mercredi 30 mars 2011

Grand bleu

Mardi 29, Mercredi 30 Mars

Trop c'est trop. Tout ce bleu, la mer, le ciel et les nuages ... non pas tout à fait, les nuages il n'y en pas ou si peu ... Je crois que vous êtes passés à l'heure d'été, et bien nous nous y sommes vraiment. Les chanceux qui ont choisi les Antilles pour les vacances ne vont pas le regretter. Et part ce bleu, quoi d'autre, et bien pas grand chose, du vent, 20 noeuds environ, plein vent arrière, nous descendons un peu trop vers le sud, une panne à la fin et tout rentrera dans l'ordre. Et puis c'est à priori au sud qu'il y a un poil plus de vent. En tous cas, cette zone que je redoute toujours un peu, de 35 à 45 Ouest, et bien encore 2 petits degrés et c'est fini. Je ne suis jamais passé aussi facilement. La route est encore mal pavée, les bas de caisse souffrent encore un peu, mais de moins en moins, et puis après 45, les 800 derniers milles et bien cela pourrait être un autre type de comparaison, du genre grande glissade dans la poudreuse. Les poissons pendant ce temps, euh n
on, marée basse ... ils n'aiment peut être pas le bleu, overdose ? La Martinique à moins de 1 000 milles, le 5, le 6, les paris sont ouverts, je prend un grib pour vérifier ça, c'est en fait la seule raison de me connecter, je n'ai rien de drôle à raconter. Mais non, ce n'est pas la seule raison, évidemment tous le monde pense à tous le monde très fort, et ça nous ne pouvons que le répéter.
CM

Pos : Le 29 : 16 15 59 N - 40 41 32 W, le 30 : 15 19 25 N - 43 27 93 W

lundi 28 mars 2011

Paris Dakar

Lundi 28 Mars
Mais c'est quoi cette histoire, ils vont à Dakar ? Mais non rassurez vous. C'est juste une petite comparaison "Automobile". Je vous parlais hier d'autoroutes, 4 voies et autres voies rapides. Mais, alors que j'écrivais ces lignes inoubliables, mon St Pierrais se la joue St Pierre, c'est vrai que question autoroutes, ils ne sont pas gâtés la bas, eux c'est plutôt la version 4x4, genre Paris Dakar, une fois, deux fois, il a fallut que j'arrête. La table du carré est encore là, et le frigidaire a résisté, mais franchement j'ai eu peur, j'ai vraiment cru qu'il allait traverser le plancher (que le frigidaire allais traverser le plancher), ou plutôt qu'une vague allais le happer. Il faut dire que dans cette zone, ce fameux 35 W, la mer est mal pavée, des courants dans tous les sens, un clapot désordonnée, et nous avons atteins les limites du 47, le plancher trop bas se fracasse contre les vagues et moi, et bien il faut que j'emmène un bateau neuf à Tahiti, pas un truc en kit à remo
nter la bas. Du coup Génois lourd tout seul, on ralentit un peu, je refait une séance papillon en début de nuit et ce matin, la mer un peu mieux rangée, les 2 génois à nouveau, pas trop de vent, le temps d'attraper un poisson, encore une daurade, préparée en Carpaccio, à la Tahitienne et à l'Indienne. La cuisine du monde entier se donne rendez vous sur Hudson ... Hudson qui se rapproche de la Martinique, le 6 ? Et vous l'aurez compris, tout va bien à bord et tout le monde embrasse tout le monde, très fort.
CM
Pos : le 28 : 17 10 03 N - 37 43 23 W à 7 123 de Tahiti & 1 347 de la Martinique

dimanche 27 mars 2011

Déjà vu ?

