mardi 27 mai 2014

Kallima, coincé dans la bulle

Mardi 27 Mai

Il y a quelques jours je m'inquiétais d'une possible dépression qui pourrait se créer sur notre route, un peu au sud du golfe de Gascogne. Pas la peine de s'inquiéter et preuve en est que la météo peut se tromper, en tous cas à de tels échéances. En lieu et place d'une dépression c'est une belle bulle, bulle anticyclonique, qui se développe en plein milieu du golfe et du coup, coincés dans la bulle il ne nous reste plus qu'à ... Coincer la bulle ... Au moteur depuis hier midi, régime aspirine contre le mal de tête, mais du coup, peinard. Je ne suis plus là à m'inquiéter savoir si je prend un ris, si je le largue, le second, non, si ... Rouler le génois, remonter les dérives, enfin pas mal de trucs qui m'empêchaient un peu de dormir. Sans compter le fracas des vagues qui tapent et qui cognent autant qu'elles peuvent sur ce pauvre Kallima. Enfin la paix. Bon, j'aurai aimer encore un peu de vent, comme avant hier par exemple, 176 milles de 12h à 12h, au largue, plus de 8 nœuds presque tout le temps et ça ne tapait plus, presque plus. Ne rêvons pas, c'est fini. Une bonne douche pour tout le monde hier. Peut être un peu de vent pour les derniers milles dans le pertuis et voilà, la traversée va s'achever, sans doute en fin d'après midi (il reste suffisamment de gas oil pour finir avec 2 moteurs, donc 6 nœuds quoiqu'il arrive). Au revoir les baleines, un cachalot hier matin, 2 grands rorquals ce matin et les 2 fois nous avons quasiment failli rentrer dedans. Des dauphins viennent encore régulièrement. Tout à l'heure c'étaient des petits crabes en surface, bizarre, nous n'avons pas encore atteins le plateau continental, et puis peu, voir pas d'oiseaux, je n'en est rarement vu aussi peu. Ils sont peut être au nid à protéger leurs petits ? Demain soir donc La Rochelle, à qui je donne les clés, je n'en sais encore rien, mais je vous dis au revoir. La prochaine, dans 3 semaines, Cuba ? On verra. Tout le monde embrasse tout le monde.

Kallima, le 27/5 : 45°35.90 N 05°12.54 W à 168 milles de LR.

samedi 24 mai 2014

Kallima, on a bien fait d'attendre

Samedi 24 Mai

Déjà 4 jours que nous sommes partis et je vais vous le dire, je ne regrette pas d'avoir attendu aux Açores. Une première journée assez tranquille, nous quittons Horta accompagnés par un bateau de Pornichet, Pen Ar Vi, un Dufour 45. Je crois que Francis les connais, utilisateurs d'iPad et évidement de Wheather 4D ... Rencontré à Horta, 3 bretons, 2 Jean Yves dont un Mahé. Après avoir discuté un peu, ils ont eux aussi décidé d'attendre. Un autre bateau semblait plus pressé, finalement ils se rangent à notre avis et changent leur fusil d'épaule, ils profitent un peu plus longtemps des Açores et vont visiter Pico. Un bateau anglais est lui parti, une première tentative, retour, une seconde, un jour avant nous, j'espère que tout va bien pour eux ... Ah ces anglais ! Les Açores au fait, et bien pas d'hortensias en fleur, c'est trop tôt, 2 semaines ? Un tour de l'île dans la grisaille, du haut du volcan nous n'avons vu que le fond de la caldeira, et encore. Drapé de nuages épais, on se serait cru en hiver en haut d'un remonte pente dans le brouillard. J'espère quand même que mon cher équipage a apprécié ... Mais disons ... Peut mieux faire. Retour sur l'eau, comme prévu dès la première soirée le vent rentre et la mer grossit. Alors que nous naviguions de conserve avec Pen Ar Vi, peut être un poil plus vite, mais à peine. En fait déjà avec un ris, en jouant on aurait pu faire mieux, mais c'était limite et ensuite je décide de réduire encore plus, un second ris, les 12 mètres du cata de peuvent rien contre les 14 mètres du Dufour, toujours au près, nous tanguons trop, ça cogne de plus en plus et Pen Ar Vi s'échappe. Et la nuit, la mer grossit, le lendemain, 5 mètres de creux annoncés, ils y osnt sans doute, allez disons 4 mètres cinquante ... Heureusement le vent reste maniable, au petit matin, la plus grosse risée, 35 nœuds apparent, je pipe, je choque un peu partout, et alors que je suis en train de choquer la grand voile, je regarde au vent derrière moi, une grosse vague arrive et dans la vague, de l'écume, un geyser, un souffle de baleine, à peine 30 mètres, 20 mètres du bateau, un grand rorqual, un très grand d'ailleurs, en fait ils sont 3, le temps de reprendre leur souffle et ils disparaissent à nouveau. Depuis, plus rien. J'ai l'impression que quand il y a de la mer, les baleines ne restent pas en surface, sans doute plus de difficultés à discerner les dangers. Et ça tape, ça cogne, nous faisons le dos rond, mais malgré tout, à force de balancer, de fouetter, c'est le support d'antenne BLU qui casse. Pas grave, un bon brelage fait l'affaire. Un thon aussi, fait bien l'affaire, encore un germon, mais un gros. Et puis comme nous rentrons en France et que j'espère que quelqu'un viendra me chercher, on remplit le congélateur, il faudra penser à prendre une glacière mais évidemment plus rien depuis, avec de l'eau à 15°, ce n'est peut être pas étonnant. Parce qu'il fait froid, ça s'enrhume à bord ... Grisaille, mauvais temps mais ouf le vent tombe, tourne un peu. Une autre nuit un peu longue, succession de grains, 1 ris, 2 ris. À peine quelques trous de vent, et puis enfin du reaching, on accélère, Pen Ar Vi nous contacte en VHF, nous sommes 15 milles derrière lui, on revient dessus ... Peut être ... une première partie de nuit à plus de 8 nœuds, ensuite ça tombe à nouveau ... ce matin plus rien. Il a refait le trou ? Ou sans doute, se glisse t'il plus nord que nous, normal, il va plus nord ... Plus de vent à nouveau, le bateau, sans antifouling, commence à être sale, même pas 6 nœuds avec les 2 moteurs à 2 000 tours, mais bon an mal an, on a quand même pas mal progressé, arrivée le 28, peut être pas, le 29, c'est presque certain, 657 milles, mais devant la situation semble se compliquer, mon dernier grib indiquait une dépression dans le sud du golfe de Gascogne, qui nous passerait dessus. Nous sommes allés assez vite, normalement on évite le plus gros, il nous faut réussir maintenant à faire un peu de nord et garder de la vitesse. Je reprend donc un grib pour en savoir plus et je vous abandonne. Tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 24 Mai : 42°57.23 N 15°59.89 W à 657 milles de La Rochelle (Chauveau)

