lundi 25 juillet 2016

San Cristobal, espoir et eau fraîche (plus un petit texte de Frédéric).

Lundi 25 juillet

L'espoir fait vivre, c'est bien connu, et heureusement parce que bientôt il ne nous restera plus que ça.
Espoir parce que nous avons encore du vent, pas franchement favorable, cela refuse de plus en plus, et après la pluie, nous avons maintenant le reaching dans une mer formée. Cela ne vous dit rien ? Si pour ceux qui connaissent, ils m'ont compris, ça veut dire que le bateau cogne dur et que les embruns giclent, bateau toujours fermé, rien ne sèche, mais même sous génois seul ça avance encore et tant mieux.
J'ai pu reprendre des fichiers, encore sans doute 2 jours comme ça, ensuite ? 500 milles en gros à inventer ? Je me creuse les méninges, aurons nous assez de fuel ? En fait la situation n'est pas catastrophique, après une période de calme le vent devrait revenir et nous permette d'atteindre les Açores au plus tard le 3. Mais je dois dire que j'aimerais arriver avant.
1 - Parce que j'aimerais passer quelques jours en vacances en famille
2 - Parce que question Gas Oil ça va être chaud. Quoi qu'il arrive nous sommes obligés de faire 1 h de moteur toutes les 2 heures (en gros) pour maintenir la charge des batteries, donc pas question de s'éterniser. Les batteries faiblissent, il nous faut démarrer le moteur de plus en plus souvent, et nous n'avons évidement plus la moindre jauge, alors nous notons soigneusement les heures moteurs et estimons ce qu'il nous reste, pourvu que nos calculs soient bons !
3 - Parce que espoir et eau fraîche, c'est bien gentil mais ça ne nourrit pas son homme. La pénurie nous guette, plus de sucre, dommage il nous reste des yaourts (sans sucre). Plus de frais, ah si encore un peu de jambon, quelques patates, oranges, pamplemousses, pommes, et toujours pas de poisson.
Plus de rhum, il y a longtemps, quelques bières, à raison d'une ou 2 par jours, 3 jours ?
Mais plus de cigarettes, ça c'est pas possible. Cela amuse Frédéric, il ne sait pas ce qui l'attend, je risque d'être de très, très mauvaise humeur.
Mais il garde le moral, à fond dans son projet qui nous occupe, "bourse aux idées" et il s'est même fendu d'un petit texte que je vous livre tel quel :

"Transat retour versus transat aller...

C'est ma deuxième transat. La première était une transat "aller" c'est à dire à bord d'un bateau neuf sortant d'un chantier en France et à livrer en l'occurrence aux Îles Vièrges. Celle-ci est une transat "retour" à bord d'un bateau récupéré après huit ans d'exploitation que l'on rapatrie en métropole. Deux expériences sur le même océan et pourtant assez différentes.
On prendra biensur une autre route en remontant d'abord vers le Nord Est pour rejoindre le Gulf Stream et s'écarter des zones cycloniques puis progressivement Est Nord Est en direction des Açores.
L'avitaillement à Cuba se fait dans des épiceries où l'on trouve le strict essentiel et des marchés où le cochon est livré au charcutier en pickup (pas vraiment réfrigéré). Par contre, il y a du rhum et le café a un arôme bien agréable...
Au départ d'une transat sur un bateau neuf, on teste, on cherche ce qui ne fonctionne pas. Sur San Cristobal, on cherche ce qui fonctionne encore ! Heureusement les Cubains sont des as de la bricole et du système D. Petit à petit, on rafistole, on resserre pas mal de vis et de boulons et on finit par se convaincre qu'on est prêt. Ça n'empêchera pas une escale aux Bahamas où nous avons été très gentiment accueillis par Bernard qui s'occupe de la base Dream Yachts Charters de Marsh Harbour et son épouse Marie-Anne. On rencontre aussi beaucoup d'Américains venus célébrer le 4 juillet en maillot de bain aux motifs du drapeau étoilé et en organisant une soirée autour de la piscine. Escale également aux Bermudes mais ce coup-ci, c'est surtout en raison de la météo. Ces escales impromptues repousse notre date d'arrivée à Toulon mais en ce qui me concerne, ce sont surtout des opportunités pour découvrir de nouvelles îles.
La vie à bord est différente aussi. Nous étions quatre pour ma première transat. Cette fois-ci c'est juste Christophe et moi. Nous manoeuvrons, regardons la météo et prenons nos repas ensemble. Sinon, quand Christophe veille sur le bateau, je dors et vice-versa, chacun dans sa coque de notre bi-coque."

Et voilà, nous vous laissons, à bientôt (peut être, j'espère, sans doute, un jour ?). Tout le monde embrasse tout le monde

San Cristobal le 25/7 à 15h30 TU : 38°19.50 N 45°35.26 W à 799 NM de Horta.

1 commentaire:

  1. OK pour un handicapé -chute sur la hanche au chantier- mais encore utilisable? Dates Horta arrivée? départ?

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