Vendredi, Samedi & Dimanche 25,26 & 27 Mars

3 jours sans nouvelles, du coup j'ai le choix du titre. Déjà vu ? J'y viens. J'aurai du commencer avec quelque chose dans le genre : Sans Sud, point de Salut, et oui nous avons continué notre lente descente au sud encore quelques heures après vous avoir quitté. En fin de journée, ras le bol, allez je tente le coup. Sur l'autre panne, au moins nous nous rapprochons de la Martinique, un peu trop Nord quand même cette panne. Alors Route Directe ? Pas tout de suite et pas très très vite, le temps d'attraper un premier poisson, une bonite tellement petite que j'ai cru que c'était un gros maquereau ... Mais peut être un signe avant coureur. Le lendemain, ah, ah, un petit coté de déjà vu, des poissons volants, en veux tu ? En voilà, et il me semble bien en avoir vu avec des képis, autorisation de tourner à droite, Anne en prendra un sur les genoux pendant la nuit, un poisson volant, pas de képi celui là. Yessss, le vent forçit, plein vent arrière, plus de GV, les 2 génois en papillo
n, et c'est parti. Comme pour confirmer ces bons pressentiments, une première grosse touche, le temps de rouler le génois, trop tard, lâchée. Ce n'est que partie remise, une heure après, rebelote et ce coup çi, dans l'assiette, une belle daurade 7/8 kg. Et puis j'aime bien les daurades, pour les "bleus" du bord, c'est toujours un moment sympa, elles sont si belles et si bonnes ... Et puis pour confirmer ce coté de déjà vu, 35°W, ma porte, du courant dans tous les sens, une mer hachée, bizarre ce coin. En tous cas, nous passons progressivement en mode autoroute, d'abord disons plutôt la voie rapide à la Française, avec camions et travaux, limitée à 110, puis 130 et hier, nous passons la frontière, nous voilà arrivé en Allemagne, du coté de Stuggart, vous savez, là où les yupies Teutons essayent leurs Porsches sorties d'usine. Plus de radar, mais du coup il faut barrer, je ne veux pas entendre les étais claquer ... La moyenne grimpe, le "Max Speed" aussi, mais nous sommes encore loin des 20 noeuds. Pour la nuit, sous les grains et pendant les repas, je calme un peu le jeu, il faut vivre ... et essayer de pêcher, à cette vitesse, nos leurres sont plus hors de l'eau que dans l'eau ... Alors encore quelques incertitudes dans cette zone toujours incertaines entre 35 et 45W, et oui déjà vu, alors je me méfie, mais cela sent de plus en plus bon la Martinique, 1 460 milles, allez si tout va bien 10 jours grand maximum. D'ici là, c'est sur je reviendrai, mais en attendant je vous souhaite à tous une très bonne fin de WE et évidemment tout le monde embrasse tout le monde.
CM

Pos : le 25 : 19 26 42 N - 29 07 15 W, le 26 : 18 15 30 N - 31 37 59 W (TU - 2)
Le 27 : 17 43 56 N - 34 47 58 W à 7 293 NM de Tahiti et 1 516 de la Martinique

jeudi 24 mars 2011

Plein Sud

Jeudi 24 Mars

Juste un petit mot, très court. Nous ne jouons plus avec le chat, trop gros le matou, un long bord au sud pour essayer de sortir de cette mélasse, 67 milles sur la route, à ce rythme nous y sommes à Noël à Tahiti ... Nous venons de couper les routes de Victoria et de Vostok, avec 20 heures d'avance sur Vostok et une dizaine d'heure de retard sur Victoria et nous voilà maintenant plus sud, adieu nos rêves de route directe et de transat record. Alors vite un nouveau grib, j'ai l'impression que le chat étend ses pattes vers le sud de jour en jour. Toujours pas de poissons volants, toujours pas de poissons tout court, toujours très peu de vent et toujours rien à raconter, si ce n'est qu'évidemment nous pensons à vous et que tout va bien à bord. A très bientôt, je l'espère avec de l'alizé.
CM