mardi 13 mai 2014

Kallima, encore un peu de patience

Mardi 13 Mai

Et oui, je reprend un fichier. Le système a l'air de progresser plus vite que prévu. Ores, il est prévu une grosse refusante. En principe si j'arrive avant le 16 ça peut passer, sinon, ça va être dur et si jamais mes impressions se confirment, ça va être encore plus dur, alors plonger au sud dès maintenant pour anticiper la refusante ou foncer pour arriver avant. Du coup je me connecte, j'en profite pour vous donner quelques nouvelles. Nous avons pris du retard, la bulle un peu plus grosse que prévue mais surtout le courant à nouveau contre, à peine 4 nœuds au moteur ... L'occasion quand même d'approcher un beau cachalot, d'apercevoir d'assez près une troupe de 5 grands rorquals, d'apercevoir au loin des dizaines de souffles de baleine. Puis retour du vent, un thon, encore un germon, ça rentre de plus en plus, on va plus vite, plus rien à l'horizon depuis ce matin, mais plus que 340 milles. De bonnes conditions, 44 milles depuis ce midi, un peu plus de 8 nœuds, c'est pas mal, Dirai je qu'il est temps d'arriver ? Et oui, la lassitude commence à se faire sentir à bord, vivement les hortensias des Açores ... Pourvu qu'ils soient en fleur. Des nouvelles je l'espère dans la soirée du 15, sinon le 16, ça n'a pas changé. Tout le monde embrasse tout le monde et vous dit à très bientôt ... Au téléphone.

Kallima le 13/5 : 38°22.78 N 36°53.45 W à 389 milles de Horta.

