
JP, il était avec moi sur le Saba, jusqu'aux Canaries, ce coup ci il va jusqu'au bout, le bout, c'est l'Amérique, Fort Lauderdale, juste au nord de Miami.
Un dernier compère, Guillaume, vous le connaissez aussi, Curie, jusqu'a Tahiti, chef incontesté de la cambuse, ça c'est fait, c'est lui aussi.
Une préparation rapide aux Sables, il y a une fenêtre météo, il faut partir, nous sommes 5 Lagoons 450 sur le ponton, tous partant pour une transat, tous pour Dream. Mercredi soir Frederic nous rejoint pour passer une soirée et reprendre ma voiture. Le lendemain matin c'est le départ. Les autres ne sont pas tout à fait prêt, je leur souhaite d'avoir pu partir rapidement, le golfe de Gascogne en hiver ... et moi je ne me plains pas, en moins de 2 jours nous passons Ortegal et au matin du 3ieme jour nous passons Vigo, ce matin donc.
Il y a sans doute une petite marge de 24h pour les bateaux derrière nous mais après ça coince, alors je fonce, ou du moins j'essaye, la météo est encore incertaine et après des conditions idéales dans le golfe cela se complique un peu. Je n'ai pas de gros soucis pour aller jusqu'à Cascais, en principe dans la nuit de Lundi à Mardi, ensuite gros dilemme. Les conditions pour descendre aux Canaries ne sont pas extraordinaires, ça peut passer, mais c'est encore un peu loin pour en être sur. Et si je m'arrête, je peux refaire un plein, ma révision moteur, ça c'est bien, mais ce qui est moins bien c'est que nous risquons d'être coincé jusqu'à Dimanche prochain, c'est un peu long quand même. Je crois que je prendrais ma décision au dernier moment, en passant devant Cascais. De toutes façons nous rasons la cote, moins de mer, le vent le plus adonnant possible, du coup la 3/4G en permanence, facile d'envoyer des messages, de téléphoner et de prendre la météo, le plus difficile va être de se décider ... Cascais or not Cascais ?
En attendant je vous souhaite un bon Dimanche, tout le monde embrasse tout le monde

FREYA, le 4/12 à 10h15 TU : 41°59.24 N 09°04.66 W

vendredi 11 novembre 2016

Arlanda, 1 000 milles, dernière ligne droite ?

Vendredi 11 Novembre

Le 11 Novembre, un vendredi, chouette un long week end pour beaucoup d'entre vous non ? Pour nous ça ne change pas grand chose, le rythme des quarts et celui des vagues reste immuable.
Quant aux commémorations, nous sommes un peu loin, on compte sur vous ...
Mais du coup j'ai le courage de prendre la plume, d'autant plus que nous voyons le bout du tunnel.
Une dernière panne vers le sud cette nuit, le Bali 4.0 ne raffole pas du vent arrière, ou disons que je ne raffole pas du vent arrière en Bali 4.0, je préfère les pannes au grand largue, celle vers le sud commence à coûter cher, mais j'ai profité d'une petite bascule et, empennage au petit matin, la panne tribord nous met maintenant quasiment sur la route, un poil trop nord, mais comme la météo nous annonce du Sud Est à la fin, je referai mon contrebord la haut. El Golfet, notre compagnon de voyage a un peu de mal à suivre et ne dispose pas des mêmes outils que moi, l'iridium Go, Weather 4D et SEAiq, avec ça, entre les fichiers météo, le routage et une analyse précise de la trace difficile de mieux optimiser notre route.
Et donc, et donc 1 000 ça c'est fait, 767 jusqu'à Virgin Gorda, l'ile où nous atterrissons et où nous allons faire nos formalités d'entrée. En théorie avec un bon bateau dans l'alizé, 750 milles c'est 5 jours, alors, dernière ligne droite ?
Pas tout à fait certain, en effet Lundi le vent devrait faiblir et notre route nous mène un peu nord de l'atterrissage, très certainement un contre bord à la fin. Mon dernier routage nous met le 17 au matin heure locale à Virgin Gorda, ça peut encore changer, plus beaucoup, mais en fonction des heures d'ouverture des bureaux ... allez disons qu'au plus tard nous devrions être le 18 fin de journée à Tortola.
Voilà, et à bord tout va bien, assez à manger bien que nous n'ayons plus péché. Un superbe marlin, l'occasion pour Emmanuel de faire de belles photos, mais la ligne n'a pas tenue, et le lendemain une nouvelle grosse touche, j'étais seul, j'ai pu arrêter le bateau, Hervé est venu m'aider, une bonne vingtaine de minute, plus qu'une trentaine de mètre et paf, la ligne casse à nouveau, et là je n'ai rien vu, une très grosse daurade, un pépère thazard ? Nous ne le saurons jamais ...
Depuis nous avons bien accéléré, je ne remettais pas les lignes à l'eau, ça allait un peu vite, on s'y remet seulement cet après midi, c'est vrai qu'un thazard, une daurade ce serait sympa pour Emmanuel et Hervé, ils ne connaissent pas. Bon, pour moi l'essentiel est là, nous avons largement de quoi finir, suffisamment de lecture aussi, et peut être assez de cigarettes ...
Bon week end à tous et tout le monde embrasse tout le monde

Arlanda, le 11/11 à 20h00 TU : 14°56.70 N 51°37.99 W à 765 NM de Virgin Gorda

dimanche 6 novembre 2016

Arlanda, et un dimanche de plus ...

Dimanche 6 Novembre

Et encore une fois j'ai attendu une semaine avant d'écrire, quel nul, j'avais pourtant quelques occasions et je n'en ai pas profité.
Quelques occasions ? Il faut le dire vite. Transat en mode peinard, avec de toutes façons un bateau qui n'autorise guère de folie, les surfs à 20 noeuds, on oublie.
Je viens de recevoir un mail, départ du Vendée Globe demain, images incroyables de ces bateaux, difficiles d'imaginer qu'ils surferont comme ça dans le grand sud, bon, ils ne seront sans doute pas très nombreux à rentrer, une chose est sûre, dans 1 semaine, ils nous auront déjà doublé.
Bon an, mal an, nous descendons vers le sud, ça ne nous rapproche guère mais nous place dans de meilleures conditions pour la suite, allez disons plutôt de moins mauvaises.
Mais non, ne vous inquiétez pas, nous ne risquons rien, sauf peut être de manquer de bouffe, non ça non plus, j'y reviens un peu plus loin.
De manquer de Gas Oil, séquence bidons cette après midi, je ne pense pas que nous aurons de problème, nous n'allons pas finir sur 2 moteurs à fond, mais nous ne manquerons pas. Mon souci, très personnel, je risque sérieusement de manquer de clopes. Vous allez me dire, tu nous fais le coup à chaque traversée. Non, je ne rigole pas, là c'est sérieux, et cela pourrait être grave, déjà en général le capitaine est de mauvaise humeur ... mais si jamais les cigarettes venaient à manquer ouille, ouille, ouille ...
L'autre truc qui est souvent difficile, le frais. Les légumes, les fruits tiennent une grosse semaine, 2 petites après le marché des Canaries, ensuite, riz, pattes, patates et boîtes, viande idem, reste le poisson, en 1 mot la pêche.
Nos 2 compères, El Golfet et La Habana se moquaient un peu de nous, ils avaient chacun pris quelques petits poissons, et nous rien, rien de rien, le silence sur les lignes, pas la moindre friture. Ah quand même une première daurade, mais vraiment un bébé, une petite fille, remise à l'eau, juste le temps de faire une photo. Et puis enfin, et là pour le coup nous avons fait le plein, en fin de journée les 2 lignes partent. 20 minutes pour remonter le premier, un quart d'heure pour le second qui avait eu la politesse d'attendre ... 2 jolis thons obèses (big eye en anglais), 11 et 9 kg, une fois en filet, une grosse dizaine de kilo de viande, on va pouvoir tenir.
Carpaccio, cru à la tahitienne (zut plus de citrons verts et impossible de remettre la main sur le gigembre, donc un peu une imitation), mi cuit, à la mayonnaise, les ventres, il reste encore quelques recettes et malheureusement cette après midi un petit incident est venu gâcher cette fête.
El Golfet, notre compère depuis le début, s'inquiète devant la lenteur de notre traversée, et ... s'inquiète pour son appro. Pas de souci, je t'envoie un peu de thon, une manœuvre un peu maladroite et El Golfet a un gnon sur sa coque, Fabrice, le capitaine est inquiet, bon cela ne me paraît pas bien grave, juste une petite fente, une réparation facile à faire mais qui gâche bien notre beau dimanche.
Sinon pour varier un peu l'ordinaire, 2 visites, une petite hirondelle de mer a passé une nuit à bord, c'est assez rare, c'est la deuxième fois que cela m'arrive et un tout petit martinet et venu lui aussi se reposer quelques heures à notre bord, le pauvre me paraît bien loin de la terre. Les oiseaux sont d'ailleurs vraiment rare sur cette traversée.
Et puis pas de vent, peu de vent, comment faire, où aller. Alors que nous nous attendions à renforcement dans l'après midi, c'est plutôt une molle qui s'installe, je vais vous laisser, je reprend une Xième météo, ah si j'avais un grand spi ... un grand spi et un catana 50 (par exemple)
Tout le monde embrasse tout le monde.
Arlanda, le 6 Novembre 19h30 TU : 15°23.28 N 39°52.74 W à 1 424 NM de Virgin Gorda

dimanche 30 octobre 2016

Arlanda, c'est Dimanche, seconde édition

Le Dimanche tout est permis, c'est donc à Hervé de nous donner sa version. On va bientôt se la jouer Laurence Durrell : le quatuor d'Alexandrie, remarquez à 3 ça va pas être facile ... bon et soyons modeste, Laurence Durell !!!

