vendredi 30 novembre 2012

Humide, bis

Du 21 au 30 Novembre

Le moins que l'on puisse dire c'est que j'ai oublié de donner des nouvelles. Un peu occupé, un peu énervé peut être, très humide certainement, tellement humide que la connexion satellite n'est pas terrible non plus, l'Iridium c'est comme ma télé, quand il pleut il neige. Allez, je vais essayer de reprendre ça dans l'ordre.
By Night
C'est une première, je suis arrivé à Côlon de jour et je n'aurai peut être pas du. Maintenant que j'ai vu ce que cela donnait de jour, je crois que je ne vais plus jamais oser le refaire de nuit. De jour sous des grains évidemment, ceux là ne vont plus nous lâcher, mais on voyait suffisamment pour éviter le trafic, ça de nuit, on peut le faire, bien que cela soit nettement plus hasardeux. Ce qui paraît plus difficile, c'est d'éviter les nombreuses souches et épaves qui dérivent sur les 20 derniers milles, trafic et épaves ça fait beaucoup. Mais donc de jour, arrivée sans problème à Shelter Bay, une place et notre agent nous attendait, du coup formalités ultra rapide et passage annoncé dès Samedi.
Côlon
Pas le temps de faire du tourisme, il nous faut faire rapidement les courses, revoir un ou deux points sur le bateau et surtout trouver du cash pour le passage du Canal. Pas le temps et pas l'envie non plus ( de faire du tourisme). Une pluie incessante décourage toute velléité de faire quoi que ce soit. Il pleut tellement que même les singes hurleurs se taisent. Un aller et retour à Côlon, heureusement que notre taxi était un gros 4x4, nous n'aurions pas pu rentrer, les voitures "normales" ne passaient plus et les routes commençaient à s'effondrer, une lessive (un peu plus on n'y arrivait pas, plus de courant dans la marina) et même pas le plein d'eau, plus d'eau non plus, plus d'eau dans les tuyaux, pour le reste ça n'arrête pas. Une pause resto, des vacances pour Guillaume, un souvenir inoubliable, de la dinde, mais il fallait apporter son manger ... Je crois que vous trouverez des détails de cet épisode dans le blog d'Helene, en tous cas une formule que Guillaume va retenir pour son resto.
Le Canal
Question manoeuvres, pas de souci tout se passe à merveilles, les pilotes sont contents et moi aussi. Question tourisme, encore raté, la nuit sur le lac Gatun, un orage inoubliable, la foudre qui tombe de partout, Jean Charles qui compte les secondes, oh la, celui ci est pas loin et brouuuuum ça recommence, et évidement ils enchaînent à bord avec des histoires d'orages, de gens foudroyés, de cabines téléphoniques pulvérisées. Finalement nous y échappons, mais enfermés, confinés dans notre "petit" bateau, c'est pas vraiment très agréable. Le lendemain, il va s'arrêter de pleuvoir à l'approche du pacifique. Un petit bonjour à tous au passage de l'écluse de Miraflores, la moitié des caméras en panne, pas étonnant, elles ne sont pas forcément très étanches ... Arrivée à Panama, pas moyen de refaire le plein. Il nous faut attendre le lendemain au mouillage l'ouverture des pompes, soit disant pas de place dans la marina, "mais là il y a de la place" "Non, c'est privé, c'est le règlement ... " . Le lendemain les places sont toujours vides ... Au mouillage, plongeon, nous avons pris un gros bout dans l'hélice, Jean Charles et Romain vont passer une bonne heure, casser un couteau, pour finalement nous en débarrasser. Le plein au petit matin, une dernière arnaque, un fonctionnaire de l'agriculture qui vient nous faire remplir un papier de quarantaine "mais c'est déjà fait, nous quittons Panama" "ah non, c'est à moi de le faire, donnez moi ce formulaire jaune" Il fait un autre papier, qu'il "oublie" de nous laisser et par contre il n'oublie pas de nous délester de 40 dollars supplémentaires ... Le canal attire plein de petits métiers ...
Le Pacifique
C'est parti, plutôt bien parti, un bon vent nous sort de la baie de Panama en moins d'une journée, 7 bonites, nous en gardons 4. Patrick semble les apprécier modérément. Lui c'est la daurade, Daurade que malheureusement Laurence n'apprécie plus du tout, rien à faire ça ne passe plus. Alors on va essayer l'espadon. Le lendemain, paf ça prend, un magnifique Marlin, nous sommes au moteur, nous pouvons arrêter le bateau, il saute, ressaute, il est toujours là, je commence à le remonter et à y croire, encore un saut, zut lâché, l'hameçon tordu c'est ouvert, dommage, d'autant plus que depuis ... Marée basse
La galère
Après ces 2 premières journées tranquilles, ça se gâte. À nouveau un grain ... "Titanesque" ... Éclairs, pluie torrentielle et le vent qui monte, rien à faire la foudre je ne m'habitue pas. une bonne heure dans ces conditions et le vent s'établit, la mer grossit. Nous voilà au près, il y avait longtemps ... Dans une mer formée, 1 ris, 2 et même 3 pendant quelques heures. Et comme dit Guillaume "t'as vu ce film : le bonheur est dans le prés ? C'est une connerie ça" ... Effectivement les ennuis commencent, plus de winch électrique, ça complique pas mal les manœuvres et je n'ai pas encore trouver comment réparer. Le groupe aussi tombe en panne, bon ça c'est réparé, les portes commencent à bringuebaler, séquence menuiserie, ça tient. Pour combien de temps, le bateau commence à souffrir au près et ça dure, nous n'en voyons pas le bout. L'équipage aussi, "dis donc Christophe, sur les prospectus, c'était pas ça ... " ouh la la, vivement le beau temps, ça sent la mutinerie, et puis il faudrait que l'on puisse faire sécher un peu tout ça parce que ça sent aussi ... Les champignons.
Voilà vous savez tout, le vent quand même a bien adonné, nous faisons maintenant une route directe toujours au près. Nous devrions passer au nord des Galápagos d'ici trois jours environ, sans doute 2/3 jours de plus avant de toucher, je l'espère, l'alizé du Sud Est. Enfin une chose est sûre, plus jamais de bateau surchargé en mauvaise saison, c'est trop la galère ... Allez je vous laisse, ça commence à sentir bon ... Et ce n'est pas Guillaume, Guillaume est en vacances aujourd'hui, c'est Romain (secondé par Laurence, ce soir ce sera le contraire) qui le remplace ... Et moi c'est quand que je prends une journée ? Aux Marquises (pourvu qu'il ne pleuve pas) et d'ici là, tout le monde embrasse tout le monde.

Curie, Pos le 30 à 12h TU : 4°41.23 N 85°11.60 W à 3 326 NM des Marquises