dimanche 11 mai 2014

Kallima, merci patron

Dimanche 11 Mai

Alors, avez vous passé un bon Dimanche, un long Week end ? Nous ça va, on va pas se plaindre. Mon cahier des doléances, que dis je mes exigences pour les jours à venir on semble t'il été accepté ... Le patronnât a cédé. Neptune et Eole se sont penchés avec bienveillance sur Kallima. Le courant, il nous porte, la mer, belle. Les baleines, à peine mon post revendicatif envoyé, 3 cachalots pas le travers, un peu loin peut être mais quand même. Ce matin, un grand rorqual. Quoi d'autre, ah oui, le poisson. Idem, à peine le post envoyé, paf, un thon, un germon, on s'en contentera, la ligne remise à l'eau, repaf ... Malheureusement celui là a cassé. Il y a un petit gnon à l'arrière de Kallima, avec la fibre de verre à nue, le poisson a sondé sous le bateau, le fil bien tendu a porté la dessus, plac .. Cassé. Ça nous aurait fait le plein au moins jusqu'à La Rochelle, il faut qu'on pêche encore au moins une fois. Et du coup Romain à mis un morceau de scotch sur le gnon. Et j'allais oublier le plus important, la petite dépression qui me tracassait, celle qui n'avait rien à faire là, et bien dans mon dernier fichier, justement elle n'est plus là, le GFS avait sans doute fait des siennes, surchauffe des processeurs ? Je reprend quand même un fichier, au cas où. Nous sommes maintenant dans la bulle, 1 030 Hp, des bouffées d'air de temps en temps, moteur, ça devrait passer relativement vite et ensuite la queue de la grosse dépression devrait nous pousser jusqu'aux Açores. Quand ? Le 14, ne rêvons pas, le 15, peut être, le 16 c'est certain, nous ne sommes plus qu'à 645 milles soit 4 grosses journées à 6 nœuds. Pas certain de réécrire d'ici là, peut être une fois allez, si nous voyons des sirènes ? Je vous souhaite une bonne fin de Week end, tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 11/5 : 38°37.71 N 42°37.93 W à 656 milles de Horta

samedi 10 mai 2014

Kallima et les mystères du grand océan

Samedi 10 Mai

Un post juste parce qu'il faut que je me connecte pour reprendre une météo. Plus d'inspiration, fin du lyrisme et autres épanchements. Ça c'est bien calmé, pas mal de moteur, et depuis ce matin une petite brise évanescente qui nous pousse gentiment mais très doucement, à peine 4 nœuds. Mais c'est aussi bien que le moteur. Et là interviennent les mystères de l'océan. Ce grand inconnu. En théorie, je peux me tromper, mais en théorie donc, nous devrions avoir un courant portant d'au moins 1/2 nœuds, voir un bon nœud. En pratique nous avons presque 2 nœuds de courant d'E/NE face à nous. Avant hier après-midi, nous y avions cru, encore un bon petit vent et un superbe courant portant, nous devions marcher à 7,5/8 nœuds sur l'eau (mon speedo n'est pas bien étalonné, mais en gros ... ) et notre SOG (speed on ground, vitesse fond) atteignait parfois 11 nœuds. Tous les espoirs étaient permis, les Açores le 14, avant la dépression. Même la mer se calmait et reprenait un aspect normal. Mais nous avons du vite déchanter. Inversion du courant, la mer à nouveau en vrac, les voiles battent, au moteur (un moteur à 1 800 tm) à peine 4 nœuds de SOG. Du coup la dépression, la petite, au sud, j'ai bien peur qu'elle nous passe dessus. Et d'où elle vient celle là ? Ça c'est pareil, regardez les pilots charts, des dépressions qui démarrent comme ça, en plein milieu de l'océan, de l'anticyclone ... Et la température de l'eau, anormalement basse, 17°, quand le courant nous porte, elle remonte d'un coup, 20°, quand le courant s'inverse, je n'y comprend rien ... Et puis c'est le grand désert, nous sommes venus voir les baleines, là dernières fois que je suis passé par là ... Remarquez c'était en Août, nous sommes en Mai, et l'année dernière avec De Rubens, fin Juin, rien non plus. Ça c'est peut être moins mystérieux, en fait les baleines migrent ... Et les thons ? Avec de Rubens ont avait pêché, un peu, là rien du tout. Alors toujours quelques méduses, de nouvelles variétés, plus seulement des argonautes, quelques dauphins mais toujours aussi indifférents et ... Du plastique, bouteilles, bouées de pêche. Rien à raconter, je vais donc reprendre ce fichier météo, j'espère que cette "petite" dépression va rester petite, voir même disparaître et nous laisser tranquille avec le flux d'ouest généré par la grosse dépression plus au nord. Arrivée aux Açores, le 15, probablement pas, le 16, on verra, j'espère juste ne pas être obliger de plonger au sud pour éviter la tempête. Je vous dit à bientôt, bon WE, tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 10/5 : 38°16.10 N 45°59.51 W à 816 milles de Horta.