Séquence Hervé Méhu

Arlanda poursuit sa route, doucement mais sûrement; notre grand jeu quotidien de tous les instants consiste à éviter les molles et donc à aller chercher les Alizés pour nous pousser vers Tortola. Nous avons quitté le 25 octobre la petite île de Hierro à l'ouest de l'archipel des Canaries et nous faisons route vers le sud sud-ouest. En 5 jours nous avons parcouru 540 miles ce qui reste inférieur à notre moyenne objective. La vie à bord est bien réglée depuis que nous naviguons ensemble Christophe, Emmanuel et moi même. Les quarts de nuit s'organisent entre 21h et 9h du matin par tranche de 2 heures: un bon rythme ! Beaucoup de lecture, écriture, réflexions transcendantales, admiration de la mer, discussions diverses, analyse des fichiers meteo, stratégie, réglage des voiles , cuisine (très important!)....Nous avons un rêve commun : pêcher ! Ce rêve se transforme petit à petit en frustration car toujours pas la moindre touche sur les 2 lignes que nous traînons derrière le bateau. Les copains sur les bateaux qui nous accompagnent (El Golfet et La Habana) ont été plus chanceux que nous et ont attrapé des dorades. Patience !
Avant hier nous avons eu une très belle visite, 3 mammifères énormes de 15 m environ et que nous avons baptisés rorquals (à confirmer d'après les photos). Ils ont joué avec le bateau pendant plus d'une heure passant de bâbord à tribord sous le bateau, nous montrant leur ventre tout blanc : beaucoup d'élégance et de souplesse dans leur déplacement. Nous nous sommes régalés de ce spectacle plutôt rare à en croire notre capitaine expérimenté (dit "l'amiral" de La flottille) : majestueux !
Hier Samedi 29 l'événement de la journée a été de "bidonner", à savoir transvaser 5 fois 20 litres de gasoil, en bidon, dans le réservoir principal (un conseil : à faire avant l'apéro ! Tout un programme !
Aujourd'hui dimanche (pas de messe!), j'ai vu mes premiers poissons volants , l'Osso buco (le dernier!) était presque parfait. Il fait de plus en plus chaud nous avons adopté la tenue d'été bermuda et torse nu.
Bref tout va bien à bord il y'a encore de quoi faire des apéro et la "bouffe" est abondante et bonne.
Plus que 2180 miles a parcourir !

Arlanda, sous les tropiques

Dimanche 30 Octobre 2016

Un nouveau Dimanche, Dimanche en mer, un de plus, ça commence à en faire un paquet cette année. Et je m'aperçois que j'écris de moins en moins. Remarquez nous ne sommes pas si loin de la terre et vous avez eu des nouvelles.
5 jour depuis que nous avons quitté El Hierro, nous entamons notre 6ième jour, changement d'heure, petit couac dans les réveils cette nuit, vous passez à l'heure d'hiver, de notre coté nous sommes maintenant passé à l'heure TU, donc 1 heure seulement de décalage avec la France. Nous essayons de profiter le soir de la lumière pour le diner, les quarts commencent en gros 1h après le coucher du soleil, et nous allons lentement nous décaler, question décalage horaire c'est nettement moins violent qu'une transat en avion ...
El Hierro, la première fois que j'y faisais escale, le petit port de La Restingua, à l'extrême sud de l'île. C'est, paraît t'il, un spot de plongée mondialement connu, c'est vrai qu'a part 2/3 voiliers, nous avons vu pas mal de plongeurs sortir, entraînement de nuit dans le port, sous le bateau.
Un paysage désertique, mais le nord et surtout les hauteurs sont semble t'il beaucoup plus verte, une chose est sur, c'est tranquille. C'est vrai que cela a été longtemps le bout du monde connu, l'île de fer a été longtemps le méridien de référence des cartes espagnoles.
C'était sur la route, des vents contraires, nous avons forcé au moteur, toujours 140 milles de gagnés, un plein de Gas Oil à nouveau et dans mon cas quelques réparations, une voie d'eau dans le compartiment moteur bâbord et un alternateur en rideau. Tout n'est pas réparé, l'alternateur est semble t'il HS, mais nous avons (avec l'aide de "l'assistance à terre") pu trouver comment utiliser les 2 alternateurs restant pour suppléer cette défaillance.
Nous sommes donc repartis tranquillement, avec une météo moyenne, mais rien de méchant et toujours en flottille accompagné par La Habana et El Golfet. C'est assez sympa, on ne se quitte pas, des points réguliers sur nos réglages, les options météos, les pêches et les rencontres des uns et des autres. Un plus en terme de sécurité et une traversée un peu plus animée du coup. Question pêche, nous sommes vraiment à la rame, toujours pas la moindre touche. Question performance, sans doute un poil plus rapide, pas grand chose, mais question rencontre alors là, le jackpot.
Un truc extraordinaire, une première pour moi, des baleines, sans doute des grands rorquals, à vérifier, je ne suis pas spécialiste, et ils n'étaient pas très gros, au moins 3, sans doute des jeunes. Vous allez dire en quoi est ce extraordinaire, des grands rorquals ? Sans être communs les rencontres de sont pas rares.
La c'était different, d'habitude, on les croise, parfois on arrive à se détourner et les approcher, assez souvent ils s'enfonce au bout de quelques minutes, au revoir et à bientôt (plutôt à jamais).
Nous étions tranquillement à la voile, un cap constant, El Golfet 400/500 mètres derrière nous un peu au vent, un premier tourbillon entre nous 2, tiens, tiens, il y a quelque chose qui bouge, 2/3 tourbillons de plus, je préviens tout le monde, "Attention, il doit y avoir quelque chose", mais quoi, et les baleines sont apparues. Chose extraordinaire, nous n'avons pas bougé, maintenu notre cap, notre vitesse et elles sont restées avec nous, facilement une demi heure, une heure ? Et comme des dauphins elles semblaient jouer avec le bateau, passant dessous, à droite, à gauche, ressortant derrière, devant, parfois elles se retournaient faisaient de véritables pirouettes, montrant leur ventre, incroyable ... mais vous pouvez me croire (vous imaginez bien qu'à l'arrivée vous aurez le droit à quelques films et photos).
El Golfet de son coté en a vu une grosse pas loin du bateau, mais qui comme d'habitude n'a fait que souffler et montrer son dos, sans doute papa/maman ...
Question météo, rien d'exceptionnel, nous sommes descendu un grand coup au sud, sous le tropique, aujourd'hui une panne vers l'ouest, demain sans doute à nouveau un plongeon vers le sud, nous allons devoir descendre assez bas semble t'il et faire un joli détour, rien d'exceptionnel à cette saison, mais il est encore difficile pour nous de donner la moindre ETA, 2 200 milles à courir, c'est encore loin ...
Donc en ce beau dimanche (fait il beau en France ?), tout le monde embrasse tout le monde

Arlanda, le 30/10 à 16H25 GMT : 22°00.92 N 26°14.10 W à 2 160 NM des Vierges

jeudi 20 octobre 2016

Arlanda, Las Palmas, comme d'habitude

On ne change pas une équipe qui gagne, encore une fois Las Palmas, ça a faillit être compliqué avec la nouvelle variante de L'Arc, plus beaucoup de place dans le port. D'autant que nous sommes 3, mais c'est bon, jusqu'à Samedi matin.
Pas de souci particulier, juste les pleins, les courses, un petit break ?
En tout cas une traversée sans histoire, les 3 bateaux séparés de quelques milles en fonction des options Est ou Ouest de chacun, et à l'arrivée c'est Laurent qui a devancé les 2 Balis, le plus petit bateau devant !
Et ça y est nous savons où nous allons, ce ne sera ni Porto Rico, ni Fort Lauderdale mais Tortola.
Voilà je vous laisse, nous attendons la livraison de nos courses faites ce matin.
A bientôt, Samedi normalement en mer à nouveau.