Pos le 24 : 20 10 71 N - 26 55 49 W

mercredi 23 mars 2011

Le chat et la souris

Lundi, Mardi, Mercredi, 21, 22 & 23 Mars

Et oui, depuis quelques jours nous jouons à ça. Je vous avais prévenu, pas grand chose à raconter, beau temps, mer belle. Et puis nous jouons, un peu trop à l'ouest et le chat nous attrape, cet anticyclone qui nous barre la route, pas moyen de mettre le cap vers les Antilles. Nous guettons désespérément les signes avant coureurs de l'alizé promis. Mes petits nuages bien alignés qui défilent aux Champs alizés, mon poisson volant porteur de képi, celui qui au carrefour, vous fait signe de tourner à droite. Rien, rien de rien, on se traine, on ne va pas se plaindre il fait beau, tiens du coup notre cycliste va mieux, pas encore de quart à 100%, mais de quart à la cuisine et à la vaisselle, moi ça me va. D'autant plus que Yannick et moi, nous avons des plans, la planche à dessin se remplie de schémas, comment adapter un pédalier au dessal, au groupe, au winch. Au winch cela va être difficile ... Je vous avais prévenu que des bêtises, d'autant plus que nous venons d'achever notre
frais, il va falloir pécher et de ce coté, et bien cela me rappelle quelques phrases d'Alain : "Le capitaine qui continue de tremper ses lignes inutiles". Autour de nous le désert, bleu, la mer est bleue, le ciel est bleu, les nuages sont bleus, euh non, il n'y a pas de nuages. Du coup, la nuit, la piste aux étoiles, pas très longtemps, la lune inonde le ciel de sa lumière bleuté (et oui évidemment), au bout de quelques heures, mais avant son apparition, Canopus brille de milles feux, Sirius, Orion, les Pléiades, tout le catalogue, il y en a tellement que l'on ne les reconnait plus. Coté technique, le bateau n'est pas surmené, une inquiétude coté safran, à tribord depuis deux jours un bruit bizarre, le safran remonte et soulève ses cales ! Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre. D'autant plus bizarre que ça tape assez fort, encore un truc qu'il nous faudra vérifier quand nous arriverons en Martinique. La Martinique, c'est pour quand ? Et bien tant que le gros chat est là, les souris ne dansent pas, je prends un grib. Je vous dis à bientôt et évidemment tout le monde embrasse tout le monde.
CM

Pos : le 21 : 24 06 43 N - 22 01 02 W, le 22 : 23 12 70 N - 24 11 21 W
le 23 : 22 10 10 N - 25 56 36 W à 7 816 NM de Tahiti et 2 040 de la Martinique

dimanche 20 mars 2011

Haute Pression

Jeudi 17 Mars, Vendredi 18, Samedi 19, Dimanche 20

Reprenons l'historique de notre promenade. Jeudi, escale à Las Palmas. "Hola Pedro", un navire teuton mal garé, et pourtant ce n'était pas une BM, prenait à lui tout seul tout le ponton de notre ami Pedro. Mais, ouf il s'en va, Désolé Pedro, pas de thon cette fois çi, comme d'habitude, nous lui empruntons de grosses clés à molettes, un petit coup dans les galhaubans. Le plein, por favor, il nous passe les clés des douches, une pompe eau douce, tu la trouve la bas, la pompe est réparée, retour de la "haute pression" à tribord. Manque juste la girouette, nous n'allons pas trouver la solution, j'espère en Martinique, on verra. Une lessive, le complément d'avitaillement et la soirée au Sailor Bar. Ay Capitano, you are back ... Et une rencontre, un tour du mondiste-vélocipédiste. Le pauvre, il est arrivé un peu tard, tous les bateaux sont partis et à part quelques extras terrestres dans notre genre, plus personne ne traverse. Un mois qu'il se morfond, une nuit de réflexion, allez
on l'embarque. Le temps qu'il prépare ses petites affaires, nous voilà repartis. Il a l'air sympa, bon en fait je n'en sais rien, pour l'instant comme tout cycliste qui se respecte il découvre les joies de la mer, régime "Thé - Banane" ...
Et c'est parti, comme d'habitude le dévent de l'île, le vent N/NE. Le jeu, faire le l'Ouest, mais pas trop. Je vise toujours un Way Point théorique 18N/35W. A cette saison, cette traversée devrait quand même bien se passer. Donc nous suivons les variations du vent, surtout pas trop d'Ouest pour ne pas buter dans les Hautes Pressions, pas trop de sud non plus, inutile de rallonger la route. Un compromis, allez j'en met une couche, un compromis cap,vitesse, état de la mer, allure du bateau, courant de surface etc ... , un véritable art, l'art du marin ... Bon, j'ai l'air de bonne humeur ? C'est vrai le soleil revient, encore un peu frais quand même. Les premiers poissons volants, quelques explorateurs sur les traces de Christophe Colomb, rien de plus, inutile d'espérer de belles pêches avant quelques jours. Mais c'est sur, les signes avant coureurs sont là, c'est la fin des ennuis ... une belle nuit d'ailleurs, 103 milles de 20h à 8h. Au fait nous sommes passés en TU - 1. Et a
vant de conclure un tout petit supplément technique à l'attention de nos amis du chantier : 1 - Le coup du produit vaisselle pour les dérives, top, ça marche beaucoup mieux. Bon, la juste maintenant, la dérive bâbord ne veut pas complètement remonter, il faudrait que j'arrête le bateau, et ça pas question avant la Martinique. 2 : Il semble qu'à Canet je vous avez signalé qu'il manquait une sangle pour tenir le point d'écoute de la GV, il n'y avait qu'une surliure spectra du point d'écoute au pontet sur la bôme. Bon pourquoi pas essayer ? Objectivement j'étais un peu sceptique ... bon, je ne suis pas un expert ... mais, et bien ne recommencez pas, je vous confirma ça casse ... et heureusement que je met la balancine, sinon, en prime, un bimini et 2 panneaux solaires. Donc oui il faut une sangle. J'ai du bout, pas de problème, mais "for the next one" ...
Allez je vous laisse, un petit grib pour vérifier où sont les hautes pressions et à bientôt. Peut être pas tout de suite, tout de suite. J'ai peur de n'avoir pas grand chose à raconter, à part comme d'habitude des bêtises. Tout le monde embrasse tout le monde, très fort.
CM

