mercredi 19 novembre 2014

Carmen en Amérique du Sud

Mercredi 19 Novembre

J'aurai pu donner plus de nouvelles non ? Pour plein de bonnes et de mauvaises raisons je ne l'ai pas fait. Mettons ça sur le manque d'inspiration. Je viens de recevoir un message, il faut donc que je me connecte. Allez, je prend ma plume. En fait c'est surtout pour vous prévenir, prévenir que nous arrivons. Nous sommes à moins de 100 milles des côtes de Panama, 125 à peine de notre destination. Toujours un peu de vent, vent arrière. Devant nous les nuages s'amoncellent. Je crois que nous allons finir avec une belle dépression orageuse et sans doute moins de vent. De la pluie, ça c'est bien possible, pourvu qu'il pleuve un peu moins que la dernière fois. Grosso modo, nous devrions arriver au petit jour pour nous, soit maintenant avec 6 heures de décalage avec la France, vers 12/13 heures pour vous. Les téléphones pourraient sonner plus tôt, 4/5 heures plus tôt, nous pourrions être à portée, maintenant attention, Panama - France c'est très cher.
Et alors cette traversée ? Plutôt pas mal, après effectivement 2/3 jours pas très venté, à la hauteur des Antilles Hollandaise, Bonaire, Curaçao, Aruba, le vent commence à forcir et la mer se lever. C'est souvent comme ça dans ce coin, la mer est souvent grosse, voir très grosse. La lagune de Maracaibo, et après le Venezuela, la Colombie. Punta Gallinas, la pointe extrême nord du continent Sud Américain, nous obliquons un peu plus sud, cap direct vers le Panama, des côtes de Colombie nous ne verrons que les lumières, lumières électriques des orages sur le mont Bolivar à plus de 5 000 mètres d'altitude, des villes côtières, Santa Marta, Barranquilla, Carthagène des Indes. A la hauteur de Barranquilla, l'eau devient marron sur plusieurs dizaine de milles, une bonne demi journée, nous sommes dans les eaux boueuses de la rivière Magdalena. A deux reprises nous allons heurter des troncs, difficiles à voir, la mer est jonchées de débris divers. Et le vent a encore forcit, la mer est maintenant franchement grosse. Nous allons passer un moment, plein vent arrière avec juste le génois lourd et 1 gros ris. Nous aurons fait une bonne partie de la traversée simplement avec nos 2 génois en papillon, parfois assez vite, record du bateau battu, 17,7 noeuds. Avantage d'être au vent arrière avec si peu de toile, et bien si ça mord, on a une bonne chance de réduire assez facilement et de remonter la prise. Et effectivement après 3/4 jours sans, nous avions presque achevé le frais de la Martinique, une première prise, une daurade, pas exceptionnelle, mais bon. L'embêtant c'est que pour Laurence, la daurade, c'est moyen, elle est devenu totalement allergique et n'ose même plus essayer. Du coup commande est passée, un thazard ce serait sympa, un thon aussi. Le thazar, ça c'est fait, un joli coup double, 2 beaux thazars, 7 et 8 kilos, le thon ... Presque, ce matin coup double à nouveau mais on se contente de 2 petites bonites. Nous en avions tant péché avec Curie, ce sont les premières. Ils nous restent quelques heures pour remplir un peu plus le frigo en prévision des quelques jours d'attente à Shelter Bay. Dans ce bout du monde, loin de la ville, un seul resto, pas terrible, terrible. Et Laurence est contente, elle peut manger du poisson, et nous aussi. Il va falloir que je vous laisse, c'est l'heure de préparer l'apéritif et la mayonnaise, c'est le seul truc que je sais faire, on me réclame. Romain va s'occuper du poisson et depuis une heure le carré sent, sent bon, les effluves d'une tarte au poire mitonnée au petit jour avec Amour, le copain de Romain. A demain donc et en attendant tout le monde embrasse tout le monde.

Carmen, le 19/11 à 12h TU : 10°25.29 N 77°47.71 W