Les 3 compères à quai dans la petite marina de Vela Latina


mardi 18 octobre 2016

Arlanda, tranquille

Mardi 18 Octobre

Tranquille, c'est le moins que l'on puisse dire ...
En fait pas tout à fait, secoués pendant une journée, quand je dis secoué, c'était pas méchant, mais une journée au près dans disons (pour arrondir) 20 noeuds de vent. Mes équipiers ont découvert les joies du cata dans ces conditions, ça ne penche pas, mais ça tangue ... une nuit pendant laquelle le sommeil fut un peu plus difficile à trouver.
Mais rien de plus, conformément à la météo, nous nous sommes glissés le long du front et après une nouvelle période de calme le vent bascule et s'établit au portant, dans une belle mer à peine soulevée par une grande houle. En gros ... vacances ... une première tortue et toujours pas de poisson. Nos 2 collègues ont péché, Laurent une belle dorade, nous ... rien.
J'enrage, mais nous avons de quoi patienter, salon de lecture, et puis bientôt la terre.
Nous devrions toucher Gran Canaria dans la nuit de Mercredi à Jeudi, au plus tard Jeudi matin. Et puisque tout va bien à bord, les pleins, l'avitaillement, une bonne lessive, départ si la météo est bonne sans doute le 22 au matin. Les Canaries, en heure TU, donc 2 heures de décalage avec la France, les Canaries, Las Palmas comme d'habitude si nous trouvons de la place, on verra bien'
Voilà, je vous laisse, je vais profiter de ce calme pour aller prendre une bonne douche, les équipiers m'ont devancé, j'espère qu'il reste de l'eau chaude ...
Tout le monde embrasse tout le monde
Arlanda, le 18/10 12h Tu : 31°18.77 N 13°21.48 W à 219 NM de Las Palmas

dimanche 16 octobre 2016

Arlanda, un navire en mer

Dimanche 16 Octobre

Et bien, le moins que l'on puisse dire c'est que je ne suis guère bavard ce coup ci non ?
Il me faut peut être reprendre l'histoire au début.

Arlanda, je ne suis pas certain de vous en avoir parlé. Un Bali 4.0, comme U Neat, vous vous souvenez ?

Arlanda est à Stockholm, juste à côté, Gäshaga marina, sur l'île de Lindigo pour un salon nautique, il faut vite le redescendre à La Rochelle pour le grand Pavois. Roland, Alain, opération "commando". En fait l'occasion de découvrir l'archipel de Stockholm, superbe, des centaines d'îles et de mouillages, villas au bord de l'eau, petits pontons, ports privés, autant d'endroit où on aimerait s'arrêter, passer la soirée, un seul défaut, la température de l'eau, à peine 15°, pire que le Bretagne.
Descente de la baltique, face au vent, moteur, un pit stop à Kalmar, énorme chateau "Viking" qui disparaît au coucher du soleil.

Le sud de la Suède, nous passons devant Ystad, Mankell, le commissaire Wallenberg.
Arrivent les côtes du Danemark, les champs d'éoliennes, énormes, 80 éoliennes par parc et dans le même temps, article dans le Monde "Areva vend (vent) sa filiale Éolienne Offshore" ... sans commentaire.

Nous nous glissons vers Kiel, un drone survole la base au petit matin. Moulin à vent et éolienne, entrée du canal de Kiel, nous attendons l'autorisation, un feu blanc, un peu d'attente, une écluse, et c'est parti, 96 KM d'un canal "grand Gabarit" ... c'est pas Panama, mais les bateaux sont un tout petit peu plus gros que nos péniches, les Freyssinet ... et Roland s'y connaît !
Escale au km 66, Rendsburg, nous devons refaire du Gas Oil, nous y sommes vers 12h30, aie ! la pompe n'ouvre qu'à 16h30, un bon moyen de vous coincer là, navigation de nuit interdite. Temps pis, et en fait tant mieux, l'occasion de se poser un peu, en pleine campagne du Schleswig-Holstein, frontière entre l'Allemagne et le Danemark, les cygnes, les canards sur le canal, la campagne verdoyante, les fermes pimpantes, les grands vols d'oies qui commencent leur migration, assez dépaysant pour les "marins" que nous sommes (ou du moins que nous prétendons être).

Sortie du canal, un peu de chance, le courant est portant dans l'Elbe, et du courant il y en a, pas de vent, toujours du beau temps et nous défilons à quelques mètres d'une grève interminable, sur notre bâbord, des pécheurs à pied, à tribord les 400 mètres d'un porte container qui quitte Hambourg. La mer du Nord, Texel, virage plus sud, toujours les champs d'éoliennes, les premières plateformes gazières des champs de Groninge. Il vaut mieux avoir des cartes à jour dans le coin.
À nouveau un peu de vent de face prévu, escale à Den Helder, le Brest Hollandais, une petite marina pimpante, l'entrée n'est vraiment pas large, le yacht club de la "royale" hollandaise, haute sécurité, à peine plus d'une nuit, un nouveau plein et c'est reparti.

Les bancs de sable de la côte flamande, le Pas de Calais, le cap Gris Nez qui porte bien son nom dans la grisaille du petit matin, la baie de seine, Cherbourg, le raz Blanchard, pas de vent mais pas de chance, courant contre, ça ne passe pas, j'essaye par le nord d'Aurigny et à intérieur des Casquets, pas malin malin comme idée, nous voici jouant les surfeurs dans le mascaret, impressionnant.
Bon pas dangereux vu le vent, mais je me promet de ne pas remettre le pied dans le coin.

C'est passé, La côte nord de Bretagne, le chenal du four, on enchaine, on ne traîne pas, à nouveau un pit stop à Camaret ... une pompe en self service, c'est pire que les 24h du Mans ... slalom entre les cailloux, les tas de pois, on prend les raccourcis, le raz de Sein, Penmarch, les Glénans, ah Alain, Roland, nostalgie, pas le temps, beau temps, moteurs, le moins que l'on puisse dire, on ne fait pas dans la dentelle, mais il faut livrer le bateau, c'est fait ... en temps et en heure ... au revoir et merci, rien de cassé mais paraît il pas très propre.
Petite colère, je vous l'ai dit, y' avait rien sur ce bateau, même pas un tuyau, même pas une éponge, alors ? Alors il est là, pas une rayure, comme neuf ...
Et l'inventaire, le matériel, il est où, à Marans, et qui c'est qui va aller le chercher ?
Suite de l'aventure d'Arlanda, chapitre 2.
Pour conclure ce dernier chapitre un grand merci à Alain et Roland, j'espère, j'ose espérer qu'ils se sont "un peu" amusés, et y'a quand même plus d'un aventurier qui en aurait fait des lignes et des lignes dans "violes et violés" ou au coin du bistro d'un demi tour d'Europe à ce rythme et en Bali 4.0 de surcroît.

Une soirée chez André, Merci Roland et un WE rhétais en famille et avec des amis, pas certains qu'ils me lisent mais je pense à eux, un petit bateau, le Hobie, à ranger.

Une grosse semaine de pause (le temps du Grand Pavois) et c'est reparti, Arlanda va continuer sa route, un nouvel équipage, Emmanuel qui justement va se le taper l'inventaire et ses cartons et Hervé qui nous rejoint à temps pour l'avitaillement.
Fin du grand Pavois, révision des moteurs et c'est reparti. Destination ? Destination point d'interrogation, je n'en sais toujours rien, Porto Rico, Fort Lauderdale ? Bon, il nous faut traverser, premier objectif les Canaries, on verra bien ensuite.
Toujours sur un rythme un peu soutenu, comme d'habitude, le premier souci, "dégolfer", une fenêtre, pas de vent, à nouveau du moteur, un petit front, nous le laissons passer, une courte escale à La Corogne, et c'est reparti.

Nous ne sommes plus seul, nous naviguons de conserve avec un autre BALI 4.0 "El Golfet", à 2 c'est plus safe et plus amusant. Il va nous devancer à Cascais, des problèmes électriques, il se dépêche, moi je fais mon calcul, je ne suis pas si pressé et nous arrivons à 9h du matin, à l'ouverture de la pompe après une belle nuit sous génois seul dans un bon vent portant ... tranquille quoi ...
Malheureusement Cascais, pas de place, la marina est pleine. Nous y retrouvons Laurent, ce coup ci il convoie un Lagoon 380, nous repartons donc tous ensemble destination les Canaries.
Je ne rentre pas dans les détails, depuis le temps, vous connaissez la route, Hervé et Emmanuel ont pu joindre leur proches et tout leur raconter.

Toujours est t'il qu'Arlanda a vu défiler le Cap Ortegal, le cap Finisterre, Cabo da Roca, La pointe ouest de l'Europe continentale, Lisbonne, le cap St Vincent.
L'Europe du Nord au Sud en moins de 2 semaines de mer ... et le voici au large du Maroc, au large de l'Afrique ...

Maintenant, depuis notre départ de Cascais, mince plus de nouvelles.