Pos : Le 18 : Las Palmas, le 19 : 26 49 52 N - 17 07 24 W
le 20 : 25 20 63 N - 19 54 28 W à 8 170 de Tahiti et 2 393 de la Martinique.
TU - 1

Tout augmente

Jeudi 17 Mars

Las Palmas, Gran Canaria

Juste un petit post, disons "financier". Et oui, surement une conséquence de cette fameuse crise financière. Et bien, il faut que tout le monde paye pour éponger les gabegies bancaires. Et évidemment les plaisanciers sont riches, bon c'est un peu vrai, mais tous ne sont pas riches, riches, n'est ce pas ... Et l'Espagne durement touchée par cette crise, a trouvé un moyen de récupérer quelques petits sous supplémentaires. L'instauration (à partir du 1er Janvier dernier) d'un permis de croisière, payable au mois, vous ne passez qu'une nuit, pas grave, vous payez un mois. Le résultat, une nuit aux Canaries : 115 euros, glups ... Arrivée à 8h du mat à Las Palmas, à 9h à la réception de la marina, la bonne nouvelle, j'ai commencé la journée de très très bonne humeur ... et la prochaine fois je vais étudier l'escale à Madeire ...
CM

mercredi 16 mars 2011

Changement de programme

Mercredi 16 Mars

Seuls des imbéciles ne changent jamais d'avis ... et bien moi, ce n'est pas mon cas, je doit même être génial, je n'arrête pas de changer d'avis ... indécis peut être. Toujours est il qu'hier, après avoir pris le grib et fais mes petits calculs, "Allez on s'arrête aux Canaries". Le calcul : en conservant une route "Transat" optimum, avec cette refusante d'ouest qui refuse obstinément d'adonner, elle porte bien son nom, nous passions un peu à l'Ouest de La Palma, l'île la plus occidentale des Canaries, 250 milles devant nous, en restant près du vent, à taper, à mouiller et pas très rapide. En abattant, 30°, vavavoum, le bateau accélère, 250 milles aussi pour atteindre Las Palmas. Et à priori le grib ne nous annonce rien de grave, même si le vent faiblit un peu cela devrait passer. Et puis aux Canaries, on peut refaire un plein. Ce bateau a moins d'autonomie que les précédents, 380 litres dans les réservoirs, contre 540 dans la précédente version, nous en avons déjà consommé la
moitié, un grand calme dans l'atlantique pourrait nous être fatal ... Et puis on va essayer de réparer la girouette, de retrouver une pompe à eau, de retendre un peu le gréement, l'étai de Génois léger battant un peu la breloque. Sécher le bateau, une lessive, un peu de frais et quelques compléments de course, tout ça c'est bon pour le moral. Allez c'est parti, cap au sud, vers Las Palmas. Au début le plan fonctionne et c'est une belle cavalcade. Le bateau tape moins, avec 2 ris et génois lourd, donc somme toute assez tranquillement, nous avalons 93 milles entre midi et minuit, une bonne centaine sur le fond et cela continue, 3h, 4h. Même si petit à petit le vent mollit je ne m'inquiète guère, en relançant de la toile on devrait maintenir une bonne vitesse. Au petit matin effectivement on remet du charbon, grand voile haute et Génois léger, à peine 1 ou 2 heures et, et le plan s'écroule, quelques grains, de la pluie et ... plus de vent, et zut, et zut ... Pour ceux qui doivent rentrer le premier Juin, ça va devenir compliqué, et pour Nouméa, non ça va le faire, il faut y croire, si vous n'avez rien à faire un petit cierge ? Les croyants du bord ne manquerons pas d'aller en mettre un à la cathédrale de Las Palmas, de toutes façons elle vaut la visite. Mais au fait Canaries ou pas, vais je encore changer d'avis ... je vous laisse, un grain, le vent se lève ? Sans oublier évident la formule rituelle : Tout le monde embrasse tout le monde. Et si demain le téléphone sonne, c'est que finalement nous sommes aux Canaries. A demain donc, avec ou sans téléphone ...
CM