jeudi 8 mai 2014

Kallima, des nouvelles du front

Jeudi 8 Mai

Des nouvelles du front, ce serait plutôt des fronts, ça n'arrête pas. De guerre lasse, rédition presque sans conditions ... En ce 8 Mai, enfin la paix ... Nous avons fini par affaler la GV et passer en mode route pêche avec juste quelques tours dans le génois. Le souci, c'est qu'il semblerait qu'il ne faille pas trainer, devant nous des calmes et après une grosse dépression semble s'annoncer qui balayerait les Açores. Il faut que je reprenne un fichier, mais à priori j'aimerai bien être au parking avant, ça pourrait être juste. Mais trop, c'est trop, une nuit de plus à se faire secouer, le vent a refusé, nous nous sommes même retrouvé au près. Toute la nuit à taper, 3 ris et bing et paf, pas beaucoup dormi. L'angoisse de casser, le chariot de génois qui craque, les bosses de ris qui grincent. On a bien tout calé, retenue à bloc, barber, tout y passe, rien ne bouge, mais à chaque vague, chaque survente : est ce que cela va tenir ? Tôt ce matin, c'était plus maniable, il faut foncer, on largue 2 ris, juste 1 ris et vavavoum, oui mais ... La fatigue gagne tout l'équipage. Un grain, allez ça va passer, 37 nœuds sous le grain, c'est passé, mais c'est mauvais pour mon cœur. Et ça continue, maintenant c'est 26/27 nœuds, des trous de vents, mais en moyenne ça souffle, alors zut, mode pêche ... Et puis, tiens il va bien falloir pêcher aussi. À part notre thon des premiers jours, pas grand chose, bon on a pas mouillé la ligne souvent mais quand même. Alors quoi ? Une morue sans doute, nous ne sommes qu'à 350 milles des grand bancs de Terre Neuve, qu'est ce qu'on pourrait attraper d'autre dans ce désert ? Encore quelques belles tortues, toujours les argonautes, une petite troupe de dauphins qui passe sans même prêter attention à notre beau navire, alors ces baleines, ces cachalots, ils sont où ?
Et encore une fois je laisse la parole à Romain ... Quelques petits commentaires techniques mais c'est plutôt sur le mode : Romain "Conrad", le coup de vent lui a donné de l'inspiration :

Kallima, 10ième jour de mer
De l'eau, de l'eau, de l'eau, ce n'est pas une histoire d'Ô, les éléments rugissent, le vent dessine ses arabesque sur les flots, la mer se creuse, des montagnes aquatiques se forment, 28, 32, 39 nœuds, Kallima fait le dos rond, la mer se vaporise. Les fronts déversent leur gouttes d'eau comme des nuages de sauterelles sur un champ de sorgo. Petit fétu de paille au milieu de l'Atlantique, Kallima surfe au gré des éléments, il grince, il craque, se contorsionne, mais garde toujours sa fière allure. Il pourfend les eaux de son étrave et trouve toujours le chemin de la victoire, c'est un catana me diriez vous !!! Merci à Furuno, avec un Garmin, Aie, Aie, Aie, méchante limonade.
Bon vent à tous, Romain qui vous salue bien ... Au menu ce soir : Lasagne la Forno.

Et ce midi qu'est çe qu'on mange chef ? Je vous laisse moi aussi, une petite heure de sommeil bercé par les effluves du repas que Romain va nous préparer. J'espère que vous êtes nombreux à profiter de ce second pont, attention aux embouteillages ... Tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 8/5 : 37°22.20 N 51°52.53 W à 1 099 milles de Horta