En fait pas grand chose, conforme à la météo, beaucoup de moteur et là, nous jouons un peu, au ras de la dépression, j'essaie de couper un peu, nos 2 comparses assurent plus près des côtes marocaines, escale prévue Agadir pour Laurent, El Golfet va sans doute nous suivre, mais cette nuit nous les avons perdus ... alors devant, derrière ?
El Golfet a marqué des points, il a péché, nous sommes comme d'habitude bredouilles, Laurent aussi. Par contre nous pourrions être devant ...
Une question quand même, aurons nous de la place à Las Palmas ? L' ARC, mes fidèles lecteurs s'en souviennent non ? L'ARC donc, est avancé d'1 mois, je crois que le port ferme le 25, peut être avant, alors si ce n'est pas Las Palmas ? On verra, j'ai essayé d'appeler la marina au départ de Cascais, sans succès. J'ai envoyé un mail, j'attends leur réponse, ça et la météo, c'est sans doute pour ça que j'ai pris le courage de vous écrire ... qu'elle honte !
Donc, je vous le confirme, tout va bien, beau temps, belle mer, vent dans le nez mais pas trop fort, ça doit passer, un peu juste, mais ça peut le faire, le 19 au soir, le 20 au matin ? D'ici là des nouvelles ? Vous verrez bien, ça pourrait dépendre de la pêche ou d'imprévus quelconques, La routine s'installe à bord et là, je vais rater ma sieste, pas question ...
Reprenons les bonnes habitudes, tout le monde embrasse tout le monde. A bientôt.


Arlanda, le 16/10/2016 à 12h TU : 34°18.47 N - 10°17.83 W à 454 NM de Las Palmas

mercredi 7 septembre 2016

San Cristobal, photos en vrac



Leçons d'IPad, pas toujours facile



J'essaierai d'en mettre d'autre avec quelques commentaires








Le phaéton, paille en queue, oiseau du soleil



Qui porte bien son nom

Mise à jour

Juste quelques mots, San Cristobal c'est fini. Enfin à bon port.
62 jours, pas un poisson, tous les records sont battus. Heureusement quelques bons moments avec mes équipiers. Une rencontre bizarre en Méditerranée, cela ressemblait à des orques !  Et du moteur jusqu'à la fin.
San Cristobal s'est fini, place à ??? . Je ne sais le nom du bateau, un Bali 4.0 comme U Neat. Et pour une fois ce n'est pas les tropiques. Nous allons le chercher en Suède, à Stockholm. Nous, Roland, Alain et moi ... Destination La Rochelle, le bateau doit être au grand pavois. Il faut que l'on fasse vite, 1 400 milles via le canal de Kiel. J'espère qu'il va faire beau, ça pourrait être une navigation amusante, dans le cas contraire ... Allez je croise les doigts et je vous dit  bientôt.

samedi 20 août 2016

San Cristobal, Délivrance ?

Samedi 20 Août

Le bout du tunnel enfin ? Peut être pas, le bout de l'Atlantique, c'est fort probable, Tarifa à 120 milles, nous sommes maintenant dans la baie de Cadix, nous voyons le bout de cette traversée. Avec la météo actuelle nous devrions passer Gibraltar sans trop de soucis demain dans la journée. Une bonne chose de faite, nous sommes quand même à 55 jours du départ, partis pour mettre 2 fois plus de temps que la normale ... Et toujours pas de poisson ...
Alors le bout du tunnel, peut être pas tout à fait, la météo en Méditerranée n'est pas terrible, terrible, à peine passer le détroit de Gibraltar les vents s'inversent, pile de face.
Nous n'avons plus de Gas Oil, nous n'avons fait que quelques heures de voiles depuis notre départ de Sao Miguel, il nous faut nous arrêter à Gibraltar refaire le plein.
Plein d'eau aussi, un robinet ouvert ... Plein de frais, pas de poisson égal plus de frais ...
J'ai le sentiment que Frédéric s'arrêterait bien un peu, visiter Gib, le caillou, il ne connait pas. Problème, demain c'est dimanche, il nous faut être sur d'arriver de jour pour le Gas Oil et tout le reste sera fermé. Par ailleurs les marinas de Gib sont minuscules, pas certain du tout que nous aurons de la place. Et surtout cela va dépendre de la météo. Si nous avons une chance de passer l'obstacle suivant, la mer d'Alboran, je ne ferai qu'un pit stop Gas Oil à Gib, on verra plus loin. Si par contre l'escale est "neutre", alors pourquoi pas, la suite risquant d'être un peu pénible, autant refaire les pleins, c'est bon pour le moral.
C'est un souci le moral, alors j'essaye de faire en sorte de ... Et cela semble fonctionner, puisque Roland et Frédéric semblent toujours très en forme, la traversée n'a pourtant pas été spécialement drôle ... C'est le moins que l'on puisse dire. A moins qu'ils ne jouent la comédie, dans ce cas rien à dire, ce sont de bons acteurs.
Quoiqu'il arrive, demain vous aurez sans doute des nouvelles, nous passerons à portée téléphonique, je déciderai de l'escale en fonction de la météo, je pourrai facilement en prendre une complète avec la 4G. Nous en saurons peut être un peu plus sur notre arrivée à Toulon, au mieux je dirai le 27, et encore je croise les doigts, et oui, nous n'avons pas encore explosé la Grand Voile mais ... Ça craque de partout.
Une dernière chose quant au téléphone, il se peut que Roland utilise le mien, un petit souci avec son code Pin, alors ne vous étonnez pas si vous recevez un appel d'un n° que vous ne connaissez pas forcément.
Je vous dis donc à très bientôt, tout le monde embrasse tout le monde

San Cristobal, le 20/8 à 15h45 TU : 36°20.18 N 008°00. 67 W à 118 NM de Tarifa

lundi 15 août 2016

San Cristobal, ne touchez plus à rien

Lundi 15 Aout

Décidément je manque à tous mes devoirs. Plus de nouvelles depuis, depuis si longtemps que je ne m'en souviens plus.
Je reprend donc mes notes et je m'aperçois que je vous avais laissé à 800 milles de Horta, le 25 juillet, avec encore l'espoir d'arriver à temps pour passer quelques jours en vacances en famille.
Espoir déçu, nous sommes encore en mer et si loin du but ... Notre espoir maintenant : arriver un jour !
Bon, j'ai quand même donné quelques nouvelles de ci de là, posté quelques photos, mais rapidement sur Face Book, tout le monde n'a pas Face Book.
Je vais donc reprendre pour ceux qui n'ont pas suivi.
Horta, nous y sommes arrivés, quelques jours sur place, réparation de la voile, le plein de frais, de Gas Oil et de tout ce qu'il faut. Le tour de l'ile, Frédéric a eu de la chance, il a fait beau et cette fois nous avons pu voir le fond de la caldeira. Une bonne surprise aussi, Roland qui est venu nous rejoindre, Roland et sa bonne humeur légendaire ...
Départ de Horta, un peu plus de 24 heures de mer, une mer formée, au prés, 21 noeuds de vent apparent, 3 ris (on ne peut pas dire que je surtoile) et craque, à nouveau la grand voile explose, elle est fatiguée, morte, cuite. Je choisi de faire demi tour, escale à Teircera, Praia Da Vitoria, une toute petite marina ou heureusement nous trouvons un voilier qui fait le nécessaire, un peu d'attente, nous sommes chanceux, nous sommes tombés en pleines festivités, lâché de taureau sur la plage, défilé et danse folklorique, feux d'artifice, une grande tente avec stands et restaurants proposant des produits et des spécialités des Açores et de tout le Portugal. Nous quittons la marina, les gens toujours aussi aimables, l'accueil, on me demande si j'ai apprécié mon séjour, évidemment c'est oui : "Alors ne le dites pas trop à vos amis", entre parenthèses "pas la peine que nous ayons trop de monde ..."
Et c'est reparti, encore plein d'espoir, espoir qui ne dure pas, encore une fois à peine 24 heures, le vent toujours au près mais dans l'autre sens, 18 noeuds apparents, 2 ris, et recraque ... À nouveau la voile complètement ouverte. Ce coup ci direction Sao Miguel, la plus grande des Açores, plus au sud, et la capitale Punta Delguada. Nouvel accueil aussi agréable, un nouveau voilier, qui me dit "je n'ai fait que ce qui avait cassé, le reste est mort", entre guillemet, à part une voile neuve, je me demande bien comment vous allez rentrer. Moi aussi ...
Le temps de la réparation nous laisse visiter, une ballade un peu rapide, une belle ile. Les Açores nous retiennent, ça doit être ça.
Bon, entre temps la météo évolue, les calmes s'installent et peut être du portant, pas trop fort, c'est reparti, et je touche du bois, "ne touchez plus à rien, s'il vous plaît".
Après 48 heures de moteur, un peu de vent, portant, à quelques degrés, pile comme il faut, 10/12 noeuds apparents à 115/120°, plus une mer plate, je ne dis plus rien, je croise les doigts, je fais des prières, des incantations, que sais je encore.
Alors de là à faire des prévisions ... 730 milles jusqu'à Gibralatar, on verra bien ... Un jour peut être ! Alors si vous voulez nous rendre service, prières et incantations, ajoutez y pêche, parce que là aussi c'est zéro pointé. Quant aux baleines, cachalots ou autres orques ... Dans les livres ? J'exagère un peu, quelques dauphins, 2/3 orques aperçues au loin, quelques souffles, probablement des cachalots, mais quand même, un grand désert.
Je vous laisse, le 15 Aout, à la plage ? Peut être en bateau ? Tout le monde embrasse tout le monde.