Pos : 30 03 98 N - 15 09 61 W

mardi 15 mars 2011

Champ de mines

Mardi 15 Mars

Je l'avais oublié celui là, le champ de mines. Alors que nous pensions la bataille gagnée, et bien non pas tout à fait. Il est vrai, qu'en vrai ... je ne me faisais pas trop d'illusions, mais on peu rêver n'est ce pas. Donc, revenons à notre bataille, après le front, les panzers et l'infanterie, le champ de mines, version champ d'enclumes, vous voyez ce que je veux dire non ? De grosses enclumes, 3,4 km de diamètre, 10 de haut, jusqu'à ce midi cela n'a pas arrêté. Dans un même horizon, j'en ai compté 7. De ces beaux cumulonimbus, avec éclairs, pluie, grains blancs, et arc en ciel, toute la gamme. Comme d'habitude le pire à 4 heure du mat. A sec de toile, un petit cafouillage dans la manoeuvre, allez on remballe ... L'équipage est méritant, toujours vaillant, mais toujours humide, très humide et froid, j'ai mis une 4ième couche. Anne qui n'avait jamais fait de bateau, bon si un peu, sombre dans le canapé, mais toujours de bonne humeur : "Ce soir, je fais à dîner", chouette, qu
oi ? "Des pattes au beurre" Euh, mais là tu passes ton tour ... Heureusement Yannick surenchéri : Je m'occupe de la Carbonara. Donc vous pouvez le constater, le moral est toujours là et nous filons ... vers les Canaries ! Comment ça vers les Canaries ? Pas trop le choix, le vent nous y pousse, comme prévu cela refuse, 30 noeuds établi d'ouest. Bon oui la girouette est définitivement HS, c'est donc une estimation, mon St Pierrais, Yannick parie sur 35 noeuds, il est quand même né la dedans ... Du vent, du vent d'ouest et maintenant notre route nous mène directement vers La Palma. On verra, mais nous n'avons pas l'intention de nous arrêter, juste si il le faut. Passer les Canaries, le vent devrait enfin remonter Nord puis Nord Est et l'alizé nous pousser vers les Antilles. Je m'attendais à ces 3/4 jours de galère et bien rien de plus pour l'instant. Tiens en parlant d'îles, nous sommes partis de Gib alors qu'un tremblement de terre venait de frapper le Japon, et l'on parlait d'une vague géante traversant le Pacifique, des nouvelles ?
A demain peut être, après demain ? On verra.
CM

Pos le 15 : 32 44 30 N - 14 24 30 W à 8 533 Nm de Tahiti

lundi 14 mars 2011

Ligne de front

Lundi 14 Mars

Ligne de front ou le vent retrouvé. Mister Grib avait raison et comme prévu après le passage du front revoilà le vent. Du vent de nord. La ligne de front il fallait voir ça, de nuit un immense arc de cercle noir, très noir, parfaitement tracé, l'oeil du cyclone. C'est impressionnant mais encore une fois, il suffisait de faire confiance à M.Grib, rien de bien méchant. Par contre quelques heures après le passage du front, nous avons eu à faire avec plus costaud, les divisions de Panzers embusquées, de très gros grains et nous voilà à nouveau sous génois lourd seul après avoir affalé la grand voile à 2 ris. Une bonne chose c'est que ce vent ne va plus nous quitter pendant un bon moment (jusqu'en Martinique, pourquoi pas). Il nous faut encore négocier plus d'Ouest que ce que nous faisons en ce moment, sinon on va se retrouver dans une refusante, mais on devrait y arriver. A bord l'ambiance se maintient malgré je dois le dire un peu d'adversité, en dehors du fait que tous ces fron
ts, ces grains arrivent toujours de nuit, après 4 heures, quand la lune s'est couchée, nous devons composer avec le froid et surtout l'humidité. Il y a de l'eau qui passe par pas mal de capots, du boulot en perspective ...et puis aux soucis électriques s'ajoutent maintenant les soucis d'électronique, plus de girouette et ça je dois dire que sur un cata et dans ces conditions cela me rend un peu nerveux, mon pif légendaire est mis à rude épreuve ... Et pour en finir avec ces comparaisons militaro venteuses, les panzers c'est fini, nous sommes passé à l'infanterie, quelques gros cumulus de mieux en mieux alignés, de moins en moins de rafales. Allez encore quelques heures et nous le verrons poindre notre soleil tant attendu, non, pas le soleil d'Austerlitz, plus modestement le soleil d'Hudson ... Je vous laisse, le couscous est prêt, et oui dans ces circonstances, on est bien content de les trouver nos boites !
A très bientôt, au sec je l'espère.
CM