mercredi 7 mai 2014

Kallima, dans la tempête

Mercredi 7 Mai

Seconde dépression. Comme prévu, nous ne pouvions l'éviter, elle a grossi sur nous. J'avais un peu de mal à y croire la veille, mais cette fois ci Mr Grib a vu juste (comme assez souvent en fait). Reprenons le fil de événements. Hier, plutôt beau temps, mais ... Mais, mer vraiment grosse. Vous allez dire que j'exagère, mais non, je n'avais jamais vu une mer si grosse dans le vent que nous avions. Disons 20 nœuds hier matin, et la mer ... Ensuite le vent tombe, intenable avec cette mer, j'affale tout, les voiles battent trop, moteur, lentement. Je ne suis pas pressé, en effet si Mr Grib a raison, devant nous une petite dépression, si je vais trop vite je me colle dedans, pas trop vite ... Ça a marché, nous sommes passé un poil Sud, toujours dans du portant et nous avons évité la zone la plus chaude. Bon, c'est vrai c'était pas la super tempête, mais ... À peine au sud du centre, à quelques milles, 2, 3, 4 ? Une barrière noire, noire d'encre, le vent qui enfle ... La mer qui blanchit. Ouf ce n'est pas une dépression orageuse, donc pas de foudre et de super rafales, mais quand même ça occupe, et tant que ce n'est pas passé, pour ceux qui l'on vécu, et bien tant que ce n'est pas passé on se demande quand même jusqu'où ça va aller ... Disons que c'est resté maniable, Kallima toujours debout ... Et à fond, à peine passé le centre de la dépression, dilemme, devant nous la dépression donne un grand coup de balai, si on va tout droit, le mur, plus de vent. Il faut cravacher, suivre la dépression au plus près, remonter et au nord, négocier le virage avant la prochaine dépression, se placer en fait juste derrière. Du coup, vavavoum, grand voile haute, génois lourd, toujours pas de léger, et le vent revient après le calme (relatif) du centre de la dépression. J'ai joué, un peu, autant que mes artères le permettent, au taquet à la barre, les voiles en ciseaux, après un bon repas préparé par Romain, je n'oublie pas, cela m'avait donné du baume au cœur, mais bon ... 26/27 nœuds grand voile haute, faut aussi que je dorme un peu, d'autant plus que la blague dure depuis assez (très) tôt ce matin. Toujours du vent, 28/30 nœuds, je suis passé sous génois lourd seul, je reprend une météo. Nous faisons un cap au 70, plus nord que la route pour, donc essayer de rester dans ce flux d'Ouest et puis, Ben si ça raté, tant pis, on attendra ... Englué dans les calmes de l'anticyclone des Açores ... Bon du coup, on en profitera peut être un peu. Pour l'instant, c'est quand même musclée comme traversée ... Et la pauvre Zoé, la marmotte, en mode hibernation, elle n'a vu de la tempête ... Que ce que je raconte dans le blog ... Dommage non. La mer qui blanchit, le ciel qui noircit, les vagues ... Hautes comme des barres d'immeubles (Le Corbusier ?), ça poudroie, ça foudroit ? Quand est ce que ça se calme, le moment d'angoisse ... Et puis une tortue ce matin, raté. Car c'est vrai à part ces moments de ... Galère, on peu le dire, pas grand chose à part les vagues. Des argonautes, de gros argonautes modèle King size, à l'américaine ... Quelques dauphins en début d'après midi, qui sont passés sans nous regarder ... Le désert ... Juste des vagues et du vent. Mais je suis méchant avec Zoé, mais non, j'aimerai qu'elle arrive à en profiter vraiment ... Les p'tits jeunes je les connais, sans parler de mes enfants qui ont traversé avec moi, je le sais bien, le sommeil ... c'est pas facile à vaincre et Zoé, en douce ... Loucde comme is disent nous à préparer un petit texte, petit ... Pas vraiment mais je ne résiste pas au plaisir de vous en livrer l'intégralité. Un texte à la manière de ... Je l'ai vu plongée dans la lecture de l'Oulipo, un recueil "c'est un métier d'homme", autoportrait d'hommes et de femmes au repos. Du coup, ça va faire un post un peu long, tant pis, vous n'avez qu'à le lire en plusieurs fois ...

"Le non autoportrait du convoyeur"

Son métier consiste à livrer des bateaux d'un point À à un point B. À les livrer le plus soigneusement possible.
C'est un métier d'homme.
D'abord parce que lorsqu'il est sur un bateau, l'homme a envie de le livrer, ensuite parce que lorsqu'il y a plusieurs hommes sur un bateau, ils veulent tous livrer plus soigneusement les uns que les autres.
Un métier marin.
Il est convoyeur.
Il y a eu Moitessier, il y a eu les Polonais, et maintenant il y a Christophe.
Il sera cette année du Cap Vert à Canet, de Miami à la Rochelle, et à peine de retour sur terre il sera à nouveau sur les flots.
C'est le capitaine le plus équilibre de la flotte, le plus calme et le plus concentré, et son travail consiste à garder le cap.
Tous les grands convoyeurs gardent un cap.
Convoyer plus soigneusement c'est d'abord convoyer autrement, de façon à semer l'inquiétude et le doute.
Faire peur. Convoyer de telle manière que les autres soient persuadés que vous allez dessalé, jusqu'a ce qu'une génération entière convoie comme vous.
Dans une vie de convoyeur on ne peut inventer qu'une seule manière géniale de garder le cap, et une seule.
Les polonais sont arrivés sur le marché avec la réputation de "cheap Polak (ta, pour la blague)" et deux dépressions plus tard les cinquante top-convoyeurs convoyaient comme eux.
Maintenant, il y a Christophe.
Être un grand convoyeur est un état qui exige un don absolu de soi-même et une concentration totale. Il convoie à temps plein. Il vit avec une drisse de 50m enturbannée sur la tête pour mieux convoyer. Il sourit aux gardes côtes et aux brokers parce qu'il sait qu'ils l'aident à mieux convoyer. Il casse la tête à son AIS qui est nul parce qu'il sait que ça l'aidera à mieux convoyer.
Prenez deux capitaines à égalité d'expérience et de matériel, sur le même océan, mettez les à côté l'un de l'autre, et c'est toujours Christophe qui convoie le plus soigneusement.
Prendre le 3ème ris, celui que l'on prend avec des jambes de plomb, il le fait à chaque crise de nerf d'Eole. Il sait tous les océans au centimètre près et, à 30nds apparent, il les voit passer au ralenti.
Il se prépare aussi pour ces mers molles et indécises que les hasards d'attribution de Catana lui impose. Les mers clapoteuses qui permettent à deux Lagoons de gagner l'Arc.
Tout compte dans sa carrière.
Un jour, l'essentiel devient la tranche de citron dans le gin tonic.
Vous avez réglé l'angle au vent au degrés près, vous avec empanné 14 fois le génois, vous vous êtes mis en colère et vous avez perdu 400 nm au milieu de l'Atlantique, parce qu'à l'heure de l'apéro vous vous êtes demandé si la tranche de citron était assez épaisse ou non.
Quand il dort, il convoie, quand il mange, il convoie. Il dessine ses trajectoires, il détortille les bouts. Son foie et son humour sont intraitables, il porte sans cesse la marque du Bob et des lunettes de soleil.
Lorsque le vent passe du près au portant, il libère des tonnes de travail. Après, il reste un convoyeur sur le pont, qui n'a plus ni yeux, ni tête, ni jambes et qui convoie pour arriver au point B plus soigneusement que les autres hommes.
C'est la règle.
Et puis il y a le moment qui arrive forcément dans une vie, le seul moment de vrai repos, de repos absolu. Le repos du convoyeur.
Vous avez franchi le Gulf Stream au près serré, vous tirez des bords au large des Bermudes et vous faites cette minuscule erreur de trajectoire, cette petite faute stupide (qui n'est pas d'inattention puisque les convoyeurs ignorent l'inattention) qui vous tire quelques miles nautiques en dehors de la ligne idéale.
Et là, c'est le vrai repos, le repos immense. Vous avez déjà perdu un génois léger, puis très vite la grande voile et le cap.
Plus rien n'a d'importance, vous n'êtes plus convoyeur, vos muscles se relâchent, votre esprit se libère vous savez que vous allez devoir ramer.