San Cristobal le 15/8 à 13h TU, 38°18.68 N 20°29.50 W à 726 NM de Tarifa

lundi 25 juillet 2016

San Cristobal, espoir et eau fraîche (plus un petit texte de Frédéric).

Lundi 25 juillet

L'espoir fait vivre, c'est bien connu, et heureusement parce que bientôt il ne nous restera plus que ça.
Espoir parce que nous avons encore du vent, pas franchement favorable, cela refuse de plus en plus, et après la pluie, nous avons maintenant le reaching dans une mer formée. Cela ne vous dit rien ? Si pour ceux qui connaissent, ils m'ont compris, ça veut dire que le bateau cogne dur et que les embruns giclent, bateau toujours fermé, rien ne sèche, mais même sous génois seul ça avance encore et tant mieux.
J'ai pu reprendre des fichiers, encore sans doute 2 jours comme ça, ensuite ? 500 milles en gros à inventer ? Je me creuse les méninges, aurons nous assez de fuel ? En fait la situation n'est pas catastrophique, après une période de calme le vent devrait revenir et nous permette d'atteindre les Açores au plus tard le 3. Mais je dois dire que j'aimerais arriver avant.
1 - Parce que j'aimerais passer quelques jours en vacances en famille
2 - Parce que question Gas Oil ça va être chaud. Quoi qu'il arrive nous sommes obligés de faire 1 h de moteur toutes les 2 heures (en gros) pour maintenir la charge des batteries, donc pas question de s'éterniser. Les batteries faiblissent, il nous faut démarrer le moteur de plus en plus souvent, et nous n'avons évidement plus la moindre jauge, alors nous notons soigneusement les heures moteurs et estimons ce qu'il nous reste, pourvu que nos calculs soient bons !
3 - Parce que espoir et eau fraîche, c'est bien gentil mais ça ne nourrit pas son homme. La pénurie nous guette, plus de sucre, dommage il nous reste des yaourts (sans sucre). Plus de frais, ah si encore un peu de jambon, quelques patates, oranges, pamplemousses, pommes, et toujours pas de poisson.
Plus de rhum, il y a longtemps, quelques bières, à raison d'une ou 2 par jours, 3 jours ?
Mais plus de cigarettes, ça c'est pas possible. Cela amuse Frédéric, il ne sait pas ce qui l'attend, je risque d'être de très, très mauvaise humeur.
Mais il garde le moral, à fond dans son projet qui nous occupe, "bourse aux idées" et il s'est même fendu d'un petit texte que je vous livre tel quel :

"Transat retour versus transat aller...

C'est ma deuxième transat. La première était une transat "aller" c'est à dire à bord d'un bateau neuf sortant d'un chantier en France et à livrer en l'occurrence aux Îles Vièrges. Celle-ci est une transat "retour" à bord d'un bateau récupéré après huit ans d'exploitation que l'on rapatrie en métropole. Deux expériences sur le même océan et pourtant assez différentes.
On prendra biensur une autre route en remontant d'abord vers le Nord Est pour rejoindre le Gulf Stream et s'écarter des zones cycloniques puis progressivement Est Nord Est en direction des Açores.
L'avitaillement à Cuba se fait dans des épiceries où l'on trouve le strict essentiel et des marchés où le cochon est livré au charcutier en pickup (pas vraiment réfrigéré). Par contre, il y a du rhum et le café a un arôme bien agréable...
Au départ d'une transat sur un bateau neuf, on teste, on cherche ce qui ne fonctionne pas. Sur San Cristobal, on cherche ce qui fonctionne encore ! Heureusement les Cubains sont des as de la bricole et du système D. Petit à petit, on rafistole, on resserre pas mal de vis et de boulons et on finit par se convaincre qu'on est prêt. Ça n'empêchera pas une escale aux Bahamas où nous avons été très gentiment accueillis par Bernard qui s'occupe de la base Dream Yachts Charters de Marsh Harbour et son épouse Marie-Anne. On rencontre aussi beaucoup d'Américains venus célébrer le 4 juillet en maillot de bain aux motifs du drapeau étoilé et en organisant une soirée autour de la piscine. Escale également aux Bermudes mais ce coup-ci, c'est surtout en raison de la météo. Ces escales impromptues repousse notre date d'arrivée à Toulon mais en ce qui me concerne, ce sont surtout des opportunités pour découvrir de nouvelles îles.
La vie à bord est différente aussi. Nous étions quatre pour ma première transat. Cette fois-ci c'est juste Christophe et moi. Nous manoeuvrons, regardons la météo et prenons nos repas ensemble. Sinon, quand Christophe veille sur le bateau, je dors et vice-versa, chacun dans sa coque de notre bi-coque."

Et voilà, nous vous laissons, à bientôt (peut être, j'espère, sans doute, un jour ?). Tout le monde embrasse tout le monde

San Cristobal le 25/7 à 15h30 TU : 38°19.50 N 45°35.26 W à 799 NM de Horta.

dimanche 24 juillet 2016

San Cristobal, train train quotidien

Dimanche 24 Juillet

Encore un Dimanche, 24 juillet, quasiment 3 semaines de retard sur le programme ... Mes vacances en famille s'éloignent de plus en plus, on ne se voit déjà pas beaucoup ...
Il nous faire vite, faire vite mais comment ?
Une seule chose, la météo, le vent, le courant, pourvu que cela soit favorable ... et je dois dire que depuis 2 jours ne nous plaignons pas, avec la GV nous aurions repris un peu de retard, sans ? Et bien au moins on avance.
Pour les spécialistes ou ceux qui regardent la météo, nous sommes juste devant un joli talweg qui s'avance en même temps que nous. Ce que nous avons ne correspond pas tout à fait aux fichiers, des calmes cette nuit, pas prévus, mais en gros c'est pas mal. Un truc qui correspond bien au fichier par contre c'est la pluie ... 2 jours sans interruption, de la vraie pluie, qui aplatit la mer, qui mouille vraiment, plus rien de sec à bord, les champignons poussent, les doigts de pieds se palment ... Et nous vivons enfermé.
Enfin un peu de soleil, ouf de l'air, l'occasion d'un post, et puis si ce vent peut durer ... Lectures, cinéma, et Frédéric a une idée, une idée de start Up ? Pas tout à fait, bien que, pourquoi pas ? Je lui garde la primeur. Toujours est t'il que cela nous occupe. La route est encore longue pour les Açores, si quelqu'un veux venir, une fois la GV réparée, je crois que je vais me mettre en mode régate pour essayer de rattraper un peu de retard, alors 1 ou 2 équipiers de plus serait de bienvenue.
En attendant, comme d'habitude, tout le monde embrasse tout le monde et nous vous souhaitons une bonne fin de Week End ou de bonnes vacances pour ceux qui y sont.

San Cristobal, le 24/7 à 19h35 TU : 37°49.81 N 48°06.61 W à 921 NM de Horta

vendredi 22 juillet 2016

San Cristobal, enfin des nouvelles

Vendredi 22 Juillet

Et elles ne sont pas bonnes, les nouvelles.
Je vous annonçais précédemment que nous envisagions une escale aux Bermudes. Ça c'est fait, j'y reviendrai, mais je vous faisais aussi part de mon inquiétude quant à la grand voile : "un sac qui risque d'exploser", et bien ça aussi c'est fait ...
Dans l'ordre, la météo n'a guère été favorable, pas ou peu de vent, quand il y en a, jamais beaucoup, de face ou surtout plein vent arrière. On se traîne. Escale obligatoire aux Bermudes, nous n'aurons jamais assez de Gas Oil pour aller directement aux Açores.
L'occasion donc de refaire les pleins, avitaillement compris, toujours pas de poissons, un petit frigo qui ne fait pas beaucoup de frais, quelques denrées fraîches sont de bienvenue.
Les Bermudes, c'est mignon tout plein, à la mode anglaise, je vous donnerai peut être des détails, mais qu'est ce que c'est cher ! Record battu, oublié Paris, la Polynésie et même les Bahamas, en gros c'est 2 fois plus cher que Paris.

Mais les Bermudes, du WIFI, l'occasion de prendre des nouvelles de France, et bien, le souffle coupé, premier titre, le drame de Nice. Pas grand chose à dire, plus de voix. Je retourne à mes petits soucis ... Et j'arrête de me plaindre ... Avec une pensée pour tous ces gens qui souffrent, à Nice, à Paris, Orlando, Bamako, j'en oublie, la litanie devient insupportable.