Heure GMT

Pos le 14 : 34 23 80N - 11 52 17 W à 8 678 de Papeete

dimanche 13 mars 2011

A la recherche du vent perdu

Samedi 12 et Dimanche 13 Mars

Et oui, j'ai téléchargé l'intégrale de l'oeuvre de Proust sur mon "MagicIpad", ambitieux n'est ce pas ? Et pour ne rien vous cacher je ne suis guère aller plus loin que l'épisode de la bougie éteinte, "Je m'endors". J'ai réussi à finir un nanar assourdissant, le dernier Dan Brown et pour me remettre de mes émotions j'entame une valeur sur, un Westlake. Et puis il y a le dernier "Voiles", spécial rallyes, l'ARC, des projets ... et des souvenirs, un portrait de l'ami Terlain, souvenirs, souvenirs. Revenons un peu à nos moutons. Nous avons donc quitté Gibraltar en fin d'après midi le 11, sous la pluie, grains, éclair et brouillard, mais vent d'est. Donc Gibraltar, le détroit, tout cela est derrière, la méditerranée aussi. Une satisfaction, le moteur bâbord ne ratatouille plus, c'était l'olive au dessus du robinet à la sortie du réservoir qui était défectueuse. Par contre, coté électrique, c'est toujours un peu fantaisiste et avec toute cette eau, pas facile, j'aimerai bien que l
e bateau sèche. Et en parlant de sécher, on a condamné le panneau de pont de l'ex-cabine de Benoît, Cynthia a tout nettoyé, séché et s'y est installée. Et moi derrière je lui ai gâché sa première nuit dans sa belle cabine. Je vous explique, je parlais de vent perdu, le vent de Nord, il est devant nous, avant d'y arriver nous devons traverser une zone bien perturbée, un coup 3 noeuds, un coup 27 noeuds, beaucoup plus souvent 7/8 noeuds et dans l'essentiel de face. Mais du coup : "Debout, on prend un ris", "un second", non finalement on ne le prend pas et surtout moteur, moteur et moteur. Petite journée, 116 milles sur la route. Allez encore quelques heures de patience, 10, 12, 24 ? et nous devrions le toucher ce vent de nord. Je file prendre un grib pour vérifier ça, mais si cela se confirme, après c'est l'autoroute et j'espère bien faire un peu parler la poudre, Hudson semble ne demander que ça et dans de bonnes conditions, j'ai l'impression qu'il va fort ce bateau ... Je vous laisse, comme d'habitude tout le monde embrasse tout le monde, très très fort.
CM

PS : Ah si j'oubliais, Cynthia est émue, et oui elle quitte sa Méditerranée chérie, je lui laisse donc quelques lignes: "Viva IBIZA y Grande besito a me Nino Iyona ..."

En attendant mieux, Anne et Yannick vont je l'espère s'y mettre aussi et raconter des choses plus intelligentes que moi ...