D'après "Autoportrait du descendeur" de Paul Fournel.

Signé, Z, a.k.a la marmotte.

Et Ben mince je ne l'avais pas lu avant ... À mon avis elle a un peu comploté avec Romain et si je ne censure pas je ne laisserai pas passer une petite erreur ... 400 milles à cause d'une tranche de citron ... Même pas un quart de milles "j'me rend pas compte des distances" m'avoue t'elle. Pour le reste, ... Finalement, elle ne fait pas que dormir ... Et puis il faut bien l'avouer, même pas peur la Zoé, dans ces conditions j'en ai connu plus d'un(e) qui, pour le moins n'aurait pas pris le temps d'écrire ne serai ce que ... Maman ... Ah et au fait, une nouvelle tortue, ce coup ci elle l'a vue. Je vous dit à bientôt et tout le monde embrasse tout le monde ... Très fort

Kallima, le 7/5 à 19h30 TU : 36°51.69 N 53°51.70 W à 1 200 NM de Horta

PS : un petit PS technique pour Brigitte et Serge si ils sont venus à bout de ce long post, et la réponse n'est pas urgente : avez vous repris le gréement de temps en temps ? Quand on joue, ça "branle" un peu sous le vent. Juste pour savoir. À bientôt et ... Comment va le "new" Kallima ?

lundi 5 mai 2014

Kallima : message expresss

Lundi 5 Mai

Juste un petit clin d'œil, le mode trace, ça aussi c'est fait, pas trivial, mais ça marche. Ça fait donc du pilote furuno le n°1 vs Raymarine et Garmin (qui n'est pas un pilote de voilier ... Mais ça vous le saviez ...). Je vous montre ... Quand vous voulez, attention ça va être cher ... Sinon, un voilier sous parasail, le vent rentre, il a fini par craquer ... Et nous aussi, mais après ... Sous génois lourd seul, un peu trop tranquille mais pas lojn du rouge (grib). On va rien casser, peut être pêcher et en mode trace, je fonce pour la sieste et un nouveau polar.

Kallima le 5/5 à 18h20 TU : 35°12.14 N 59°43.40 W à 1 499 milles de Horta

Romain, le prophète ... Latin

Lundi 5 Mai

Quoi ? À nouveau un post. Serai je devenu prolixe, d'où me vient tant d'inspiration ? Et bien non, ce n'est pas moi. Moi je me débat dans un monde matériel fait de pompes et de pilote automatique et tente de comprendre ces gribs qui semblent bien à côté de la plaque ... Alors que pendant ce temps, Romain cherche l'inspiration et nous guide tel l'oracle ou la pythie. Ce n'est plus Bougainville qui l'inspire mais plutôt Jason ou Ulysse. Homère, non plutôt Virgile, Romain c'est du latin. Je vous livre donc ses dernières prophéties :

7 jours de mer, peu de vent, les Bermudes semblent avoir jeté de grosses tentacules pour nous retenir. Le Kraken ouvre son bec, le temps s'allonge à l'infini, les minutes sont des heures, les heures sont des jours. Il faut choisir la bonne porte du labyrinthe, pas de génois léger, il faut du vent, sinon les limbes de l'Atlantique vous nous garder, alors on prend l'autre porte. Mais là, le Minotaure nous attend avec ses questions pleines de déferlantes, pleines de vents katabatiques : Oh incertitude, Oh choix Cornélien, Oh sagesse, dicte nous le chemin. Kallima doit peser le pour et le contre, la tête pensante s'active, les méninges donnent tout ce qu'elles ont, pas de répit, les options affluent de toutes parts, les routes se dessinent, telles des lacets jetés pêle-mêle sur une carte. Le Kraken veut ses offrandes, le Minotaure veut ses réponses ... La suite au prochain épisode.

