jeudi 9 avril 2009

Boulevard du Rhum

Mardi 7 Avril

L'Alizé, il est là, comme dans les bouquins, les petits nuages, pas encore beaucoup de poissons volants, l'eau qui frôle maintenant les 26°. Pas tout à fait Nord Est, nous sommes encore en train de descendre au Sud, probablement jusqu'à la nuit du 8 au 9 ou une rotation vers le Nord devrait nous permettre d'empanner et de faire route directe. Du coup la vraie routine s'installe et la partie de pêche commence, le score : 2 - 2. Un tazard a tout arraché avant-hier soir, alors que je remontai la dernière ligne. Une belle daurade, hier midi, est montée jusqu'au bateau, à peine a t'elle effleuré le tableau arrière, plus de tension sur la ligne, un vigoureux coup de queue, tchao ... Les vicieux, ils nous donnent des espoirs à chaque coup que l'on passe à table ... La partie n'est pas finie, et j'espère bien mettre en pratique mon livre de cuisine (le poisson pour les nuls ...). Et comme promis, je donne la parole à Faustine :

Comme l'a dit Christophe, on ne mangera pas de daurade ce soir, elle a préféré prendre la fuite. Cela a évidemment mis Christophe en rogne, mais heureusement on n'est pas encore à court d'apéro (ou presque), ouf ! On a finalement mangé une simple salade de riz, mais dans la bonne humeur. On est entré dans l'alizé, c'est une bonne nouvelle, même si le calme qui règne à l'horizon me satisfait amplement. Les journées défilent au rythme du bateau, donc paisiblement.
21 jours, 2 700 miles, la notion du temps disparaît. On se laisse porter par la nature, on ne se lasse pas des jolis couchers et levers de soleil, qui marquent les débuts et fin de journée. Ce sont nos repères temporels, ainsi que les heures de repas bien sûr. En effet ces derniers ont une importance primordiale à bord, car ils impliquent forcément un apéro ... (on vient d'apprendre que les réservoirs d'eau douce sont vides ! Décidément tout part en ruine, après le déssal, les vis qu'on retrouve un peu partout, et maintenant un problème dans l'électronique qui nous annonce que les réservoirs sont plein à 60%, reste à croiser les doigts pour qu'on arrive à bon port ...)
Ici, chaque événement nous enthousiasme, comme l'apparition d'un phaéton (petit oiseau au joli plumage blanc et doté d'une longue queue toute fine), ou d'une hirondelle de mer. Les dauphins nous offrent aussi de beaux spectacles à répétition dont on ne lasse pas. Mise à part l'observation de la nature, et étant donnée la surcharge de travail due à la force du vent ces temps-ci, on s'adonne à notre activité principale, la lecture, qui nous permet de plonger dans d'autres univers.
Je pense très fort à vous chaque jour, la familia, xav..je vous embrasse tous très fort.

Faustine.

Est ce que je dois rajouter un commentaire, pourquoi pas, le phaeton ou paille en queue, c'est Le Clézio qui a fait un joli chapitre la dessus, moi, c'est ce que j'ai lu de plus joli chez Le Clézio, mais je n'ai pas tout lu et je me suis contenté de leur dire "tiens, un Paille un queue", "un quoi !" et il a fallu que je leur explique ... En parlant de lecture, "Dégâts des eaux", c'est de circonstance et je me marre, comme bande de ratés, ils sont parfaits, un petit clin d'oeil à quelqu'un qui se reconnaîtra ... l'apéro, bon, c'est vrai, mais je venais quand même d'avaler de l'eau de mer, ben oui pour "déboucher" un tuyau, c'est quand même la meilleur méthode ... donc entre le circuit du dessal bouché, la pompe des eaux usées bouchées, les vis qui tombent de notre arbre de Noël, les daurades qui sautent à l'eau juste avant le repas, mais vous croyez qu'un seul des petits jeunes aurait essayé de l'attraper, faut voir leurs têtes quand ils voient l'animal sortir, soit ils ont vraiment peur, soit ils ont peur de se salir, ah l'aventure ... La jauge d'eau douce à 60%, ça c'est tout nouveau, en fait on a plus d'eau ... chouette un peu d'imprévu ... mais finalement le GO a passé un peu de temps dans les fonds, y a un filtre qui déconne, un petit bricolage et un coup de dessal ... et comme ça ces dames pourront se rincer les cheveux. Donc un petit, petit, pas forcément, apéro, ça calme, et pour le costard, je continue, tous les petits jeunes sont couchés, eh oui, la nuit va être longue pour eux, 4 heures ... Tout fout le camp, "De mon temps ... " bientôt il faudra la clim pour faire une transat. Mais surtout pas d'inquiétude, la Martinique c'est tout droit, à l'heure ou j'écris ces lignes, 23h, peinard, comme je l'ai dit, ça roupille et j'ai du temps devant moi, nous sommes à 1 053 milles de la Martinique et Mr Grib me l'assure, c'est le tapis roulant ... et comme j'ai encore des nuits un peu longues, je triche et j'embrasse très fort toute ma famille. Je pense à vous.

CM

Pos : 16º09.14'N - 044º18.70'W

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