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En direct de notre envoyé spécial au milieu de l'atlantique : Fin de la grève des poissonniers

En effet après une grève très dure, 18 jours sans interruption, un accord a été signé entre l'équipage de Parana, dont la situation devenait désespérée, et les poissons de l'atlantique. Ceux ci dès le lever du soleil ont repris le travail, et il faut le reconnaitre avec un certain enthousiasme. Dix minutes après avoir mis les lignes, un premier coup double, 2 magnifique daurade, la première, la dame, une bonne dizaine de kilos, en quelques minutes se retrouve dans le cockpit. La seconde, Monsieur, au moins quinze kilos, il faut un bon quart d'heure pour l'amener à l'arrière et là il daigne monter quelques marches, mais c'est un peu haut, un coup de tête vigoureux ... P .. de M ... et pouf le revoilà à l'eau. Qu'à cela ne tienne, quelques minutes avant d'attaquer le repas (de poisson évidemment), un petit tronc d'arbre, ouh là ... je me dis que la dessous ... bingo nouveau coup double, cette fois ci 2 thazards, et pas de raté. Bon d'accord il manque l'espadon, mais nous avons
encore le temps et nous voilà rassuré quand à nos repas d'ici la fin de la ballade. En fait, le post précédent, je l'avais rédigé pendant la nuit, une nuit qui encore une fois se trainait, entre moteur et panne foireuses. Au petit matin, avec les poissons, un peu de vent, une bonne demi journée, mais là à, à nouveau ... bof bof ... Mais puisqu'il semble que les négociations ont repris avec les grévistes, je crois que nous pouvons aussi espérer un retour du vent. A très bientôt.
CM

En grève

Mercredi 12 Octobre

Encore une fois je ne résiste pas à vous passer un extrait du bulletin météo :

IRVING, MADEIRA, CASABLANCA,AGADIR, TARFAYA, METEOR, CANARIAS, CAP
BLANC, CAP TIMIRIS, CAPE VERDE :
Vents inférieur à 7.
ALIZES OUEST, EST ANTILLES :
Vents inférieur à 7. Pluie et grains orageux.
NORD ANTILLES, SUD ANTILLES :
Vents inférieur à 7.

Et oui, pas de chance il sont en grève. Bon c'est vrai qu'à force de taper sur les fonctionnaires, mais là nous ne sommes pas chanceux. Moi qui espérait des détails sur la position de la ZITC, sur d'éventuelles ondulations, sur de possibles perturbations pouvant se transformer en quelque chose de plus méchant, moi qui, en bref cherchait le vent, et bien raté. Remarquez si jamais il y avait grève des camionneurs, là je ne risque rien. Par contre grève du vent, on est bons et grève des poissonneries c'est pas mal non plus. J'ai jamais vu l'océan aussi vide. Rien, rien de rien, même plus de poissons volant. Ah si, des libellules et des papillons, non je ne vous fait pas le coup du pape appelé araignée, nous avons effectivement des libellules et des papillons alors que nous somme en plein milieu, hier nous étions à 1 333 milles de la Guadeloupe (la mi chemin entre Las Palmas et Point à Pitre), nous atteignons 40 W, c'est vraiment le milieu, cette zone un peu bizarre avec des bass
ines de courant comme en Manche, cette zone de transition entre une météo "Africaine" avec des vents plutôt Nord, sans grain et une météo "Antillaise", le vent qui s'oriente plus à l'est, le ciel qui se charge de cumulus et de grains, cette mer qui vire au turquoise, les grands bancs de poissons volants (et avec eux, les daurades, thazard et pourquoi pas espadons ...). Et bien, c'est le grand désert, pas un poisson volant, pas un argonaute, même pas d'algues, pas une touche et toujours pas de vent, grève générale ... Pourvu que cela ne soit pas comme ça en Guadeloupe à notre arrivée (question grève, ils ne sont pas mauvais non plus ...). Notre arrivée, le 20 ? Il nous reste pas mal d'essence, alors on triche ... et on prend du paracetamol, le moteur pendant des heures ... Le moral se maintient, mais pour combien de temps, il nous faut au moins un poisson et ... un peu de vent. A bientôt
CM

PS : Le temps passe un peu lentement, l'équipage se délasse et pour tromper l'ennui, prend enfin la plume, je vous livre donc le résultat de leurs élucubrations :

Ainsi s'impatientait notre preux capitaine
A l'aube du dixième jour de la dixième semaine.
Parana en baptême, nous nous coupions en quatre,
D'où que venait le vent il s'agissait d'abattre.
Les barbes s'allongeaient et les cuirs brunissaient,
Malgré tous nos efforts nous demeurions bredouilles
Et s'enchaînaient alors divers menus aux nouilles.
Les frigos se vidaient, jusque-là on tenait.
Le patron jubilait d'une telle odyssée
Et donnait à chacun la confiance espérée.
L'un faisait des photos, l'autre rangeait les tuyaux,
Brodait une troisième à bord du fier vaisseau
En priant pour la drisse, qu'elle ne rompit pas,
Le rendez-vous du 20 ? Est-ce qu'on y sera ?
Etc ...

Isabelle, Jean-Charles & Christian

Pos le 12 : 17 47 39 N - 40 40 06 W à 1 201 nm de la Guadeloupe ETA : Jeudi 20/10 20:10