Et pendant que Romain se découvre une âme de poète (ne vous inquiétez pas, il a encore une âme de cuisinier), je renonce à réparer la pompe qui n'arrête pas de désamorcer. Une satisfaction, j'ai trouvé le mode vent sur le pilote Furuno (merci Brigitte et Serge), il ne me reste plus qu'un mystère, le mode track. Je vais me plonger dans les modes d'emploi, plus rébarbatifs que mes dernières lectures ou que la prose de Romain. Ah une dernière chose, après quelques heures de moteur cette nuit, le vent rentre, plein vent arrière au début, nous sommes maintenant sur une panne grand largue avec un vent de 18 nœuds au 255. Ça devrait forcir, toujours cette mer de travers un peu inconfortable, mais un peu de sud devrait nous permettre d'éviter le gros du vent et de retrouver un peu de chaleur, faut ça sèche à bord. À bientôt, et comme d'habitude tout le monde embrasse tout le monde

Kallima le 5/5 : 35°01.89 N 60°33.42 W à 1 541 NM de Horta.

dimanche 4 mai 2014

Kallima, ça c'est fait

Dimanche 4 Mai

Un premier coup de vent cette nuit, pas énorme, une petite trentaine de nœuds établis pendant quelques heures, mais une mer assez désagréable de travers, pas très confortable, le tout sous la pluie. Plus grand chose de sec à bord ... La suite est un peu compliquée, à priori nous allons encore avoir droit à une sans doute 2 dépression. Une petite dernière a l'air de se creuser juste derrière nous, pourvu qu'elle ne se creuse pas plus que ce que j'ai vu sur mon dernier fichier. Du coup j'en reprend un nouveau et je vous laisse à la lecture d'une grande première, un texte rédigé par Romain à la manière de, de ces récits de voyage des découvreurs, la lecture de Bougainville lui a donné des idées :

Dimanche 4 Mai de l'an de grâce 2014

À bord du vaisseau de sa majesté Hollande 1er le Kallima 1.

Cela faisait 4 jours que nous avions quittés les terres du nouveau monde et leur habitants. Terres inhospitalières non pas à cause de ses habitants accueillants et charmés par notre accent du vieux continent, mais plutôt par la richesse d'une faune hautement désagréable. Assoiffée par notre sang, bu matin et soir sur le moindre carré de peau laissé à découvert. Certainement alcooliques attirés à ce point par notre peau ... Tout dans ce pays paraît joli et fortement apprêté comme ces beaux fruits et légumes aux couleurs chatoyantes, que nous payâmes de nos écus sonnants et trébuchants mais qui sortis de leurs beaux étals se gâtent en un rien de temps. Après 5 jours de mer nous laissions les Bermudes, république Insulaire, par notre travers, 40 encablures sous notre vent. Maintenant notre fier vaisseau, Kallima, navigue grand largue, une allure plus agréable pour nos vieux corps meurtris et courbatus par cette mer jusqu'à présent fort désagréable. En ce jour, très pluvieux, l'équipage nostalgique pense aux familles laissées à terre depuis si longtemps, les femmes sur les bittes d'ammarrage scrutant l'horizon avec l'espoir de voir une voile au crépuscule, Anne ma sœur Anne ... Ne voit tu rien venir ? Nous nous consolâmes par de bonnes victuailles concoctées par votre serviteur. Grâce à un objet fabriqué des mains de sorciers de ce nouveau monde, un nom un peu mystérieux "escapologue Iridium" nous pouvons communiquer avec notre lointain vieux monde et nous souhaitons à tout les gros manches un bon dimanche entre les cuisses de leurs amours.
Sieur Romain bienfaiteur et grand commandeur de la joie et du plaisir de vivre.

Et voilà le tout sans censure et à tous je souhaite aussi un bon dimanche, tout le monde embrasse tout le monde.