Les Bermudes, l'occasion de nettoyer un peu la carène, de revoir les moteurs et de faire une journée "Off". Toujours pas de vent, inutile de commencer par 2 jours de moteur, nous allons nous contenter d'une journée pour attraper un petit poil de vent, toujours trop vent arrière, mais on ne va pas s'éterniser non plus.
Progression lente mais régulière, et puis enfin des conditions plus favorables, ce n'est plus du vent arrière mais du largue qui doit refuser et forcir assez nettement. Nous sortons des contre courants, le bateau enfin retrouve des moyennes correctes, nous tenons le bon bout ?
Et bien non, ce matin le vent tombe, une mer résiduelle de travers, la voile bat, paf la grande latte saute à nouveau, c'est la quatrième ou cinquième fois, je sais la remettre, pas de vent, je bloque la voile dans l'axe pour pouvoir travailler, je n'y arrive pas, paf, la voile bat, repaf, bon tant pis, je vais pour affaler, je retourne au poste de barre pour démarrer les moteurs et me mettre bout, et là ?
Le haut de la GV est complètement parti, je n'ai rien entendu, même pas le hurlement de fatigue.
Et c'est embêtant, au dessus du 3ième ris, donc même pas possible de naviguer arisé, et à priori irréparable. Une laize est entièrement partie, ça encore ça irait, mais ensuite à la hauteur du renfort du ris, cela s'est découpé verticalement le long du renfort, puis horizontalement juste sous une latte, ça je ne peux rien faire.
Alors que faire justement ? Des prières ? Il ne nous reste plus que ça, le vent comme prévu est rentré, de travers, sous génois seul, 5 noeuds, et bien pourvu que ça dure, nous n'avons plus le choix.
Très certainement en train de battre un record de lenteur ...
J'espère que nous aurons assez de Gas Oil, pas certain, assez d'eau, peut être, assez à manger, pas certain non plus (d'autant plus, qu'une seule touche, une belle daurade, elle est là, sortie de l'eau, quasiment dans le bateau, le bas de ligne casse ... Grrrrr ... ).
Assez de Rhum, il y a longtemps que ce n'est qu'un souvenir ...
Assez de cigarettes, aie, aie, je ne crois pas ...
Je me demande bien dans quel état nous allons arriver, si nous arrivons ! Remarquez, Frédéric ne perd pas le moral, plus de cigarettes, ça l'arrange ... Plus rien à manger, ça va être moins drôle ...
Il nous reste de la lecture, c'est certain maintenant qu'avec juste le génois et les moteurs les quarts vont être cools. Je vais juste être très prudent avec le génois, pas question de l'abîmer, donc on va encore et encore se traîner ...
Allez, je vous laisse, j'espère que vous pensez un peu à nous, 2 hommes dans un bateau, une galère oui, mais si au moins on avait des rames ...
Tout le monde embrasse tout le monde.

San Cristobal, le 22/7 à 20h40 TU : 36°46.96 N 53°25.96 W à 1 183 NM de Horta

dimanche 10 juillet 2016

San Cristobal, Bermudes or not Bermudes

Dimanche 10 Juillet

Je vous ai laissé sur le grand banc des Bahamas il y a une semaine.
Depuis, comme prévu une escale aux Bahamas. Avec les bons outils c'est plus facile de réparer, en quelques heures, les réparations sont faites avec l'aide de l'équipe Dream sur place que je remercie encore. L'avitaillement, les pleins, nous nous accordons un Day Off. Une zone de calme entoure les Bahamas, alors ...
Un bon point pour San Cristobal, je me demandais si mon option Ouest, Yucatan était la bonne, aucun doute. 2 autres bateaux, un 50 et un 47, plus grands, plus rapides, partis je crois presque 2 semaines avant nous par l'Est et Windward ont finalement fait escale eux aussi à Marsh, avec pas mal de réparations et ne sont repartis que 3 jours avant notre arrivée, grosso modo, en 1 semaine ont leur a repris 10 jours, ça pourrait être pire ...
Toujours est t'il que je n'en ai pas fini avec le casse tête, quelle option, quelle bord choisir ?
Une météo pour le moins compliquée. Rien de grave, rien de dangereux, mais comment faire ?
Déjà, il me faut tenir compte de l'état de San Cristobal.
Le pilote, nous avons pu resserrer vis, fixation et tout le toutim, il marche mieux, mais pas de mode vent, il nous manque un cable, cable Furuno, j'ai du Garmin, du Brookes, du Raymarine, pas de Furuno, indisponible aux Bahamas. Du coup l'option plein vent arrière, voile en papillon est intenable sauf à rester en permanence la barre, à 2, vu l'âge du capitaine, ne rêvons pas.
La GV, là aussi j'ai pu refaire quelques réparations, retendre les lattes, rajuster le premier ris, mais définitivement elle est fatiguée et surtout trop grande, impossible à étarquer correctement, au delà de 12/13 noeuds apparents, c'est un sac qui risque d'exploser. Du coup ris obligatoire, alors des pannes sous génois lourd, 1 ris me mènent très loin de la route idéale.
Les moteurs, il y en a 1 que je ne peux plus utiliser si le réservoir est en dessous de 30% de remplissage et qui en plus à son réservoir de liquide de refroidissement percé, bon, il n'y avait pas que ça, le reste a été réparé, mais ça, on ne peut rien faire. Il faut donc que je ne vide pas complètement les réservoirs.
Reste les batteries, aucun doute, je n'ai pas de panneaux solaires, le technicien des Bahamas me l'a confirmé, fils sectionnés, plus de régulateurs. Du coup je n'ai que le moteur comme source d'électricité, raison de plus pour surveiller mon niveau de Gas Oil.
Bon, je vous embête, mais voilà, en tenant compte de ces éléments, de la météo, par où passer ? Au Nord, c'est certain, mais jusqu'où ? Il semblerait que la route idéale me fasse passer très Nord des Bermudes, mais une escale aux Bermudes pourrait être de bienvenue, refaire du Gas Oil et de la bouffe. Avec notre petit frigo le frais embarqué aux Bahamas est déjà presque fini, et décidément on ne pêche rien.
Les Bahamas, je pourrai vous en parler un peu non ? Je vais peut être laisser le soin à Frédéric, heureux de retrouver un petit bout d'Amérique, de se poser un peu, et il en a profité pour mettre en ligne un joli petit film, vous vous souvenez, Le Titien, sa première transat :

https://www.youtube.com/watch?v=sKQ7HijgNpE

Frédéric va bien, d'autant plus que finalement, j'ai choisi, on fait notre route, un peu nord de la route directe, cool sous génois seul. J'espère que l'on va pêcher, ça va pas bien vite ... Mais ça y va.
Il nous manque la télé, vous devez être nombreux devant non ? J'espère le résultat, bon en fait ça nous est un peu égal. Avec un bon Wifi, j'ai pu prendre pas mal de journaux aux Bahamas, Brexit, loi "ah la belle connerie", Macron, Valls ? Juppé, Sarkozy ? Oxit ? Les banques Italiennes, la France craque ? L'Europe craque ? La France championne d'Europe ?
San Cristobal, alors Bermudes ou pas ? En attendant tout le monde embrasse tout le monde et sans doute à bientôt ... On se traîne

San Cristobal, le 10/07/16 à 15h30 TU : 30°28.51 N 73°32.24 W à 2 256 NM de Horta

dimanche 3 juillet 2016

San Cristobal, arrête de de ramer, t'es sur un banc de sable

Dimanche 3 juillet

Et oui, nous sommes Dimanche, je me dois un petit mot, mais je vais être bref. C'est dans le titre, nous sommes sur un banc de sable, le grand banc des Bahamas, dans 2 petites heures nous devrions en sortir, et demain dans la journée atterrir à Marsh Harbour. En attendant, je suis un peu occupé à bien suivre mon cap, à consulter les différentes cartes. Je vais donc vous laisser. J'espère profiter de l'escale pour vous en dire plus, mais dans l'ensemble, rassurez vous, tout va bien, on survit.
Tout le monde embrasse tout le monde

San Cristobal le 3/7 à 18h45 TU : 25°28 N 78°16

mercredi 29 juin 2016

San Cristobal, un navire en mer

Mercredi 29 Juin 2016

Ça y est, je me décide, je reprend la plume. Je crois que je vous ai laissé avec Harmony à quelques jours de l'arrivée, c'est bien ça ?
Alors encore quelques ennuis, décidément jusqu'au bout le mat nous aura causé des soucis, la boîte à réa de la drisse de trinquette saute, une déchirure dans la GV à la hauteur de la barre de flèche, une de plus, mais celle là trop importante pour laisser la voile en place. Nous avons donc fini au moteur. Un peu dommage tout ces petits ennuis, sans ça cela aurait été une traversée presque sans histoire, en tout cas sans histoires de ... Poissons.
Je crois que le propriétaire est quand même content de retrouver son bateau, propriétaire qui me proposait gentiment de rester un peu remettre de l'ordre dans tout ça, mais à peine arrivé, en fait même avant, dès que mon portable accroche le réseau, un message en attente, "un bateau retour Cuba, ça t'intéresse ?". Ben évidemment ... C'est donc reparti, me voici à bord de San Cristobal.