Pos le 12/3 à 12 TU : 35°45 92 N - 07°00 18W
le 13 : 35°28 09 N - 09 15 87W à 8 816 NM de Tahiti et 3 039 de la Martinique

jeudi 10 mars 2011

Baptême du feu

Désolé, j'ai un peu tardé à mettre le blog à jour. Au début manque d'inspiration, moteur, monotone, toujours le moteur bâbord qui ratatouille mais pas grand chose à raconter, si juste une visite surprenante un phoque !!! La Méditerranée décidément ne m'inspire pas beaucoup. Et puis comme prévu le vent a fini par tourner et forcir et du coup, j'ai plutôt l'embarras du choix question titre. Cela aurait pu être "Tempête au large d'Almeria", "60 noeuds" (la plus forte rafale), "21 noeuds" (2 pointes à plus de 20 noeuds) ... Reprenons le cour des événements, le vent tourne enfin à la hauteur d'Ibiza et petit à petit forcit, la moyenne accélère, nous sommes lundi en fin d'après midi, le 7. Grand voile et Génois léger en ciseaux, à la tombée de la nuit, nous affalons la GV, M. Butterfly est de retour, les 2 génois en ciseaux, à 21h TU, Solent seul et ça continue de forcir, à minuit le vent est établi à trente noeuds. Pour l'instant pas d'inquiétude, grib nous annonce 30 à 32 noeuds, je m'attend donc à ce que cela forcisse encore, j'ai prévenu, dans les parages du cap Gata nous pourrions avoir des rafales à 45/50 noeuds. 176 miles sur la route, 206 au loch, et oui en plus nous avons le courant dans le nez, la mer se forme, mais elle va rester maniable et nous sommes au portant, plein vent arrière, la calvacade dure, deux pointes à plus de 20 noeuds. La Meteo espagnole, rassurante, "No gale Warning", 5 à 6, ils n'ont sans doute pas les mêmes cartes que nous ... Le vent forcit, la nuit passe la journée et en fin d'après midi, vavavoum, 50 noeuds établit, se ne sont pas que des rafales, les rafales sont à 60. A sec de toile, toujours vent arrière nous faisons encore des descentes de vagues à 10/12 noeuds. De ma petite expérience, cela doit être mon n°3, je n'ai eu que deux fois plus de vent que ça. On essaye de faire films et photos, mais comme d'habitude cela ne rend pas, il faut y être, le bruit, les embruns qui volent et je ne m'appelle pas Conrad pour vois le décrire. Et en plus ça mouille et il fait froid, la mer est noire, le ciel aussi, pas gai cette fois ci la med. La cabine de Benoît est une vrai piscine, le capot fuit et en plus il a sans doute pris froid, le pauvre est malade depuis deux jours, ce n'est pas le mal de mer, une mauvaise crève et avec ce temps ... Et oui, je ne parlais pas de l'équipage, le baptême du feu pour certains, et bien, si je n'en parle pas, c'est que tout va bien, parfaitement bien, les quarts se succèdent, on se réchauffe comme on peut, on se restaure, très correctement, le bateau reste confortable, un sacré bon bateau. Bon je parle en général, en détails nous aurons notre lot d'ennui, j'y reviens.
Et puis tout à une fin, même l'enfer sans doute. D'un seul coup le vent tombe. Ouf c'est fini. Oui , le coup de vent c'est fini, l'enfer pas tout à fait. Nous devons être sous le front, le vent tourne brutalement et passe Ouest/Nord Ouest, une vingtaine de noeuds, évidemment pile dans le nez, au moteur pour adapter la toile, le bâbord cale, je suis à la barre, difficile de tenir le bateau bout au vent, Yannick va purger le circuit et la vis casse, sans doute un défaut et probablement la cause de nos soucis, mais du coup plus de moteur. Et nous allons passer la nuit sous une pluie d'enfer, avec la foudre qui tombe bien près de nous, le feu d'étrave tombe en panne, avec cette visibilité nous ne sommes guère rassurer, mais ouf, Hudson est équipé d'un tricolore en tête de mat. Enfin une bonne nouvelle. La météo aussi : Est 4 à 5, pour l'Est on repassera, mais finalement le vent s'oriente bien Nord et du coup nous progressons facilement vers Gibraltar. Sans la pluie, le brouillard et le clapot désagréable qui suit ces voltes faces du vent, ce serait presque des conditions idéales. Je songe même à prendre une douche, raté, plus d'eau dans ma salle de bain, zut ... Avec toute cette eau les ennuis électriques commencent. Allez c'est une autre histoire. En fin d'après midi nous sommes à Gibraltar, ouf une pause dans ce monde de brutes, on va pouvoir penser nos plaies, je pense que nous allons ensuite tailler directement la route vers la Martinique, deux dépression nous barrent la route des Canaries. Et puis un petit coup de blues, Benoît renonce, moi qui voulait lui faire connaitre les mers du sud, raté. Bon je le comprend, il n'a pas vraiment été bien et à priori on ne va pas avoir beau temps tout de suite, tout de suite ... Il va me manquer, un grand merci à lui et à tout l'équipage qui a plus que vaillamment supporté cette épreuve, j'ai même l'impression que cela va leur faire un gros souvenir.
Et ce sera la conclusion de ce post un peu long, j'espère aussi la conclusion de la med, pour cette fois en tout cas. Je vous dit à très bientôt et ce sera des nouvelles de l'Atlantique.