Kallima le 4/5 : 34°21.66 N 63°07.63 W à 1 674 milles de Horta

vendredi 2 mai 2014

Kallima, ménage ta monture

Vendredi 2 Mai

Kallima en mode : "je ne casse rien". Le vent est un peu embêtant, ce n'est pas tout à fait l'alizé. Un peu trop irrégulier à mon goût. Je deviens vraiment paresseux, changer de réglage toutes les 5 minutes, ce n'est plus mon truc. Alors j'assure, un peu trop sans doute mais d'un autre côté si on va vite on va se jeter dans les 2 dépressions devant nous. Et puis le 42 n'est qu'un 42, ce n'est pas un 55. Dans de la mer formée, ça bouge quand même pas mal. Il ne faut rien casser, le bateau est déjà vendu et puis surtout il nous reste plus de 3 300 miles, ce n'est quand même pas rien.
Du coup, un ris, 2 ris voir 3, il y a 2 nuits. Toujours un peu sous toilé, mais ça avance quand même et bon an mal an, avec ce qu'il y a devant nous, 7 nœuds, 7,5 de moyenne ça devrait le faire et là le bateau est confortable. Trop confortable sans doute pour Zoé, ça doit la bercer, elle est passé en mode marmotte et quand c'est à elle de faire les 2 quarts, le 9h minuit et le 6h - 9h là ça ne passe pas. Un quart ça va, 2, bonjour les dégâts. Je dis ça, mais moi aussi je commence à avoir du mal. La nuit dernière, tranquille, un peu sous toilé, j'ai bien piqué du nez et fait de beaux rêves pendant mon quart. C'est pas souvent, et si de plus en plus souvent malheureusement. Bientôt la retraite ? Bon remarquez c'est tranquille, pas grand monde non plus. Il y a 2 nuits encore quelques cargos et des pêcheurs, des long liners, l'embêtant avec ceux là c'est que même assez gros il n'ont pas d'AIS. Hier un voilier nous appelle, des Canadiens, de Vancouver, ils ont quitté l'Amérique un peu plus nord que nous, à St Augustine et font route vers les Bermudes, les Açores et la Méditerranée. Ils nous ont contacté en VHF, nous ayant repéré sur leur AIS. Moi j'ai rien vu mais j'ai l'impression que nous les avons rattrapés ... Quand même ... Je dis ça, mais ça ralentit à nouveau, il faudrait que j'aille larguer le ris, le second, nous l'avons pris il y a à peine une heure et ... Tout le monde dort ... Je les laisse dormir. De 26 nœuds le vent est retombé à 18. Il faut que prenne la météo, mais en principe ça doit encore forcir pour plusieurs jours, je continue comme ça. Je finis mon post, je prend la météo, peut être une douche tiens ... Ça c'est la bonne nouvelle. Grand nettoyage hier matin. Nous sommes débarrassés des nonos, le pauvre Romain est couvert de piqures, les eaux noires sont propres et ma pompe eaux grise refonctionne. En fait elle n'était pas en panne mais désamorcée. Le seul souci a été de la trouver, elle est bien cachée. Il faut démonter le meuble de la salle de bain pour y accéder. J'ai connu plus pratique ... Une fois trouvée, il a suffit que je lui amène le tuyau que nous avons branché à la pompe eau de mer et roule. Un coup d'eau de mer dans la boîte et voilà, plus d'odeur et je vais même pouvoir utiliser cette superbe salle de bain.
Tiens d'ailleurs, j'y pense, j'espère que Mike me lit, même si ç´est en français. Il faudrait que tu viennes à l'arrivée Mike, inspecter Kallima et piquer des idées pour Miss Catana. Car, rendons à César ce qui est à César, je dois dire que Brigitte et Serge ont réussit un super compromis avec ce bateau. Il y a à mon avis exactement ce qu'il faut comme équipement mais sans superflu. La pompe eau de mer, les panneaux supplémentaires, le petit groupe, le dessal (peu être un poil trop petit). Les voiles, à part le léger que je ne risque pas de réutiliser avant un bon moment, sont encore impeccables. J'ai un regret, qu'ils n'aient pas laissé leur trinquette et le Spi. J'aurai aimé tester le bateau avec ces voiles, bon le Spi je connais, mais la trinquette est ce que cela vaut le coup ? Bon, l'ordinateur est en panne, là il y a longtemps que j'utilise l'Ipad. Du coup je ne vois pas ce que reçois leur AIS et autre petit souci, je n'arrive pas à mettre le pilote en mode track. J'ai rentré les infos de route dans le GPS Furuno, mais visiblement le pilote ne les récupère pas. Dommage, le pilote marche bien mais uniquement en mode Cap. Pas de mode vent, pas de mode trace, alors Raymarine ? En tout cas pas Garmin, ça vous l'avez compris ... Je préfère un pilote qui ne marche qu'en mode Cap mais qui marche ... Allez je vais vous laisser, je n'ai plus grand chose à raconter d'ailleurs, je reprend la météo. Si jamais nous devions nous arrêter aux Bermudes, il faut que je me décide maintenant. À priori c'est non, avec de telles conditions je préfère en profiter, profiter des Açores et rentrer à la maison assez vite ... Tout le monde embrasse tout le monde

Kallima, le 2/5 : 32°27.75 N 69°21.72 W à 2 007 milles de Horta.