Cuba. Vous connaissez, départ de Cienfuegos, comme avec Sénéque il y a 2 ans et Genéve l'année dernière.
Sur la base je retrouve Issandra III que j'avais emmené il y a déjà un moment et Victoria, un Catana 47, que j'avais traversé jusqu'en Martinique en Août (il y a ... longtemps ?) avec une "bande de jeunes", un de mes très bons souvenirs.

San Cristobal, ça aussi c'est plein de souvenirs, c'est un Catana 41, un des premiers, la coque 4, c'est avec ça que j'ai recommencé à faire du bateau, Ouessant, Hawaï, Albinoni, un tour d'Espagne, une transat, Tahiti, cette génération de bateaux, souvenirs, souvenirs. Bon à l'époque, ils étaient tout neufs, maintenant San Cristobal a 8 ans, ça ne marche plus tout à fait aussi bien, bon, nous ne sommes pas encore très loin, mais à priori pas de gros soucis.

"Nous", nous ne sommes que 2, Frédéric et moi, plein de place à bord.

Reprenons le cour des événements. Un vol le 22, à l'arrivée premier ennui, ma grosse valise avec "tout" dedans n'est pas là. 2 bonnes heures à attendre que le tapis se vide, puis le temps de trouver les réclamations, il semble qu'elle soit restée à Francfort. Cela va finalement me valoir une grosse inquiétude (d'autant que c'est un de mes cauchemars récurrents çà, la perte de mes bagages ... Il y a tout là dedans ... Le sac du marin. C'est un peu sa vie), 2 jours de perdus et un aller retour La Havane en supplément. Finalement je la récupère, ouf (mais quand même pas bravo à Condor, d'autant que j'avais quand même payé la modique somme de 160 € en bagages supplémentaires sur 2 tickets premium, tu parles de vols Low Cost!).

Nous profitons de ce contretemps pour préparer le bateau et pour une fois une petite ballade, Trinitad, patrimoine mondial de l'humanité, à 80 km de Cienfuegos, un peu bizarre, une ville où le temps c'est arrêté, mais ça vaut le déplacement.

Avant le départ, je me paye quand même une mauvaise chute, le grand capot du cockpit est ouvert je ne fais pas attention, et boum, me v'la avec le dos en vrac et en prime j'ai attrapé un bon gros rhume et oui ... N'importe quoi ...

Bon du coup, à 2, le capitaine transformé en vieux paralytique, je me dit "Tranquille". Donc je choisi de passer par le Yucatán. C'est toujours le dilemme au départ de Cienfuegos, il faut faire le tour de Cuba, alors soit passer par l'Est, Windward Passage, soit par l'Ouest, le détroit du Yucatán et le détroit de Floride.

L'Est c'est indéniablement plus court, le routage (toujours Weather 4D) indique 2 jours de moins, mais le routage n'intègre pas forcément tout.
Les orages d'abord, spectaculaires à cette saison, ils sont beaucoup plus violents à l'Est. Nous en avons quand même quelques uns, une tornade au loin, la première pour Frédéric, des nuits remplies d'éclairs, il y en a tellement que l'on ne sait plus d'où ça vient. Mais alors que nous approchons maintenant du Yucatán, c'est grand beau temps. Je crois qu'il ne fait pas très beau en France, chut, je n'en rajoute pas, vous allez être jaloux ... Toujours est il qu'à 2, Frédéric qui "apprend" encore ce bateau, et moi paralytique et toussotant, je crois que nous ne sommes pas plus mal par ici.
Le courant, ça aussi le routage ne l'intègre pas très bien, contraire dans Windward Passage, il est favorable dès maintenant, et quand je dis favorable, nous sommes encore à 100 milles du Yucatán, et c'est déjà 1 noeuds et demi qui nous pousse. Heureusement d'ailleurs, San Cristobal n'a que 2 petits moteurs, 30 Cv et de petites hélices bipales, de celles qui ne servent qu'à faire de la mayonnaise. Et une fois passé le Yucatán on embraye, la rivière, le fleuve, le monstre, le Gulf Stream ... Vavavoum ... Sauf que l'on va s'arrêter.

Et oui, quelque soit le côté choisit, on est quand même bon pour s'arrêter, au minimum pour refaire un plein de Gas Oil avant de traverser, mais dans notre cas, ces quelques jours de navigation permettent de déceler les petits défauts du bateau et nous n'avons guère d'outils pour réparer (Cuba est encore bien démuni), l'occasion de réparer, de faire un complément d'inventaire et de refaire de l'avitaillement ...
Pas de congélateur à bord, un frigo un peu poussif, nous avons été obligé de balancer toute la viande achetée à Cuba. Il n'y en avait pas beaucoup, mais à peine 24 h après le départ, c'est une infection ... Encore une fois, cela revient, il faut qu'on pêche.
En passant par le Nord donc, on se rapproche de Marsh Harbour, sur Great Abaco, ou Dream à une base, nous aurons donc toute la logistique sans trop perdre de temps. J'espère donc ne pas m'être trompé, mais j'ai le sentiment que finalement nous allons gagner du temps. 2 autres bateaux sont partis avant moi, plus gros, un 50 et un 47, passés par l'Est, j'ai cru comprendre qu'ils avaient fait un stop à Santiago et un autre aux Bahamas, on verra, ils sont censés allez plus vite et son partis bien avant nous. Mais cela va quand même me donner une idée.
Voilà vois savez tout ou presque tout, j'essaierai d'être plus régulier que ces derniers temps, mais je ne vous promet rien. Une dernière chose quand même avant de partir. Je vous l'ai dit, nous ne sommes que 2, avec 2 cabines de disponible, le bateau n'est pas tout neuf, tout neuf, mais bon, il y a pire (je ne donnerai pas d'exemple), nous arrivons en Juillet, les vacances pour certain, alors si quelqu'un parmi vous a envie de nous rejoindre, soit aux Bahamas, pour une traversée complète de l'Atlantique, nous y serons dans 5/6 jours, soit plus simplement aux Açores, pour une quinzaine de jours disons vers le 20 Juillet. Horta peut être mais si je peux j'essaierai bien Sao Miguel, donc ne vous génez pas, vous êtes nombreux à connaître mon mail en mer. Destination finale : Port Pin Rolland, dans la rade de Toulon. Les Açores, normalement, je dis bien normalement, à cette saison c'est sympa, hortensias en fleurs, baleines, cachalots, du thon au bout de la ligne ?
Je vous laisse, tout le monde embrasse tout le monde

San Cristobal le 29/6 : 21°28.48 N 84°04.34 W à 5 308 NM de Toulon

dimanche 5 juin 2016

Harmony, furieux

Dimanche 5 Mai

Je suis furieux, à peine écris ces quelques lignes ... Pleines d'espoir ? Allez, le vent diminue, même pour préparer une béarnaise autant caler le bateau, je déroule donc le génois, 17/18 noeuds réels, 13/14 apparents, rien de bien grave, avant de dérouler, coup d'œil dans le mat, tout à l'air d'aller bien, je déroule, oups, que ce passe t'il, drisse détendue ! Franck vient voir, rien d'anormal ? J'avais aussi vérifié, bon allez, je reprend un peu de drisse, et là Paf, drisse cassée, bilan, plus de génois, je met la trinquette, y'a encore un peu de vent, mais nous risquons de souffrir face au vent, ce fameux nordet dans le golfe ... Et pourtant, zut de zut, j'y ai fait attention cette drisse, des tours dans le génois en permanence, pour ne pas trop tirer. Satané mat trop souple, à mon avis à arrivée les gars de Z vont m'entendre, des noms ? ... Allez pas tout de suite Christophe, calme toi ... Bon toujours est t'il que c'est Dimanche, qu'au point où j'en suis ... Avec ma toute petite expérience de transat, Bénéteau, Lagoon même combat ... Mais pas fait pour traverser l'Atlantique ... Finalement sur ce bateau, on va avoir cassé tout ce que nous n'avons pas changé ... Ridicule.

Vous l'avez deviné, je suis de très mauvaise humeur, donc ETA, je sais plus, allez Samedi, mais je déteste casser ...

Harmony, à 653 NM de St Gilles

Harmony, bientôt l'écurie ?

