vendredi 16 décembre 2011

Rafale Dernière ?

Vendredi 16 Décembre

Rafale Dernière ? Et oui, c'est sans doute mon dernier post à bord de Rafale, "navire en mer". Je reviendrai certainement sur ces 2 mois d'"aventure", j'attend le classement définitif de l'ARC, logiquement nous devrions passer devant Phaedo qui a déclaré 52 heures de moteur, Stadium et Santa Maria seront loin, ils ont déclaré respectivement 17 heures et 23 heures, finalement de notre coté, 20 minutes pour franchir la ligne ... et puis ensuite des bateaux assez loin derrière sont arrivés rapidement, on va voir ce qu'ils déclarent comme heures moteur, le vent étant complètement tombé dès notre arrivée en mer des Caraïbes. Mais du coup deux d'entre eux passeraient devant nous, nous devrions être 3ième ou quatrième je ne sais plus, premier des non Lagoons ... . Une déception donc, j'ai comme l'impression qu'avec un rating "normal" et l'interdiction du moteur (ou un hypothétique système de contrôle, pas facile) nous aurions gagné ... mais avec des si ... Allez tournons la page de
l'ARC. Un petit bonjour à mes équipiers qui ont regagné les frimas européens et nous voici en route pour les Bahamas. Départ Samedi dernier, équipage réduit, Claudy fidèle au poste et Laurence qui est venu nous rejoindre. Elle est sans doute venue dans l'espoir de profiter de vacances au soleil des Bahamas, genre la croisière s'amuse et bien pour l'instant c'est raté ... Après un départ un peu pénible, toujours pas un pêt de vent, au moteur donc (tiens donc, un voilier avec 0 noeuds ça n'avance pas à la voile ?). Une escale en Guadeloupe, j'avais sous estimé cette calmasse, je m'attendais à quelques noeuds de vents, et pas repris de fuel en Martinique. Après 24 heures au moteur, je me dis que cela va être juste pour la suite, d'autant que la météo annonce encore 500 milles comme ça. Donc l'occasion pour Laurence de découvrir les paysages de Guadeloupe. Nous avons eu de la chance, pour une fois la Soufrière et les pitons alentours étaient dégagés, de beaux paysages donc, mais rien d'autres, une première escale dans une marina au sud, "Rivière Sens", le bateau rentre avec un chausse pied, il y a une pompe, mais tout semble abandonné, un bateau coulé à coté de la pompe, une barque de pêche et personne. Nous repartons sur Pointe à Pitre, la pompe ouvre à 16 heures, c'est dimanche, une heure d'attente, les pleins et nous voilà repartis, 18 heures de perdues et toujours le calme. Question soleil et farniente, c'est plutôt coup de soleil et canicule. Défilent sur notre droite Montserrat, St Eustache, Saba, arrivent à Bâbord, Sainte Croix puis les Vierges. Nous passons justement dans la passe des Vierges entre St Thomas et Culebra, plus loin à Tribord, on aperçoit Tortola, Virgin Gorda et à Bâbord, Vieques et Porto Rico. Nous voici de retour dans l'Atlantique, les lueurs de San Juan nous accompagnent pour cette première nuit, toujours au moteur, mais on sent que ça vient, les voiles au petit matin et une belle daurade. Mon gros leurre bleu avait mystérieusement disparu, sans doute trop d'algues, j'inaugure le magnifique leurre offert par mon équipage. Et bien ça marche, mais il a perdu sa queue et ce sera la seule daurade. Nous avons trop à manger, inutile d'en faire plus, sinon on va jeter. Et puis de toutes façons pour la pêche ça se corse, conformément aux prévisions, le vent rentre, et là ça ne rigole plus, 20 noeuds, 25 noeuds, quelques rafales à 30, la mer prend de l'ampleur. 2 ris, la moitié du Solent au près, une première nuit ambiance Orangina (dixit Claudy : Secouez moi, secouez moi ...). Je n'ai qu'une inquiétude, ne pas faire la route et être obligé de tirer des bords. Finalement le vent adonne suffisamment, ouf nous faisons la route, mais ouille ouille arrêtez, ça tape, ça cogne, tout ce qui n'est pas rangé est cassé ... et nous sommes trempés. Au revoir le beau temps, pluie, grisaille alternent avec quelques rayons de soleil. Petit à petit le vent adonne, on accélère, une grosse journée au reaching avec des pointes à 15/16 noeuds, mais toujours l'enfer à bord, je n'ai plus un poil de sec ... et dans la nuit, le vent adonne encore, nous voici vent de travers. Avec cette grosse mer, le bateau dans les vagues recommence à passer sur la barre, non, je ne veux pas recasser la barre, je ralentis, Grand voile par terre, on continue sous Génois lourd seul, tiens au fait les vis de l'enrouleur se sont à nouveau barrées. Du coup c'est nettement plus calme, j'en profite donc pour allez me changer, dormir dans la couchette et vous écrire ces quelques lignes, quelques, ils y en a beaucoup trop, j'arrête ... Nous sommes donc au Nord de Mayaguana. Nous avons passé les Turks et Caiquos et avec ce vent et cette mer, je préfère ne pas entrer dans les Bahamas, nous allons les longer jusqu'à Providence Channel et ensuite redescendre sur Nassau. Encore donc 320 milles, notre position à 14h45 TU : 23 32 46 N - 72 24 75 W, ETA Dimanche dans la journée, on y va tranquille, je reprend quand même un dernier grib, je vous laisse et tout le monde embrasse tout le monde.
CM