Christophe

Le rocher

Escale à Southampton, euh non pardon Gibraltar

dimanche 6 mars 2011

Test Iridium

Un titre technique ? Pas très romantique n'est ce pas ? Cela aurait pu être aussi "Test Blog". Juste avant de partir, je me suis aperçu que mon blog ne marchais plus, à priori c'est réglé et si effectivement vous lisez ce message c'est que tout est réglé, ma connexion iridium et mon blog. C'est un peu comme "Hudson" d'ailleurs, tout va finir par être réglé. Le moteur Babord ratatouille, calé 2 fois, un peu de bricolage, cela semble OK maintenant. Tiens et puisque l'on parle moteur, un intermède technique, c'est effectivement beaucoup mieux qu'avant : un test pleine vitesse, 10 noeuds, 10 noeuds 5, 3 100 tours à bâbord, 3 000 à tribord; 5,5 noeuds sur un moteur, c'est presque 400 tours de mieux qu'avec l'ancienne version. Sinon, une fuite d'eau circuit d'eau douce bâbord, juste après le filtre, un coup de scotch électrique, on fera mieux à la prochaine escale, rien de grave. A nouveau l'alternateur Bâbord, comme sur Vostok, il ne charge pas le circuit principal, c'est peut êtr
e voulu, étonnant quand même. Allez j'arrête avec la technique, un peu de météo, et là le titre cela aurait pu être "Chat Noir", c'est vrai depuis que nous sommes arrivés à Canet, pas trop de chance quand même, enfin nous partons, d'aucuns nous disent qu'il y a encore un peu de tram, vent de Nord, portant, et bien non c'est raté, vent de Sud dans le nez, ensuite passé le Cap Creus, quand on met un peut d'ouest dans la route vent ... Sud Est, toujours dans le nez. Remarquez quand je parle de vent, une très grosse rafale à 14 noeuds, quelques bourrasques terrifiantes à 12 et le reste, tempête de risées à 5 noeuds, donc moteur, moteur, et moteur, déjà plus de 24 heures. Allez encore une journée comme ça, ce qui laisse le temps à tout le monde de prendre ses marques, de s'installer un peu. Cuisine aussi, j'ai tenté les pommes de terres aux oignons à la cocotte, Sylvie, j'ai du oublier quelques choses, ce n'était pas vraiment comme à la maison, il faut que tu me renvoie la recette précise ... Allez je vous laisse, je teste l'envoi, je vous dis à très bientôt et comme d'habitude tout le monde embrasse tout le monde.
CM

Pos le 6/03 à 12 h GMT : 40 54 72 N - 2° 18 18 E à 9 637 NM de Papeete ...

samedi 5 mars 2011

555


Et bien ça commence bien, c'est quoi ce titre, un premier 5, 5 Mars, facile, ensuite les deux suivant, je vous laisse deviner. Et puis le 5 c'est un peu mon chiffre porte bonheur, alors j'espère que cela va nous porter bonheur, vous le savez bien, les marins sont à peine superstitieux. Et voilà, après presque une semaine à Canet, quelques rebondissements, imprévus et autres grosses averses, quelques rencontres sympathiques et l'aide de toute l'équipe du chantier nous voilà près, un complément de fuel et c'est parti. Je reviendrai bien évidemment vous donner des nouvelles, à priori pas trop de vent au début, un peu plus au sud de l'Espagne et une première partie de l'Atlantique qui s'annonce un peu compliquée à négocier. Donc peut être escale à Almerimar ou Gibraltar pour le fuel et une traversée directe jusqu'en Martinique. C'est une hypothèse, on verra dans 4/5 jours.
D'ici là, "Hudson" est maintenant un navire en mer et je salue tous mes amis et fidèles lecteurs et surtout je souhaite un très très bon anniversaire à ma petite, non ma grande Sarah chérie. 
CM

Ps : pour les initiés, pour nous suivre, la balise, le site habituel et la combinaison habituelle.