Dimanche 5 Juin

Encore une fois ne vendons pas la peau de l'ours, mais quand même ... Nous approchons, un peu plus de 4 jours que nous avons quitté Horta et les Açores et déjà presque la moitié du chemin. Des conditions favorables donc, favorables mais pas forcément très confortables. Au début un peu de mer résiduelle après le coup de vent qui nous est passé dessus pendant notre escale. Une nuit de mauvais temps, beaucoup de pluie, quelques fortes rafales, des grains quoi, puis une très belle journée, gennaker pendant 24heures, sur une mer assez plate. Nous accrochons un flux de Sud Sud Ouest bien soutenu, la mer se forme de plus en plus, quelques grosses vagues maintenant, succession de belles éclaircies et de passages nuageux, le gennaker est roulé depuis un bon moment, 2/3 de génois, une petite GV, encore une nuit de grains, cela devrait durer jusqu'à demain matin.
Du coup pépères, et puis le bateau n'est pas très confortable, on se fait chahuter par les vagues, difficile de faire la cuisine, difficile d'écrire, je m'y reprend à 3 fois pour taper chaque mot. Avec ce vent variable, cela devient un peu lassant, on roule, on déroule, il pleut, on s'enferme, j'ai même essayé le chauffage, je crois que c'est la première fois que je fais ça en bateau ... Mettre le ciré, l'enlever ... Finalement il n'y a un endroit où je suis bien, la bannette à dévorer des polars ... Ou à ronfler comme un sonneur ?
Dehors, même quand il fait beau, c'est un peu la déception, à peine 3/4 souffles de baleines, le dos d'un grand rorqual, une vision très fugitive, quelques dauphins, quelques oiseaux, mais franchement dans ce coin, j'ai déjà vu mieux, beaucoup mieux. La pêche ? Un petit germon au début, à 2 cela nous fait quand même 3 repas. Ce midi, je ne renvoie pas trop de toile, je garde le bateau à plat pour permettre à Franck de nous faire sa spécialité : côtes de bœuf béarnaise et pommes de terres sautées ... Avec juste quelques oignons ... Ils nous reste pas mal de bonnes choses achetées aux Açores mais je dois dire qu'un ou 2 petits thons ... Et d'ailleurs en s'approchant, de plus en plus de bateaux, en particulier depuis hier une flotte de chalutiers Basques, ceux qui, dans le temps, pêchaient à la ligne le thon dans le golfe de Gascogne, pimpants, de toutes les couleurs, avec de grandes étraves évasées, de jolis bateaux, beaucoup plus loin qu'avant, que pêchent ils maintenant ?
À suivre ? Ce flux devrait lentement faiblir, une période de calme (il nous reste plein de fuel), après c'est un peu plus embêtant, il semble que nous ayons droit à du Nordet dans le golfe de Gascogne, bein évidement, il fallait bien que Murphy nous fasse un petit bonjour, le nordet que l'on attend quand on veut dégolfer, qui n'est jamais là, il est là quand on rentre ...
Bon cela ne devrait pas trop durer, j'espère que cela ne sera pas trop fort. Sans ça, je vous aurai dit à Vendredi, voir Jeudi, là c'est un peu moins certain, Vendredi au mieux, Samedi, c'est le plus probable, au pire Dimanche ?
Je vais reprendre une météo. Avec le Go, c'est super, ce truc, Sms, mails, météo, quasiment à volonté. Il faut juste que j'ai envie d'écrire et qu'il n'y ait pas trop de nuages ... Weather 4D pour le routage, un p'tit bug Olivier, je t'ai envoyé un mail ... mais vraiment avec ça, je met mon réveil à 3h14 du matin parce que je sais qu'il me faut le temps d'enfiler mon ciré, un grain passe à 3h19, il va falloir réduire ... j'exagère à peine ... je vous souhaite un bon Dimanche, une pensée pour ma fille, alors c'était bien ta fête ? Tout le monde embrasse tout le monde

Harmony, le 5/6 à 12h00 TU : 43°24.01 N 17°05.19 W à 672 NM de St Gilles

mardi 31 mai 2016

Harmony, tranquille aux Açores





Et voilà, la première image, le coup de vent qui nous passe dessus depuis hier. Je ne regrette pas de m'être arrêté, ça soufflait sérieux dans le port. La ballade au volcan encore gâchée, décidément ...
La seconde image, la situation demain, ça va beaucoup mieux, donc départ demain.
La troisième image, la situation Samedi, il nous faudra surveiller ce qui arrive derrière, je pense que je ne suivrai pas le routage, je vais encore me coller à la route, et je pense que nous allons passer du temps sous génois seul ... Tranquille. Tiens d'ailleurs, nouvelle image :


Ça c'est notre route, après les zig zags du début, je n'ai sans doute jamais fait une route aussi directe, en mode navigation, un peu moins de 18 jours depuis St Martin, pas exceptionnel, mais bien correct. Pourvu que cela dure ... Par contre ce qui ne saurait durer c'est la pêche, nous avons fait un bon marché, maintenant un ou 2 petits thons seraient de bienvenue.
Voilà, demain matin, les formalités, une dernière météo et c'est parti, alors St Gilles le ? Les paris sont ouverts
A bientôt, tout le monde embrasse tout le monde

Harmony, escale à Horta


La cabine avant, bien pleine n'est ce pas, et mon AIS qui pend, un petit souci avec la VHF et les bateaux qui s'entassent à Horta

 







samedi 28 mai 2016

Harmony, retour sur le vieux continent

Samedi 28 Mai

Samedi, d'habitude j'attend le Dimanche, mais là je ne pense pas écrire demain. Demain nous serons à Horta, sur l'île de Faial, les Açores, premières terres européennes.
Je ne devrai peut être pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué non ? Mais là moins de 90 milles. Un petit coup de vent était prévu au moment où j'écris ces lignes, le fichier d'hier m'annonçait 22 noeuds établis et 31 dans les rafales, comme souvent c'est nettement plus, je m'attendais à du 25/30, rafales 35/40. Rien de tout cela, il pleut, des grains, pas de visi ou peu, mais question vent à peine 15 noeuds établi, moins de 20 dans les rafales, le tout au grand portant, ça doit ensuite baisser, rester au portant, et en plus j'ai encore plein de Gas Oil, alors ?
En fait j'avais même un peu ralenti depuis hier soir, voyant qu'il nous était impossible d'être à quai pour Samedi soir, je me suis dit, peinard, on arrive Dimanche matin, avant l'ouverture des bureaux et pas de souci. J'espère juste qu'il y aura de la place, c'est souvent très plein à cette saison, mais bon, ils me connaissent et son fort aimables.
Une déception cependant, une traversée absolument sans histoire, nous avions juste perdu une petite manille de balancine. Cette nuit, plein vent arrière, un peu de vent, nous roulons la GV, sans doute mal, ce matin je la déroule, ça coince un peu, la première fois, et zut, 5 petits accrocs, bien en ligne à la hauteur du renfort de barre de flèche. Il y a sans doute un rivet qui dépasse, mais je suis furieux, on avait rien abîmé, même pas cassé un verre (bon, ils sont en plastique).
Et puis si certains considèrent que des Antilles aux Açores c'est une traversée de l'Atlantique, mouais ... Bon comme dirait un certain, ça c'est fait ... Mais reste quand même un bon tiers, presque 1 400 milles, nous en avons fait 2 200.
Et pas forcément des plus faciles, le golfe de Gascogne eh !
Remarquez ça peut se diviser en 2, avec les météos modernes, partir dans de bonnes conditions des Açores, avec 8/10 jours de couverture, on peut si besoin est, se réfugier après 800/900 milles du côté de Vigo ou de La Corogne en Galice et ensuite en finir avec le golfe si la météo le permet.
C'est peut être ce que nous ferons.
Au programme donc si nous avons de la place à Horta :
Les pleins, douche, lessive et le fameux bar, Peter's Bar, le café des sports, d'autant que nous fûmes très très sobres pendant cette traversée, il y a au moins 2 semaines que nous avons éclusé la dernière goutte de rhum ...
Un peu de spleen en plus, pas un seul poisson depuis 2 semaines aussi, et question baleine, 3 souffles ce matin, mais rien de plus, moi je vous le dit y'a plus rien dans la grande mare, ce n'est même pas comme dit Renaud, dégueulasse, les poissons baisent dedans ... Y'a pu rien, bientôt une grande piscine bien bleu et si, bouées de casiers, restés de filets, bidons, bouteilles et autres débris de plastiques peuvent être considérés comme des jouets, alors là, il y a ce qu'il faut.
Revenons à nos moutons, j'espère donc que Peter sera ouvert Dimanche soir, Dimanche matin marché, enfin de la salade, il y a une bonne boucherie aussi, Osso Bucco ? Dimanche AM, les quelques petites réparations, les petits accrocs de la GV, ça devrait prendre 5', et quelques bidouilles électriques, une sieste ? Et si c'est possible et qu'il fait beau Lundi, j'emmène Franck au sommet du volcan, je commence à la connaître un peu par cœur la ballade, mais quand il fait beau, on ne s'en lasse guère. Mais ce programme, en fait tout ça je vous l'ai déjà dit non ? je radote ... Départ en principe Mardi, je surveille la météo, une dépression passe, je verrai, partir juste derrière le front nous laisserait effectivement le temps d'atteindre l'Espagne avant la suivante, qui si elle évolue bien ne devrait pas nous gêner. En Vendée entre le 10 et le 12, il me reste à convaincre Franck, l'artiste du bord de laisser une trace sur les quais d'Horta, je vous envoie une photo si il le fait, il n'y a qu'avec Kallyma que je l'avais fait, enfin pas moi, Zoé ... à bientôt, bon Week End. Tout le monde embrasse tout le monde.

Harmony, le 28/5 à 16h30 TU : 38°09.29 N 30°17.83 W à 82 NM de Horta