dimanche 5 décembre 2010

De Tortola à Cuba

Et bien voilà c'est fait. Finalement nous avons réussi à partir et même à arriver ... Une traversée un peu mouvementée, pas mal de vent, un peu plus de 6 jours.
Après avoir quitté l'abri des îles Vierges, un véritable lac avec des dizaines de voiliers en tous genre, surtout de la loc évidemment, nous nous sommes retrouvé seuls et nous avons très vite touché un bon vent de Nord Est. Nous avions choisi la route la plus directe au nord des grandes îles, l'avantage, 40 milles de moins et moins de zones déventées. En fait pas du tout de dévent, plutôt trop de vent et une mer bien formée. Il faut savoir qu'au nord de Porto Rico, il y a la fameuse fosse de Porto Rico, 8 700 mètres et des poussières, la plus profonde de l'atlantique et la seconde au monde. Du coup les fonds remontent très vite et la mer se forme bien. Nous avons eu une ou deux déferlantes dans le cockpit et nous avons été quasiment couché une fois, mais le bateau se comportait plutôt bien avec des voiles encore en bon état, donc pas de problème, c'est juste pour faire la cuisine que c'était moyen moyen, un : les ingrédients achetés à Tortola n'étaient pas top et deux, ben ça bougeait beaucoup. Nous avons donc longé toutes ces îles, aperçu Porto Rico, puis St Domingue, Haïti. Nous devions passer entre Haïti et l'île de la Tortue, mais là c'était un peu chaud, atterrissage en fin de nuit, beaucoup de grains, une grosse mer, j'ai préféré rester un peu au large. Sur la côte au vent de l'île de la Tortue, les vagues se brisent en permanence, des geysers de plus de 10 mètres de haut, pas un endroit abrité, pas une maison, rien, le repaire de pirate. Derrière Haïti, couverte de nuage, de grains bas, guère plus hospitalière, nous n'avons pas vu grand chose. Ensuite Windward Passage, c'est là que finalement nous aurons le plus de mer. La nuit, quelques cargos, dont un est vraiment passé très près, trop près, à mon avis ils ne voient pas souvent grand monde, en tous cas pas souvent de petits bateaux. Atterrissage de nuit à Guantanamo, il faut passer au sud de la zone interdite, ce qui fait un petit détour. Mais c'est bien éclairé, c'est le moins que l'on puisse dire, tout le reste de l'île reste sombre, noir même, alors que la zone américaine, c'est Versailles, à croire qu'ils n'ont pas inventé l'électricité à Cuba, ou peut être que les Américains consomment un peu trop ... Ensuite un peu de calme le long de la côte sud, nous passons devant Santiago de Cuba en longeant la Sierra Maestra et le lendemain au petit jour nous atteignons Cabo Cruz, la pointe Sud Est de Cuba. A nouveau du vent et une remontée de 30 heures sous les jardins de la reine, du reaching dans la brise, nous sommes parfois un peu justes, il nous manque un troisième ris, mais pas un bateau, pas un pécheur. Du coup il semble y avoir pas mal de poissons, je n'ai pas mis les lignes, nous ne sommes que 2 et Benoît ne raffole pas vraiment du poisson mais à plusieurs reprise j'ai eu l'occasion d'apercevoir de belles daurade sautant, alors est ce qu'elles chassaient ou fuyaient t'elles de gros espadon ? Je ne l'ai pas su, toujours est t'il que les frégates guettaient les restes du repas ... Trinitad à bâbord au petit matin et quelques heures plus tard nous entrons dans la passe de Cienfuegos et découvrons Cuba de plus près, un post à suivre, bientôt ...
CM